LE MYTHE SOPHIANIQUE
La Trame de Fond du Scénario de la Déesse Déchue
Il n’existe rien, dans la Nature, qui ne soit né sans un lieu de naissance et une matrice – son entité maternelle. Cette loi s’applique aux microbes, aux animaux et, même, aux océans et aux nuages. De même, il n’existe aucun mythe, enseignement métaphysique, système spirituel, religion, idéologie, oeuvre d’art, ou théorie scientifique, qui puisse émerger, dans le monde, de nulle part. Chaque événement, conférant à l’espèce humaine une compréhension d’elle-même, émane non pas de “l’humanité”, dans un sens abstrait, mais bien d’un espace spécifique, au coeur du monde, habité par une souche raciale distincte. Le mythe de création Japonais, par exemple, provient de l’ile du Japon et de ses Peuples Indigènes. La mythologie Aztèque émergea des paysages et des mentalités des Peuples Méso-Américains – à savoir des tribus locales. Le système dominant de croyances, dans le monde d’aujourd’hui – la triade des religions Abrahamiques: le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam – provint, originellement, de Canaan, la Palestine moderne, et se dissémina, de là, dans le monde entier.
L’Histoire de Gaïa-Sophia possède, également, une origine raciale et géographique spécifiques. Au fil de votre approfondissement de cette narration, il sera instructif de prendre en considération la “Trame de Fond” du Scénario de la Déesse Déchue – un terme cinématographique décrivant les antécédents d’un scénario de film. Cette considération n’est pas requise mais elle peut être souhaitable si vous êtes enclin à vous intéresser aux origines. L’Histoire de Gaïa-Sophia possède une trame de fond à l’instar de toute autre narration mythique ou système religieux ou programme spirituel que vous puissiez nommer – tels que le Bouddhisme, le Wicca ou le Mormonisme.
Mais il existe une différence quant à cette narration – et elle est gigantesque. En raison de son amplitude de portée, le Scénario de la Déesse Déchue constitue une histoire destinée à guider toutes les races du monde et, même, à décrire les diverses missions qu’elles convient dans ce que les Gnostiques appellent, aujourd’hui, “l’expérimentation divine”. L’Histoire de Gaïa-Sophia diffère de tous les autres “mythes de création” dans la mesure où elle implique l’intégralité de la situation humaine, sur toute la planète, tant bien même elle émerge d’une origine raciale et géographique spécifiques. Son application est universelle bien qu’elle vienne, au monde, en tant que fruit de l’imagination religieuse d’un peuple particulier.
Ainsi, avant de plonger dans cette narration, il peut s’avérer bénéfique de prêter votre attention à cette brève orientation qui suit.
Les Sources
La narration sacrée des Mystères explique les origines cosmiques de la vie, et la mission humaine sur Terre, d’une manière unique – et qui ne se retrouve nulle part ailleurs. Aucune autre narration, de mythe ou de légende – émanant d’une quelconque autre culture ou époque – ne présente “un mythe de création” aussi vivant, holistique et cohérent que celui-là. De même, il n’existe aucune autre narration explicitant la vérité ultime au sujet du mal et des voies qu’il emprunte à l’encontre de tout ce qui est empreint de bonté, et de beauté, sur notre précieuse planète. L’Histoire de Gaïa-Sophia constitue la biographie cosmique de la Terre vivante. Elle constitue, également, l’hérésie suprême de tous les temps.
En effet, en raison de son message exceptionnel, cette narration a été attaquée, pervertie, calomniée, et annihilée, avec une amplitude de violence et de continuité, au fil des siècles, inégalée par tout autre concept dans l’Histoire entière. Par conséquent, les vestiges littéraires, du Scénario de la Déesse Déchue, ne survivent que sous forme éparse et fragmentaire – tels les débris d’une vaste mosaïque pulvérisée. Mais ils ont, cependant, survécu.
Les textes rares, qui préservent le mythe de la Déesse de Sagesse, furent découverts au Moyen-Orient et en Egypte. Comment, donc, peuvent-ils, ainsi, constituer la narration guidant les races Indigènes Européennes? De plus, comme ce mythe émane d’un ancien mouvement dont l’origine se situe au nord-ouest de l’Iran (voir ci-dessous), comment peut-il être désigné, réellement, comme Européen? A l’encontre de ces objections, les deux points suivants, de clarification, peuvent s’avérer bénéfiques.
Tout d’abord, ceux et celles, qui développèrent cette narration, émanèrent des souches Indigènes des Peuples dont la matrie se situait dans les Montagnes du Caucase. Ils étaient cousins des races Ariennes, Celtiques, Teutoniques, Nordiques, Italiques, et Ibériques, qui vivaient dans toute l’Europe. (La preuve de cette très antique parenté se retrouve dans les similarités physiques étonnantes entre les Peuples d’Ossétie du Caucase et les Celtes d’Irlande). Les auteurs du Scénario de la Déesse Déchue étaient les ancêtres de ces divers Peuples désignés comme Blancs – des Peuples qui survivent, aujourd’hui, en tant que minorité raciale au sein de la population mondiale : à savoir, environ 8%.
Secondement, la souche raciale Iranienne – qui produisit l’Histoire de Gaïa-Sophia – était entièrement distincte des Peuples Arabes et Asiatiques qui demeurent, de nos jours, en Iran et dans les régions voisines. Et, bien sûr, les Caucasiens de cette souche vécurent bien longtemps avant que les habitants de l’Iran ne fussent convertis à l’Islam, au Judaïsme ou au Christianisme. Ailleurs, autour du Bassin Méditerranéen et dans toute l’Europe, de la Grèce aux Iles Britanniques, de l’Espagne à la Scandinavie, divers Peuples émergèrent de cette même souche raciale. L’Histoire de Gaïa-Sophia constitue le fruit unique de l’imagination religieuse des Caucasiens Ariens, à savoir un spectre de races qui occupèrent originellement, et exclusivement, les vastes étendues de l’Europe de l’ouest, tout autant que de l’Europe de l’est, et qui se disséminèrent jusqu’en Iran et en Inde – dont les populations, aujourd’hui, comprennent des élément Ariens conséquents.
Le terme Sanskrit “Arien” vient de la racine Indo-Européenne “arya” signifiant “noble” et “excellent”. Ce n’est pas dire que seuls les Ariens possèdent et expriment ces qualités mais, bien plutôt, qu’ils incarnent les attributs de la noblesse et de l’excellence que toutes les races peuvent acquérir. Cet accomplissement, néanmoins, doit être prouvé et démontré sur le plan des valeurs, des comportements et des actions.
Voici une question subséquente. Est-il possible de découvrir des contre-parties de la version Iranienne de l’Histoire de Gaïa-Sophia dans les mythologies Européennes – à savoir dans les mythologies émanant de Grande-Bretagne, de Scandinavie, de Grèce, d’Allemagne, d’Italie, de France, d’Espagne et d’ailleurs? Qu’en est-il des épopées nationales telles que le Kalevala de Finlande, le riche trésor de mythologies Gréco-Romaines, le folklore Germanique, ou les légendes Irlandaises, Galloises et Basques? En auscultant ces cultures disparues, dans leur état originel et pré-chrétien de pureté Indigène, peut-on découvrir quelque version ou variation du Scénario de la Déesse Déchue? L’une quelconque de ces sources offre-t-elle une narration fondée, essentiellement, sur la figure d’une déesse tellurique comparable à la Sophia des Mystères? Ces sources présentent-elles, d’une manière quelconque, des versions et des variations de l’Histoire de Gaïa-Sophia telles qu’on pourrait la recouvrer et la récupérer à partir de cette matière littéraire? Cela peut être affirmé mais, néanmoins, ces versions régionales sont chaotiques, incomplètes et inconsistantes. Elles ne présentent pas l’intégralité de la narration – et loin s’en faut. Au mieux, ce sont des variations mutilées. L’héritage Européen ne retient que des éléments, des noms et des événements aléatoires corrélés à l’Histoire de Gaïa-Sophia. On ne peut trouver que des caractéristiques partielles du Scénario de la Déesse Déchue – de simples aperçus – dans le folklore, dans les légendes et dans les mythologies comparées de l’Europe qui survivent aujourd’hui.
Pourquoi? Tout simplement en raison du fait souligné ci-dessus: l’Histoire de Gaïa-Sophia a subi tant d’attaques incessantes qu’il en subsiste seulement des indices éparpillés. Au travers de toute l’Europe, toutes les preuves de cette histoire, quasiment, ont été délibérément supprimées, frappées de tabou – pour ne pas dire activement annihilées. Ainsi, par exemple, le mythe Nordique n’offre-t-il aucune interprétation cohérente de la narration Sophianique – pas même des extraits ou des épisodes isolés. Seule une version de son nom a survécu: Ostara. Et cette appellation est empruntée aux Peuples Germaniques dont l’héritage fut, de même, anéanti lorsque les Chrétiens envahirent l’Europe. Le nom Ostara constitue tout ce qui subsiste sans une seule ligne claire d’histoire à son sujet. Sans une seule allusion à ses origines et à son existence continuelle.
Le Contexte
Le Scénario de la Déesse Déchue n’est pas l’oeuvre d’un unique auteur humain. Il fut développé, au fil de nombreuses générations, par l’Ordre des Mages – une communauté d’instructeurs visionnaires. Durant l’époque pré-Chrétienne, les Mages furent les précurseurs Païens des Gnostiques. Ils se dénommaient, eux-mêmes, les “Telestai” – “ceux qui sont intentionnés”. Qu’est-ce, donc, qui les intentionnait? C’était leur accès intime à l’intelligence de la Terre vivante – l’intelligence de la matrice tellurique. Dans leur consécration partagée, à la narration sacrée de Sophia, ils révisèrent et préservèrent l’Histoire de Gaïa-Sophia au cours de multiples générations. Le nom qu’ils donnèrent à la Déesse de Sagesse, en ancien Perse, était “Spandarmat”: la mère expansive et vibrante, le réseau harmonique de la vie. Spandarmat était la dénomination Iranienne de la Déesse Mère connue des Mages – l’un des noms les plus antiques attribués à Sophia.
La “Déesse Mère”, ou “Terre Mère”, constitue, bien sûr, un archétype universel. Dans tous les territoires, de tous les Peuples Indigènes et Animistes, il existe une version, ou une autre, de cette figure. Les Mages Gnostiques détectaient cette figure maternelle divine dans une présence vivante à rencontrer – et avec laquelle s’impliquer. Les Peuples Animistes, qui ressentent spontanément la présence de la Terre vivante, dépassent rarement cette sensation – et ne peuvent, ainsi, plonger dans des dimensions plus élaborées de la Connaissance. Ils restent émotionnellement captivés par cette puissance et, le plus souvent, ils la vivent simplement sur un mode superstitieux. Les Telestai étaient différents. Ils défrichèrent la voie afin de s’impliquer dans une interactivité intime avec l’Intelligence de la Nature. Ils conversaient directement avec le mental de la planète. C’étaient des shamans intellectuels possédant une maîtrise accomplie des pratiques visionnaires, des facultés paranormales, des matières littéraires, des mathématiques, de l’astronomie, des sciences naturelles et des disciplines artistiques telle que la musique et la danse. En accédant au mental de la Terre vivante, par le biais d’une méthode spécifique de transe, ils furent capables d’élaborer le Scénario de la Déesse Déchue en se fondant sur leur rencontre avec le personnage principal de l’histoire: Sophia. Connaissant la Terre Mère, selon des voies aussi pénétrantes, ils furent capables de construire une histoire à son sujet qui se distingue de toutes les autres – tant en amplitude que dans les détails.
Les origines de l’Ordre des Mages remontent à 6000 ans avant EC. Beaucoup plus tard, leurs légataires, les Gnostiques, héritèrent de cette narration et la protégèrent. Au fil des siècles, ils finalisèrent la narration complète qui est disponible aujourd’hui: l’Histoire de Gaïa-Sophia. La découverte, en décembre 1945, d’ouvrages cachés dans une grotte à Nag Hammadi, dans la Haute-Egypte, permit – après des siècles de répression et de destruction – de restaurer la narration cohérente intégrale de la Déesse de Sagesse. En synergie avec des ressources émanant de l’Antiquité Européenne, et de la mythologie du Proche-Orient, les Codex de Nag Hammadi constituent le fondement primordial du recouvrement du Mythe Sophianique.
Les Mystères
Des volumes entiers ont été rédigés au sujet des Mystères, des religions des Mystères, ou des Ecoles des Mystères, de l’Antiquité Païenne. Malheureusement, les tentatives d’expliciter ce thème faillissent, dès le début, en raison d’un manque de témoignages de ce qu’il advint, réellement, au sein de ces cultures oubliées depuis fort longtemps. Les érudits honnêtes s’accordent sur le fait que les pratiques et les procédures des Mystères sont inconnues – car elles ont été protégées par un voeu de silence. Non pas un voeu de secret mais un voeu de silence. Tout autant malheureusement, ceux qui, aujourd’hui, prétendent connaître ces Mystères, accusent leurs adeptes de pratiquer des rites Sataniques, des programmes de contrôle mental et autres sinistres procédures. Ainsi qu’un mème populaire le prétend, ces Centres de Mystères auraient été les “cellules de réflexion des Illuminatis”. Cette affirmation est totalement erronée et il n’existe pas l’ombre d’une preuve l’étayant.
Les érudits s’accordent sur le fait que les participants aux Mystères avaient accès, de quelque manière, à la vérité la plus profonde eu égard à l’existence humaine – en plongeant aux racines de la vie et de la conscience. Il n’existe que fort peu de témoignages, quant à leurs voies d’accès, mais il en existe suffisamment pour affirmer que les Gnostiques, les héritiers de l’Ordre des Mages, furent des hommes et des femmes se distinguant par leur élévation sur le plan des accomplissements intellectuels et de la vision spirituelle. Experts en arts shamaniques, ils étaient les guides et les instructeurs de l’ancien monde au Proche Orient, dans les régions du Bassin Méditerranéen et dans toute l’Europe – et ce constat est validé par des preuves nombreuses et variées. Les Mystères étaient adaptés bio-régionalement de sorte qu’ils puissent répondre aux nécessités des habitants locaux et qu’ils puissent résonner avec leur mentalité et leurs capacités et talents spécifiques. Les appellations diverses, des leaders des Mystères, reflétaient les langages différents parlés en fonction des régions. Par exemple, dans le nord de l’Europe, l’instructeur était un “Druide” – ce qui signifie, littéralement, “le visionnaire au chêne” ou “le visionnaire arboricole”. Par exemple, en Egypte, l’instructeur était un “phoster” – ce qui signifie “le porteur de lumière”, “l’illuminé”.
Les archives historiques mettent, authentiquement, en exergue que les Druides des Iles Britanniques échangeaient, se rencontraient et se mêlaient aux instructeurs de la grande Ecole d’Alexandrie en Egypte. En Scandinavie, l’instructeur shamanique était appelé Woden ou Odin. Ce n’était pas le nom d’une personne particulière mais, plutôt, le titre attribué à celui qui possédait des pouvoirs clairvoyants – un shaman accompli. En Inde, les membres du même réseau de Mystères étaient appelés de divers noms tel que “vidyadhara”, signifiant “porteur de sagesse”, et tel que “siddha”, signifiant “adepte accompli ou celui qui possède et manifeste des pouvoirs occultes”. Et il existait une pléthore de variations de ces noms ou de ces titres honorifiques. En bref, les instructeurs des Mystères constituaient une aristocratie spirituelle – pourrait-on dire. Mais c’était une aristocratie à l’oeuvre et qui se consacrait à guider l’Humanité sur son chemin propre de développement. Leur outil suprême de guidance était l’Histoire de Gaïa-Sophia.
La figure centrale des Ecoles de Mystères était la Déesse de Sagesse, Sophia, connue sous différents noms selon les régions et les Peuples. Son nom, en Grec, signifie “Sagesse”. Ainsi, originellement, “philosophie” signifiait “amour de la sagesse” et, par extension, l’amour de la Déesse elle-même – connue en sa présence vivante. En raison de l’intimité qu’ils partageaient avec Elle, les Telestai avaient de nombreux termes affectueux pour Sophia tel que “Prunikos” signifiant “audacieuse, qui ose, outrancière” ou tel que le terme Araméen “hayyta” signifiant “qui donne naissance à la vie” – un jeu de mots avec “heywa” signifiant “serpent sage” – et tels que de nombreux autres. (Il est frappant de noter que le terme Araméen “heywa” fait intimement écho à “Eywa” – l’Arbre Déesse Mère dans le film Avatar). Sophia était, également, connu sous les noms “Ostara” et “Spandarmat” – ainsi que déjà souligné. Parmi les Peuples Ossetians ou Alani du Caucase, elle était appelée “Satanaya”. Parmi les Peuples Navajo du continent Amérindien, la “Femme Araignée” et la “Femme Versatile”. Parmi les Peuples Aztèques, “Coatlicue” et “Femme Serpent”. Parmi les Basques, “Mari”… et il existe des centaines d’autres variations de son nom. Les mystiques qui contemplaient la Nature, avec des capacités paranormales, savaient que la planète – qui est trop étendue pour être perçue entièrement lorsque vous êtes dessus – se dévoilait, elle-même, sous la forme de phénomènes locaux, d’épiphanies ou de révélations se manifestant au travers de la Nature même. Sophia se révélait au travers des pouvoirs animaux telle que l’épiphanie de la Femme Serpent. Ses révélations émanaient, principalement, par le biais des arbres et des serpents mais, également, par le biais d’animaux particuliers tels que le taureau, le lion, la panthère ou des oiseaux tels que l’aigle, le cygne et le hibou.
Aujourd’hui, les Gnostiques ont recours à des noms emprunts de révérence pour la Terre Mère: l’Eon Sophia, la Mère Eonique, la Mère du Monde ou, simplement, la Mère Animale Planétaire. “Eon” est un terme Grec signifiant “puissance génératrice, force divine, divinité, énergie créatrice supra-naturelle”. Un contact direct, avec l’Intelligence Vivante de la Terre, conférait, aux instructeurs des Ecoles des Mystères, des découvertes sublimes infinies. Ils apprenaient les secrets de l’environnement cosmique de la vie, des physiques terrestres et de l’archétype humain, de la myriade de matrices de vie animale, des propriétés vivantes du ciel et des montagnes, de la conscience miraculeuse des entités d’eau telles que les sources, les ruisseaux, les lacs et les rivières. Parmi toutes ces merveilles, ils se focalisaient, intensément, sur la présence et le rôle des animaux humains dans l’ordre cosmique. Ils percevaient ce rôle comme étant spécial et exceptionnel mais pas comme étant, d’une quelconque manière, supérieur à d’autres formes de vie animale ou de la Nature elle-même. L’amplitude de leurs pouvoirs de détection, comme on pourrait les qualifier, était vaste. Ils observaient, également, les effets de l’intrusion extra-biosphérique sur la Terre – ce que l’on appelle, aujourd’hui, l’énigme des ET. Plus ils apprenaient, plus ils élaboraient, intégralement et méticuleusement, l’Histoire de Gaïa-Sophia.
