La Magie Sexuelle dans les Tribus de Kali

Les Kalikas sont une étrange couvée. Les enfants de Kali, pourrait-on les appeler. Bien qu’elle soit une mère stérile. Prenez donc un moment afin de méditer sur ce paradoxe.

Dans la religion populaire Hindoue, d’origine Dravidienne, les Mahavidyas constituent dix émanations de Kali, incluant Mahakali, la première d’entre elles. Ces sorcières infernales exaucent tous les désirs de leurs dévots. Elles confèrent des facultés magiques, les secrets de la beauté et de la jeunesse, le pouvoir de paralyser, de neutraliser et de tuer d’un seul regard. Aucune de ces Mahavidyas ne se distingue par une nature maternelle, douce et au coeur tendre. Ce sont des sorcières sauvages, tout comme les Fées de l’Autre Monde Celtique qui stérilisent les matrices des femmes. Et qui stérilisent les hommes, itou, juste pour la rigolade.

Kalika est un nom adjectival dérivé de Kali. Il signifie Kaliesque, à la mode de Kali. Il signifie également un dévot de Kali. Dans les écrits traditionnels, tels que le Mahanirvana Tantra et le Kulanarva Tantra, ces Tantrikas qui adoptent la voie de Kali sont appelés des Kaulas. Le terme Kaula est la clé de nombreux événements qui vont se manifester durant les deux cent dernières années du Kali Yuga. Ce terme Kaula est quasiment interchangeable avec le terme Kula pour “racine, base, clan”. Dans le jargon Tantrique, Kula signifie “le postérieur, le derrière”. En langage crû, la pratique Kalika est le culte du cul, l’adoration dévote des “hanches” de la femme. Facile à dire mais n’imaginez pas que cela soit aussi facile d’en déceler la signification authentique.

 

Les Tribus de Kali

La preuve étant, les érudits ergotent, interminablement, quant à la signification de Kula. C’est sans doute le terme le plus débattu au sein des études académiques du Tantra Hindou. (Il ne joue aucun rôle, par contre, dans le Tantra Tibétain dans lequel il est remplacé par le culte du guru). Imaginez donc: de sérieux académiciens déploient beaucoup de matière grise quant à la signification du postérieur, à savoir du cul. La pratique Kalika est une adoration du cul. Historiquement, ces termes mystérieux, Kula et Kaula, sont des clés de la compréhension de ce qui va émerger durant l’ultime période du Kali Yuga, au fil des neuf générations de 1945 à 2216. Il n’existe que peu de matière textuelle reçue révélant la nature authentique de la pratique Kalika, pour notre époque et pour le futur, mais nous pouvons nous contenter, pour l’heure, de surfer sur la vague de ces termes exotiques et sensationnels.

Non seulement les érudits, mais les adeptes en personne – ceux qui léguèrent leurs accomplissements mystiques dans quelque récit rédigé entre le 11ème et le 17ème siècle et inspiré de traditions orales remontant au 7ème siècle, pour ce que cela vaut –  s’épanchent dans des discours élaborés concernant le Kula. Les ouvrages “Auspicious Wisdom”, de Douglas Renfrew Brooks, et  “Kiss of the Yogini”, de David Gordon White, présentent des pages innombrables d’exposés sur ce terme. Cependant, ils n’en pénètrent jamais l’essence. Ils ne peuvent pas connaître, à partir de sources extérieures, ce que Kula signifie ou ce que le culte de Kula implique. Le Kala Tantra est un système fermé mais non pas dans le sens d’une exclusion ou d’un jeu de contrôle cultique. Non, pas du tout. Il est fermé, quant à ses aspects les plus intimes, parce que le langage opérationnel, impliquant des termes reçus de l’extérieur, tels que Kula, ne peut pas convier le secret de cette voie – un mysticisme sexuel pornographique.

Jusqu’alors, la pratique Kalika a été transmise oralement. Les textes reçus dévoilent quelques aspects scandaleux du “culte de Kali” mais il en reste à venir.  Dans cet essai, je vais aller relativement loin quant à des révélations sous forme écrite. Du moins, aussi loin que je vais me le permettre, pour le moment.

Allons donc droit au but: le Kula est le secret ultime des Tribus de Kali, des Tribus de Fin de Cycle. En fait, Kula signifie tribu ou clan. Historiquement, les Tantras secrets, impartis initialement par le Bouddha Shakyamuni à un petit groupe d’amis intimes, ont été préservés par un lignage tribal, un lignage clanique. Ce type de lignage diffère du système de lignage du Tantra Tibétain, fondé sur le guru, tout autant qu’il diffère de tout autre programme centré sur un guru. Kula est une solidarité tribale, hétérogène, pluraliste et non-hiérarchique. Dans le Futur, à savoir à partir d’aujourd’hui, l’entièreté du Kala Tantra, en théorie et en pratique, sera préservée et propagée par les Tribus et par les Clans. Ces clans sont en train de se former dans les mouvements de jeunesse tout autour de la planète, les Rainbow Gatherings, Burning Man et tant d’autres événements festifs.

