42. Enfant vagabondant de l’Enigme Etoilée
tu n’es pas au foyer
Sur le chemin, cependant, le voyage
se métamorphose en lumière
et lorsque le foyer ne se rencontre point
existe-t-il une destination
plus proche qu’une autre, du coeur perdu?
43. Dans les profondeurs du ciel vert,
une toison de nuage jaune, du dessous
mouchetée de lumière de safran, se dissout
sur le Mont Basho dont les pentes
sont baignées de mèches tressées.
En aval, les aquarelles pleuvent
sur les plaines d’herbe bleue
et s’écoulent mélodieusement
dans les gorges de la Mer de Wending.
Là où le sable, de nuances de bronze, teinté
adopte la couleur des pêches froissées
Asuramaya chemine seul sur le rivage de l’Epi Kalf
contemple une brume vespérale
recouvrant l’obscurité de l’estuaire
une lueur sur le dos des cygnes aux plumes noires
qui planent sur les courants, dans les roseaux vinca.
Il perçoit, au coeur du silence de l’estuaire, un son
telles des notes coulantes de sarod en collier de perle liquide
exsudant lentement d’un geyser noir et dense
tel de l’ébène en flux, soufflé par une flûte
son corps frissonne sous l’inspiration de voyelles
énoncées en extase de muette fusion.
Il marche avec Pan et Marsyas dans les yeux
un satyre dansant et l’autre écorché vif
deux énigmes dans une guise à l’unique parfum
deux mythiques visions de la proposition
la poésie présumera des fin humaines:
nul mystère sans apposition
Est-il heureux? Quelle est sa quête?
Quel rêve conféré à la Terre
Illumine son front
lorsque les grues d’argent revenues du Lac Manasa
offrent la divination de son errante rime
comprimée dans la chorégraphie de cette envolée
juste au point où son mental virevolte
retourne vers l’incarnation
vers les doubles vivant en deux mondes à la fois
les vénérant comme un.
Comme s’il était allé plus loin en translation
que ne le permettent les appositions
comme s’il avait traîné bien trop longtemps
en allitérations oubliées balayées de voyelles
chaque mot humant l’unique
et combien c’est tout ce que cela demande
si le dire accomplit ce qu’il signifie
cependant, si mystérieusement, Elle rêve
la Muse, enchâssée en son givre naturel
Elle doit être séduite avant qu’Elle n’Inspire
à moins qu’Elle ne soit, elle-même, la Séductrice
avant que la confluence ne coupe les amarres.
Comme si tout ce qu’il pouvait faire
pour garder la rime bien vivante
était en translation
en mode de guenilles et de haillons
non déguisé, par la divination
risquant de se décrire elle-même
une technique qui montre le chemin
n’est est point un obstacle, ou ainsi du moins
aura été montrée, il le souhaite
et l’intentionne de sorte que son mental
présage d’événements futurs
consignés en des lingots de lumière runique
entre les roseaux de l’Estuaire.
Le shaman avec ses yeux de braise
est tel, pour lui, un attracteur étrange.
Et bien que rebelle, s’il en fut,
sa méthode était affilée
chaque souche trans-syllabique réticente
chaque bribe de native rime
évinçant la pente ardue de la translation
lui disait que la voix qu’il courtise
ne peut être la sienne seulement.
Le don est offert, donc. Son effort
sera exaucé lorsque le crépuscule plane
recouvrant tout le Bras de Syrène
une vague assourdie de gel au lustre de jade
fondue sur la langue d’un dragon
déploie les lointains confins du vallon
où le pourpre veiné de cendre constellante
dessine un chaos innovant
dans le vide ensemencé d’étoiles
Asuramaya regarde des deux côtés pour cerner son foyer.
Son coeur, vers la Terre, s’en est allé.
Tandis que la translation oscille en son mental
il s’en va contempler des grues argentées
neuf en une ligne
et puis
se recourbant en virgule de soi même
tournoie
en spirales
et serpente
en un noeud
où les grues
convergent
seul nexus
de douces plumes blanches
en-haut,
une trombe
explosée d’embruns
boivent et s’éloignent
grues elles ne sont plus
mais lorsqu’une rafale d’avions scintillant de bleu
composent un attracteur étrange
la figure de leur vol
dissoute
se convertit en codes soniques cadencés
Asuramaya écoute et se charge.