Il existe, peut-être, une instruction exceptionnelle des Mystères qui surpasse toutes les autres. Les Telestai prirent conscience que la présence divine de Sophia n’émergea pas, seulement, lorsque la Terre prit forme. Sophia pré-exista à la Terre sur le plan galactique, en tant que Déesse Pléromique. Leur assertion est, également, étonnante selon laquelle Sophia ne créa pas la Terre: elle se métamorphosa en la Terre. L’origine de Sophia se trouve dans le coeur galactique. L’Histoire de Gaïa-Sophia constitue un mythe astronomique.
Les Gnostiques conférèrent des enseignements, également, au sujet d’un être suprême, l’Origine – qui apparait dans le premier épisode du Scénario de la Déesse Déchue. Ils n’eurent pas recours à la syntaxe religieuse routinière de “création”. Bien plutôt, ils produisirent des enseignements, et des écrits exhaustifs, concernant le processus cosmique d’émanation, ou d’émergence – qui ressemble au rêve. Ils enseignèrent, fondamentalement, que la Déesse Pléromique Sophia est en train de rêver le corps planétaire de la même manière qu’une personne endormie produit un corps de rêve et agit, par conséquent, dans cet état altéré – au sein du rêve. Néanmoins, son “rêve de planète” est, intégralement, matériel – sensoriellement et physiquement réel. Il ne s’agit pas de “Maya” considéré comme une simple illusion – ce qui, d’ailleurs, constitue une traduction erronée de ce concept. Les initiés des Mystères validèrent ces découvertes, à maintes reprises, au cours de leur pratique shamanique de transe extatique. Ils ne perçurent aucune contradiction entre la raison et la révélation.
La Gnose constitue une connaissance directe du Supra-Naturel qui peut être validée par la raison – fondée sur des découvertes émanant du monde naturel et des fonctionnements de la psyché humaine. C’est ce que l’on appelle, aujourd’hui, la science noétique mais sous une modalité supérieure qui n’exclut, aucunement, les dimensions mystiques et paranormales de l’expérience. Guidés par la narration sacrée, les initiés des Mystères développèrent ce que l’on peut appeler une “intel Gnostique” à un niveau élevé de sophistication. Comme ils étaient intentionnés, ils s’évertuèrent, en retour, à intentionner les races, à guider l’Humanité sur le chemin afin qu’elle puisse honorer sa dotation intrinsèque d’espèce géniale. Leur objectif et leur programme constituaient en une éducation supérieure selon des lignes spirituelles. Sur cette voie, ils inspiraient leurs étudiants à ne pas se contenter d’être des habitants passifs de la planète et à s’impliquer activement avec la puissance de rêve qui engendra et qui soutient l’habitat humain. Telle est, également, la mission de la Gnose, aujourd’hui.
De nos jours, l’héritage des Mystères reste fondé, strictement, sur la narration sacrée – sur l’Histoire de Gaïa-Sophia. Tous ceux qui saisissent l’opportunité d’apprendre l’Histoire de Vision Sophianique, et qui choisissent de vivre au sein de cette narration, bénéficient d’un privilège incomparable : celui de participer dans l’activité de rêve de l’Eon Sophia afin de jouer un rôle actif dans les manifestations de son rêve. Mais cette opportunité implique, également, des responsabilités.
Le Défi
Les idéologues des trois religions Abrahamiques haïssent le Mythe Sophianique. Ce qui est normal car ce mythe constitue un défi pour leurs croyances fondamentales et répond à de nombreuses questions – qui sinon ressortiraient du domaine de la foi. Qui plus est, ce mythe présente une narration possédant le pouvoir d’anéantir, intégralement, leurs histoires de création et de mettre en lumière leur inutilité et leur absurdité. L’hérésie, émergeant des Mystères, fait ressortir l’extrême stupidité de ces systèmes de croyances et révèle la tromperie délétère de la foi aveugle. La Gnose présenta, en son temps, et encore de nos jours, une menace frontale à l’encontre de la foi religieuse et de ses accessoires – l’orthodoxie, l’autorité, la hiérarchie – et, surtout, à l’encontre des règles morales procédant prétendument du dieu créateur. La Gnose a, toujours, constitué le mouvement d’opposition à tous les systèmes de croyances. Elle ne présente pas une religion alternative mais une alternative à toutes les religions.
L’engagement dans le Mythe Sophianique peut se comparer à la création d’un film. Les acteurs qui jouent un rôle, et qui ont des paroles, doivent connaître le scénario du film. Il en est d’autres qui apparaissent dans le film mais qui n’ont pas de rôle notoire et, souvent, aucune parole. Leur participation est telle qu’elle ne requiert pas leur connaissance du scénario du film et, encore moins, de l’intention du directeur, du rédacteur du script et de la distribution principale. Ce sont des “figurants” que l’on peut comparer à des personnages non-joueurs dans les jeux de vidéo.
Selon les standards Gnostiques, être ignorant de la trame de fond, de l’Histoire de Gaïa-Sophia, revient à être un figurant dans le scénario rêvé de la Mère Planétaire. Ce qui se manifeste dans la vie, telle que nous la connaissons, c’est son film – un événement arrivant dans sa vie plus vaste en tant qu’Eon, en tant que divinité d’ordre cosmique. L’apprentissage de la narration sacrée vous permet de percevoir quel est votre rôle dans la trame du film spectaculaire en cours. Vous décrochez ce rôle en intégrant votre pouvoir de fusionner avec son pouvoir – et en reconnaissant que vous vivez dans un rêve bien que vous n’en soyez pas le rêveur. Mais une fois que vous avez obtenu ce rôle, vous devez l’incarner. Il vous faut vivre votre vie avec un sentiment clair de direction transpersonnelle en étant guidé par la narration sacrée et en étant aligné avec les desseins et les objectifs de la Déesse de Sagesse. Vivre selon ces voies vous confère la chance optimale d’exprimer vos dons et vos talents innés, en tant que personne individuelle, et de jouir de votre rôle, en tant que membre unique situé quelque part dans le spectre des races humaines. Le transpersonnel accomplit le personnel. Le personnel ne peut pas s’accomplir de lui-même.
Conclusions
L’histoire la plus belle sur Terre est l’histoire au sujet de la Terre – au sujet de la Mère Planétaire sensible et intelligente. On peut la qualifier d’histoire de vision – à ne pas méprendre avec un trip fantasmagorique ou avec un jeu grandiose de prétentions. En fait, l’Histoire de Gaïa-Sophia démolit, totalement, l’affirmation narcissique selon laquelle nous serions des dieux. Le Mythe Sophianique se situe à des années-lumière des fantasmagories du Nouvel-Age et, en fait, il en est le parfait antidote. L’Histoire de Gaïa-Sophia constitue une “méta-narration” que vous pouvez vérifier et valider à chaque niveau de votre implication avec elle.
Aujourd’hui, le besoin est évoqué, par certains, d’une méta-narration permettant de réunir tous les gens bons et honnêtes qui désirent voir le monde devenir meilleur et qui souhaitent être des instruments de cette métamorphose. La méta-narration existe déjà mais elle ne doit pas être un objet d’autorité. Vous ne pouvez intégrer l’histoire de vie, de la Mère Planétaire, que dans la mesure où vous la vivez pour de vrai. Ceux qui, aujourd’hui, perçoivent le besoin d’une méta-narration font face à un défi. Seraient-ils capables de la reconnaître si elle leur est présentée? Ils estiment, peut-être, qu’ils puissent construire une méta-narration – un nouveau mythe. Et on ne peut que leur souhaiter bonne chance…
La mythologie comparative constitue l’étude intégrale de sujets, de thèmes et de personnages que l’on découvre dans les mythes des cultures de tous les âges. Sans une expertise extensive dédiée à ce genre, il est impossible de comparer le Scénario de la Déesse Déchue avec d’autres mythes et de déterminer ses propriétés uniques et exceptionnelles. En bref, c’est une vocation professionnelle – et qui, néanmoins, ne peut pas s’en remettre à la foi. Ce n’est que dans la perspective de la mythologie comparée que les caractéristiques exceptionnelles du Scénario de la Déesse Déchue s’avèrent patentes. Cependant, une fois que l’observation a été réalisée, la vérité se présente à la perception – indépendamment de l’expertise. La validation du mythe dépend, entièrement, d’une participation à la première personne – à savoir, de vivre dans la narration. Il est certain que le mythe est complexe et que sa maîtrise requiert de la patience et de la détermination intellectuelle. La mise en pratique du Mythe Sophianique dépend de l’intelligence basique mais, également, elle aiguise et amplifie l’effort mental qui lui est consacré. La présomption douteuse du QI ne rentre pas, ici, en ligne de compte. La participation dépend, tout simplement, de la volonté d’apprendre.
Qu’est-ce qui, finalement, attirerait quiconque à s’impliquer dans cette narration mythique élaborée? Ceux qui cherchent un objectif dans la vie le trouveront tout autant que ses fondements dans cette histoire visionnaire. C’est, déjà, un énorme vecteur d’attraction – mais il y a plus.
Les Gnostiques enseignèrent que Sophia était sous l’emprise d’un désir irrésistible de plonger dans l’expérimentation conduite avec la singularité/espèce qu’elle-même avait conçue – en oeuvrant dans le coeur galactique, dans le Plérome. La participation, à l’Histoire de Gaïa-Sophia, commence avec un sentiment naturel d’empathie vis à vis de l’Eon – votre Mère Divine. Cette empathie vous permet de prendre conscience qu’une divinité supra-humaine peut être sensible comme vous-mêmes, sujette à des émotions de joie, de terreur, d’intrépidité, de plaisir, de confusion, de chagrin – ainsi que cette narration le conte pleinement. Cela étant, vous ne pouvez plus penser à la Terre comme un roc gigantesque flottant dans un vide cosmique. Au contraire, Sophia est vivante, intelligente: elle réagit émotionnellement, elle est consciente de son corps planétaire et elle est co-active avec tout ce qui vit – plus particulièrement avec les animaux humains.
Le Mythe Sophianique possède de nombreuses dimensions de significations et d’applications dans la vie. L’essence du Mythe de Sophia se focalise sur un point d’esthétique qu’il met en exergue: tout comme la Nature est belle, il en est de même de la source supra-naturelle du monde naturel – mais infiniment, et inconcevablement, plus. Le monde naturel est magnifique, et généreux, selon des modes infinis. Il en est de même avec la Mère Planétaire, la Déesse Rêvant à sa Source – mais infiniment plus. En plongeant dans la présence immédiate de Sophia, et en intégrant le mythe cosmique spectaculaire qui la concerne, vous pouvez prendre conscience que cette divinité cosmique unique n’est qu’esthétiques.
L’histoire la plus belle sur Terre est l’histoire au sujet de la Terre. En conclusion ou, en fait, dès le début, il existe un facteur fondamental qui vous ramène à la maison au travers de l’Histoire de Gaïa-Sophia et qui vous pousse à vous impliquer, et à jouer votre rôle, afin de déterminer sa conclusion: ce facteur est la Beauté.
Le Scénario de la Déesse Déchue en Neuf Episodes
Episode 1: Lorsqu’une Trémulation Emerge
Du coeur caché de l’Univers, matrice de toutes les potentialités de mondes, émerge une trémulation mystérieuse. C’est une pulsation extatique émanant de l’Origine – la Monade qui Tout Contemple. Sans forme, sans contenu et sans définition, c’est un écho de la perfection du Vide. Mais, de par sa nature, elle confère la possibilité d’innovation. Agissant tel un déclencheur, la trémulation diffuse le signal de l’émergence d’une Singularité au coeur d’une galaxie – au coeur d’un Plérome. Les divinités cosmiques, qui accueillent ce signal, sont les Eons.
L’Origine est d’un noir absolu mais réfléchissant – tel un plan infini de verre d’obsidienne.
Expansion
1.1 L’Origine est la fondation du champ ouvert de l’Univers reposant en un état de tranquillité et de sérénité parfaites. Elle n’agit en rien tout en conférant les fondements pour toute action, pour toute activité qui puisse émerger au sein des mondes infinis. Elle est au-delà de toute description si ce n’est de préciser que c’est une condition de contemplation pure et extatique. Cela étant, l’Origine requiert – et le désire, même, ardemment – un sujet de contemplation, un événement ou un déploiement. Sinon, elle demeure dans une auto-connaissance inerte sans relation avec quoi que ce soit dans l’Univers. Et il n’est rien qu’elle puisse, alors, contempler.
1.2 L’Origine confère non seulement la scène mais également l’opportunité de l’émergence de mondes. La trémulation de la Singularité n’est que cela: une opportunité, une potentialité d’émergence. Elle ne convie aucun plan d’action, aucune prévision de programme ou de schéma. L’Origine, elle-même, ne connaît pas ce qu’il en adviendra! La Singularité est une donation de liberté intégrale. Mais à qui est-elle offerte?
1.3 L’Origine demeure dans l’Eternel Maintenant en lequel le passé, le présent et le futur sont à l’unisson. Le temps linéaire limité semble exister en raison des trémulations mystérieuses que l’Eternel Maintenant engendre et qui se manifestent sous la forme d’événements réels – dans l’activité des mondes infinis. Cette activité ne possède ni commencement ni fin mais la condition parfaite de l’Eternité appartient, uniquement, à l’Origine. Il s’ensuit, donc, qu’une pléthore de mondes émergent et se dissolvent pour le plaisir de la Monade qui Tout Contemple.
1.4 L’activité de l’Univers est émergente: elle jaillit, se repose et se dissout – perpétuellement. Sans un moment initial et sans conclusion bien que des commencements et des achèvements semblent se manifester. Dans ce continuum, appelé l’Eternité, le présence fondatrice de l’Origine jamais ne faillit. Elle est omniprésente mais occultée. Elle ne se révèle pas directement mais au travers de ce qui en émerge. Elle ne s’impose pas et il n’existe rien qu’elle pré-détermine. Nonobstant, l’Origine instille le déploiement cosmique, qu’elle contemple, avec ses propriétés intrinsèques: l’immobilité, l’extase et la beauté. Cela étant, “les lois de la beauté” – ainsi que l’on puisse les appeler – oeuvrent universellement dans la manifestation cosmique. A grande échelle, les galaxies spirales arborent un déploiement exquis de beauté s’exprimant en nombres infinis. Ces vastes iles flottantes d’étoiles pourvoient un espace d’émanation pour des mondes organiques au sein desquels les lois de la beauté peuvent s’exprimer. C’est dans ces mondes que les créatures vivantes trouvent un habitat adéquat – un foyer. Les mondes planétaires, éparpillés au travers des bras spiralants des galaxies, constituent les environnements au coeur desquels le vaste déploiement de la vie peut s’épancher.
1.5 Cependant, les conditions, au centre de ces galaxies, sont différentes. Le moyeu de chaque galaxie spiralante constitue le “Plérome” – la “Plénitude”. Les formes particulières de vie organique n’y séjournent pas bien que le coeur matériel soit intégralement, et absolument, vivant – selon ses propres termes. Il existe un nombre infini de Pléromes qui se manifestent dans les spirales lenticulaires. (Il existe, également, des galaxies aux formes irrégulières et disparates mais elles ne jouent pas le même rôle dans la vie cosmique). Les puissances créatrices divines, demeurant dans les Pléromes, sont les Eons – ou Générateurs. La Singularité est un jaillissement pré-créateur qui ne se dynamise que lorsque les Eons le détectent et le capturent. Chaque vortex galactique est une matrice au sein de laquelle des mondes réels, et manifestés, peuvent être projetés. Des espèces peuvent, alors, être conçues pour y demeurer. Cela constitue l’activité des Eons. L’Origine n’agit pas et rien ne crée: ainsi, la mission d’évoluer des Singularités, en des événements matériels et manifestés, échoit aux Générateurs.
Termes
L’Origine: la source cosmique ultime, elle-même dépourvue de source; le champ infini de contemplation pure prégnante d’amour, de générosité et de joie. Dans la mythologie Hindoue, il s’agit de “Parama Shiva”. Dans les métaphysiques, il s’agit de l’Absolu. En théologie, il s’agit de la Divinité Suprême mais que l’on ne doit pas concevoir en tant que “dieu créateur”. Elle ne crée pas et elle ne se révèle pas: elle relègue, plutôt, la manifestation cosmique à d’autres puissances, les Eons.
Innovation: ce qui est nouveau, frais, original, différent, divers, surprenant, spontané, inattendu, imprévisible, jamais vu ou réalisé auparavant, non programmable.
Eon: un terme Gnostique pour dieu, pour une agence divine créatrice, pour une divinité d’amplitude galactique. Littéralement, une force progressive, la puissance de génération capable d’oeuvrer au sein du temps linéaire. En contraste avec l’Origine qui demeure en dehors du Temps.
Singularité: un jaillissement pré-créateur et informel de volonté divine qui n’engendre rien en propre mais s’en remet à d’autres agences divines afin de se manifester.
Univers: la totalité de tous les mondes possibles dans l’infini du temps et de l’espace. Il n’existe qu’un seul Univers – la scène pour tous les systèmes de monde possibles. Les “mondes parallèles” existent, certainement, mais il n’existe pas, à proprement parler, “d’univers parallèle”. Par définition, “univers” dénote un statut unique, intégral et qui se tient par lui-même. L’Univers est unique et exclusif – n’ayant rien en-dehors de lui-même. Il ne peut pas exister plus d’un seul Univers mais il existe, par contre, une infinité de galaxies dans l’Univers.
