Dans la poésie du Mythos de Gaïa, la galaxie est une méduse plasmique! “Plasma” est un nom que j’attribue à cette viscosité merveilleuse et mystérieuse dont les astronomes sont présentement en voie d’exploration. Un plasma dépourvu de masse et de haute porosité – imaginez quelque chose comme de la mousse d’extincteur d’incendie, mais rayonnante, vivante, consciente, intelligente et dotée d’ennoia, une volonté en propre – emplit le coeur galactique et les Eons, les dieux cosmiques, sont des flux vivants dans ce “tissu de nougat”.
Le professeur Rudolph Schild est un astronome, réputé pour ses recherches, qui a effectué d’importantes découvertes relatives à l’observation de microlentilles gravitationnelles de quasars distants par des galaxies. Ses découvertes concernent la nature de la matière noire, la nature des quasars, le microlensing et les décalages temporels.
Je dois avouer qu’un frisson de délice me parcourut l’échine lorsque j’entendis Rudy Schild parler “poétiquement” de structures cosmiques de large amplitude en termes de gelée de mer et de méduses.
Pas de soucis, le professeur Rudolph Schild ne nous demande pas de connaître la définition de tous ces termes complexes ou d’avoir lu les 250 articles scientifiques qu’il a publiés dans ce domaine. Né à Chicago, il y a fait ses études universitaires. Rudy adore transmettre ses connaissances quant à la nature de la matière noire dans l’univers parce que cette histoire nous réserve une bonne surprise: le nombre des planètes dépasse de loin le nombre d’étoiles et les perspectives d’y découvrir la vie sont fascinantes.
En évoquant les conceptions les plus récentes de la cosmologie, l’investigation de la nature et de l’origine de la structure de l’univers, le Professeur Rudolph Schild rapporte que la matière noire s’aggréga en une population gigantesque de planètes primordiales, un million par étoile ou même beaucoup plus. Cet aspect, en sus de la détection de planètes en rotation autour d’étoiles distantes, rend l’émergence de la vie, dans d’autres parties de l’univers, effectivement inévitable.
En un ballet à la Jeckyl et Hyde, il pose ensuite la question suivante: «Que se passe-t-il lorsque je me départis de mon incrédulité eu égard aux rapports sur les OVNIs et que je fais ce que tous les sceintifiques du monde font, à savoir faire confiance aux observations et fuir comme la peste tous les Papes et des Grands Prêtres qui prétendent mieux savoir?» Ce que Rudolph Schild suggère ici, c’est que le phénomène des OVNIs et la problématique des abductions semblent décrire un important élément de l’univers qu’Einstein manifestement ne prit pas en compte. Rudolph Schild explore ensuite les mathématiques impliquées dans ces observations et il présente un aperçu terriblement séduisant d’une nouvelle vision de notre cosmologie et de notre univers.
Dans le Mythos de Gaïa, les “ténèbres blanches” du coeur galactique (le Plérome des Gnostiques) sont une source en laquelle fusionnent un plasma blanc lumineux et de la lumière noire. La blancheur est le “Voile d’Isis” et la lumière noire est le “Minerai Osirien”, à l’image de l’onyx liquide. Ces deux termes procèdent des Mystères Egyptiens dont les adeptes percevaient directement le cosmos au niveau galactique. Au fil du développement du Mythos, de nouvelles révélations se feront jour quant à la nature de la lumière, des ténèbres et de la matière.
Mes descriptions, dans le poème en prose, sont inspirées d’une longue réflexion sur les métaphysiques Asiatiques, pour ne pas mentionner des années de contemplation des cieux et vous pourriez donc dire que tout cela est purement subjectif; je pense, néanmoins, que ces expressions mystico-poétiques s’avéreront compatibles avec les découvertes les plus avancées de l’astrophysique – si la science se lance dans la quête authentique de l’univers vivant. De ce que je retire du synopsis de Joanna, le Professeur Schild travaille avec des découvertes qui s’apparentent fort aux principes de l’antique mysticisme expérimental. C’est véritablement une perspective enthousiasmante.
