Il existe en tout 88 Constellations dans la sphère céleste. Treize d’entre elles se trouvent sur le chemin apparent du Soleil au travers des cieux, qui est en fait la route orbitale de la Terre dans son déplacement autour du soleil – le “Plan de la Terre”. Ce groupe de 13 Constellations constitue le Zodiaque – qui est une grande “bande d’Animations” connectée avec des thèmes et des motifs mythologiques de renommée universelle. Les immenses structures d’étoiles du Zodiaque sont, également, connues sous le nom de “Constellations écliptiques”. “L’Ecliptique” est un autre nom pour le “Plan de la Terre” et elle est ainsi dénommée parce qu’elle définit la zone étroite en laquelle les éclipses apparaissent. La Terre, la Lune et les autres planètes du système solaire circulent toutes à l’intérieur de la zone du Zodiaque.
Les 75 constellations restantes – dans le ciel visible – sont appelées extra-écliptiques. Ces structures étoilées appartiennent à plusieurs catégories mais il est plus aisé de s’en souvenir en les rassemblant en deux groupes par rapport au Plan de la Terre, le Zodiaque: un groupe septentrional et un groupe méridional. Orion, par exemple, est une constellation extra-écliptique – au sud du Plan de la Terre. De même pour Auriga, le conducteur du chariot, mais cette fois au nord du Plan de la Terre. Et ainsi de suite. Les constellations les plus proches du pôle terrestre sont appelées circumpolaires en raison du fait qu’elles tournent continuellement autour du pôle. Elles sont visibles tout au long de l’année, par contraste avec d’autres constellations qui se lèvent et qui se couchent de façon saisonnière.
Les constellations circumpolaires septentrionales sont Céphée le Roi Polaire, Cassiopée la Reine de la Voie Lactée, la Girafe, le Lynx, la Grande Ourse, le Lion Mineur, les Chiens de chasse, le Dragon, la Petite Ourse, le Lézard, le Cygne, la Lyre, Hercule, Auriga, Persée et Andromède. Ces constellations sont partiellement, ou totalement, visibles à 45 degrés de latitude et au-dessus.
Hercule (ou Héraklès, la “fierté d’Héra”, pour employer le nom Grec) est un “héros solaire” bien connu dans la mythologie Gréco-Latine. Curieusement, Hercule est l’unique constellation circumpolaire étroitement associée au Zodiaque car il est réputé avoir accompli douze travaux qui sont souvent associés avec douze des constellations du Plan de la Terre. En d’autres mots, l’histoire d’Hercule se déroule dans le Zodiaque malgré que le personnage d’Hercule se situe bien au-dessus du Zodiaque.
La signature visuelle d’Hercule – sa signature “constellée” – consiste en un quadrilatère central, appelé la “clef de voûte”, avec quatre pattes étalées en forme de L qui partent de ses quatre coins. L’étoile la plus brillante, Alpha, est en bas de la constellation lorsqu’on l’observe en direction du nord et très haut. Il faut vraiment s’étirer le cou dans une position inconfortable pour pouvoir observer la Constellation d’Hercule.
Hercule est l’une d’une douzaine de constellations qui encodent des directions astrophysiques. Ce sont des points d’orientation dans le Zodiaque. Polaris, l’étoile polaire, est localisée dans la Petite Ourse. La constellation de la Petite Ourse encode, donc, une direction astrophysique: l’extension cosmique du pôle nord céleste. Hercule encode uniquement la direction de l’Apex Solaire. L’illustration ci-dessus (“Skywatching” de David Levy) indique la caractéristique astrophysique par un ovale avec une ligne courbe qui s’étend à partir de l’ovale. L’étoile Lambda marque l’ovale et la chaîne d’étoiles Delta-Lambda-Mu-Chi-Omicron marque la ligne courbe. La courbe pointe vers Vega, une étoile brillante circumpolaire dans la Lyre.