Plérome: en termes généraux, le coeur d’une galaxie; en termes spécifiques, le coeur de la Galaxie Voie lactée, notre galaxie, qui peut être perçu à partir de la position de la Terre qui y est lovée. Nous nous situons dans le troisième bras galactique au sein d’une spirale lenticulaire à quatre bras. Notre demeure planétaire appartient à un système planétaire se mouvant au coeur de ce bras. Au sein des dimensions microscopiques et macroscopiques de l’Univers, tout se meut. Seule l’Origine est dépourvue de motion. Les galaxies spirales tournoient comme des tourbillons.
Emergence: la propriété unique de manifestation cosmique en laquelle l’immobilité et la motion fusionnent mystérieusement. La galaxie, en laquelle nous demeurons, tournoie comme un tourbillon. Toutes les étoiles qu’elle contient possèdent leur propre motion – tout comme notre système solaire naviguant telle une flotte de vaisseaux remontant le bras galactique. Il en est de même pour la Terre, en rotation autour de son axe, dansant au travers de l’espace sur son orbite. Cependant, la Terre semble immobile, sans motion et bien en place. Ce n’est pas simplement une apparence, un faux effet. Il s’agit d’un “effet spécial” du à la manière dont l’émergence combine l’immobilité et la motion. L’Origine constitue la fondation de tous les événements émergents. La quiétude immobile et parfaite doit exister afin que la motion puisse émerger.
Résumé
Au contraire des épisodes subséquents du Scénario de la Déesse Déchue, celui-ci ne possède pas de scène définissable, d’environnement spécifique. Il s’ouvre avec le concept de la dimension intégrale de l’Univers en-dehors du temps et de l’espace. L’Origine libère, de l’Eternité, un signal de trémulation. Cependant, cet épisode évoque, authentiquement, la scène cosmique exacte du Scénario de la Déesse Déchue: il s’agit de notre Galaxie spirale appelée Voie Lactée. “Lorsqu’une Trémulation émerge”, ainsi, l’Un, qui Tout Contemple, diffuse un signal qui en vient à être détecté et capturé dans une galaxie spécifique – en l’occurence, celle en laquelle les humains, sur Terre, vivent. La spécificité de l’Histoire de Vision Gnostique est claire et exacte. Le Scénario de la Déesse Déchue constitue un mythe astronomique.
Episode 2: Le Plaisir des Eons
Au coeur de la Galaxie Voie Lactée, deux Eons détectent le passage de la Singularité – comme s’ils captaient une note de musique tremblant dans l’air. Cette pulsation les incite, instantanément, à l’action. Au contraire de l’Origine qui est neutre, ni mâle ni femelle, les Eons sont sexués. Le mâle de ce couple est Thelete et la femelle Sophia. Les Eons sont des torrents serpentins vivants, de puissance divine, capables de générer des systèmes de monde très divers et variés. Les Eons prennent plaisir à saisir les Singularités, émanées par l’Origine, et à les modeler afin de les matérialiser. Cette activité constitue un rituel de danse, un déploiement de jeu divin – Lila.
En sus de générer des mondes matériels, incluant les étoiles et les planètes, les Eons excellent dans la conception de matrices de vie animée, les génomes. Sophia et Thelete reçoivent la Singularité et la modèlent en un archétype d’espèce – l’Anthropos. Ils instillent des attributs, et des propriétés, au coeur de cette pulsation vierge et non définie. Pour ce faire, ils calibrent une structure génomique basique qui, éventuellement, émergera comme la semence de l’espèce humaine.
Expansion
2.1 Deux divinités, parmi la communauté d’Eons Pléromiques, détectent la Singularité, la saisissent et la maintiennent, précieusement, dans leur champ d’attention. Ces Eons sont Thelete (“Intentionné”) et Sophia (“Sagesse”). Ce sont des puissances de création cosmique, vivantes, intelligentes et conscientes, qui prennent plaisir à conférer des expressions aux Singularités émanant de l’Origine – qui, elle, se tient inexpressive et immergée dans une contemplation pure et inactive.
2.2 Les Eons sont des Générateurs. La danse rituelle extatique, de Thelete et de Sophia, génère un champ de courants, un tourbillon au sein de la substance vivante et lumineuse du Plérome. Cette substance est Akasha – du plasma. Les Eons guident ces courants, au travers de multiples permutations – comme s’ils barattaient du beurre. Les modèles fluides de beauté et d’élégance, ainsi créés, plaisent au couple Eonique. Au fil de l’intensité croissante de leur plaisir, ces modèles fusionnent en une composition fixée qui ressemble à des coraux sous-marins – malléables et poreux. Cette composition constitue le calibrage de l’Anthropos – leur espèce sous seing. C’est un jeu de propriétés uniques encodées dans de l’acide nucléique – la base chimique du “Noos”. Une fois ainsi configuré, le génome de l’Anthropos est prêt à être projeté dans les bras galactiques où des systèmes planétaires peuvent l’accueillir dans un environnement lui permettant de s’ensemencer, d’émerger et de prospérer.
2.3 Les Générateurs ne possèdent pas, eux-mêmes, une forme qui ressemble, d’une quelconque manière, à celle des humains ou d’autres animaux. Ils ne ressemblent pas, non plus, à des anges, avec des ailes, ou à des personnages monstrueux de fantaisie – tels qu’ils sont caractérisés dans des jeux vidéo, ou dans des films, aux effets spéciaux numériques. Aucun écrit Gnostique, qui ait survécu, n’indique leur apparence – même en allusions. Cependant, des mythes antiques, ceux de Chine, par exemple, abondent en images de “dragons célestes”. Les mythes Hindous décrivent les puissances surnaturelles sous la forme de Nagas – des serpents gigantesques. De telles images primordiales sont proches de la description des Eons considérés pour ce qu’ils sont physiquement – à savoir des torrents plasmiques. Le plasma est un état atténué de la matière qui peut être comparé à une vapeur électrifiée. On peut imaginer les Eons comme des torrents, incroyablement massifs, de plasma – qui est reconnu, de nos jours, comme étant le médium fondamental d’énergie imprégnant le cosmos. Dans les enseignements Védiques, le plasma est appelé “Akasha”. Les Aurores Boréales constituent des déploiements colorés de courants ondoyants de rayonnement plasmique. Le Plérome – le coeur de la Galaxie – constitue un vortex de tels courants dont la couleur blanche prédominante fluctue, en nuances colorées, en fonction des états d’émotions et d’excitations vécus par les Générateurs.
2.4 Un coeur galactique n’est jamais habité par un seul Eon. Les champs plasmiques sont polarisés – à savoir, composés de deux forces distinctes et interactives. De même, les Eons sont sexués: leur sexualité consiste en un flux binaire. On peut appeler les Eons femelles des “Devs” et les Eons mâles des “Zuras”. Ces puissances de création cosmique sont pleinement vivantes, sujettes à des intentions, des émotions et des perceptions et capables de communiquer, mutuellement, grâce à des signaux de sons et de lumières. Ces énergies binaires, ou dyadiques, possèdent les fonctions de coeur et de fourreau. Les Zuras confèrent le coeur des courants conducteurs tandis que les Devs confèrent les fourreaux des courants qui enveloppent ces coeurs. Leur magnitude excède, de loin, l’amplitude de notre système solaire. Les coeurs et les fourreaux palpitent, ensemble, en pulsations continuelles de décharges plasmiques, d’interactions, d’expansions et de contractions. Les Eons se cordèlent et dansent, tels des serpents copulant – mais ils jouissent, également, de moments de repos. Leur substance est un flux perpétuel de luminosité vivante – l’Akasha.
2.5 Les Gnostiques identifièrent le génome humain en tant qu’Anthropos – ou en tant que matrice de l’Anthropos. Il constitue l’archétype de l’espèce humaine et le fruit de l’activité de deux Générateurs – Thelete (“Intentionné”) et Sophia (“Sagesse”). Ce sont les “parents divins” de l’espèce humaine et, plus précisément, nos concepteurs cosmiques. Ils sont comparables à des artistes, ou à des scientifiques, qui orchestrent une expérimentation – plutôt que comme des parents qui conçoivent un enfant par fusion sexuelle. Néanmoins, les Eons possèdent leur propre équivalent de fusion sexuelle. En fusionnant leurs intensités, ils génèrent un serpentin gémellé tout comme des serpents s’accouplant. La photographie astronomique a capturé des formes ressemblant à des doubles hélices d’ADN. Le substrat de l’ADN, l’acide nucléique, existe dans l’espace à l’échelle galactique – et non seulement au coeur de notre habitat terrestre.
2.6 Dans une danse de ravissement, Sophia et Thelete façonnent la Singularité selon des modes qui leur sont agréables. Leur extase créatrice érupte en gouttes de rosée – “la transpiration amoureuse des divinités”. Les perles de rosée, jaillissant de leurs corps, se rassemblent en un champ structuré ressemblant à un treillis de corail. De par ses qualités de rétention, ce treillis peut être encodé spécifiquement par des caractéristiques, des qualités, des capacités d’intelligence, et de volition, de sorte à se condenser en une matrice génomique – l’archétype d’une espèce. C’est ainsi que les Eons accouplés configurent la matrice d’une entité, une espèce en devenir – l’Anthropos.
2.7 La fondation matérielle de la matrice génomique, conçue au coeur du Plérome, est exactement telle qu’elle apparaît dans la Nature sur Terre. C’est un substrat chimique, à savoir de l’acide nucléique. Les propriétés de la matrice Anthropique, conçues par Sophia et Thelete, sont déterminées et précises. L’archétype génomique, fondé sur de l’acide, possède sept circuits avec, en sus, un circuit d’intégration et d’harmonisation – “sattva”. Cette composition constitue le “calibrage de l’Anthropos”. C’est la source cosmique du “potentiel humain” qui vient à s’exprimer lorsque l’espèce Anthropine émerge au sein d’un habitat favorable.
2.8 La vie galactique – les champs de plasma de vitalité supra-naturelle des Générateurs – constitue l’origine et le fondement de la vie naturelle. Des avancées récentes en Astrophysique – principalement dans le paradigme hérétique de la Cosmologie de l’Univers Electrique, ou Cosmologie du Plasma – mettent en exergue que le cosmos extérieur est prégnant de vie. Il existe de l’eau dans l’espace galactique dont une partie est collectée dans les nébuleuses – dans les immenses nuages stellaires. L’acide nucléique – à savoir le substrat et le médium de transmission du code génétique – existe dans l’espace extérieur et il est généré à partir du plasma vivant des coeurs galactiques. Les Pléromes sont des sources de vitalité supra-naturelle – de super-Vie. Il n’est que la vitalité supra-naturelle qui puisse engendrer la vie naturelle.
Termes
Eons ou Générateurs: un terme Gnostique pour “dieu” et “déesse”, pour des agences divines créatrices, pour des divinités d’amplitude galactique et cosmique – au-delà de la Terre. Ce sont des courants vivants et intelligents au coeur de la Galaxie, au coeur du Plérome. Littéralement, ce sont des forces progressives, des puissances de génération capables d’oeuvrer au sein du temps linéaire. En contraste avec l’Origine qui demeure en dehors du Temps.
Dyade: une unité accouplée d’Eons.
Zura: le genre mâle des Eons. Il possède la forme d’un jet d’eau jaillissant d’un tuyau.
Dev: le genre femelle des Eons. Il possède la forme du fourreau cylindrique d’un tuyau – à savoir l’enveloppe de l’eau qu’il véhicule. Mais le fourreau des Devs est, également, un courant fluide – non pas un solide différant de celui des Zuras. L’enveloppe des Devs protège le courant des Zuras tandis que le courant des Zuras guide les Devs.
Lila: le jeu cosmique, le plaisir cosmique.
Akasha: le terme Sanskrit pour le plasma, la substance d’énergie des Eons.
Anthropos: le nom de l’espèce, conçue par Sophia et Thelete, fondée sur la Singularité émanant de l’Origine.
Acide nucléique: la substance encodant l’espèce vivante et intelligente. La base matérielle du Noos, de l’intelligence.
Calibrage: la dotation mesurée d’expertises et de facultés conférées à l’humanité par les concepteurs divins. Le calibrage du génome Anthropique implique sept capacités distinctes.
Sattva: le circuit d’harmonisation intégré au génome humain qui permet aux sept capacités encodées d’oeuvrer à l’unisson et de s’équilibrer mutuellement.
Résumé
L’épisode 2 décrit, dans le détail, comment la danse créatrice des Eons – Devs et Zuras – façonne la matrice d’une espèce vivante. Toute la communauté des Eons, au coeur du Plérome, est témoin de cet événement mais seuls deux Eons en prennent charge. Tout, dans le Cosmos, est matériel et substantiel. Le coeur galactique est un vortex de plasma, un vortex de substance lumineuse possédant la consistance de la perle liquide. Cette substance est profondément rayonnante mais sa texture est douce telle de la guimauve. De couleur fondamentalement blanche, elle assume des nuances subtiles en fonction de l’excitation des Eons. Elle devient, littéralement, écarlate en fonction des émotions des dieux et des déesses en jeu. Dans le monde naturel sur Terre, la coquille d’ormeau, ou abalone (la perle mère), déploie une coloration et un éclat subtil qui ressemble, intimement, aux colorations au coeur du Plérome.
La description des événements, au coeur de la galaxie, inspirée des écrits Gnostiques, met en exergue la faculté, que possédaient ces anciens voyants, de percevoir à l’échelle macrocosmique. Dans les écoles yogiques de l’Inde Védique, de telles capacités occultes sont appelées des “siddhis” – littéralement des “accomplissements”. On peut trouver une démonstration de ces siddhis dans l’ouvrage de Parahamansa Yogananda, publié en 1945, “L’Autobiographie d’un Yogi”. Au chapitre 14, il décrit sa réalisation de la conscience cosmique extatique – “samadhi” – s’étendant dans la vision directe des galaxies spiralantes. L’illumination cosmique de Yogananda appartient à une catégorie d’états mystiques souvent définie comme “auto-réalisation, conscience divine, unité cosmique” – et définie par de multiples autres termes.
Cependant, la caractérisation de tels états de conscience paranormale exclut, généralement, la capacité de perception à l’échelle cosmique. Elle insiste, plutôt, sur “l’union avec Dieu”, ou bien alors “l’unité de Dieu et du Soi”, d’une manière abstraite – suggérant, ainsi, une condition désincarnée, hors du corps, immatérielle et sans contenu. Une étude approfondie de l’antique tradition yogique démontre, néanmoins, que le samadhi possède deux formes: une forme avec contenu et une forme sans contenu. Le samadhi avec un contenu évoque un spectre intégral d’expériences visionnaires qui peut impliquer tous les sens naturels, l’ouïe, le toucher, l’odorat, la vision et même le goût. La Gnose est une technique, similaire au yoga, permettant de vivre une expérience directe de l’intégralité du cosmos au travers des facultés naturelles. Les mystiques accomplis -qui léguèrent les écrits Gnostiques portant sur l’activité des Eons, au coeur du Plérome -furent, authentiquement, les témoins de cette activité lorsqu’ils se trouvaient dans des états altérés de conscience. Ainsi, par exemple, certains passages, de la Bibliothèque de Nag Hammadi, affirment que le Plérome se caractérise par un parfum.
En décembre 2015, les astrophysiciens annoncèrent la “découverte improbable”, par le radio-télescope de l’IRAM, selon laquelle Sagittarius B2, le nuage de gaz au coeur de notre Galaxie Voie Lactée, est saturé par les mêmes substances chimiques qui confèrent aux fruits, aux vins et aux fleurs, leur parfum distinct et aux framboises leur saveur délicieuse. Ils en conclurent que le coeur galactique sent le rhum car il est composé d’éthanol mélangé à un autre acide.
Les Mages Gnostiques, qui fondèrent les Ecoles des Mystères, étaient des initiés accomplis du même niveau que les maîtres Védiques; cependant, ils avaient plus en commun avec les shamans Indigènes au sein des multiples cultures des Peuples Aryens. Le shaman authentique peut avoir recours aux sens normaux afin d’accéder au Supra-Naturel.
Les investigations innovatrices, proposées par les chercheurs de la Cosmologie de l’Univers Electrique, ou Cosmologie du Plasma (Thunderbolts Project) pourvoient des preuves solides de l’activité des Courants de Birkeland dans l’Univers. Composés de plasma, ces courants exhibent une structure dyadique de cylindres fluides avec un courant au coeur et un courant enchâssant – qui tournoient emmêlés. Cela décrit, précisément, l’activité de polarité Eonique telle que celle orchestrée par Sophia et Thelete. La Cosmologie de l’Univers Electrique propose un complément étonnant à la cosmologie Gnostique tant bien même les scientifiques, de cette Cosmologie du Plasma, n’en sont pas arrivés, encore, à admettre que le plasma puisse être vivant, sensible, actif émotionnellement et intentionnellement, et intelligent selon des voies similaires à celles des animaux sur Terre – mais, bien sûr, sur une amplitude beaucoup plus étendue.
La description de l’activité Pléromique – dans l’épisode 2 et, ailleurs, dans le Scénario de la Déesse Déchue – est le fruit d’expertises mystiques authentiques. La preuve, selon laquelle les pouvoirs visionnaires ne sont pas des fantaisies, est démontrée par ce que les fondateurs Gnostiques percevaient et sentaient – à savoir la description qu’ils léguèrent au monde. Des preuves supplémentaires émanent des confirmations citées dans cette présentation – des confirmations qui sont nombreuses et croissantes.
La Gnose est une science Noétique mais également une pratique shamanique. Les résultats d’une exploration mystique de la Nature, et de l’intégralité du Cosmos, dépendent de la manière correcte de réaliser cette pratique.
Episode 3: Protection et Projection
Au coeur du Plérome, tous les Eons observent la manière dont Sophia et Thelete génèrent le génome humain, l’Anthropos. Leur participation est extatique à l’image du crescendo d’un choeur impliqué dans un chant de célébration. En vastes mouvements circulaires, ils entourent les Eons accouplés. Leur excitation éclate en gigantesques éruptions sonores, en immenses vagues acoustiques. Toute la compagnie des Eons danse, et chante, afin de célébrer cet accomplissement. Ils se rassemblent autour de la matrice et l’enlacent en un treillage protecteur.
Afin de compléter sa protection, un autre Eon, Christos (“l’Oint”) sature la matrice génomique d’un gel plasmique agissant tel un isolant. Le génome requiert les propriétés spéciales de la gemmation afin qu’il puisse bénéficier d’une résilience cellulaire maintenant ses frontières vitales – lorsqu’il se développera en un organisme. Le processus d’onction, réalisé par l’Eon Christos, confère, également, au génome de l’espèce, une capacité de vivre en harmonie avec d’autres formes de vie. Il y instille l’attribut-clé de la symbiose.