44. Enfant vagabondant de l’Enigme Etoilée
La navigation aux étoiles est lente
si le temps se métamorphose en lumière
et la lumière en une vague si longue à se briser
tellement élusive et lointaine
comme si le mental seul était une mer en jusant
et dans la marée, le rêve de l’humanité
dérivant en tableaux
le flux et reflux d’images
échangées de regard à regard.
Cependant,
déversé en ces yeux
un tel baume de vision,
que cette congrégation mentale aveuglée
tremble en un seul jaillissement ondé,
tout comme l’écueil résonne dans toute la mer
ou comme des orbes covalentes par modulation
infusent de désir, l’imagination
Cet assemblage sauvage
enlacé sur une trame de fils vivants
comme des paroles de chants franchissent la crête
et se brisent sur un autre rivage
dans un autre temps
L’Infini rappelle le destin.
Car tout regard est limité
lorsqu’il plonge dans le puits des mers cosmiques
la vision fait que l’observateur disparaît
là où les larmes débordent des galaxies
les nébuleuses s’enroulent et s’enflent de talures technicolorées
une perte inconcevable est capturée
toujours et toujours
et de nouveau la solution de multi-carnation
érupte
en un bourgeonnement
fractal
de nexus limpides
appelés
Cloche
Anneau
Tarentule
Tête de Cheval
Aigle
Sombrero
Oeil noir
Ruche d’abeilles
Oeil de chat
Hibou
Crabe
Omega
45. Enfant,
Tu l’as ouï dire
Même une larme unique
peut s’étendre
et teinter tout l’océan de sel.
Goûte comment le parfum
mijote dans ton sang.
Tu perçois avec des yeux
salés de larmes.
Tu t’émerveilles de l’étincelle sur ta joue
comme si ton chagrin
pouvait incendier une fusée éclairante,
une lueur
parmi des milliards,
où la lumière parsemée de cendres
esquisse les bras galactiques
une nuit d’obsidienne
absorbe le vortex lacté d’un trou blanc.
Là-bas, quelque chose t’appelle vers ici
invite à la réincarnation sillonnée de rides blanches
Que ce soit un désir toroïdal
Que ce ne soit qu’un simple résidu
ou quelque prodigieux excès
Que ce soit l’amour ou l’envie
Que ce soit le temps
ou le non-temps
Là où tes yeux étincellent de larmes vives
là est la gemmation
des visions picotées de rosée nucléique,
dans un paysage de rêve,
dans un recyclage de gènes,
là est ton destin réfracté,
ta mascarade
transpercée d’images,
baignées dans une solution de ciel noir
revenues à la vie
par une involution éternelle.
Contemple les entités se noyant dans le Rêve de Vishnu
des amants assaillis de lumière désolée
saisis par des bras désarmants
par des galaxies spirales qui recèlent
des trésors mûrissant de moeurs romantiques.
Et se prélassant, tes limites
indexées aux berges fondant lentement
d’un labyrinthe fractal,
tu es attiré par ce qui t’intrigue
rescousse et refuge,
mais au-delà de cette singularité que tu convoites,
se trouve vraiment ce que tu convoites
un regard en source ouverte
un signal
assez vrai
pour spiraler vers l’éternité
intact.
Le désir insatiable est si aléatoire,
exact cependant,
tel ce moment élusif
lorsque le temps se meurt
il laisse le coeur de diamant intact
et te laisse
dépossédé et songeur
comme si la divinité demeurait en toi, si innée
nonobstant, de dedans, tu ne puis
en trouver le chemin, tu ne puis
ouvrir la porte qui n’en est pas une.
Tu dois donc déporter ton regard
et
(sans plus une seconde à perdre maintenant)
te plonger afin d’accueillir le calme dans la mer noire.
Andromède se lève bien avant l’aube
Deux millions d’années-lumière et disparue
(et tu te demandes pourquoi ce petit chéri a contracté le cafard)
Au tréfonds du puits du temps, Enfant
lève les yeux, maintenant et encore,
peux-tu voir la lumière d’étoile qui déborde des bornes?
Ou baissant les yeux en ton coeur
ne vois-tu pas les vies abandonnées
tellement à l’image de la tienne
que tu ne supportes pas de regarder ailleurs?