Comment peut-on définir l’Apex Solaire? C’est le point du ciel vers lequel se dirige le soleil de son propre mouvement. Toutes les étoiles dans les galaxies, et dans les régions extra-galactiques, se déplacent en une danse complexe qui consiste en deux types de mouvements. Notre Soleil est une étoile qui, tout d’abord, se meut dans le courant du bras galactique en lequel il demeure et, secondement, il se meut de son propre pouvoir, appelé mouvement propre. On peut le comparer à un bateau à moteur se déplaçant sur le courant d’une rivière forte. Lorsque la rivière prend un tournant, le bateau tend à tourner sous l’effet du courant. C’est de cette première façon que le Soleil se déplace dans le courant du bras galactique, le bras Orion de notre galaxie, un immense flux d’étoiles, en incurvation, qui éventuellement plonge dans le coeur galactique. Mais le Soleil est, également, comme un bateau à moteur qui se propulse en une ligne droite, suivant son cours, indépendamment des forts courants sur lesquels il vogue. La direction suivie par le Soleil, de par son mouvement propre, est appelée l’Apex Solaire – qui a été découvert par l’astronome Herschel en 1783. Ce point repose dans la constellation d’Hercule, près de l’étoile Lambda. Le mouvement réel doit être imaginé de façon stéréométrique, en profondeur: le Soleil se propulse lui-même dans la direction de Lambda Herculis, sur son chemin vers Vega. Il n’atteint jamais Vega mais il est, pour ainsi dire, télémétriquement guidé vers cette direction.
Dans le catalogue des directions astrophysiques, le positionnement de l’Apex Solaire dans Hercule est particulièrement notoire parce que l’image de la constellation véhicule un message unique quant à l’orientation de l’évolution humaine.
Connexions Polaires
De par le positionnement de l’Apex Solaire dans Hercule, cette constellation peut revendiquer un rôle majeur dans l’orientation cosmique mais on peut, également, souligner d’autres connexions cosmiques frappantes impliquant le Héros Solaire.
Juste au-dessus des étoiles d’Hercule se trouve la tête de la forme massive et sinueuse de Draco, le Dragon Céleste. Les étoiles de tête du Dragon (un autre quadrilatère) planent juste au-dessus d’Iota, une des étoiles les plus septentrionales d’Hercule. Le Dragon est la localisation du pôle nord écliptique, que l’on distingue du pôle nord céleste. Le pôle nord céleste, l’extension de l’axe polaire céleste, pointe actuellement vers Polaris dans la Petite Ourse; c’est pour cela que Polaris est appelée l’Etoile du Nord, mais cela n’est pas permanent. Au fil des milliers d’années, la Terre vacille sur son axe comme une toupie en fin de rotation, de sorte que le pôle nord dessine un très grand cercle dans le ciel. Le centre de ce cercle est le pôle nord écliptique dans le Dragon. Le pôle nord écliptique est défini par l’extension dans les cieux de la ligne de prolongement de l’axe de l’écliptique. Il reste fixe tandis que le pôle nord céleste tourne autour de lui. (Aucune étoile proéminente ou particulière marque le pôle nord écliptique.) La période impliquée, pour une rotation intégrale, est de 25 920 années que l’on appelle le grand cycle polaire – ou “la Grande Année Platonicienne”. En termes de l’Ecliptique, cette période est appelée le “Cycle de Précession des Equinoxes” En d’autres mots, le mouvement des équinoxes dans le Zodiaque est un effet périphérique du mouvement de l’axe polaire.
Hercule est tellement au nord que, durant une certaine période du grand cycle polaire de 25 920 années, le pôle nord se déplace dans les étoiles de sa constellation. Le pôle glisse en dessous de Iota et longe M-92, une amas globulaire de 26000 étoiles en formation serrée. Ainsi, Hercule est intimement impliqué dans le Grande Année Platonicienne et il est si proche du pôle nord céleste qu’il peut être utilisé pour définir le cycle du transit du pôle. Le mouvement du pôle nord céleste le plus au coeur d’Hercule fut autour de 9200 avant EC. Cette époque fut l’apogée de l’Age d’Hercule défini par les paramètres polaires du cycle cosmique.