C’est alors que la matrice Anthropique est prête à être projetée. Agissant à l’unisson, les Eons la projettent vers l’extérieur, au-delà des limites du coeur galactique. Grâce à un rayon directionnel, ils ouvrent un canal, telle une aiguille, en bordure du Plérome. De là, ils la libèrent dans les bras galactiques afin qu’elle puisse émerger dans des mondes planétaires. Le Plérome est le domaine des potentialités infinies – l’espace-source. Au-delà, dans les bras galactiques, se trouve le “Kenoma” – le domaine des potentialités finies. Une infinité d’étoiles, d’amas globulaires, de nébuleuses, et de systèmes planétaires, peuplent les vastes étendues de ces bras spiralants. Parmi ces systèmes planétaires, il en est qui pourvoiront un habitat favorable pour l’Anthropos.
La matrice projetée ressemble à une masse gélatineuse – tel du frai de grenouille. Elle fuse au travers de l’espace galactique vers le troisième bras de la Galaxie Voie Lactée. Elle plonge, ensuite, vers un nuage moléculaire, la Nébuleuse d’Orion, M42. C’est là qu’elle s’installe en s’épanchant en une vaste suspension de brume nucléique – à l’image d’un assemblage de rosée sur une toile d’araignée.
Expansion
3.1 Le nombre des Eons, au coeur de notre galaxie, n’est pas connu: il est diversement estimé, dans les écrits Gnostiques, à 12, 30 ou 36. L’action entreprise par deux de ces Eons, Sophia et Thelete, est accompagnée par tous les autres. L’élaboration et le calibrage de l’Anthropos se déploient sur une immense amplitude – au-delà de la compréhension humaine. L’activité sonique et lumineuse, dans le coeur galactique, constitue une vaste orchestration de forces torrentielles – le chant et la danse des dieux et des déesses cosmiques.
3.2 Les Eons ont des âges et des pouvoirs différents. Les Eons les plus âgés, et les plus matures, sont les anciens dans la communauté Pléromique. Ils ont réalisé une infinité d’expérimentations quant à la création de mondes et quant à la génération d’espèces. Lorsqu’une nouvelle espèce est projetée dans les bras galactiques, ils savent qu’elle requiert un bouclier protecteur, une résille comparable à l’enveloppe d’une semence. Un plasme biologique, enchâssé dans un tel péricarpe, est appelé une propagule. Selon la théorie, largement acceptée, de la biologie astronomique – “appelée panspermie dirigée” – l’espace extérieur est densément ensemencé par de telles propagules. Les semences de vie, émanant du Plérome, flottent au travers de l’espace, scellées en une enveloppe protectrice, jusqu’au moment où elles arriveront sur un sol fertile – l’environnement accueillant d’une planète propice à la vie. Tel est le futur que l’on peut espérer pour le génome Anthropique.
3.3 Les Gnostiques nommèrent les Eons en fonction de leurs attributs exceptionnels, de leurs traits marquants ou de leurs fonctions perçues. Les traits marquants de Sophia et de Thelete sont, respectivement, la Sagesse et l’Intention. L’espèce humaine est, ainsi, la progéniture de ces attributs cosmiques divins. L’Eon Christos est, ainsi, nommé de par sa fonction unique: l’onction, l’imprégnation. Le processus d’onction est un acte précis – telle la distillation, au cours d’un processus chimique, ou telle la photosynthèse. C’est un miracle supra-naturel mais complètement matériel à l’instar de tous les processus au coeur de la Nature. L’onction, ou gemmation, est un processus appartenant tout autant à la vie naturelle qu’à la supra-vie divine. Elle permet qu’un organisme, composé de cellules, soit capable de maintenir ses limites cellulaires – de s’accrocher à sa peau. Elle permet, également, d’instiller l’intégralité de l’organisme avec l’instinct de symbiose afin qu’il puisse établir des relations avec les autres organismes. La puissance conceptrice de l’Eon Christos se résume par des processus d’isolation/protection tout autant que par des processus de symbiose.
3.4 Le Plérome possède une limite distincte – appelée “stauros” ou “horos” (horizon). On peut la comparer avec l’enveloppe entourant un jaune d’oeuf. En termes cosmiques, le Plérome est tel un jaune d’oeuf doté de fortes propriétés enveloppantes – caractéristiques de la formation du coeur des galaxies spirales. La limite du coeur galactique est ferme mais poreuse – à l’image du jaune d’oeuf. Afin de projeter une nouvelle espèce en propagation, les Eons déploient un rayon directionnel au travers de la bordure Pléromique. Ce rayon ouvre un canal temporaire permettant à la matrice génomique de traverser vers l’extérieur. Ce dispositif, comparable à une aiguille, est une structure temporaire qui se dissout, tel un glaçon, lorsqu’il a rempli sa mission. Il libère la semence génomique au sein de l’espace galactique, à l’extérieur du Plérome – tout comme une cellule spermatique peut être injectée dans un ovule en utilisant une pipette d’insémination artificielle.
3.5 Le Plérome, ou Pleroma, est le domaine des potentialités infinies mais il existe, également, un domaine de potentialités finies: le Kenoma, les bras galactiques. Ces structures massives sont emplies de corps matériels à différents niveaux de développement: des jeunes soleils, des vieilles étoiles, des comètes de passage, des voiles et des nuages nébuleux, des systèmes planétaires de divers types et âges. Le Kenoma comprend tous les effets matériels des expérimentations réalisées, au fil d’un temps sans âge, par les Générateurs à partir du coeur galactique. Il contient également, de vastes champs de débris, de poussières et de cendres – les vestiges de mondes antérieurs. Ces résidus désintégrés constituent la matière brute à partir de laquelle de nouvelles planètes peuvent se former. Seules des planètes peuvent pourvoir un habitat pour des formes de vie conçues pour se manifester sous la forme d’entités microbiennes minuscules ou sous la forme de grandes créatures animales appartenant à de multiples espèces incluant les reptiles, les oiseaux, les insectes et les poissons. Les créatures animales, avec une tête concentrant l’intelligence et des membres pour la mobilité, doivent bénéficier d’un environnement spécifique de base – une planète telle que la Terre. Des conditions atmosphériques uniques doivent prévaloir qui requièrent, bien sûr, de l’eau. Dans le Kenoma, des planètes Terrestres innombrables naissent et disparaissent, continuellement – comme des bulles dans une solution savonneuse. Lorsque les propagules d’une matrice génomique abordent l’atmosphère de tels mondes, des organismes en émergent.
3.6 La Nébuleuse M42, dans la Constellation d’Orion, est visible à l’oeil nu. En fait, Orion le Chasseur est, probablement, la plus facilement reconnaissable de toutes les constellations – en raison de l’alignement des trois étoiles de la ceinture du personnage mâle qu’elle représente. Vers le bas et la gauche de la première étoile, de cette ceinture, se trouve un amas dépeignant, traditionnellement, l’épée sur la ceinture d’Orion. Cet amas est M42, la Nébuleuse d’Orion. Elle couvre une immense étendue, plus vaste que les dimensions du système solaire. Au coeur de cette nébuleuse, se trouve une formation distincte comprenant quatre étoiles, l’Amas du Trapèze – que l’on peut observer avec de très fortes jumelles. La substance vivante, du génome Anthropique, se déploie sur les vastes étendues du Trapèze – telle de la rosée sur une toile d’araignée. Les quatre étoiles composant le Trapèze pourvoient une structure, tel un métier à tisser, permettant à la substance génomique de s’y rassembler et d’y demeurer. A partir du Trapèze, des jets plasmiques – qui flottent continuellement au travers de l’espace extérieur – convoient les propagules de l’Anthropos dans des régions galactiques où elles peuvent, éventuellement, accéder à des systèmes planétaires qui leur sont adaptés.
Termes
Résille: la structure qui protège une matrice génomique – tel le péricarpe d’une semence.
Eon Christos: l’un des Générateurs dans le Plérome de notre galaxie qui joue un rôle-clé dans la narration de vie de Sophia – plus particulièrement, lors de l’épisode 8. Cet Eon ne doit, en aucune manière, être confondu ou identifié avec le messie Chrétien, le Christ. Cet Eon est nommé selon sa fonction, selon l’activité spécifique qu’il réalise: l’onction, l’imprégnation.
Gemmation: en biologie, le processus de reproduction non sexuelle par le biais du développement de gemmes, de bourgeons, de bourgeonnements. Elle opère, dans le développement de l’organisme humain, à partir de la morula – lors de l’éruption formatrice de l’ovule fertilisé. Le mécanisme biologique à l’oeuvre est la division cellulaire – la mitose. De par ce processus, l’ovule fertilisé ressemble, dans ses premières phases, à une grenade – elle-même, un exemple de gemmation. Eventuellement, la morula se métamorphose en la pleine articulation de la forme humaine avec une peau, des organes et des membres. Cependant, même dans sa forme adulte, l’animal humain est constitué de milliards de cellules distinctes et membranées – une manifestation de gemmation.
Symbiose: littéralement, la situation de vivre ensemble. Une propriété essentielle du réseau de vie qui unit toutes les créatures – des microbes aux grands animaux.
Kenoma: un terme Gnostique désignant les bras spiralants d’une galaxie – le domaine des potentialités finies.
Nébuleuse d’Orion: M42, un nuage massif de plasma chargé d’eau dans la Constellation d’Orion, le Chasseur. L’un des objets les plus photographiés dans le ciel.
Nuage Moléculaire: une accumulation de plasma interstellaire (gaz), d’hydrogène et de vapeur d’eau.
Pipette: un instrument de laboratoire, en verre, doté d’un long bec fin et creux qui est utilisé, lors de l’insémination artificielle, afin d’insérer le sperme dans l’ovule.
Résumé
Au cours de l’Episode 3, il s’avère évident que certains faits de l’activité Pléromique, rapportés par les visionnaires Gnostiques, ne peuvent pas être écartés comme des élucubrations fantaisistes, ou des illusions mystiques, dépourvues de fondements réels. Tout au contraire, la description méticuleuse de ces activités, émanant des Gnostiques, révèle comment ils furent capables de détecter l’équivalent de processus biologiques se déroulant à l’échelle galactique. Pour eux, la Nature sur Terre, et la Supra-Nature au-delà de la Terre, forment un continuum. Et dans ce continuum, tout est vivant, animé. La vie ne peut jaillir que de la vie et non pas de la non-vie – non pas de l’inorganique. Cependant, il existe un espace pour l’inorganique, dans la Cosmologie Gnostique, ainsi que nous le voyons lors des prochains épisodes.
Parmi les nombreuses beautés du Scénario de la Déesse Déchue, c’est une narration qui guide, directement, l’attention humaine vers ses origines. Ceux qui intègrent cette narration éprouvent un choc d’émerveillement total en apprenant qu’il est réellement possible d’observer le ciel nocturne afin de percevoir l’espace d’origine de notre espèce. Cet espace se situe dans M42, la Nébuleuse d’Orion, le Chasseur. L’espèce humaine, telle qu’elle vit sur Terre aujourd’hui, émergea de propagules qui fusèrent de M42 et qui s’ensemencèrent sur notre planète d’accueil.
L’une des antiques Ecoles de Mystères, nommée après les Orphiques, consigna ce fait sur un objet sacré découvert à Pételia, dans le sud de l’Italie. La Lamelle de Pételia (environ 400 avant EC) est un petit carré de feuille d’or qui était donné, comme amulette, à ceux qui passaient par une certaine initiation – grâce à laquelle ils appréhendaient intimement la Gnose des origines humaines. Cette inscription est comme suit:
Je suis un enfant de la Terre et du Ciel étoilé
Mais mon origine se trouve, uniquement, dans le Ciel
Cela vous le savez vous-même.
Episode 4: Un Rêve Unilatéral
Dans les bras galactiques, les planètes, les comètes et les étoiles naissent et disparaissent au fil de périodes incalculables de Temps.
La matière granulaire des bras spiralants s’appelle le “dema”: c’est le domaine de la matière élémentaire dense. Elle est composée, principalement, de poussières microscopiques – les débris de mondes antérieurs – se recyclant, perpétuellement, en de nouveaux mondes incluant les systèmes planétaires. De tels systèmes constituent les habitats cosmiques qui pourvoient les conditions d’émergence d’une multitude de formes de vie. Ce sont des laboratoires planétaires accueillant les diverses nouvelles espèces projetées par les Eons à partir du coeur galactique. Les lois de la physique dans le Kenoma – à savoir, dans les bras galactiques – diffèrent de celles du Plérome, dans le coeur galactique.
En émerveillement devant son“espèce sous seing”, l’Anthropos, l’Eon Sophia contemple la matrice génomique enchâssée dans M42, la Nébuleuse d’Orion – tel un enfant en gestation dans le ventre de sa mère. Avec une préoccupation intense, elle anticipe son futur développement. Une fois qu’une espèce est projetée, les Eons n’interfèrent pas dans son développement. Leur intérêt, vis à vis de chaque expérimentation qu’ils initient, est empreint de détachement et de non implication – à de rares exceptions près. Ils font en sorte que l’expérimentation se développe en fonction de ses propres termes – dans la liberté. Ils la laissent se déployer sans prévisions et sans en influencer l’aboutissement. Tels sont les protocoles Eoniques.
Le Temps, pour les Générateurs, s’écoule en innombrables milliards d’années – totalement au-delà des mesures humaines. Néanmoins, on peut le décliner en se référant au temps humain: une journée, pour les puissances galactiques, équivaut, ainsi, à 26 000 années. Au fil de nombreuses journées Eoniques, couvrant des millions d’années, la compagnie du Plérome observe l’ensemencement du génome Anthropique au sein de divers laboratoires planétaires. Ils observent comment les propagules du plasme germinal se séparent, un par par un, en amas afin d’être convoyés par des courants plasmiques au travers de l’espace interstellaire jusqu’à ce qu’ils s’établissent dans un habitat favorable – une planète Terrestre. L’expérimentation commence, véritablement, lorsqu’une espèce émerge, assume une forme animale et se crée un domaine pour elle-même – en fonction des conditions spécifiques de la planète d’accueil. Son comportement révèle, alors, comment elle honore sa dotation – ou pas.
Ensemble, avec son partenaire Thelete et les autres Eons, Sophia observe le processus d’émergence sur le long terme. Les puissances galactiques étudient, attentivement, comment l’espèce expérimentale atteint sa forme pré-conçue et comment elle se comporte selon le calibrage précis qui la définit en termes évolutifs. Au fil de millions d’années – qui, pour les Eons, ne représentent que quelques mois – ils observent comment l’Anthropos en vient à se manifester dans neuf systèmes de monde distincts – neuf laboratoires planétaires localisés, ici et là, dans les bras galactiques. Ce faisant, ils prennent conscience d’un phénomène bizarre: à chaque fois que le génome accède à une forme animale dans un laboratoire planétaire, l’expérimentation s’en va, éventuellement, à vau-l’eau. Un phénomène incite le comportement de l’Anthropos à devenir instable et erratique de sorte à se retourner contre lui-même ou contre son environnement. Dans neuf cas, l’expérimentation faillit.
Sophia est la plus jeune des Eons au coeur du Plérome. N’ayant jamais conçu d’espèce auparavant, elle est étonnée de ces aboutissements. Chaque fois qu’une expérimentation échoue, elle ressent une préoccupation grandissante. Elle se demande pourquoi le génome de l’Anthropos ne peut pas se développer à son niveau d’expression optimale et pourquoi son espèce sous seing n’arrive pas à accomplir la dotation de son jeu de capacités. Cette tournure d’événements, répétée neuf fois, commence à troubler la Déesse de Sagesse. Elle se sent responsable pour ces résultats inférieurs mais se trouve impuissante à intervenir de quelque manière. Une perplexité croissante l’incite à imaginer comment chaque expérimentation pourrait s’être déroulée différemment eut-elle été capable d’intervenir – à l’encontre des protocoles Eoniques.
Mais il existe une exception aux protocoles. Sophia en avait pris connaissance en observant les expérimentations génomiques initiées par d’autres Eons, beaucoup plus âgés. Dans certains cas, en effet, ils optaient pour une technique avancée d’intervention: une descente avatarique. Cette intervention permet aux Eons de descendre du Plérome et de s’insérer dans l’environnement de leur expérimentation. Ce faisant, l’Eon assume une forme animée – celle d’une sorte de créature capable d’oeuvrer au sein de cet habitat spécifique. Cette créature, l’avatar, procède, alors, à intervenir eu égard à la faute ou à la problématique perturbant l’expérimentation – afin de la corriger.
L’Eon Sophia ne possède aucune pratique de la descente avatarique. Néanmoins, elle se sent passionnément poussée à intervenir par amour pour ce qu’elle a conçu. C’est ainsi qu’elle met en oeuvre ce qu’elle peut faire de mieux dans la limite de ses capacités: elle applique la “Pronoia”, la puissance Eonique d’intention, à une sorte d’exercice de répétition. En passant en revue chacune des expérimentations échouées, une par une, elle imagine comment elle pourrait avoir intentionné d’intervenir afin de remettre l’espèce Anthropique sur la voie de son succès intégral – l’expression optimale de ses capacités innées. Pour chacune de ces neuf expérimentations, Sophia imagine l’acte spécifique d’intervention qu’elle aurait réalisé – si elle avait su comment y parvenir.
L’intensité de concentration requise, par cet exercice de sauvetage, éloigne la Déesse de Sagesse des autres Eons – y compris de Thelete. L’absorption demandée par la récapitulation de ces neuf scénarios, par elle seule, commence à l’isoler. A chaque incident, elle fait, de plus en plus, profondément appel à sa puissance de rêve – la puissance créatrice fondamentale des Eons. Elle s’implique dans la destinée de l’Anthropos – son espèce sous seing. Au lieu de partager ses préoccupations maternelles avec son compagnon, Thelete, elle s’y concentre toute seule. Normalement, les Eons oeuvrent en dyades – tout comme Sophia et Thelete l’ont réalisé lorsqu’ils ont conçu le génome Anthropique. Sophia commence alors à rêver unilatéralement – totalement par elle-même.
