Dans la Lumière Organique

Conversion de William Butler Yeats. 239. All Soul’s Night

 

Minuit de nouveau advient, l’heure sacrée

lorsque l’émerveillement éternel recouvré convie le silence

en l’espace de pure contemplation, la Lumière Sophianique.

Là, deux grandes coupes de champagne confèrent

des bulles à la grâce évanescente

des adeptes qui révèrent la nuit.

La luminescence de l’extase est si belle,

que tremblent les sens en extrême éveil,

un par un, et guident toute impression à ressembler

à un épanouissement infini, dans une sérénité que nul ne puis capturer.

La nature de mon mental est telle qu’il ne vacille point et qu’il se réfugie en ce qu’il peut acquiescer:

des spires de luminosité immémoriale,

du dioxyde, du ribonucléique, le bazar chatoyant

de perles microscopiques roulantes et glissantes méticuleusement claires,

dans une diversité sans fin.

L’ignorant se moque toujours de ce qui ne lui échoit pas de connaître

et jamais ne laisse-t-il l’envolée du silence repousser la frayeur

afin d’accueillir un effleurement tel neige tombante.

La Sirène est la première que je nomme.

Tant enthousiasmé par le mythe Gnostique,

l’extravagance de la jeunesse me l’amena, parée en guise tribale:

Et par le bien-être distillé d’une vision

nous fusionnèrent sur la vérité tournoyante de la Terre

tout comme deux lèvres contemplent un sourire.

Et je ne gaspillai pas une seule ligne si ce n’est pour dire Ici, nous appartenons ensemble.

Des potes psychonautes, des oiseaux d’une seule plume, dont l’aventure plongerait en climat de tempête.

Deux têtes jointes, des châles, Infinity Ridge

Pleine lune d’avril, une perle voguant dans l’océan.

La Lumière Organique exsude des roches roses de la sierra.

Nous avons goûté le miel sur le fil du rasoir.

Comment ai-je pu avoir la chance de connaître cette fille

et de partager avec elle ce foudroiement de guérison extatique?

Ma dernière compagne, elle à vint trois ans

si apte et si brillante, capable d’appeler la Lumière

avec le son des Poissons.

Quel délice d’être à ses côtés, car là elle le fit tout comme moi.

Maintenant, je dois ressortir à une histoire de chiens et de chevaux.

Cela semble absurde, je le sais, mais un cas rarement prouvé

peut ici être stipulé: l’Amour cogénère la Lumière

tant bien même pour ceux qui refuseraient toute sorte

de révélation au-delà des journaux quotidiens.

Conduit par l’ego dans l’ennuyance, comment pouvait-elle comprendre?

Je fis de ses cheveux une beauté légendaire

mais sa prestance, en soi, était désespérée

et son intelligence, en tout cas, en chute libre

quelle que soit la perspicacité que je lui prêtai.

Une force plus sage que le désir sexuel vint en jeu le baiser du dolmen si puissant qu’il conférait le frisson de la Terre à notre caresse.

Une blonde Britannique sans âme, nonobstant,

le jour où elle connut la présence de la Lumière, elle s’inclina vers elle offensante, comme pour vérifier quelque supputation.

Vacillante en grâce et en respect de soi, elle s’enferra dans une pose

qui l’isolait dans une voie sans accès et exsangue de joie

dédaignant l’amour comme un jouet suranné

bien que l’amour lui eut montré qu’elle n’avait rien à perdre.

J’en appelle à mon témoin final procédant non de la mort mais d’un recoin plus profond, une vallée de séparation qui démarque l’amour pur mais désuni.

Je lui concède la plus noble des persuasions mais lunatique, aussi, en ce désespoir perverti, l’abandon forcé sur elle, dérangé.

Ce qui la fit changer d’idée l’a changea tout autant de corps –

juste lorsqu’une radiance effarouchante nous happa dans un vent cristallin.

La lumière était dure tel diamant, non pas blanche et douce mais c’était dans le second impact d’une vision en double satin.

Son regard s’accoupla au mien, la scène qui d’abord nous captiva était d’une blancheur de mauve amoncelée

dans ce dome teinté que le poète romantique loua.

Son regard ne devait jamais partir bien qu’elle le fit sur un coup de bec.

Quelle désolation que cela.

Aucune chance que cette romance ne réitère.

Les identités toutes se réduisent à néant,

ce qui leur confère une animation n’est qu’une souche de psyché immortelle,

un jaillissement Eonique.

Le Temps de Rêve n’est pas de tous les goûts

et jamais il ne sied aux vains et aux vulgaires

laissant trop à méditer et trop à fructifier.

Contemple ton propre regard

et écoute ce que tu regardes.

Le monde n’est qu’un ouvrage silencieux,

le Rêve de Sophia jusqu’à la fin des jours.

Ce flux de perle au travers du ciel de minuit

est une radiance qui ne projette nulle ombre là où le Mystère

refit le temps et retourne vers le monde pour s’en émerveiller.

Le frisson de guérison reposant en la sensation,

l’extase de connaître comment cela se fait: tout ce que le mental peut être

tout en étant mentalement lucide de ses soubassements.

Ansité, au contact seulement,

immensité et porosité

chaque organe et chaque sens

en suspense rayonnant, l’immanence de pierre.