Nulle intervention ne scelle ta destinée
Nul soutien divin ou bien humain
Aucun individu ne peut tous vous sauver
Mais chacun de vous peut en sauver
un autre
Et vous sauvant mutuellement, un par un
votre monde hanté est expurgé, métamorphosé.
Ta vérité est rescousse
l’attraction et le doux danger
le frisson d’aller à la dérive
invite ton innocence
et garde ta puissance pure
Mais d’être dupé par l’idéal ou l’ordalie
c’est le même destin comique
Obligé d’aimer
d’approuver et de désapprouver
est la ruine de ce cadeau immortel.
Cependant, tu arrives, Enfant
Car le message que tu délivres est inné:
d’où tu es venu, de ce que tu désires
Tu rencontreras la Muse Tardive
là où la mer noire est enclose
lactée, lumineuse.
Contemple avec les yeux courageux de l’abandon.
XX [Passage en création:: la beauté humaine appelle la Muse]
46. Le Prince d’Andromède est généreux pour les parias
et les enfants qui tant aiment jouer
inventeront des jeux pour évoquer les larmes
mais l’être humain est une créature de résolution sérieuse
Si sérieuse, il aura été trop tard
toujours trop tard pour changer
trop tard – pour toujours – pour devenir humain
Car quoi qu’il soit réalisé pour empêcher
d’accepter ce qui peut être donné sans prix
il le fera
il verra dans tous les désirs un moyen pour une fin
cependant, il ne peut pas voir la fin
d’un seul
moment
d’abandon intégral.
Ainsi, esclave du temps insondable
sème le déni là où le vent froid de la désolation
souffle au travers de la matrice de beauté
et c’est le servage
non pas l’attachement
qui répond à la douleur muette
née dans le coeur de tous ceux qui sont contraints d’être humains.
Les semences disséminées sur le bord du chemin
les herbes vrillées par le vent glacial
abritées par des roches sauvages sur des planètes
anonymes et inhabitables
en rotation dans les terrains vagues et stériles d’une galaxie
sont moins déprimants que leurs regards.
Pour l’amour du Ciel, ils attendent une apocalypse ringarde
non pas Vishnu clignant de l’oeil tantôt ici et tantôt là
ondulant les franges sensuelles du Rêve
non pas Shiva foudroyant Kama dans l’oubli
mais quelque psychodrame titanique
la conclusion que l’on ne peut plus éviter
le paroxysme suprême
un long hurlement
désespérant
et horrible.
Nonobstant, en toi le paradis perdu est réel
Il vit en ton regard
Tu es boussole et foyer en ton coeur
bien que tu ne le saches pas
et s’il n’y a pas le temps
le temps ne manque pas
et il n’est point trop tard donc
mais s’il y a du temps, il se peut qu’il passe
au travers de toi en un flux sanguin languissant
des moments si prégnants de révélation rare et pérenne
la douleur te bénira de ses à-coups fugaces
inscrits dans la moelle
et réputés pour ne jamais mentir
même lorsque le langage faillit
et lorsque le sentiment se disloqua.
Mais cherchant
telle la lampe en quête de son faisceau
Enfant
en errance d’un foyer emporté si loin dans les cieux
Andromède répand une faible lueur d’opale
“Lumière d’une bougie ardente
brillant au travers d’une corne translucide”
Deux millions d’années-lumière et toujours non-nées
immergées dans un océan de larmes
des planètes frissonnent et tourbillonnent
le hurlement du vent fragmenteur ne laisse
nulle paix
nul port de refuge
nul havre béni pour les pèlerins
en partance sur le rêve en souffrance
Mais d’être là déjà
D’être reflété, en l’Altérité
voilà le chemin pur et immortel
Sans jamais devoir être né
Nulle mort n’est requise pour te libérer
nulle fin à ton devenir, dans le rêve vivant
O précieux prodige, Enfant vagabondant au loin
Si généreux de toi-même, si innocent et sage
Tu es en provenance, sur une onde de lumière
qui ancre l’orée gracile du jour à l’horizon
Et ce qu’il faut pour te garder ici sur Terre
c’est tout ce qui requiert de te rappeler
plus l’amour
et ce que tu souffres juste d’imaginer
tout ce que cela demanda d’être tant aimé
et magnifique au-delà d’assumer
tout ce qui te consumait alors que la Terre tremblait
la moelle cristalline en tes os
même cela
va muter
en émerveillement de retour.