Sa révision incessante du développement erroné de l’Anthropos prompte Sophia à rechercher la cause de ces échecs. Elle se rappelle, intensément, comment elle et Thelete ont “super-dosé” l’Anthropos afin qu’il soit doté d’un potentiel génial. Leur calibrage du génome fut orchestré à un niveau très élevé d’accomplissements. Sophia se demande, maintenant, si le génome n’a pas été conçu trop sophistiqué en conférant à l’espèce des capacités qu’elle ne pouvait pas, adéquatement, contrôler – ou même restreindre. Son désir d’engendrer une espèce géniale pourrait avoir produit l’équivalent d’un monstre téméraire. Sophia est choquée de réaliser que son expérimentation implique un prodige tellement doué qu’il ne puisse pas gérer ses propres talents excessifs.
L’échec dramatique, des neuf souches Anthropiques, plonge Sophia dans des désirs profonds. Elle se concentre, à l’exclusion de toute autre chose, sur le spectacle de la matrice Anthropique lovée dans les bras galactiques dans la Nébuleuse M42. Elle y irradie doucement, une coloration d’ambre nuancée de magenta et ponctuée de jeunes étoiles. L’attraction plaisante de cette vision cosmique devient irrésistible. Elle excite l’enthousiasme divin de l’Eon – son enthymésis. Une fois excitée, elle atteint un pic d’exacerbation. La compulsion d’assister son espèce perturbée finit par briser toutes les bornes de la restreinte. Elle attire le corps de courants torrentiels de Sophia en dehors, et au-delà, des limites du coeur galactique. L’intensité de son désir d’intervenir dans la prochaine expérimentation, afin qu’elle ne parte pas en vrille, excède toutes ses réserves. Elle la fait plonger en dehors des limites du Plérome et fuser vers l’extérieur – éruptant en une immense plume lumineuse au travers de la matière noire des bras galactiques.
Cet événement constitue la Chute de la Déesse de Sagesse. Pour avoir commis cet acte intrépide de passion, Sophia est appelée “Prunikos” – l’audacieuse, l’outrancière qui ose enfreindre les règles.
Expansion
4.1 Les systèmes planétaires constituent des laboratoires pour les expérimentations Eoniques. Bien que les Eons soient vivants – en fait, supra-vivants – et organiques, selon leurs propres termes, la vie de créatures animées ne peut pas émerger dans le Plérome. Il en est de même pour les étoiles malgré le fait que la substance des Eons soit la même que celle de la matière étoilée. Les torrents plasmiques des “dragons célestes” sont constitués de matière stellaire dans un état primordial brut comparable à de la pâte de gâteau dans un mélangeur. De même, l’acide nucléique – le substrat essentiel au calibrage d’une espèce – existe dans le Plérome mais il n’assume pas de formes de vie précises. Ce processus ne se manifeste que grâce à la projection Eonique qui permet l’ensemencement de l’espèce dans un monde habitable – telle qu’une planète similaire à la Terre.
4.2 La substance Eonique est celle de la perle fondue. Elle est poreuse telle du nougat. Elle possède la propriété inexplicable de densité infinie et de masse nulle. Il n’existe pas de pesanteur ni de gravité dans le Plérome : seulement de la lévité. Par conséquent, le moyeu d’une galaxie spirale flotte. En contraste, la structure massive des bras spiralants est lourde et appesantie par la matière des mondes physiques – dont les corps astronomiques tels que les soleils, les planètes et les comètes. Les corps qui se forment et se dissolvent, perpétuellement, dans le Kenoma, ont ultimement la même fondation dans le Dema: des champs de matière élémentaire dense. Il s’agit de matière granulaire – de cendres et de poussières cosmiques – capable de se combiner avec de l’eau et de former des composés organiques. Il existe un adage antique: « Les moulins des divinités moulent lentement mais ils moulent excessivement fin». Cet adage est tout autant pertinent que n’importe quelle proposition scientifique tentant d’expliciter le mécanisme de recyclage perpétuel dans les bras tourbillonnants d’une galaxie.
4.3 Le Plérome est telle une tour d’observation pour les scientifiques qui suivent le développement des expérimentations qu’ils ont orchestrées à l’extérieur dans un environnement contrôlé. Normalement (selon les protocoles), ils ne quittent pas leur tour d’observation afin de s’impliquer dans l’expérimentation en cours. S’ils le faisaient, ils n’auraient pas le plaisir de contempler comment l’expérimentation se déploie selon ses propres termes. Les Eons réalisent des expérimentations selon les lois de la liberté et de la spontanéité. Mais ils sont libres, également, d’instituer des exceptions. En d’autres mots, la liberté de suivre des protocoles, d’une manière volontaire, est équilibrée par la liberté de ne pas les respecter.
4.4 Le plasme Anthropique s’installe dans le nuage nébuleux de M42 mais il n’y reste pas dans une condition statique. Un plasme distinct d’espèce (un génome) est naturellement interactif avec les torrents plasmiques qui fusent de par l’entièreté de l’Univers. Il n’existe aucun vide stellaire – nulle part. Tout dans l’Univers partage de la grande toile de champs électriques parcourus de courants de Birkeland. Les astronomes, de nos jours, décrivent ces courants comme filamentaires – et ils confirment, photographiquement, cette description. Ils ont, également, détecté et photographié les autres formations principales de plasma des champs étendus ou des voiles – telle que la Nébuleuse du Voile dans la Constellation du Cygne. M42 constitue un tel champ. Les propagules d’une espèce vont, éventuellement, se joindre à un courant de Birkeland et se propulser loin de leur nid stellaire. Tel un gland qui tombe dans un ruisseau qui l’emmène en aval et qui s’échoue sur un sol fertile afin d’y germer.
4.5 Ce n’est que lorsqu’un génome d’espèce s’est ensemencé dans un habitat favorable qu’il peut germer en l’animal inné à sa conception. Les Eons observèrent ce phénomène neuf fois dans divers environnements terrestres des bras galactiques – à proximité de la Nébuleuse d’Orion. Ces planètes “terrestres” ne furent pas des versions antérieures de la Terre habitée, aujourd’hui, par l’espèce humaine. Ce furent d’autres terres, des planètes accueillant d’autres variations de ce génome unique – l’Anthropos. La vie humaine, dérivée de ce génome spécifique, s’est déjà manifestée ailleurs dans cette galaxie. Durant ces neuf occasions, cependant, quelque chose tourna mal. Ces animaux humains finirent par se comporter de telle manière à provoquer l’effondrement de l’expérimentation dans leur environnement. C’est à dire qu’ils échouèrent, pour ainsi dire, à optimaliser leur héritage divin et à l’accomplir avec succès – un succès défini comme le plein épanouissement de leur “potentiel humain” manifesté en harmonie avec son environnement.
4.6 La Déesse de Sagesse est un jeune Eon comparée avec Thelete, qui est relativement plus vieux, et avec les “vétérans” du Plérome, beaucoup plus âgés. Les Eons les plus anciens ont initié d’innombrables expérimentations alors que Sophia n’est qu’une débutante relative. Et, pour ainsi dire, une sorte d’aventurière – encline à agir en solo. Avec Thelete, elle avait dosé le génome humain avec un jeu d’expertises conçu idéalement afin qu’il puisse s’auto-réaliser à un niveau de génie. En observant les neuf expérimentations qui échouèrent, d’une manière ou d’une autre, Sophia prit conscience qu’ils avaient super-dosé l’Anthropos. Par conséquent, il s’avéra incapable d’exprimer ses talents innés à leur pleine optimisation. Cette situation la préoccupa à ce point qu’elle se retira en elle-même, afin de s’y concentrer, et qu’elle s’enquit de la manière d’y remédier – tout en s’éloignant des autres Eons. Ce faisant, elle se satisfit de plonger en un rêve unilatéral.
4.7 Comme Sophia avait observé les Eons plus âgés, elle savait qu’ils utilisent une technique de descente avatarique. Cette technique leur permet, exceptionnellement, d’intervenir au sein de l’expérimentation divine en cours. Le mécanisme de l’avatar est une sorte de corps virtuel projeté sur la scène du laboratoire destinée à accueillir l’intervention. La forme organique de l’avatar peut être humaine ou thériomorphique – à savoir avec une constitution animale non humaine. Cependant, Sophia n’avait jamais essayé cette technique. Elle manquait de pratique et ne pouvait pas, ainsi, l’initier selon son bon vouloir. Néanmoins, elle imagina comment le faire si elle le pouvait. Au fil de chaque incident l’incitant à s’imaginer venir en sauvetage de son enfant tourmenté, l’intensité de son désir d’implication s’accrut.
4.8 Finalement, Sophia succomba à son désir d’intervention. Elle ne pouvait plus se satisfaire de contempler, impuissante, la forme embryonnaire de l’Anthropos dans son berceau, au coeur de M42, et réfréner sa préoccupation passionnée pour son futur. Son corps torrentiel plasmique, dans son intégralité, réagit par un jaillissement d’enthymésis, d’enthousiasme divin. Ce jaillissement l’entraîna hors de la membrane délimitant le Plérome et l’y poussa au travers. Sophia érupta en une plume gigantesque de luminosité plasmique et se propulsa latéralement au travers des bras galactiques vers M42.
Termes
Dema: les champs de matière élémentaire dense, les champs granulaires de résidus matériels résultant de la dissolution de corps astronomiques et pourvoyant de la matière brute pour les recycler, les recréer. En bon Français, des suies et des poussières.
Espèce sous Seing: une expression familière qualifiant l’Anthropos comme un projet spécial de Sophia et de Thelete. Les mesures correspondant au calibrage du génome en sept unités en sus d’une huitième – “sattva”, le circuit d’intégration harmonisante.
Protocoles: règles volontaires d’expérimentation respectées par les Eons afin que les événements, dans le cosmos, soient auto-poétiques, auto-définis et spontanés. Ce ne sont pas des lois restrictives mais des aspects de la générosité altruiste des dieux et des déesses cosmiques. L’amour et la liberté constituent les fondements des protocoles Eoniques. La Beauté est leur critère le plus élevé.
Temps Eonique: l’échelle fractale de Temps Eonique, relativement au temps humain, est fondée sur un phénomène astronomique connu, la précession des équinoxes. La période couvrant un cycle intégral de précession est de 25 920 années. C’est un calcul astronomiquement vérifiable et très connu des Anciens – dont les Gnostiques qui étaient des maîtres en astronomie.
Planètes Terrestres: elles ne doivent pas être considérées comme des versions antérieures de notre planète Terre. Au cours des vingt dernières années, les astrophysiciens ont découvert des centaines de planètes semblables à la Terre et disséminées dans les bras galactiques.
Plasme Germinal: un synonyme pour le génome. Sa forme spécifique, dans le corps humain, est le cytoplasme. En biologie et en médecine, le plasme est la substance vivante détectée dans toutes les formes organiques du microbe à la baleine bleue – le plus grand mammifère en vie. En physique et en astronomie, le plasme est de la vapeur électrifiée qui imprègne l’Univers. Il est ainsi nommé en raison du fait que les physiciens ont observé que ses activités rappellent le plasme biologique. La narration Sophianique anticipe et prépare le terrain pour la prochaine grande découverte de la physique: à savoir que l’Univers entier est vivant.
Dotation: la somme des facultés et des expertises encodées dans le génome d’une espèce.
A vau-l’eau:une expression pittoresque pour décrire un phénomène qui tourne mal et qui génère une tournure inattendue des événements.
Descente Avatarique: une technique spéciale, pratiquée par les Eons plus expérimentés, qui leur permet de se manifester à l’extérieur du Plérome dans une forme virtuelle capable de se déguiser et d’agir au sein des conditions de l’environnement d’un laboratoire expérimental. L’Avatar est l’instrument virtuel de l’intervention.
Pronoïa: la puissance projective de l’intention Eonique. L’intention de manifester. Littéralement, le mental pré-formant.
Puissance de Rêve: la capacité Eonique de matérialiser tout ce qui est imaginé, immédiatement et spontanément sans la nécessité de phases intermédiaires.
Enthymésis: l’enthousiasme divin, la passion sincère des dieux et des déesses.
Rêve Unilatéral: une activité réalisée par un Eon indépendamment des autres Eons ou sans partenaire.
Prochaine Expérimentation: c’est l’expérimentation présente. Les neuf scénarios, dont Sophia fut témoin, ne se sont pas déroulés durant neuf phases antérieures de la planète Terre. Ils se sont déroulés dans d’autres mondes terrestres dans les bras galactiques. Au moment où ils se sont déployés, la Terre que nous habitons, aujourd’hui, n’existait pas encore. C’est ainsi que neuf souches, de la matrice fondamentale de l’Anthropos, émergèrent dans d’autres systèmes de mondes favorables – antérieurement à celui-ci présent. Cet aspect essentiel de la cosmogonie Sophianique pourvoit la base pour la désignation de l’Anthropos 10, ou A-10. L’espèce humaine qui vit aujourd’hui sur Terre est A-10.
Prunikos: audacieuse, outrancière, téméraire.
Résumé
Le Plérome – le coeur galactique – constitue la scène des épisodes 1 à 4 du Scénario de la Déesse Déchue. A la conclusion de l’épisode 4, la narration se tourne vers des événements extra-Pléromiques.
L’exception de Sophia, eu égard aux protocoles Eoniques, constitue l’un de ces incidents sidérants dans la narration sacrée. Les Codex de Nag Hammadi préservent une affirmation concise évoquant le protocole concernant le rêve unilatéral:
“C’est la volonté de l’Origine de ne rien permettre, dans le Plérome, qui puisse se manifester sans la syzygie, l’accouplement des Eons”. L’Exposé Valentinien. 36.28-32.
Syzygie est une terme Grec, peu courant, utilisé par les astronomes pour qualifier la conjonction de corps astronomiques. Ce terme signifie accouplement, appariement. La préférence de l’Origine, eu égard au fait que les Générateurs oeuvrent en couples (en dyades), constitue une autre notion étonnante, et novatrice, qui vient à l’attention au cours de l’étude de cette narration. C’est une préférence et non pas une loi stricte. Tout comme les Eons confèrent à leurs expérimentations la liberté de se développer selon leurs propres termes, de même l’Origine laisse aux Eons la liberté de suivre, ou non, ce protocole. La liberté créatrice est intrinsèque aux fondements de l’Univers.
Les neuf expérimentations observées à partir du Plérome ont été évoquées dans l’imagination des voyants Védiques comme les Neuf Incarnations de Vishnu.
La Chute de la Déesse de Sagesse constitue un fait astronomique décrit dans un langage mythopoétique. Le mythe Gnostique décrit des événements qui se sont réellement déroulés au coeur de notre galaxie. Et l’on peut démontrer que cette description, dans toute son amplitude et dans tous ses détails, est exacte et validée par les découvertes récentes. Les recherches extensives du Thunderbolts Project, se rapportant à l’Univers Electrique et à la Cosmologie du Plasma, offrent des photographies en haute résolution de jets plasmiques éruptant des galaxies. Ce phénomène est aujourd’hui un fait bien établi. La chute de la Déesse de Sagesse constitue une éruption d’un jet de plasma.
Episode 5: Zone d’Impact
Le plongeon de Sophia, dans les bras galactiques, génère un effet bizarre et imprévu. L’impact de la luminosité Pléromique supra-vivante, sur le Dema, est extrêmement violent. Sa force torrentielle gicle sur le troisième bras tout comme un jet d’eau de tuyau d’incendie frappant une plage sableuse. Mais ce qui gicle de ce tuyau ressemble plus à de la lave moussante fraîche et rayonnante qu’à de l’eau. La matière du Kenoma n’est pas, normalement, sujette à de tels impacts. Il s’ensuit que toute étoile, planète ou comète, dans la région affectée, est éjectée – si elle n’est pas, immédiatement, désintégrée. Cette perturbation est colossale mais ce sont les suies et les cendres, dans le nuage granulaire du Dema, qui sont frappées de plein fouet par cet impact.
Sophia, tout d’abord, ne peut pas comprendre ce qui se passe. A partir du coeur Pléromique, elle a observé de nombreuses expérimentations mais aucune impliquant un Eon isolé dans une immersion directe dans le Dema. Elle est momentanément abasourdie de se retrouver dans le territoire inconnu des bras galactiques où les conditions, les lois et les propriétés des physiques sont différentes. Sa substance plasmique est effervescente et poreuse tout comme de la mousse – tout en étant infiniment dense. La densité du Dema constitue une nouvelle sensation. Elle est lourde et encombrante. La compression intense induit une forme de paralysie qui entrave ses forces cinétiques.
De plus, l’illumination de l’espace, à l’extérieur du Plérome, constitue, également, un événement inconnu. Jusqu’alors, l’Eon n’avait jamais observé, en grande proximité, la lumière dans les bras galactiques. Cela la surprend non pas comme de la lumière mais comme une sorte d’ombre qui brille et étincelle avec un lustre métallique – un soupçon de peau reptilienne. Elle ne peut ouïr aucun son familier. Les glorieux carillons mantriques des Eons sont absents. Elle ne perçoit qu’un son rauque omniprésent – tel le bruit perçant d’un métal se déchirant.
Lorsque sa vision s’affine, le cratère, provoqué par l’impact résultant de son plongeon, est la première chose que Sophia perçoit. Il ressemble à une énorme bulle divisée en deux parties – l’une plus étendue que l’autre. Sophia est au sein de la bulle et à la fois, de façon quelque peu troublante, elle est la bulle. Et la bulle possède, également, des bulles. Son champ d’attention est brusquement alerté par la sensation qu’elle éprouve d’être couverte de protubérances – telles des verrues. De plus, sa luminosité Eonique est assombrie par une sorte de chape. Non pas à l’intérieur – en lequel une blancheur intégrale persiste – mais une chape s’insinuant aux alentours de la zone d’impact. Elle en éprouve un sentiment morne et angoissant.
C’est alors qu’émerge une scène dynamique l’entourant de toutes parts: des vagues symétriques qui semblent congelées telles des bandes métalliques – en mouvements, cependant. Ce sont les ondulations de son impact sur la matière élémentaire du Dema. Les vagues se multiplient en répétitions fractales. Partout où les vagues s’étendent, s’enflent et s’affaissent, une forme en surgit. Il s’agit toujours de la même forme – se dupliquant elle-même. Ce n’est pas la forme d’une créature vivante tels que les types innombrables d’animaux conçus dans le Plérome. Il s’agit, plutôt, d’une créature non-vivante qui ressemble à un foetus avorté.