Cela semble assez clair. Et ce que j’affirme est relativement évident, à certains égards, je présume. Mais je n’en suis pas encore à mi-chemin de la révélation de la signification secrète de Kula. Posez-vous donc la question: comment peut-il exister des tribus et des clans s’ils ne se propagent pas biologiquement? Le mot tribu fait référence à un groupe fondé sur des liens de sang, une famille étendue ou une communauté de familles étendues. Les tribus croissent, les clans survivent de par l’addition continuelle d’une progéniture en leur sein. Elles ont des enfants.

Voilà, c’est un fait de la réalité du monde. Cependant, les tribus et les clans de Kalikas ne comptent pas sur une progéniture. Ils n’ont pas d’enfants. Les sorcières infernales, qui supervisent la pratique Kalika, sont stériles: elles promeuvent la stérilité et l’infligent, si tel est leur bon vouloir. Le niveau croissant de stérilité mâle, sur toute la planète, est un signal de leurs opérations. De cette manière, elles coopèrent avec le dessein de Gaïa d’amener la race humaine au seuil de l’extinction afin de sélectionner la souche génétique pour le cycle futur, l’âge d’or à venir.

 

Régénération Sexuelle

Le Kula est le culte des fesses de la femme parce que les fesses – le pelvis féminin dans son intégralité – constituent le siège d’une génération supérieure et pas simplement le réceptacle d’une semence mâle ou le berceau de la procréation.  Je couche cette affirmation par écrit bien que j’aurais préféré la proférer oralement. Mais comme personne ne s’est présenté, à ce jour, pour l’affirmer, je m’atèle donc à la tâche de manière un peu précipitée.

Le Kula est un culte du cul pour une toute autre raison, également: les relations sexuelles anales constituent une forme infaillible de contrôle des naissances. (Le marquis de Sade l’a déjà dit et c’est tout à son honneur. Il ne savait certainement pas, cependant, que le sexe anal constitue un rituel très spécial dans le Tantra). Pourquoi le contrôle des naissances est-il nécessaire si les femmes Kalika sont stériles. En fait, elles ne sont pas littéralement stériles: elles sont capables de porter des enfants mais elles ne le font pas. La stérilité n’est pas de nature physique, corporelle, hormonale ou biologique, c’est une stérilité du désir géniteur. La femme Kalika authentique n’enfante pas parce qu’elle est stérile du désir de porter des enfants. Les Mahavidyas, avec Kali à leur tête, inspirent chez les jeunes sorcières une stérilité de désir d’enfant. C’est un secret profond de leur opérations infernales.

Les Tribus de Kali n’engendrent pas d’enfants. Les enfants viendront chercher refuge parmi les tribus et c’est de cette manière seulement que leurs rangs se rempliront et s’accroîtront. Il y aura, éventuellement, des pléthores d’enfants perdus, abandonnés, affolés, abusés et affamés.

Il existe, de plus, un autre niveau de signification occulte dans Kula. Ce terme signifie “base” comme dans les codes des bases de l’ADN. La génération supérieure, que Kali supervise, est un processus magique – l’engendrement d’enfants magiques, pour ainsi dire. Ce n’est pas une fantaisie qui m’est propre. Des enfants magiques ont été engendrés dans la tradition Occidentale de la magie cérémonielle – et vous pouvez, si vous le souhaitez, l’investiguer pour y découvrir des indices et des intuitions. “L’enfant de la lune” est la progéniture d’une union magique. Parmi les cultures Païennes du passé, principalement les Celtes, l’enfantement d’enfants de la lune – qui étaient conçus et élevés avec l’aide des Fées, et d’autres créatures surnaturelles – faisait intégralement partie des rituels Païens saisonniers. Les enfants magiques sont les équivalents Païens et Tantriques des tulkus Tibétains.

Les Tribus du Futur seront ainsi peuplées d’enfants abandonnés et d’enfants magiques engendrés par les rituels d’union Tantrique. Dans certains cas, l’enfant magique et l’orphelin errant, arrivant du monde en ruines, sera identique. Un couple Kalika, pratiquant la magie sexuelle, attirera vers le Kula, vers le clan, un enfant perdu en errance qui répondra à la magie qu’ils auront mise en oeuvre.