Tu auras la vision Andromèdienne.
47. Enfant de l’Enigme des Etoiles
Il est difficile de savoir et encore plus dur de dire
comment tu arriveras ainsi
incapable de présager de ton destin
cependant regardé par tous ceux que tu aimes
Car il n’existe pas d’angle fatal d
ans le miroir tout reflétant
nulle intention de tromper
mais s’enfuyant en honte de l’extase naturelle
et devenant aveugle dans tous les organes vitaux
il y a
encore
ce jaillissement de mer
résonnant
cellule par cellule
Silence en demeure
dont la tonalité éveille le Non-Né
Le mythe du sauvetage de la Terre
aura été co-créé là
et nulle part ailleurs, et
rien si ce n’est le mythe ne sera salvateur
Non pas ce qu’il dit, le contenu
ou le message clair et apposé
tel qu’il pourrait être, mais en l’élaborant
sois rendu libre
désaliéné dans l’acte de désaliénation
un pour un
chaque affection
chaque mouvement
chaque peur
chaque bravoure
chaque inspiration fragile
chaque moment apposé à maintenant
chaque regard et chaque geste
transposé vers l’Autre
accomplit le Voeu du Bodhisattva
Si tout ce qui est advenu, une fois
advient maintenant
alors toute action peut être transformée.
L’histoire créée sur Terre n’est pas un mythe
semblable aux autres. Le scénario
doit inclure un couple d’amants humains
le héros et la muse, mais jamais
jamais, au grand jamais, en un million d’années
n’imagine le Divin assumant une facture humaine
à moins qu’il ne s’agisse de toi-même ou de ton amante.
Et amants, dans votre cosmos rêvé pour le meilleur
aucun Dieu n’est plus excellent que le parfum des pêches blanches
Car vous avez jailli de la Terre
comme du Pollen jaillit de la Divinité suprême et jusqu’au moment,
où la divination emplit votre regard
et que vous assumez la carnation conférée par le ciel
vous ne pouvez pas atteindre
le bol peu profond sur le rebord
près du rideau jaune moucheté de pluie.
Si cela, votre vice fatal, goûter
la chair des Dieux, est tout ce qu’il vous faut
pour vous faire traverser la nuit
alors ne vous méprenez pas d’histoire:
Lorsque la masculinité mourut
une semence née d’étoile fut semée en la Terre
Non pas un sacrifice mais en abandon
la Divinité, certes, imprégna les affres humaines
souffrit certainement
et mourut réellement –
voyez le Liebestod, l’amour/mort-
crucifié sur la croix de la fatalité sexuelle
mais trouva que la mort laissait à désirer
n’offrant ni délivrance ni repos.
Ici même sur Terre, cela advint
un pour sauver un autre.
Et donc dépossédé en une étreinte tremblante
lorsque la muse et le héros fusionnèrent
l’amour-mort ne fut pas déserté,
pour une fois, ne fut pas dévasté.
Et donc acceptant de revenir, de renaître
voilà la mort authentiquement consciente
voilà l’extase
pré-goûtée
et son parfum est sublime.
Le bon goût engendre de bons compagnons.
Quant à ce champion de toutes les causes perdues
si tant est qu’il ait vécu, il doit avoir aimé une femme
et pour elle seule, et non pour l’humanité,
souleva le bois de croix sanguinolent
les bras étirés
comme s’il allait plonger dans une danse/spirale
et voyant la Terre entière
se colorer de vermillon
au moment où quelques yeux grand ouverts
le virent émerger
il se métamorphosa sous les traits…
d’un cygne glissant.
48. “Le Souverain est un gel de mosaïque et sa Consorte est une écharpe”
Asuramaya entendit ses consortes murmurer de loin.
Parfois elles chantaient comme une, une triple muse
en laps de temps, l’image d’une femme solitaire
multipliée par trois dont le doux parler
le guide en translations.