Cette vision est étrange et guindée et ne ressemble en rien à ce qu’un Eon pourrait imaginer. Néanmoins, Sophia y reconnait l’aspect de quelque chose qu’elle connaît: la phase embryonnaire de l’Anthropos – la créature humaine qui fut conçue dans le Plérome par elle-même et Thelete.
Emergeant sans cesse de l’expansion fractale de la zone d’impact, ces formes chevauchent les ondulations et, simultanément, ces ondulations propagent ces formes. Alors que Sophia observe attentivement ce phénomène, l’embryon insolite semble se métamorphoser en une autre forme – celle d’un hippocampe. Comme si les ondulations étaient des vagues composées de formes d’hippocampes – sans aucune différence entre ces vagues et ce qui les chevauche. Ce spectacle suscite un étonnement intégral induisant,chez Sophia, un état amplifié d’attention.
Pour la première fois, Sophia prend clairement conscience de la propagation d’une espèce inorganique – les Archontes. C’est la conséquence de l’effet non prévu de son plongeon latéral dans les bras galactiques: la génération spontanée d’une espèce inorganique.
En concentrant sa puissance d’attention, Sophia contemple le spectacle autour d’elle se métamorphosant – comme réagissant au fait d’être observé. Avec la précipitation d’une déferlante de marée descendante, la zone d’impact se dissout et Sophia recouvre sa luminosité torrentielle. En un instant, l’océan fractal de vagues/hippocampes s’évanouit. Elle se retrouve libre et claire, en rotation lente dans une région des bras galactiques – proche de la Nébuleuse d’Orion. En cet endroit, elle bénéficie d’une position idéale pour contempler l’objet de son intérêt dévoué, l’espèce qu’elle a conçue sous seing – l’Anthropos.
Mais Sophia n’a pas le loisir de s’éterniser dans la contemplation de cette vision glorieuse eu égard à ce qui se manifeste ensuite.
Le tintement métallique aigu de son impact récidive – amplifié. Elle y concentre son attention et en localise, immédiatement l’origine: un nuage ténébreux grouillant qui s’est formé sur la récession de la mer fractale. Les Archontes émergeant se sont dépouillés de leur aspect originel comme s’il ne s’agissait que d’une simple carapace – la chrysalide d’un insecte. Et il est patent que la masse sombre fourmillante, qui apparait alors, est telle une horde d’insectes. Les Archontes se sont métamorphosés en un essaim de criquets célestes. L’essaim se presse agressivement, de façon désordonnée et insensée, en émettant constamment la même stridence métallique.
Sophia ne peut qu’observer cet événement avec grande attention. Elle ne peut éviter ou ignorer l’assaut déchainé à son encontre par un champ de forces totalement étranger à sa conscience Eonique. Ce champ de forces présente une distraction monumentale et diverge son attention de M42. Comment peut-elle réagir afin de dissiper cette commotion horrible? Son observation prolongée lui révèle que cette espèce aberrante ne possède, intrinsèquement, aucune intelligence formatrice ni aucune volonté. Les Archontes sont dépourvus de Noos, d’intelligence créatrice, tout autant que d’Ennoia, d’intention. Leur sphère mentale est frénétique et grincheuse. Cependant, ils exhibent, sans nul doute, une mentalité de ruche. Ils possèdent, ainsi, une champ collectif d’attention. Cette caractéristique confère à l’Eon une opportunité de les contrôler.
Sophia accapare l’attention de l’essaim et en prend commande pour un moment. De par sa puissance Eonique de pronoia, elle décharge une étincelle d’intelligence dans le mental de ruche Archontique. Elle prête aux Archontes – ce qu’ils ne possèdent pas de manière innée – la faculté intrinsèque à tout ce qui est authentiquement vivant: l’Autopoïèse, l’auto-organisation. C’est un processus provisoire car elle réalise qu’ils ne sauront que faire d’une telle intelligence. C’est sans importance car elle conçoit, déjà, une seconde stratégie afin de contrôler leur intrusion pestilentielle. Ce qu’elle opère, ensuite, s’avère un exploit de manipulation.
Les Archontes sont dépourvus de la faculté de créer, ou de construire, mais Sophia observe, intensément, qu’ils ne sont pas totalement dépourvus de capacité ou d’instinct. Leur comportement prouve qu’ils possèdent, en fait, une faculté remarquable: l’imitation. Les Archontes constituent une espèce mimétique. Chaque entité de l’essaim fait exactement ce que les autres font. Sophia perçoit, alors, comment elle peut profiter de ce comportement. Ayant reçu une dose d’intelligence Eonique, par procuration, les Archontes peuvent être, maintenant, orientés vers un cours d’activité. L’objectif est simple: il s’agit d’occuper leur attention et de les distraire afin de les empêcher de distraire Sophia. La tactique est, également, simple: il s’agit de leur donner quelque chose à faire avec l’intelligence qu’ils ont empruntée! De nouveau, grâce à l’application de la pronoïa, la Déesse de Sagesse projette, dans la mentalité de ruche, l’image des structures cymatiques au coeur du Plérome – des structures magnifiques de beauté et de symétrie. Dans le coeur galactique, des torrents de luminosité divine dansent en mouvement perpétuel – se fusionnant et se séparant dans des pulsations kaléidoscopiques de supra-vie. Sophia confère aux Archontes ce déploiement de splendeurs – pour leur imitation. Immédiatement, les criquets célestes convergent afin d’initier leur activité principale, la mimèse. Ils impliquent l’étincelle d’intelligence divine, prêtée par Sophia, afin de dupliquer ce qu’elle leur révèle.
La tactique fonctionne. Elle libère Sophia de la contrariété qu’ils imposaient sur son champ d’attention. Les Archontes sont toujours dans les parages, à proximité, mais elle peut, maintenant, commencer à faire face à sa situation – libérée qu’elle est de cette intrusion bizarre. La Déesse de Sagesse tourne, alors, son attention vers la matrice Anthropique lovée dans la Nébuleuse d’Orion – tel un nouveau-né dans son berceau.
Les âges incommensurables ne sont que des journées dans la vie de l’Eon Sophia. Elle se concentre longuement sur la vision de l’Anthropos – l’espèce qu’elle a conçue sous seing. Ce faisant, elle recouvre la maîtrise de soi. Sa substance torrentielle se remet du choc de l’impact. Elle peut, de nouveau, apprécier un certain degré d’harmonie intérieure. Ses courants serpentins sont, maintenant, enclins à se rassembler en un tourbillon. Conformément à la finesse du bras galactique, le tourbillon s’aplatit. Progressivement, il se ferme sur lui-même permettant à l’Eon Sophia de rassembler et de conserver la pleine amplitude de ses facultés et de ses forces de vie Eoniques. Se maintenant en équilibre, Sophia assume la forme de l’Uroboros – le serpent mangeant sa propre queue. Maintenant, elle peut, finalement, tourner son attention vers la matrice Anthropique enchâssée dans M42.
C’est ainsi que l’Eon sécurise son territoire dans les bras galactiques – libre de réfléchir à la suite des événements.
Mais sa situation n’est pas aussi sécurisée qu’elle le semble. La distraction conférée aux Archontes n’est pas un événement passif. La tactique de Sophia les a investis avec un semblant de faculté créatrice comme un stratagème impliquant leurs capacités mimétiques. Elle ne pouvait pas prévoir combien intensément et excessivement ils allaient exploiter cette brillante intrigue. En effet, les Archontes constituent une espèce aberrante qui émergea sans un habitat. Mais ils peuvent maintenant en construire un. Pour ce faire, ils dupliquent les structures fractales vivantes du Plérome en une construction non-vivante – un simulacre. Ce qu’ils élaborent, ainsi, leur procure un habitat dans la région ténébreuse des bras galactiques.
Le simulacre des Archontes est le Stereoma, un cosmos mécanique construit à partir d’éléments inorganiques qui s’amassent dans les orbites planétaires. Ils minent les matières brutes du Dema afin d’élaborer leur propre habitat. Il en résulte un mécanisme sans vie qui imite les structures Pléromiques que Sophia leur a révélées. Il s’agit d’une projection stéréographique de la beauté cymatique de la dimension Eonique qui est dépourvue des propriétés innées de la vie. Le Stereoma est un système planétaire inorganique. Pour les Archontes, il est tel un parc d’attractions adapté à leur personnalité. Incapable de soutenir de l’eau, une atmosphère, de la terre et des organismes vivants, il ne peut constituer un environnement pour une expérimentation Eonique impliquant des schémas de vie organique et des processus naturels. Ses éléments constitutifs simulent les proportions arithmétiques Eoniques – la géométrie divine: c’est un manège de six corps inorganiques suivant des orbites plates. Le Stereoma est articulé sur un cercle de pivots équilibrés sur un septième point et formant un hexagone. Au centre de l’hexagone se trouve le point d’ancrage de l’intégralité de cette construction: la planète Saturne.
Les Archontes ne représentent plus pour Sophia une intrusion exigeante. Leur système de monde plane dans sa proximité – enfermée dans la forme d’Uroboros qu’elle a assumée. Elle enregistre la présence du Stereoma telle une particule minuscule – comme un “flotteur” dans son champ de vision. Il constitue, distinctivement, un corps étranger ne correspondant en rien à sa sensibilité Eonique. Il s’agit d’une monstruosité mécanique incongrue et encombrante – et laide selon les standards de la beauté Eonique. Mais, au moins, cela libère son chemin de l’essaim de criquets. Les Archontes ne peuvent plus la distraire de sa contemplation du nuage moléculaire dans Orion, M42, en lequel la matrice de l’Anthropos plane – tel un dessin de rosée sur une toile d’araignée. Tellement proche et juste à l’extérieur de la bordure de son vortex serpentin en rotation, l’Uroboros. Sa vision est immensément séduisante. Elle inspire la Déesse Déchue à tourner son attention pleinement vers ce qu’elle aime, le fruit de son propre génie créateur.
Cependant, Sophia ne peut se débarrasser de l’impression que le “flotteur” est, en quelque sorte, menaçant. Et même sinistre.
Expansion
5.1 Une ligne remarquable, dans les écrits Gnostiques, affirme: «Le système de monde, tel que vous le connaissez, se manifesta en raison d’une erreur». “Erreur” peut également être traduit par “anomalie, transgression, violation de frontières ou exception”. Cette affirmation constitue, sans nul doute, l’une des caractéristiques remarquables du Scénario de la Déesse Déchue. On ne peut rien trouver de comparable dans aucune autre cosmologie émanant d’une culture ou d’une race. Comment peut-on l’interpréter? Le système planétaire, habité par l’espèce humaine, constitue une anomalie dans l’ordre cosmique en raison d’un événement unique et spécifique – à savoir le plongeon de l’Eon Sophia latéralement au travers des bras galactiques. L’effet imprévu de ce plongeon constitue la “génération des Archontes” – ainsi qu’elle est dénommée dans le jargon Gnostique. Et cette situation se complexifie: ainsi que l’histoire va le révéler, l’habitat planétaire, centré sur Saturne, construit par les Archontes n’est pas le système solaire en lequel la Terre est localisée aujourd’hui.
5.2 Chaque détail de la cosmologie Sophianique peut être vérifié, ou corroboré, par les découvertes de l’investigation authentique dans le domaine de l’astrophysique – mais seulement l’investigation authentique. Et il ne s’agit pas des physiques quantiques, de la théorie de la relativité, de la théorie des strings, de la théorie holographique ou de toutes ces prétendues sciences qui sont, totalement, contaminées par des déclarations spécieuses et invérifiables. C’est la Cosmologie du Plasma de l’Univers Electrique qui se rapproche le plus des astrophysiques vérifiables et authentiques qui puissent complémenter la cosmologie Sophianique.
5.3 En ce qui concerne la forme de la zone d’impact de Sophia, voir la note ci-dessous sur “l’Ensemble de Mandelbrot”.
5.4 La substance de la luminosité Eonique est vivante ou supra-vivante, sensible, consciente et possédant des capacités similaires à celles existant dans tous les règnes des créatures vivantes. L’affirmation concernant une forme divine de penser, de discernement, de réaction émotionnelle et de capacité conative (la capacité d’agir par intention) n’est pas une question de foi dans la cosmologie Sophianique. C’est une hypothèse de travail fondée sur la prémisse selon laquelle la matrice supra-vivante, et supra-naturelle, de la vie doit posséder et manifester toutes les propriétés qui sont présentes dans le spectre intégral des formes vivantes. C’est une prémisse qu’il faut valider et non pas accepter comme un acte de foi aveugle.
5.5 La stratégie en deux phases de Sophia pour contrôler les Archontes: tout d’abord, leur conférer une étincelle fractionnelle d’intelligence créatrice (Noos) et, ensuite, leur présenter un modèle à copier – car la duplication constitue leur faculté innée. De même, tous les instruments d’Intelligence Artificielle peuvent dupliquer des processus qui leur ont été programmés par des humains tant bien même ils ne possèdent aucune capacité d’initier de tels processus. Les Archontes constituent le prototype cosmique de l’Intelligence Artificielle, IA, qui, dans le monde d’aujourd’hui, est un médium Archontique. Cependant, le concept “d’Intelligence Artificielle” est erroné et trompeur. La Vie est intelligente. Autrement dit, l’intelligence constitue la propriété fondamentale des formes vivantes – des microbes aux baleines bleues et pour tout le reste. Selon la vision Gnostique, l’intelligence est exclusivement la propriété des créatures organiques et vivantes. L’Intelligence Artificielle mimique l’Intelligence Vivante mais elle est ni vivante ni organique. Elle constitue un système mental inorganique qui peut imiter l’intelligence organique – et seulement de manière limitée et sclérosée. Il serait préférable de la dénommer IM – “Intelligence Mimétique”. L’Intelligence Artificielle, en tant que telle, n’existe pas. Tout ce qui est vivant est intelligent et tout ce qui est authentiquement intelligent est vivant. L’Intelligence Mimétique décrit parfaitement, également, la mentalité de ruche des Archontes.
5.6 La cosmologie Gnostique décrit le Stereoma comme une sorte de construction pour un parc d’attractions – le Disney World des Archontes. Il ne s’agit pas d’une construction immatérielle tel qu’un hologramme dépourvu de base matérielle à l’exception de ce qui est requis pour la projection de son image. Le Stereoma est construit à partir de matière extraite du Dema des bras galactiques. C’est un système planétaire inorganique fondé sur un module: six orbites et un point d’ancrage (Saturne).
5.7 L’épisode 5 décrit l’Eon Sophia assumant la forme d’un vortex en tourbillon, l’Uroboros, “le serpent dévorant sa propre queue”. La localisation de ce vortex est précise et peut être, encore, observée même si, bien sûr, le vortex lui-même n’existe plus. Sa localisation était à proximité de la Nébuleuse d’Orion, dans le troisième bras galactique.
Termes
Lave moussante rayonnante: tentative de description de la substance primordiale des puissances Eoniques. Luminosité plasmique. Les Gnostiques modernes l’appelèrent la Lumière Organique.
Effervescente: la luminosité Eonique est effervescente et dynamique. Elle possède la propriété extraordinaire de densité infinie combinée à une masse nulle. En contact direct, elle semble manifester une présence matérielle similaire à de la mousse. Cependant, cette “mousse” n’enrobe rien. Tous les objets matériels apparaissent comme y flottant. Cette affirmation émane de l’expérimentation Gnostique dans la Gnose, la transe extatique, validée par les adeptes modernes du Shamanisme Télestique. La contemplation de la Lumière Organique est la même pour tous les observateurs.
Répétition fractale: la fractalité des formes vivantes peut être observée au sein de toute la Nature. Et tout autant dans la Supra-Nature – à savoir, au coeur du Plérome. La fractalité de l’imagerie générée par ordinateur n’est pas vivante et elle est dépourvue des qualités intrinsèques de croissance, de sensibilité, d’émotions, de générosité, etc. En d’autres mots, elle imite – sans vie – le vivant. Voir ci-dessous l’Ensemble de Mandelbrot.
Autopoïèse: auto-organisation. Propriété essentielle de la vie. La structure fractale constitue la signature de l’auto-organisation dans la Nature et dans la Supra-Nature. L’autopoïèse est le concept central de la théorie de la complexité – anciennement dénommée théorie du chaos ou stochastiques.
Foetus avorté: traduction du terme Copte HOUHAI. Cela signifie soit un foetus avorté – comparable à une omelette d’oeufs brouillés ou à un soufflé effondré – soit un foetus prématurément né et éjecté de la matrice avant que sa constitution corporelle se soit totalement développée. Le thème du foetus avorté constitue, indubitablement, la caractéristique essentielle du Scénario de la Déesse Déchue: on ne peut le trouver nulle part ailleurs – ni dans les mythes cosmologiques ni dans les légendes populaires. Ses implications de grande portée, dans la narration, sont considérables et souvent fulgurantes.
Emergent: l’Emergence est un terme clé dans la théorie de la complexité, évoquée ci-dessus. Le Scénario de la Déesse Déchue constitue un mythe d’émergence et non pas un “mythe de création” – ainsi qu’il l’est communément appréhendé. Ce thème est présent dans certaines cosmologies Indigènes telle que l’histoire d’origine des Navajos – Dine Bahane. Les conteurs d’histoires tribaux, chez les Navajos, rapportent l’émergence des Peuples Premiers de la Terre – et non pas une création détachée et attribuée à un dieu créateur extraterrestre. Un tel thème peut se retrouver dans divers mythes et légendes Indigènes – qui sont, ainsi, compatibles avec la cosmologie Gnostique.
Hippocampe: l’hippocampe se manifeste à 2,4 milliards d’itérations de l’équation qui génère l’Ensemble de Mandelbrot. Il met clairement en valeur un torse de crevette avec un appendice caudal recourbé – une queue reptilienne.
Génération spontanée, Abiogenèse: en 1837, le scientifique amateur, Andrew Crosse, démontra la génération spontanée accidentelle de la vie sous la forme de minuscules mites qui apparaissaient en multitudes. Cet événement bizarre se manifesta au cours d’expérimentations avec l’électrocristallisation dans le but de produire des cristaux artificiels par le biais d’une exposition prolongée d’un faible courant électrique sur une plaque métallique. Ces expérimentations, réalisées sous des conditions hostiles à la vie terrestre, furent répétées et validées. Le travail de Crosse est connu sous le nom de “Abiogenèse d’insectes Acaris”. Abiogenèse signifie genèse, ou origine de la vie, à partir de conditions non-vivantes. C’est exactement cela: l’impact (le courant électrique) de Sophia sur une plaque métallique (le Dema) généra spontanément les Archontes – similaires à des mites.