La régénération, et non pas la génération, est la prérogative de Kali pour ses dévots. Bien qu’elle ne professe aucune merci pour l’espèce humaine dans son entièreté, à l’exclusion de la merci sublime de l’affamer de ses illusions auto-gratifiantes, Kali favorise ceux qui pratiquent la régénération. La méthode suprême de régénération est sexuelle. Kula, le pelvis de la femme, est l’autel de la régénération, le sanctuaire du culte sexuel. Mais pour qu’il en soit ainsi, le désir de génération doit être totalement renoncé. Tant les hommes que les femmes vouent un culte au Kula parce que les rituels de régénération impliquent des fusions alchimiques dans l’alambic de la vulve. Pour les Kalikas, la vulve n’est pas un canal de naissance. C’est une coupe de transmutation, le vaisseau de l’alchimie sexuelle.

«Les rituels Kaulas furent enracinés dans les cultes des Yoginis, des héritières médiévales des Matrikas, [les mères infernales], des Yakshinis [les Dryades femelles ou les déesses des arbres] et des Grahanis [les esprits de possession comme dans les rites de Vaudou Haïtien]». D. G. White dans “Kiss of the Yogini”. White cite un poème Tamil, de la période médiévale tardive, le Kamapanacastiram, qui donne des instructions explicites sur le culte orogenital pour la régénération:

«En prenant le joyau proéminent et palpitant de son yoni,

doucement, gentiment entre tes dents et ta langue

suce-le comme un nouveau-né tète du sein;

il va alors s’ériger et briller, il va émerger de son fourreau.

Il va s’enfler tel un magnifique rubis.

L’épanchement abondant et parfumé,

coulant telle une douce écume,

entre les lèvres de la vulve,

est une boisson régénératrice lorsqu’elle est mélangée

avec ton sperme parfumé, épais, brillant et de la couleur du lait.»

Si vous vous posiez la question de l’existence de quelque pratique sexuelle dans le Kala Tantra, en voici donc. Les femmes se nourrissent d’autres femmes ou se nourrissent d’elles-mêmes.

Le sang menstruel est parfois un ingrédient puissant dans ces rituels. Le Guyhasamaya Tantra et d’autres textes Tibétains, hautement protégés, décrivent des rituels avec du sang menstruel mais les lamas, les karmapas et les rimpoches, incluant le Dalaï Lama, n’admettront jamais l’existence de telles procédures. Nonobstant, ces rituels sont décrits, clairs comme le jour: «Dans la consécration secrète, le maître, qui personnifie Vajrasatva, pratique un yoga sexuel avec la mudra [la consort femelle] en menstruation» (“Hevajra Tantra Chinois”). Dans la hiérarchie, sous domination mâle, du Tantra Tibétain, de tels rituels sont contrôlés, déniés et occultés. C’est un scandale déplorable sur le point d’éclater.  Il faut en finir avec le double-standard Tibétain et la loi lamaïste du secret. Dans les communautés tribales émergentes de Kalikas, ces rituels seront totalement ouverts.

Mahanirvana Tantra IV, 43: «Il n’existe pas, dans le monde, d’enseignement supérieur à la doctrine Kaula, la plus excellente de toutes. C’est la voie suprême de libération gardée cachée en raison seulement de l’ignorance des personnes matérialistes mais lorsque l’Age de Kali progressera vers sa fin, cette voie sera révélée à tous.»

La stance du poème ritualiste Tamil démontre une connaissance exacte de la fonction anatomique et hormonale du clitoris, “le joyau du yoni”. Sa couleur, sa texture et son érection sont décrites à merveille. La “douce écume” de la vulve est un riche mélange de fluides chargés d’hormones. Il existe, en tout, neuf sécrétions spécifiques du yoni à comparer aux trois composantes dérisoires du sperme. Le clitoris est composé, en lui-même, de dix-sept parties, le petit bourgeon proéminent n’étant que le sommet de tout un système arboré de fibres nerveuses super-sensitives, d’éponges et de canaux interconnectés occupant l’intérieur du pelvis: le kula, l’autel de la régénération.

Pour conclure: Kula est à la fois la tribu, le site du refuge et le siège de la régénération, la magie de sexe Tantrique dont les rituels sont pratiqués par les membres de la tribu. Le refuge et la régénération vont de pair. L’émergence des Kaulas, des clans Kalikas, est en cours. Ceux qui accompagnent cet événement, dans l’intimité de ses nécessités secrètes, constituent la compagnie rare des voyants qui possèdent l’oeil et l’anneau des Nagas, des serpents aux intentions étranges. Les Nagas sont les ambassadeurs austères, et à sang froid, de Kali.

Mars 2009. Andalousie.