Les Shamans Siamois
L’implication d’Hercule, dans le grand cycle polaire, met en valeur une orientation cosmique vers des événements qui portent à conséquence bien au-delà de la sphère locale du Zodiaque dans lequel la Terre et les planètes circulent. Et cependant, comme nous l’avons déjà souligné, Hercule est également intimement associé avec le Zodiaque. Il est le héros qui réalise des exploits, ou labeurs “Herculéens”, corrélés aux constellations de l’Ecliptique et ce n’est pas non plus son lien unique au Zodiaque. Hercule est clairement un personnage shamanique, un homme fort du Paléolithique et qui est dépeint maniant une massue. C’est une image masculine forte mais non pas un archétype patriarcal. Hercule est le type de héros mâle réputé pour sa maîtrise d’une puissance colossale, de la violence et de la rage, mais il maîtrise ces forces au plaisir de la Déesse, et non pas pour la défier ou pour la vaincre. C’est pour cela qu’il est appelé “la fierté d’Héra”, la déesse maternelle et le symbole du matriarcat perçu dans Cassiopée, la reine voluptueuse qui se baigne dans la Voie Lactée.
On peut se poser la question suivante: Hercule est-il l’unique personnage shamanique parmi les constellations? La réponse est non… et il ne faut pas regarder bien loin pour en découvrir un second.
En fait, l’étoile de tête d’Hercule, située en bas de la constellation (à l’extrême sud), est également l’étoile de tête d’un autre personnage shamanique, Ophiuchus – le Serpentaire, le Porteur de Serpents. Pour visualiser cette relation, il nous faut imaginer qu’Hercule est positionné la tête en bas, avec les jambes qui s’étalent vers le haut, vers le Dragon et le pôle écliptique. Le détail de la gravure de Albrecht Durer (1515) montre les deux shamans, tête à tête. Les personnages sont inversés sur le fond des constellations car Durer a fondé la gravure à partir d’un globe céleste qui figure les constellations comme si elles étaient vues de l’extérieur du globe, avec une perspective céleste. Néanmoins, la relation entre les deux shamans est claire. Ils sont rivés, tête à tête, comme des jumeaux siamois.
Considérons maintenant le fait suivant: il existe traditionnellement douze labeurs d’Hercule mais il y a treize constellations distinctes dans le Zodiaque. Comment explique-t-on le labeur manquant? Il est évident que le Porteur de Serpent est le double d’Hercule. En tant que tel, cette constellation zodiacale ne correspond pas à un labeur mais à celui qui réalise les labeurs. Ophiuchus est le double shamanique d’Hercule inséré dans la bande Zodiacale. C’est très important parce que le Zodiaque est la bande dans laquelle, la Terre, la Lune et les planètes circulent. C’est la région frontière dans laquelle la vie, telle que nous la connaissons, se déploie, mais Hercule occupe une autre région céleste, connectée peut-être avec la vie de l’étoile-mère, le Soleil même. Le personnage céleste et circumpolaire d’Hercule est, d’une certaine manière, internalisé dans sa contrepartie, le Porteur de Serpents.
Les pouvoirs du shaman qui sont tournés vers l’extérieur, à savoir vers le vaste cosmos au-delà de la Terre (Hercule), peuvent-ils être tournés vers l’intérieur, à savoir vers le corps humain et les secrets les plus profonds de notre configuration génétique (Ophiuchus)?
Selon des traditions Indigènes antiques, il en est ainsi. Les shamans furent, de tous temps, des astronomes et des devins, capables de lire les signes célestes et de détecter les directions astrophysiques. En même temps, c’étaient des guérisseurs qui pouvaient plonger profondément dans les secrets de la Nature, jusqu’à percevoir la structure moléculaire de la matière. Dans le “Serpent Cosmique”, Jeremy Narby décrit la capacité des shamans ayahuasqueros d’observer la structure moléculaire de la matière. Dans mon ouvrage “Twins and the Double”, j’ai suggéré que les traditions totémiques et animistes de la planète entière émanaient de la connaissance shamanique du code de l’ADN et de la continuité génétique. Les Yoga Sutras de Patanjali dénombrent huit siddhis, ou facultés occultes, que possèdent les yogis accomplis (les siddhas), incluant anima «la capacité de percevoir l’infiniment petit, la structure des atomes» et mahima «la faculté de percevoir l’extérieur, la structuration des galaxies». (Alain Daniélou, “Mythes et Dieux de l’Inde”). Et il existe encore beaucoup plus de preuves à ce sujet.