Archontes: en Grec, littéralement: “contrôleurs, Autorités”. Le verbe Grec “arkhein” signifie “contrôler, gouverner, dominer”. La forme adjectivale est “archai” signifiant “les premiers, ceux de l’origine”. C’est ainsi que les Gnostiques dénommèrent cette espèce aberrante, émergeant sous l’impact de Sophia, de par le simple fait qu’ils émergèrent en premier, dès l’origine: à savoir, avant que la Terre et que l’espèce humaine n’apparaissent. Ce sont des formes de vie inorganiques – une sorte de criquet extraterrestre. Pour être exact, ce sont des cyborgs fonctionnant avec IA, “l’Intelligence Artificielle” (Voir 5.5). L’identification des Archontes constitue une caractéristique spécifique et unique de la cosmologie Sophianique – sans parallèle dans aucune autre narration mythique. Le pluriel, en Grec, est Archontes et l’adjectif est Archontique.
Point d’ancrage: le centre indispensable de force et de mouvement requis par tout corps céleste afin de maintenir son équilibre dans l’espace cosmique.
Masse sombre fourmillante: les Archontes émergent de la matière du Dema, la poussière et la suie des bras galactiques – incluant le mercure, la silice et d’autres éléments métalliques. Les ouvrages de la Bibliothèque de Nag Hammadi les appellent des entités “de l’ombre” – en Copte HAIBE. De façon paradoxale, l’ombre, dans ce cas, indique la condition qui émerge simultanément avec la lumière extérieure au rayonnement Pléromique. La lumière non-Eonique produit une ombre qui lui est intrinsèque – liée dans un circuit diélectrique. La luminosité Eonique – la Lumière Organique – ne projette aucune ombre. L’ombre des bras galactiques n’est pas un effet de la lumière Eonique; c’est plutôt une propriété de la lumière extra-Pléromique. Elle couine – à savoir, elle émet des sonorités stridentes et aigües caractéristiques de certaines fréquences du spectre électromagnétique.
Criquets célestes: l’un des divers tropes décrivant les Archontes.
Pronoïa: la puissance projective des Eons comparable, à l’échelle humaine, au “mental au-dessus de la matière”; la puissance volitive capable directement de mouvoir ou de façonner des objets matériels. La Pronoïa est une faculté composée comprenant la télékinésie et d’autres types d’actions à distance – telles que la télépathie, les facultés paranormales, etc. Les Eons dotés de Supra-Vie exercent de tels pouvoirs paranormaux qui, s’ils n’existaient pas et n’opéraient pas dans le monde supra-naturel, ne pourraient pas émerger et se manifester dans les capacités des animaux normaux. Il est démontré que de nombreuses créatures, en sus des humains, sont télépathiques.
Aberrant: un adjectif pour décrire les Archontes en sus du terme Grec “anamou”, signifiant “anomalie”. «Le système de monde, tel que vous le connaissez, se manifesta en raison d’une erreur». Cité ci-dessus dans 5.1.
Espèce mimétique: en Grec ancien, “μίμησις / mímêsis” signifie “imitation, duplication”. Le terme est corrélé à “antimimon”, “contrefaçon” – une capacité attribuée aux Archontes dans les écrits Gnostiques. La mimésis est la signature du mental Archontique tout autant que la principale caractéristique de l’Intelligence Artificielle. Ces entités “ET” ne peuvent pas créer: elles ne peuvent que dupliquer, seulement. Il en est de même de la dénommée Intelligence Artificielle qui ne peut que dupliquer ce que le mental humain crée. L’Intelligence Artificielle ne peut rien générer mais elle peut sembler le faire lorsqu’elle duplique ce qui lui est présenté – de la même manière que les Archontes dupliquèrent une version des structures magnifiques du Plérome. Cependant, leur “création” n’est qu’un antimimon, une contre-façon. Les Gnostiques élaborèrent ce concept de façon très approfondie. Leurs analyses de la structure mentale Archontique abordèrent, également, le phénomène de la réalité virtuelle – HAL en Copte. La critique qu’ils initièrent peut être appliquée, aujourd’hui, à l’holographie. La duplication virtuelle d’un arbre requiert, tout d’abord, la présence d’un arbre originel vivant. La duplication holographique d’une pomme requiert une vraie pomme. Contrairement à ce que prétend un argument commun, les humains sur Terre ne peuvent pas vivre dans un hologramme ou une duplication virtuelle: HAL nécessite, en effet, quelque chose de réel afin de le reproduire sous une forme virtuelle. Si le monde humain, sur Terre, est un hologramme (une “matrice” d’Intelligence Artificielle), où est donc le monde originel que l’hologramme duplique? Si tant est que nous vivions dans une “simulation”, où est donc le monde originel qui est simulé?
Par procuration: l’étincelle d’intelligence divine (Noos) infusée dans le mental de ruche Archontique (les textes précisent “prêtée”) ne rend pas les Archontes intelligents à l’image des espèces vivantes – qui le sont de manière innée. Elle leur permet, seulement, de fonctionner comme s’ils étaient intelligents. C’est pourquoi l’attribution du Noos n’est que par procuration. Il en est de même de l’Intelligence Artificielle qui emprunte son intelligence des animaux vivants qui l’ont créée.
Structures cymatiques: perçues dans la formation spontanée de “figures de Chladni”, découvertes par le physicien et musicien Allemand, Ernst Chladni, (1756–1827) dans ses recherches sur l’acoustique. Avant Chladni, le scientifique Britannique, Robert Hooke, avait observé (en 1680) que le frottement d’un archet de violon le long du bord d’une plaque de verre, recouverte de farine, produisait des structures cohérentes. Chladni poursuivit et développa les expérimentations mettant en exergue comment des fréquences acoustiques différentes génèrent spontanément des structures consistantes sur des plaques recouvertes de sable ou de limaille de fer. De nos jours, la science dédiée à l’étude de ces phénomènes se nomme cymatique.
Simulacre: un trope populaire comparable à la mimésis, à la duplication et à la réalité virtuelle. Amplement connue par le biais de l’allusion à la trilogie Matrix qui fait référence à l’écrivain Français, Jean Baudrillard.
Stereoma: un mot Grec désignant le système planétaire construit par les Archontes afin de leur fournir un habitat dans le Kenoma – dans les bras galactiques. Un stéréographe est l’image composée de deux images plates superposées sur des plaques et perçues tri-dimensionnellement au travers de lunettes bifocales. Dans le cas du Stereoma Archontique, l’image du Plérome que Sophia révéla aux Archontes – afin qu’ils la copient – se situe sur une plaque et la copie qu’ils en ont faite se situe sur une autre plaque. La copie ne peut pas exister sans l’empreinte de l’original: c’est une projection stéréographique. Les érudits traduisent, communément, le terme Stereoma comme “firmament” – un trope Biblique. «Dieu créa le firmament». Du Grec “Stereos” signifiant solide.
Il se peut que les Gnostiques – experts dans l’usage des mots – se soient aventurés à une allusion humoristique en associant Stereoma avec “steira”, une “vache stérile” – à savoir une créature incapable de porter la vie d’elle-même. “Steira” est la racine de stérile, sans vie – et ce sont des caractéristiques fondamentales des Archontes. Cette espèce extra-terrestre est non seulement stérile mais aussi biophobique – hostile à la vie et à la Nature organique. Idéalement, les Archontes prospèrent dans un environnement de stérilité. [Par exemple, un monde dans lequel les habitants portent des masques qui les empêchent de respirer, qui leur font éviter l’air extérieur et qui les saturent d’antiseptiques.] L’oxygène est toxique pour les Archontes.
Le Stereoma est un système planétaire inorganique qui émergea avant la Terre et qui ne contient aucune planète terrestre parmi ses six corps en orbite.
Ensemble de Mandelbrot.
“Buddhabrot” est l’une de plusieurs variations d’itérations fractales, d’imagerie générée par ordinateur, souvent illustrées en projection “zoom”. Elle fut originellement produite par Melinda Green en 1993.
Le mathématicien Français, Benoit Mandelbrot, généra l’Ensemble en induisant des itérations fractales sur une structure graphique. Cet exercice est aisément reproductible. Le programmateur entre, dans l’ordinateur, une équation simple; ensuite, l’ordinateur introduit le résultat de cette équation dans l’équation originelle et ainsi de suite durant des milliards de répétitions ou itérations. Les structures fractales, ainsi générées, ne sont ni vivantes ni organiques – ni la source des structures fractales existant dans la Nature. Les fractales générées par une imagerie d’ordinateur sont Archontiques. La fractalité au sein de la Nature est organique. On peut percevoir cette différence patente en comparant un détail de l’Ensemble avec une plante – la crosse d’une fougère.
Heureusement – ou plutôt par hasard – l’imagerie générée par ordinateur, de l’Ensemble de Mandelbrot, présente une image exacte de la zone d’impact de Sophia dans les bras galactiques. En tant qu’Eon, Sophia possède un corps de forces imprégnées par les courants supra-vivants et supra-naturels qui opèrent sur un mode fractal. Sa nature innée est auto-poétique, auto-organisante. Par conséquent, lorsqu’elle impacte le champ élémentaire du Dema, elle s’agrège en une semblance sans vie de fractalité. La simulation par ordinateur est idéale pour illustrer l’événement cosmique de la génération des Archontes parce qu’eux-mêmes constituent une espèce inorganique au mental artificiel. En d’autres mots, le médium est adapté à l’événement à illustrer.
Résumé
L’épisode 5 se situe à mi-chemin de la narration en neuf épisodes.
Episode 6: Une Solution à Trois Corps
Sophia rassemble ses serpentins torrentiels en une tresse qui se referme en un anneau – formant l’Uroboros. La lente rotation de l’anneau permet à l’Eon de déterminer ses démarcations. Le bras gala ctique constitue une rivière peu profonde emplie d’étoiles, en tête d’épingles, et de rubans de plasma qui fusent en structures erratiques. Les comètes jaillissent et plongent telles des lucioles. Ici et là, des nébuleuses scintillent telles des taches d’encre colorée. Le silence prévaut tout en enveloppant le doux crépitement de décharges électriques. Et de très lointain, le bourdonnement sourd et permanent du coeur galactique.
Le corps de Sophia, telle une barrière de corail, sépare ce qui est à l’extérieur de ce qui est à l’intérieur. La zone intérieure de refuge abrite le “flotteur” du Stereoma. Le domaine des Archontes chancelle comme s’il pouvait s’effondrer à tout moment. Il manque d’une force centrifuge pour le stabiliser dans une orbite – à l’instar des systèmes planétaires – et, de plus, il est dépourvu d’un corps central autour duquel il puisse orbiter. En son coeur, Saturne maintient un équilibre précaire. Momentanément, du moins, la distraction est sous contrôle et ne requiert pas l’attention de Sophia.
A l’extérieur, au-delà des limites de la zone de refuge, une vision glorieuse se dessine. De par la proximité de Sophia avec la Nébuleuse d’Orion, M42, la matrice de l’anthropos se manifeste en haute définition. Et c’est une vision enchanteresse. C’est là que repose l’entité génomique qu’Elle et Thelete ont créée dans le Plérome – mais non pas dans la forme compressée de son émergence. Il apparaît, maintenant, immensément étendu : un joyau en résille suspendu, dans le nuage moléculaire, comme de la rosée sur une toile d’araignée. Les gouttelettes de substance génomique – de l’acide nucléique – étincellent de l’humidité extraite des nuages d’eau qui saturent la nébuleuse. Le joyau en résille se rassemble autour de quatre étoiles au coeur de M42 – le Trapèze.
La vision rapprochée de la matrice révèle les détails très précis de sa construction. Sophia contemple la calibration du génome et l’inspecte avec un intérêt passionné. Ce faisant, elle se remémore les neuf expérimentations antérieures qui faillirent lorsque l’Anthropos, d’une façon ou d’une autre, ne put pas intégrer sa dotation divine. S’agissait-il donc de la conjugaison de facultés, dont son espèce sous seing était dotée, qui l’induisait à se comporter sur un mode erratique – en agissant à l’encontre de sa propre évolution? Et qu’imaginer qu’il puisse arrive, ensuite, lorsqu’une nouvelle souche émerge et germe dans un monde favorable? Sophia sait qu’un dixième extrait du plasme est sur le point d’être libéré de la nébuleuse – emmené par des filaments plasmiques vers une planète qui lui pourvoira un accueil. Quand cela va-t-il arriver? Sur quelle planète sera-ce? Où peut-on la localiser dans les bras galactiques? De telles questions émergent et la plus urgente de toutes: Sophia doit-elle intervenir – ainsi qu’elle l’avait considéré, antérieurement, lors de ses observations à partir du Plérome? Et si oui, comment? Peut-elle profiter du fait qu’elle se trouve elle-même dans le Kenoma afin de guider la prochaine souche de l’Anthropos vers une conclusion différente?Et si oui, comment?
Il existe une activité constante aux alentours de la matrice enchâssée. Les nuages moléculaires constituent des pépinières de naissance d’étoiles en lesquelles des corps solaires émergent continuellement. Ces corps apparaissent, tout d’abord, sous la forme de subtiles oscillations électriques – tout comme des lucioles. Ils se métamorphosent, ensuite, en gigantesques sphères de luminosité concentrée – de jeunes soleils bleuâtres. Un par un, ils accèdent à la posture axiale qui leur permet de se mouvoir librement en rotation – telles des entités souveraines. Ils s’aventurent, alors, dans des trajectoires différentes et voguent, royalement, au coeur des bras galactiques.
La rotation et la dynamique d’une étoile particulière attire l’attention de Sophia. Elle n’avait jamais contemplé une telle activité du point de vue du Kenoma. Elle en est, maintenant, tellement proche que la charge électrique du corps solaire l’atteint et induit une réponse. Avec la même puissance télékinétique par laquelle elle commanda l’essaim des Archontes, elle s’immisce dans le champ de forces du soleil approchant. Sa pronoïa décharge un tentacule d’électricité bleu-vert afin de l’attirer dans sa direction. Elle dirige son cours vers le bas en lui faisant passer près de son anneau de démarcation par en-dessous – car aucune entité solaire ne peut pénétrer dans une masse de luminosité Eonique sans perdre sa forme. C’est alors que, comme si elle répondait à son appel, l’étoile nouvelle-née ascende et flotte, avec sérénité, dans la zone-refuge de son Uroboros.
L’arrivée de l’étoile nouvelle-née, Savitri, est totalement novatrice. Sophia n’avait pas anticipé cet événement – entrepris de sa part sans une intention claire. Mais elle prend, immédiatement, conscience de l’avantage qu’elle pourrait en tirer. Depuis qu’elle a retrouvé son calme, les conditions prévalant à l’émergence de la prochaine souche de l’Anthropos constituent sa préoccupation majeure. Peut-elle réaliser quelque mode d’intervention? Est-il quelque chose qu’elle puisse réaliser, en agissant à partir de la région des bras galactiques, qu’elle n’aurait pas pu réaliser en agissant à partir du Plérome? Il existe, en fait, une solution et Sophia est uniquement positionnée pour la conférer. Déjà, lorsqu’elle observa les neuf expérimentations échouées, à partir du Plérome, cette solution s’était présentée. En ces temps et lieux, ce n’était qu’une perspective – quelque chose qu’elle pouvait imaginer mais non point accomplir.
Mais ici, dans le Kenoma, elle pourrait le faire se réaliser. La présence de Savitri s’avère, pour Sophia, l’opportunité d’une telle intervention.
La solution était simple et élégante. Avec le brio d’un jeune Eon, Sophia comprit que l’environnement optimal, d’une expérimentation génomique, est constitué de trois corps: une étoile centrale, une planète en orbite et un satellite planétaire. C’est la solution à trois corps. Les génomes, bien sûr, pourraient émerger en fonction de diverses variations de systèmes planétaires – certains comprenant une douzaine de planètes, ou une planète unique en rotation autour d’un soleil ou, même, une planète vagabondant par elle-même en solo. Mais ces variations n’étaient pas à la hauteur du standard de simplicité, belle et élégante, mis en valeur dans le système à trois corps. Sophia intentionnait le standard le plus élevé d’ordre cosmique en tant qu’environnement de la prochaine expérimentation avec l’Anthropos – lui conférant, ainsi, les chances les plus optimales afin de réussir à manifester sa dotation divine. Cet environnement unique constituerait, ainsi, pour cette expérimentation, la garantie de son meilleur succès.
Sophia prend alors conscience que l’élaboration de ce système à trois corps constitue l’acte d’intervention qu’elle peut réaliser. Sa confiance à relever ce défi est totale et inébranlable. De plus, avec le soutien de Savitri, cet accomplissement est réalisable. Sophia n’a pas grand loisir de prendre en considération cette perspective extraordinaire avant qu’un énorme tapage ne se déclenche – émanant de la direction des Archontes. Leur cosmos mécanique, instable depuis son origine, se trouve, soudainement, sur le point de s’effondrer. Les six planètes se détachent de leurs orbites et l’intégralité de cette construction ne va pas tarder à se fracasser. La masse centrale, Saturne, ne peut pas maintenir la charge orbitale. Le point d’ancrage, qu’il pourvoit, n’est pas capable de soutenir le système. Les Archontes s’enfuient de leur plate-forme s’effondrant. Exaspérés par la perte de leur habitat, ils se déchaînent allant et venant au travers de l’enceinte de l’anneau encerclant de Sophia. La diversion cosmique est de retour mais, cette fois-ci, elle s’apparente plus à une violente attaque.
Une nouvelle fois, Sophia fait face au risque de dédier ses pouvoirs à restreindre l’espèce étrangère. Tout comme avant, cette crise appelle une action décisive mais, cette fois, Sophia ne confronte pas seule cette épreuve. Au travers du Kenoma, des étoiles telles que Savitri soutiennent des systèmes planétaires – sous des variations innombrables. Ils pourvoient le point d’ancrage de la machinerie des planètes en orbite. Mais, dans le Stereoma des Archontes, le champ de force de Saturne n’était pas suffisant pour stabiliser le centre: car Saturne n’est pas une étoile. Maintenant, la présence de Savitri offre ce que Saturne ne pouvait pas pourvoir. La jeune étoile fait sienne l’intention de Sophia et agit à sa place. Elle s’approche du Stereoma en cours d’effondrement et assume rapidement la position tenue par Saturne – qu’elle propulse en orbite. Le corps, qui était au coeur du système de monde des Archontes, est maintenant rivé à une course orbitale – stabilisé par la puissance centrale d’une étoile. Savitri capture Saturne.