Gnose Appliquée
Quelque bref que soit le synopsis présenté par Joanna, le langage de James O’Dea m’imprègne du doux éclat du bon sens. Sa maîtrise des noétiques est enracinée dans la simple réalité d’être humain, tel que je souhaite que notre discours le soit. La réalité est que nous ne pouvons pas totalement appréhender qui nous sommes, en termes humains, sans nous connecter à une connaissance transhumaine, cardia gnosis, l’intelligence divine qui demeure dans le coeur. (C’est bien sûr le message principal de Joseph Chilton Pearce dont nous embrassons l’oeuvre et que nous promouvons dans nos recherches). Si James O’Dea s’exprime avec éloquence, sa finesse est due à cette simplicité que nous atteignons lorsque nous voulons vraiment tailler notre chemin en direction de l’autre côté du mur de la complexité. Là bas, la contradiction se dissout et nous sommes capables d’être simple et complexe à la fois. “Les champs du coeur de l’attention” qu’il décrit sont complexes et hautement individués mais la reconnaissance que nous découvrons les uns pour les autres au travers de ces champs est simple et élémentaire.
J’ai souvent lutté avec la difficulté de réinventer le Gnosticisme pour l’appliquer dans la Métahistoire. L’expression même de “Gnostique” est profondément entachée et j’ai souvent été tenté d’abandonner complètement ce projet. Cependant, j’ai l’intuition la plus vive que la Gnose est essentielle pour avancer sur le chemin, pour développer une vision du monde focalisée sur la participation Gaïenne. Le Gnosticisme, (c’est à dire le phénomène historique épineux avec son fardeau épouvantable de valises académiques) est peut-être archi-cuit mais la Gnose ne fait que commencer à mijoter. Je peux humer les herbes fines de l’intelligence Gaïenne dans ce mets et j’en goûte l’extase d’une certitude depuis longtemps perdue.
Il n’est que trop trop aisé de se méprendre sur la nature du message Gnostique. Nombreux sont ceux qui sont rebutés d’entendre dire que les Gnostiques considéraient l’intelligence comme divine. Mais la Gnose n’est pas un chemin intellectuel comme tel: c’est une connaissance pleinement somatique avec une composante intellectuelle cruciale. Pour les Gnostiques, l’intellect était le “noos”. Dans cette faculté, ils percevaient une portion de l’intelligence divine. Le mot Grec “noos” est bien sûr la racine de “noétique”. La Gnose était, et elle l’est encore, le chemin des sciences noétiques, la discipline au travers de laquelle le mental étend ses frontières sous l’effet du développement de la relation corps-mental. C’est l’art accompli de l’extase cognitive. C’est ce chemin qu’emprunte la trajectoire éternelle du potentiel humain que nous devons circonscrire soigneusement, et avec amour, afin de garder l’espèce sur la bonne voie, en alignement avec Gaïa et “toutes nos relations”. Dans une grande mesure, le contenu de la Métahistoire est tel un cursus d’Ecole des Mystères destiné à des études expérimentales “es noétiques”.
Je pense que je peux m’exprimer au nom de toute l’équipe de la Métahistoire lorsque j’acquiesce de tout mon coeur avec l’affirmation de James O’Dea selon laquelle l’application des sciences noétiques déterminera largement le futur humain dans une perspective authentiquement Gaïenne. La Métahistoire est une introduction à la Gnose appliquée mais le programme est ouvert et non pas préfabriqué. Il existe diverses voies de reconnaître la “divinité innée” de l’humanité mais la voie qui était sacrée pour les Telestai, les initiés des Ecoles des Mystères, était de développer notre intelligence centrée sur le coeur en co-évolution avec la Magna Mater. Ils se nommaient eux-mêmes des Telestai parce qu’ils percevaient le but, ils envisageaient la finalité (telos) de l’expérience humaine d’une manière très précise. Aujourd’hui, en recouvrant cette vision, nous pouvons découvrir notre chemin dans une complicité harmonieuse avec les desseins de Gaïa.
Abandon à la Force Vitale
Au travers de Michael Mannion et du Mindshift Institute, le site de la Métahistoire a déjà établi une forte alliance avec l’oeuvre de Wilhelm Reich. Depuis l’époque où nous avons présenté l’essai de Michael, j’ai souhaité développer cette connexion selon des termes clairs et explicites. Les critères de Reich pour la connaissance étaient purement Gnostiques (voir ci-dessous) et sa critique incisive des systèmes de croyance était purement Métahistorique. En mettant en valeur les résistances mortelles enracinées dans l’armure caractérielle, Reich anticipa l’une des problématiques-clés de notre discours: comment vaincre la résistance à la remise en question des croyances. Cette problématique n’est pas moins cruciale qu’elle ne l’était à l’époque de Reich. Il survécut aux attaques frontales du fascisme Européen pour mourir aux mains des Autorités US. Nous sommes de nos jours confrontés au développement pandémique effréné de ce qu’il appelait la “peste émotionnelle” et peut-être même à la phase toxique (c’est à dire terminale, létale) de cette maladie.