Sagesse de Plantes
L’image traditionnelle d’Hercule – un shaman dans le ciel – le montre engagé dans l’un de ses douze labeurs: rapportant les pommes d’or des Hespérides. Dans la constellation étoilée, il serre cette plante magique dans la région de l’Apex Solaire. Cette image, colorée à la main, de l’Atlas de Burritt montre Hercule retourné la tête vers le haut afin de faciliter la visualisation. Le message imaginatif du mythe sidéral ne pourrait pas être plus clair: une plante magique marque la direction de l’Apex Solaire. Quelle que soit la signification de l’Apex en termes astronomiques, elle doit être associée, en termes humains, à notre connexion avec le royaume des plantes – et plus particulièrement, le monde spécial des plantes psychoactives utilisées dans le shamanisme. Je dirais même que, dans cet exemple, la direction astrophysique signale notre dépendance à la sagesse des plantes pour nous montrer le chemin en termes d’évolution. Quelle sorte de plante est voilée dans le mythologème des pommes d’or? Depuis quelques années, nombreuses sont les tonnes d’encre qui ont été déversées dans l’exploration de cette question. La plupart des écrivains, traitant des pratiques enthéogéniques, identifient les Pommes des Hespérides avec un champignon ou un autre, le plus souvent Amanita muscaria, l’amanite tue-mouche, qui est considérée à tort comme étant toxique. Dans leur ouvrage, “The Apples of Apollo”, Carl Ruck, Blaise Daniel Staples et Clarck Heinrich développent une thèse syncrétique: «La Toison d’Or du Bélier nommée Pomme d’Or, gardée par le serpent dangereux, et tout le reste – la toison, les pommes, les serpents – représentent l’amanite tue-mouche.»
Les auteurs expliquent que «les amanites séchées avec soin prennent une couleur orange métallique» (page 118). De plus, dans une certaine phase de maturité, l’amanite tue-mouche forme une sorte de voile qui possède une apparence laineuse ou floconneuse. «L’amanite tue-mouche est un champignon mycorrhizal; c’est à dire, son mycélium ne peut croître qu’en association avec les radicelles de certaines plantes». C’est pour cela que les Pommes d’Or (les têtes de champignons séchés) se trouvent dans des jardins spéciaux gardés par des serpents aux dents blanches.
Il existe, cependant, d’autres candidats pour la plante magique d’Hercule. Mon premier choix serait Datura stramonium et les espèces cousines Datura inoxia et Datura metel, communément appelées “pommes épineuses”. C’est l’une des plantes psychoactives les plus notoires et les plus puissantes pour notre espèce. En Amérique, elle est aussi connue comme l’Herbe du Diable – ou Toloache – et elle est réputée pour ses capacités de favoriser la divination, le changement de forme et d’autres actes de sorcellerie.
Datura stramonium, et ses parentes proches, sont très chargées en alcaloïdes de tropane que l’on peut aisément absorber sous formes d’huiles ou d’onguents. Un de ces alcaloïdes, la scopolamine, peut être particulièrement efficace pour produire un état de transport shamanique – une projection hors du corps. (Une préparation à base de scopolamine est amplement utilisée de nos jours pour soulager les maladies liées aux transports). Le shaman qui ingère Datura stramonium sera capable de transport télékinétique vers d’autres mondes – bilocalisation ou projection du double, comme Castañeda l’a appelé. La bilocalisation convient bien au profil d’Hercule, qui se tient au-delà du Plan de la Terre, hors du Zodiaque. En fait, Hercule peut être considéré comme le double transporté du Serpentaire, le Porteur de Serpents. La connexion de tête à tête de ces deux personnages semble ne pas avoir été une convention arbitraire.