“Une histoire Orphique réfractée par une lentille Gnostique
pourrait tant dire à ceux d’à côté-”
“Mais sur Terre, l’inclination est au désespoir, le résultat
de croire que la chair des Dieux est un mets rare-”
“Ce qui leur fait voir, compulsivement, en tout couple mystique
le Christ et la Madeleine-”
“Le parfum des pêches est sublime” signala-t-il en retour
“mais la Muse conférera-t-elle l’indice à temps?-”
“Tardive mais jamais une seconde trop tard-”, carillonnèrent-ils.
Le poète se tenait jusqu’aux genoux dans la Mer de Wending,
les translations dans un fourreau dessous son bras
et se demanda comment tout ce qu’il écrivait était toujours connu sur Terre
mais perdu pour la raison humaine, perverti, démémoré.
Les translations étaient ainsi un prétexte, une guise d’offrir
ce qu’ils possédaient déjà, un geste de guérison, peut-être.
Tant était élémentaire sur M31
il sentait qu’il n’avait fait que commencer
à rendre cohérente la divination runique
et cependant, c’était presque achevé.
Son offrande
prenait une coloration.
Il aperçut dans les cieux, au-dessus de la Mer de Wending
trois nuances grandissantes de lumière ambrée
tracer un glyphe taoïste sur le moulage verdâtre
là où le lever de Terre plane et des rayons de jade frissonnante
surgissent au-delà de l’orée fractale de la nuit cosmique.
Dans cet environnement, son offrande semble sûre
mais qu’advient-il de ce qui est en train d’advenir?
Personne ne le sait réellement. Asuramaya était prêt
mais la translation n’était que la moitié du défi,
la moitié du rituel. Son aventure dans un mythe de vie reflétée
venait à l’expression pour être co-créée
mais intimement, par sélection naturelle de ceux
qui pourraient percevoir le rôle de l’amour
dans tout ce à quoi ils croient
et moins il y a de croyances, mieux c’est!
L’offre était intacte, les conditions mûres.
Il ressentait un appel vers l’espèce humaine:
de réaliser dans la connexion à la vie surnaturelle
nulle compréhension morale, mais l’aventure
et pour recouvrer en leur Divinité,
non pas le Cygne qui guide le Soleil
mépris pour un fils divin,
non pas quelque reflet charnel de pacotille, d’un au-delà,
mais le libre-jeu d’un éthos empreint d’humanisme
dans un amour passionné et sensuel
une histoire à la fois.
Il les lierait ainsi sous un enchantement de mots
dans une rime éparpillée;
la syntaxe s’effondrant verbe à verbe,
toute forcée qu’elle puisse être
était ample pour le mythe qu’il chantait.
La guérison est dans la dose.
L’échantillon (étrange à dire) vint à son esprit
infléchi d’Orion:
Devenir humain dans ce reflet aimable
l’offrande à réaliser n’est rien de moins
que la chose la plus exquise que vous puissiez imaginer –
Imaginez-la donc, pour l’amour d’Orion.
49. Et toi, Enfant, dont le regard de la Terre s’élève
contemple avec respect la vie double que tu tisses
la lumière divine, rejaillissant sur toi
Ta mémoire, une bousculade d’histoires chuchotées
Le battement de ton coeur sur le disjoncteur
Ton moment découvert dans les vies doubles
déversant de la compassion
ou t’en abreuvant
nul besoin que tu le saches.
Viens à la grâce de l’encontre vis à vis de toutes les restrictions
Lent à apprendre, lent tel le tourbillon
inaudible des Constellations…
Ecoute donc
lorsque tu es seul, comment le silence
en vol, chuchotant toute chose
et comment le plongeon spiralé
des Constellations profondément enchâssées
ne produisent pas de sons extérieurs
là où la poche d’encre de l’océan débordant d’étoiles
tourne et tourne autour de nul centre visible
les images vont et viennent sur les courants du vent nocturne.
Cygnus, le Cygne s’élevant
Persée, un troubadour brave et timide
Cassiopée
Pégase
Andromède
Si la navigation par les étoiles est lente
et que le foyer n’est nulle destination à quérir
alors la Terre doit être un monde distant et solitaire
aussi loin de nulle part que tu puisses aller
Le rire est divin qui lève la malédiction
mais la fourberie auto-générée ne demande jamais
si quelque part dans le ciel, l’oeil nu
te montre enfin ta binette,
cet univers parallèle.