Pour ironiser, je dirais que Wilhelm Reich ne se sentirait pas dépaysé de nos jours!
Quant à moi-même, la connexion avec l’oeuvre de Reich possède un aspect profondément personnel. Lorsque j’étais enfant sur la côte du Maine, dans les années 50, Reich n’était pas loin: il expérimentait à Rangeley sur la dissolution des nuages (avec son “cloudbuster”) et la détection de l’orgone mortelle. Son dernier ouvrage concerna les ET et les OVNIs, un sujet que je développe dans la Métahistoire dans une perspective Gnostique. Lorsque je découvris Reich, dans ma vingtaine, il devint instantanément une influence majeure sur ma vision du monde et mon code personnel. Il y avait, bien sûr, dans l’air du temps les relents intenses de la “révolution sexuelle”. Reich fut souvent salué comme un champion de la liberté sexuelle – non pas en soi mais comme une mesure de la faculté de s’abandonner à la force de vie. Cette notion s’accordait totalement avec mes propres inclinations sexuelles. La “Fonction de l’Orgasme” fut mon ouvrage de référence durant toute une époque mais j’étais également fasciné par “La Psychologie de masse du fascisme” de par son exposé lucide du complexe mystico-militariste qui a déterminé l’essor de la civilisation.
Avec le chef d’oeuvre de Reich, “L’Analyse caractérielle”, j’appris comment les fixations mentales et les résistances comportementales sont enracinées dans l’armure caractérielle. Cette leçon me permit de comprendre les difficultés auxquelles je faisais souvent face dans les consultations astrologiques que je donnais, de façon intermittente, durant 25 années. La règle que Reich proposait était: «pas d’analyse du problème psychologique sans une analyse préalable de la résistance». Je ne pouvais pas toujours suivre cette règle mais elle m’alerta néanmoins au problème de travailler avec des individus qui résistaient à ce qu’ils me demandaient de leur dire!
Lorsque je donnai un cours sur une alchimie de type Gaïen à Santa Fé dans les années 1980, je pris une citation de Reich comme moto d’accompagnement: «la sensation est le plus grand mystère des sciences naturelles». Cette affirmation est, bien sûr, purement Tantrique. Elle signale également l’élément Gnostique dans la méthodologie de Reich. Dans “Ether, Dieu et le Diable”, Reich définit les critères d’une «sensation organique comme outil de recherche naturelle». Cela est totalement en accord avec l’illumination totalement somatique de la Gnose. Reich écrivit: «Le scientifique se trompera d’autant plus qu’il négligera son propre système de conscience et de sensations» invalidant ainsi le concept selon lequel la connaissance scientifique ne peut pas faire confiance à des données sensorielles et subjectives émanant du témoin humain. Je m’en remet à de tels critères dans ma tentative d’introduire «une science eucharistique des sens», une sorte de prélude à la psycho-écologie.
L’élément Gnostique dans Reich se retrouve, en premier lieu, dans sa confiance dans les sens et, secondement, dans son approche unique et audacieuse de l’erreur. Les adeptes des Ecoles de Mystères, qui se consacraient à Gaïa-Sophia, étaient convaincus qu’ils pouvaient accéder à Elle au travers du seul instrument des sens et du corps mais ils étaient également pleinement conscients de la manière dont certaines structures mentales nous détournent d’un tel accès. “Ether, Dieu et le Diable” contient de nombreuses affirmations qui évoquent de façon étonnante le discours d’un instructeur Gnostique:
«L’irrationalité et l’illusion sont révélées par l’intolérance et la cruauté avec lesquelles elles sont exprimées. Nous observons que les systèmes de pensée humaine font montre de tolérance tant qu’ils adhèrent à la réalité. Plus les processus de pensées sont aliénés de la réalité, plus l’intolérance et la cruauté sont nécessaires à la perpétration de leur existence.
La logique interne des systèmes de pensée erronée est comparable à la nature intrinsèque d’une illusion paranoïaque.
Les grandes erreurs des systèmes de pensée humains sont connectés avec le concept de l’absolu statique et avec la culpabilité.
Ma tâche se limitera à chercher le principe commun impulsant les erreurs humaines typiques. Ma finalité est d’introduire un nouveau paradigme et d’en tester les attributs permettant de limiter le champ de l’erreur humaine non nécessaire.”