Dans l’étude des plantes psychoactives, j’ai découvert qu’il pouvait être bénéfique de penser en termes de trinité élémentaire: plante – champignon – potion. Par plante, j’entends, par exemple, un buisson en fleurs, tel que Datura inoxia. Par champignon, je veux dire toute une panoplie de champignons psychoactifs de l’amanite tue-mouche à d’autres espèces, telle que Psilocybe cubensis – à laquelle Terence McKenna attribuait la faculté de donner accès au voyage intergalactique. Enfin, la potion est un breuvage qui peut être concocté à partir de plantes ou de champignons. Le kykeon d’Eleusis était concocté à partir d’ergot, Claviceps purpurea, et de la Menthe pouliot, Menta pulegium. Le point important est que le breuvage est une concoction humaine. Les plantes et les champignons peuvent être consommés ou fumés sans être préparés en concoction. Il existe une grande diversité d’effets à expérimenter dans ce domaine et les distinctions sont assez précises. Différentes plantes confèrent différentes sortes de connaissances.
Je ne peux pas suivre Ruck, et ses collègues, sur l’identification qu’ils proposent (“tout – la toison, les pommes, les serpents”). Même si ces corrélations possèdent quelque valeur académique, elles ne favorisent pas notre connaissance pratique des enthéogènes. Dans mon expérience, la toison, les pommes, et les serpents, se manifestent par des modes assez différents de mysticisme expérimental. Prenez du Datura et partez en quête de la toison, des pommes et des serpents et prenez du Psilocybe cubensis et partez en quête de la toison, des pommes et des serpents et vous allez trouver des informations particulières qui éveillent votre attention de la façon la plus distincte. Il n’est certainement pas sage de confondre le serpent qui garde la plante avec la plante même. Le Cerbère (que l’on dépeint aussi comme un chien) est le gardien reptilien à trois têtes du Monde Souterrain qu’il ne faut pas confondre avec les pommes que l’on y trouve.
Qui est ce reptile à trois têtes? Je suggérerais que c’est le reptile à trois lettres, la molécule d’ADN composée de codons à trois lettres générés à partir des 64 combinaisons de quatre lettres: A, G, C et T. Vous consommez de la pomme pour contempler le serpent qui la garde.
La tâche essentielle du shamanisme moderne, à mon avis, est de déterminer quelles sont les plantes psychoactives qui confèrent un accès à la molécule de l’ADN et de découvrir leur mode opérationnel. Je peux témoigner personnellement d’expériences d’un tel accès avec Psilocybe cubensis et d’autres champignons contenant de la tryptamine; je ne peux pas confirmer cet accès avec Datura ou Amanita muscaria pour l’unique raison que je ne les ai pas essayés.
Je présumerais, cependant, que Datura stramonium puisse être préparé spécifiquement pour un transport shamanique avec la finalité de s’aventurer dans les sphères cosmiques. Quant à l’amanite tue-mouche, Amanita muscaria, je suis aussi perplexe, par rapport à ses propriétés psychoactives, que tout un chacun.
Racines Africaines
«Nos ancêtres Africains nous donnèrent cette sagesse parce qu’ils comprirent ce que nous-mêmes ne devrions jamais oublier: c’est l’unité de l’être humain, dans lequel l’animal et la divinité cohabitent… Pourquoi est-ce le cas, Madame, c’est assurément un très grand mystère.» (Shaman Zulu Credo Mutwa s’adressant à Linda Tucker).
Considéré en termes imaginatifs, l’Apex Solaire encode un message concernant la façon dont notre espèce doit se reposer sur la sagesse des plantes pour découvrir notre chemin dans la perspective cosmique. Les lecteurs fréquents de ce site prendront aisément conscience que cette assertion constitue l’un des messages les plus essentiels qui soient conviés par Metahistory.org.