L’insistance de Wilhelm Reich quant à la connaissance somatique sensorielle et son intérêt vis à vis des processus de l’erreur mentale (la déviation, en termes Gnostiques) sont complémentaires. Les Gnostiques enseignaient que le noos dans l’être humain offre une ample latitude pour l’erreur: c’est pour cela que nous pouvons extrapoler, jouer, expérimenter et apprendre selon des voies non permises aux autres animaux.
C’est parce que notre espèce peut se fourvoyer, dans toute sa splendeur, que nous pouvons apprendre avec une amplitude aussi immense. Cependant, lorsque nos erreurs restent non détectées et non corrigées, elles peuvent s’étendre bien au-delà du stade de correction et nous détourner de notre chemin propre d’évolution. Pour cette raison, l’enseignement des Gnostiques mettait l’accent sur l’acte de correction, et ce sur deux plans: la Déesse Sophia, incarnée en tant que Gaïa, est impliquée dans la correction de Son alignement avec le coeur galactique et notre participation à ce processus dépend de la mesure dont nous détectons et corrigeons les erreurs de notre raisonnement.
Lorsqu’elles ne sont pas maîtrisées, les erreurs se développent en un système de croyances qui devient, ainsi que l’a souligné Reich, l’équivalent d’un système d’illusions paranoïaques. De par le fait que la déviance de notre espèce ne soit pas corrigée, les religions conventionnelles commencent maintenant à exhiber ce profil. Dans son ouvrage “Psychologie de masse du fascisme” (publié en 1933!), Reich écrivit:
«En réalité, l’homme religieux est devenu complètement impuissant. De par la répression de son énergie sexuelle, il a perdu la faculté d’être heureux tout autant que l’agressivité nécessaire à gérer les difficultés de la vie. Plus il devient impuissant, plus il est forcé de croire en des forces surnaturelles qui le soutiennent et le sustentent. Il n’est pas difficile de comprendre que, dans certaines situations, il soit aussi capable de développer un pouvoir incroyable de conviction et, qui plus est, une indifférence passive envers la mort… La tendance de personnes religieuses fanatiques à se mutiler, et à faire preuve de comportements masochistes, confirme ce que nous avons dit… Nous avons ici la racine de l’idéologie passive de la souffrance caractéristique de toutes les religions véritables.»
L’intention de Reich de «percevoir les grands contours qui modèlent les erreurs chez l’animal humain” pourrait très bien servir d’ordre de mission pour la Métahistoire. Cette finalité est à la fois Noétique, Gnostique et Métahistorique. Sur le site de la Métahistoire, nous expliquons que le comportement cruel et irrationnel, caractéristique de la peste émotionnelle, est impulsé et soutenu par des croyances, même lorsque ces croyances véhiculent une clause réflexe insistant sur l’amour et la tolérance. Je ne pense pas qu’il soit besoin d’insister sur ce sujet en indiquant, par exemple, à partir de situations courantes, ô combien pertinentes sont les indications de Reich dans les passages ci-dessus.
Reich demanda: «Pourquoi l’homme hait-il toute pensée nouvelle et correcte? Sa vie serait sûrement meilleure, et non pas pire, s’il pensait correctement. L’homme pense-t-il vraiment? Ou bien la pensée correcte est-elle un don spécial?» La réponse qu’il donne à cet immense POURQUOI est la suivante: les erreurs, qui nous aliènent de nos coeurs, s’ancrent dans l’armure caractérielle et résistent à leur remise en question. Se peut-il que le penser correct soit un don spécial, un talent qui requiert une méthode spécifique pratiquée par une petite élite, les Gnostikoi? Il semble improbable que l’humanité dans son ensemble soit disposée soit à travailler sur ses résistances soit à développer des capacités de correction de ses erreurs. Cela ne signifie pas que l’oeuvre de Reich soit condamnée à s’étioler mais cela indique probablement qu’elle ne peut être cultivée que dans un environnement d’enseignement privilégié tel que celui offert par l’Institut des Sciences Noétiques.
Je pourrais continuer mais il suffit de préciser que je suis profondément encouragé par l’alliance fertile et organique entre la Métahistoire, les Sciences Noétiques et l’oeuvre de Wilhelm Reich. Ces trois dynamiques présentent ensemble un paradigme cohérent pour un travail pratique et visionnaire au coeur des sociétés tourmentées et morbides de notre époque.