L’expérience avec des champignons, ou des plantes psychoactives, peut être décrite comme un rite de communication interspécifique. Lorsque vous ingérez un “champignon magique”, l’espèce animant ce champignon pénètre dans votre corps et communique avec vous directement au travers de sa présence chimique dans votre système nerveux, dans votre sang et dans votre cerveau. Vous, à votre tour, vous communiquez avec l’espèce du champignon au travers du réseau de neurotransmetteurs chimiques qui soutiennent vos facultés permanentes de pensée et de langage. En bref, vous êtes en relation télépathique avec l’espèce ingérée au travers de la même instrumentation neurochimique qui vous permet d’être conscient dans le monde physique, de penser, de faire preuve d’empathie et de vous exprimer. Tous les participants, qui méditent sur leur expérience, s’émerveillent du fait que l’espèce ingérée communique avec nous dans le langage tel que nous le connaissons.
Même Gaïa, l’intelligence planétaire, peut communiquer avec nous de cette manière. Dans des conditions particulières, et avec la préparation adéquate, les champignons et les plantes instructrices vont offrir au shaman une connexion directe à sa voix. C’est une voix profonde, qui rappelle celle de l’actrice Kathleen Turner quand elle fait la voix de Jessica Rabbit dans le film “Who Framed Roger Rabbit?” Du moins, c’est comme cela qu’Elle parle à certains shamans.
Ainsi, Hercule illustre une connexion plante-humanité, un exemple de la manière dont la communication interspécifique guide l’humanité dans des voies que nous ne pouvons pas emprunter lorsque nous restons isolés dans notre cadre conceptuel auto-construit -notre paradigme trop humain. Mais il y a un autre message ici aussi. Hercule est un shaman-lion, comme on peut le voir de par la peau de lion qu’il porte, intégrale avec la tête. D’une certaine manière, le message, dans l’imagerie mythologique de l’Apex Solaire, pointe également vers une connexion animal-humain. Notre direction dans l’évolution dépend non seulement de la sagesse des plantes que nous acceptons – dans la reconnaissance humble que nous ne pouvons pas savoir ce que cela signifie d’être humain si nous nous limitons à notre seule humanité – mais aussi du sens de parenté que nous partageons avec les autres animaux. La parenté avec toutes les autres espèces est essentielle, bien sûr, mais nous pourrions imaginer que, d’une certaine manière, la connexion lion-humain constitue une clé des relations interspécifiques.
Cette possibilité a été révélée récemment par la découverte des lions blancs de Timbavati, décrite par Linda Tucker. J’ai fait une recension de son ouvrage sur mon site. Ce que je souhaiterais maintenant ajouter, c’est que la connexion avec le lion blanc peut offrir l’approche optimale du rapport évolutif avec toutes les espèces non-humaines. En d’autres mots, la connexion avec le lion blanc peut offrir une connaissance spéciale sur notre histoire évolutive, en nous permettant de nous reconnecter avec les royaumes animaux qui sont en processus rapide d’extinction. Tucker suggère, et je suis d’accord avec elle, que l’épiphanie miraculeuse des lions blancs d’Afrique du sud s’est manifestée parce que nous sommes aussi en risque d’extinction et parce que les lions sont arrivés pour nous enseigner comment y faire face.
Le shaman Zulu Credo Mutwa a dit à Linda Tucker que «dans la Grande Tradition Africaine, nous ne séparons pas le héros lion du prêtre lion». Je suggérerais, qu’en faisant cette remarque, Credo Mutwa s’est inspiré des pouvoirs de rappel shamanique qui véhiculent la mémoire d’événements préhistoriques dans l’évolution de la Terre. L’époque durant laquelle les héros et les prêtres n’étaient pas séparés fut l’Age d’Or du Lion, indiqué dans le Cycle du Dragon: de 10 000 ans à 7 500 ans avant EC. Le shaman Africain faisait référence à une époque et à une tradition qui précédèrent le patriarcat. Ce faisant, il impliquait que nous devons recouvrer la compréhension de cette époque afin de faire face aux problèmes d’aujourd’hui et de demain.