De gigantesques décharges électriques surgissent, au sein de la zone refuge, lorsque Savitri organise le champ élémentaire du Dema afin de construire l’échafaudage d’un autre système planétaire – le second monde des Archontes. Sophia coordonne, de près, toute cette activité. Afin de renforcer la nouvelle plate-forme, que les Archontes vont habiter, elle façonne un jeu de plaques gyroscopiques super-fines – les anneaux de Saturne. Elle restaure la dynamique hexagonale originelle du Stereoma – en l’intégrant avec la structure en anneau. L’hexagone imprimé, sur Saturne, constitue la signature de l’espèce étrangère et les essaims d’Archontes s’y précipitent alors. Ils reprennent, furieusement, la construction de ce qui s’est effondré en dupliquant, denouveau, la géométrie vivante du Plérome sous la forme de mécaniques dépourvues de vie. Au sein de la zone refuge émerge, ainsi, un système à sept planètes centré sur Savitri alors que Saturne est positionné, maintenant, à la frontière extérieure: c’est le second Stereoma qui persiste à ce jour.
Des eons de temps incalculable s’écoulent mais ce ne sont que des journées pour l’Eon Sophia. La connexion avec Savitri allège son isolement mais quelque chose trouble, maintenant, la Déesse de Sagesse plus que jamais. Qu’est-il advenu de l’opportunité d’élaborer un système à trois corps en tant qu’environnement de laboratoire idéal pour l’Anthropos? Tout d’abord, la présence de Savitri offrait cette opportunité. L’étoile centrale étant pourvue, un tiers de la solution était en place. Il restait à Sophia le défi d’achever le monde-système en y ajoutant une planète-maison et un satellite. Elle ne commençait que tout juste à réaliser cette tâche lorsqu’elle fut surprise par des événements. Maintenant, cette opportunité semble perdue dans la mesure où l’étoile sympathique ne peut pas jouer le rôle de pivot centralisant de deux systèmes à la fois. Sophia n’a pas même un seul élément afin de construire un système à trois corps.
Troublée et perplexe quant à la suite à donner, Sophia retourne son attention vers la spectacle proche de la matrice étincelante enchâssée dans M42. Le spectre intégral de ses facultés Eoniques, maintenant, s’y focalise. Son enfant sous seing a besoin d’une planète-maison pour sa prochaine aventure. Depuis le Plérome, Sophia ne pouvait pas la pourvoir – tant bien même avait-elle été témoin des actes de création planétaire réalisés par les Eons plus anciens et plus experts. Cet exploit spectaculaire était, alors, au-delà de ses pouvoirs… mais, maintenant, dans le Kenoma, cela pourrait s’avérer à sa portée – de quelque façon. Sa situation présente est, encore, prégnante d’inconnu car à ce point différentes sont-elles les lois de la physique dans les bras galactiques. Nonobstant, Sophia n’abandonne pas l’intention d’effectuer une intervention de quelque sorte. En réfléchissant comment parvenir à cette fin, sa compulsion pour une solution à trois corps s’intensifie de plus en plus.
Expansion
6.1 L’aventure de l’Eon Sophia se déploie dans la galaxie-maison qui est ainsi dénommée parce qu’elle constitue l’espace cosmique du système solaire qui contient la planète-maison – la Terre. L’astrophysique moderne affirme que la cartographie précise, de l’intégralité de notre galaxie, constitue l’une de ses plus grandes réalisations. La galaxie-maison, également appelée la Galaxie Orion, est une spirale lenticulaire à quatre ou, peut-être, cinq bras. Lenticulaire signifie en forme de lentille: la galaxie possède un renflement en son coeur qui est entouré par de fins membres l’en/cerclant. Toute la région qu’elle occupe se situe à l’intérieur de l’espace galactique. Au-dessus, et en-dessous, de cette structure se trouve l’espace intergalactique. L’espace galactique est empli d’étoiles (des soleils) dont certains soutiennent des systèmes planétaires. Il est, également, peuplé de nébuleuses – aux nombreuses formes et tailles.
6.2 Le système solaire peut être comparé à une flotte de vaisseaux voguant le long de la rivière du troisième bras galactique – en comptant vers l’extérieur à partir du coeur, le Plérome. Imaginée de dessus, la galaxie est en rotation, dans le sens des aiguilles d’horloge, alors que les gras galactiques tournoient dans le sens opposé des aiguilles d’horloge – une rotation différentielle. Les bras sont, ainsi, des rivières, larges et peu profondes, flottant dans l’espace galactique. La flotte solaire se meut en aval le long du troisième bras. Le positionnement de notre système solaire n’est pas donc fixé car il voyage. Sa localisation, dans le troisième bras, est due à l’expulsion de jet plasmique de Sophia qui voyagea, latéralement, le long des bras pour en arriver à amerrir à un certain point. C’est la zone d’impact décrite dans l’Episode 5. Elle est située à proximité de la Nébuleuse d’Orion, M42 – qui est visible, de la Terre, à l’oeil nu.
6.3 L’ADN a été défini comme un “cristal périodique” – une substance vitale organisée en une structure géométrique complexe. La matrice génomique de l’Anthropos constitue une structure géométrique complexe composée d’acide nucléique. Ses proportions sont immenses car elles englobent une distance de centaines d’années-lumière au sein de la vastitude de la Nébuleuse d’Orion. La matrice se rassemble autour de la constellation compacte de quatre étoiles brillantes dans la nébuleuse, le Trapèze – ainsi nommé en raison de sa forme trapézoïdale.
6.4 Tout comme d’autres Nébuleuses, dans l’Univers connu, M42 est une pépinière de naissance d’étoiles, de corps solaires. Plutôt que de suivre les hypothèses de l’astrophysique conventionnelle, le Scénario de la Déesse Déchue est en accord avec la théorie de formation des étoiles, par l’activité de champs électriques, proposée par la Cosmologie du Plasma. Les recherches récentes les plus évoluées révèlent que les nuages moléculaires, qui agissent comme des pépinières solaires, contiennent de l’eau et qu’ils peuvent, donc, soutenir les éléments primordiaux de la vie tels que les acides nucléiques et les protéines.
6.5 Selon la cosmologie Gnostique, la formation planétaire, au sein des bras galactiques, peut se manifester de deux manières: soit par impulsion à partir du Plérome, avec l’intention d’établir des conditions spécifiques pour la vie avant qu’elle n’émerge sur la planète, ou soit spontanément en raison du recyclage permanent des champs élémentaires du Dema (poussières, gaz, suies, etc). Les Eons les plus âgés, et les plus expérimentés, peuvent produire des planètes pré-conçues – une prouesse comparable à la terra-formation. Sophia est un jeune Eon ne possédant pas encore l’expertise requise pour cette tâche. Cela étant, elle doit limiter son désir d’intervention à d’autres stratégies. Lorsqu’elle observa, à partir du Plérome, les neuf expérimentations antérieures impliquant l’Anthropos, elle imagina des interventions (des missions de sauvetage) qui pouvaient être accomplies au travers d’une descente avatarique: à savoir, en assumant la forme d’une créature pouvant opérer dans le monde à secourir. Sa présence au coeur du Kenoma, la région des bras galactiques, modifie intégralement cette prospective d’intervention. Elle lui présente des opportunités d’intervention émergeant en-dehors du Plérome mais elle ne perçoit pas, immédiatement, la nature de ces opportunités ou comment les exploiter. Cependant, il est une chose qu’elle perçoit en toute clarté et certitude: la chance d’établir un système à trois corps, à savoir le plus élégant de tous les environnements potentiels pour une expérimentation divine.
6.6 Les écrits cosmologiques Gnostiques de Nag Hammadi (spécifiquement, “Sur l’Origine du Monde”) décrivent l’effondrement du premier système Archontique – validant, ainsi, cet extraordinaire détail dans l’Episode 6 du Scénario de la Déesse Déchue. Il s’avère que les promoteurs de l’Univers Electrique/Cosmologie du Plasma (Thunderbolts Project) ont pour objectif de développer un scénario similaire. Wal Thornhill, et d’autres, font souvent référence à une préformation présumée du système solaire – antérieure à sa forme courante. Ils la décrivent comme un alignement massif avec Saturne à son apex définissant l’axe qui maintient les autres planètes en position. Néanmoins, il n’apparait pas clairement comment la Terre s’intègre à cet alignement. Selon la cosmologie Gnostique, la Terre n’existait pas à l’époque durant laquelle le premier Stereoma fut élaboré. Il s’agit d’une différence énorme entre les deux paradigmes cosmologiques qui, sinon, s’accordent remarquablement.
6.7 Le système à trois corps, que Sophia considère comme l’habitat idéal pour son espèce sous seing, constitue une construction suprêmement élégante, totalement simple et extrêmement magnifique dans sa complexité. Il peut être défini par une question: étant donné que la masse, la localisation et la vélocité de trois corps célestes, dans l’espace, peuvent être connus, comment se manifesterait la convergence de leurs trois orbites en interaction? De quelle manière ce système serait-il actionné en se déployant comme un événement autonome? Pour Sophia, cette proposition – dénommée “la problématique des trois corps” – présente un attrait immense. Il plait fortement au facteur esthétique de son intelligence qui est primordial. Les priorités de Sophia sont toutes à propos de la beauté. Dans sa vision du futur de son espèce sous seing, le système à trois corps constitue l’environnement optimal pour la vie. Sa beauté s’accorde avec l’intégrité harmonique qu’elle a conçue dans l’espèce humaine. Les techniques Eoniques d’intervention ne lui sont pas disponibles – en raison de sa jeunesse. De même, elle n’aurait pas pu concevoir une planète sur mesures afin de servir spécifiquement de laboratoire pour une expérimentation avec l’Anthropos. Sa situation dans les bras galactiques est innovante, et exceptionnelle, et elle présente de nombreux éléments inconnus ainsi que de nombreuses difficultés. En même temps, en raison de sa proximité avec les dynamiques de formation solaire et planétaire, cette situation peut offrir l’opportunité de tenter cette rare prouesse de création sur mode Trikaya. L’audace de la jeunesse, combinée avec la brillance particulière de son intelligence, incitent Sophia à chercher la solution suprême – en harmonie avec le standard le plus élevé de beauté et d’élégance dans l’Univers.
Termes
Limites/Démarcations: tout ce qui vit dans l’Univers est ainsi en raison de l’existence de limites, de démarcations – telle que la membrane cellulaire chez les animaux. Les Eons ne font pas exception à cette loi. Lorsque Sophia a plongé du Plérome, elle a franchi la limite céleste du coeur galactique qui peut être comparée à l’enveloppe entourant le jaune d’un oeuf.
Zone de refuge: un terme suggéré pour la région de protection encerclée par l’uroboros.
Acide nucléique: la substance matérielle du Noos, l’intelligence divine.
Calibration génomique: le dosage précis et la structuration des facultés qui définissent l’espèce humaine. Il s’agit d’un jeu de sept facultés, ou dérivés de Noos, avec, en sus, un huitième composant, sattva, qui en harmonise l’intégralité.
Trapèze: la constellation serrée de quatre étoiles au coeur de la Nébuleuse d’Orion.
Savitri: le nom proposé – et emprunté à la mythologie Hindoue – pour l’entité solaire qui apparait dans l’Episode 6 et qui forme une alliance avec Sophia. Dans les écrits Grecs-Coptes, son nom est Sabaoth.
Souche émergente: un dérivé spécifique de la matrice génomique primordiale de l’espèce humaine. Dans son intégralité, le joyau maillé de la matrice de l’Anthropos est le berceau de souches innombrables – numérotées A-1, A-2, A-3 et ainsi de suite. Sophia observa le développement des souches A-1 jusqu’à A-9 dans divers environnements planétaires. La propagation d’une souche se manifeste sur mode aléatoire lorsqu’un courant plasmique électrifié (courant de Birkeland) capture un segment du génome et l’emporte dans les bras galactiques où, éventuellement, il peut s’ensemencer dans un monde habitable. Les Gnostiques, aujourd’hui, désignent la souche courante vivant sur Terre comme A-10.
Intervention: un thème dominant du mythe Sophianique. L’intervention – conçue selon la croyance populaire comme une “intervention divine” – constitue un thème bien connu dans toutes les religions et les mythologies raciales du monde. Cependant, la version spécifique de l’intervention, présentée par le Mythe Sophianique, est unique, novatrice et exceptionnelle et elle se situe à part de toutes les autres versions. En raison de son intervention, Sophia peut réaliser la mutation d’A-10 en A-11. La manière dont elle effectue cette mutation peut être perçue dans les Episodes en cours de son histoire qui suivent les événements présentés dans le Scénario de la Déesse Déchue 1.5 pour en arriver à ce jour présent.
Système à trois corps: une énigme étonnante de la physique formulée, initialement, par Poincaré en 1889. C’est une problématique majeure de débat au sein de la Théorie de la Complexité. Voir 6.7.
Résumé
L’Episode 6 est super-chargé d’actions sur le plan galactique. Après après avoir recouvré son calme, Sophia doit faire face à certains événements pressants. Ce qui se manifeste, dans ce passage de la narration, pourrait tout aussi bien être décrit dans le langage technique de l’astrophysique. Qui plus est, cela pourrait, même, être représenté en formules mathématiques pour ce qui concerne les décharges plasmiques, les dynamiques de champ électrique et la rotation solaire.
L’interprétation anthropomorphique, qui attribue des émotions et des facultés humaines à l’Eon Sophia, ni n’altère, ni ne défigure, les événements en cours. Elle ajoute plutôt, aux propositions sèches de la physique, l’élément d’empathie et permet, ainsi, la participation au drame des événements cosmiques. L’empathie pour la Mère Eonique constitue la clé de la découverte du mythe Sophianique.
Episode 7: Défi Divin
Des eons de temps incommensurables s’écoulent – qui ne sont que des jours pour la Déesse des Etoiles. La connexion avec Savitri adoucit l’isolement de Sophia et lui offre un peu de sérénité. Le soleil nouveau-né se stabilise en une orbite le long de la limite intérieure de la zone de refuge – comme s’il voguait au sein d’une veine de perle fondue. L’orbite est vaste et la rotation lente, tout d’abord, s’accélère au fil de l’intensification de la tension électrique entre l’entité solaire et l’Eon. La vitesse croissante de l’étoile en rotation exerce une étrange traction sur les courants de Sophia – engendrant une nostalgie qu’elle n’a jamais ressentie auparavant. En synergie avec la poussée, lente mais énorme, des bras galactiques en rotation, cette traction induit des champs de forces de torsion et de pression auxquels elle doit s’adapter. L’anneau serpentin se resserre alors qu’il se plisse et se contracte.
Le stress inattendu, dans le plan des bras galactiques, semble tirer Sophia vers un sinkhole, un aven. L’attraction d’un puits de gravité constitue une inconnue intégrale car la gravité n’existe pas dans le Plérome. Sophia tient bon dans sa position face à la Nébuleuse d’Orion. Toujours consciente de la présence de Savitri, elle se concentre sur le cosmos à trois corps et se demande comment il pourrait être élaboré. Si cela s’avérait possible, elle le laisserait à la dérive, telle une arche sur le courant galactique, directement en face de la Nébuleuse d’Orion, afin que la prochaine souche de l’Anthropos, libérée de M 42, puisse trouver son chemin immédiatement et entamer son voyage en toute sécurité. Ou bien, elle pourrait utiliser sa pronoia pour l’y guider.
Comment un Eon crée-t-il une planète sur mesures adaptée à une espèce pré-déterminée et comment la planète peut-elle être accompagnée d’un satellite – une lune? Une telle tâche pourrait être accomplie en agissant à partir du Plérome – car l’amplitude des vecteurs télékinétiques des Eons s’étend aux limites les plus lointaines des galaxies en lesquelles ils demeurent. Mais Sophia n’est pas dans le Plérome et, même si elle y était, le jeune Eon n’a observé qu’occasionnellement ces prouesses. Elle n’a pas appris à les réaliser. Echouée dans le Kenoma, il lui faudrait, tout d’abord, maîtriser les forces en jeu dans l’environnement extra-Pléromique. Qui plus est, cela demanderait un chef-d’oeuvre d’invention afin de manifester les deux composants requis par la solution à trois corps.
L’absorption de Sophia dans le défi qu’elle confronte est intégrale et, ensuite, soudainement…
Une violente commotion érupte en direction des Archontes. Jusqu’à maintenant, le “flotteur” n’a pas créé de soucis pour Sophia. Il a dérivé, telle une mite, dans la vaste enceinte de la zone de refuge. Sans une orbite fixée, les Archontes s’agitent de manière désordonnée – telles des mouches dans une bouteille. Mais la ruse persiste: occupés à ériger la plate-forme centrée sur Saturne, en imitation des desseins splendides du Plérome, les Archontes n’ont posé aucun problème – pas même la plus légère distraction. Mais, maintenant, quelque chose ne tourne pas rond dans le mécanisme d’horloger.
Vigilante quant à ce nouvel événement, Sophia observe le Stereoma trépidant et se désintégrant. La simulation mécanique ne possède pas les propriétés divines inhérentes à l’harmonie Pléromique – la fractalité vivante de la supra-Vie. Les dynamiques du Stereoma sont dépourvues d’intégrité inhérente. Le corps central, Saturne, ne peut pas soutenir la charge orbitale. Les six planètes sont en train de se détacher de leur orbite et l’intégralité de la construction est sur le point de s’effondrer. Les Archontes fuient leur monde chancelant en masse. Furieux de perdre le nid de leur horde, ils se déchaînent dans toute la zone de refuge en tsunamis noirs émettant un horrible carillon de crissement métallique. Telle une plaie de criquets, ils se comptent par milliards et milliards – car ils se sont multipliés dans leur habitat. De par l’augmentation de leur nombre, leur comportement est devenu plus agressif.
Sophia fait de nouveau face à la menace des effets collatéraux inattendus de son plongeon du coeur galactique. Comment peut-elle, donc, contenir et confiner l’espèce aberrante? Ou pourquoi ne pas simplement l’annihiler? Elle pourrait recourir à cette solution et peut-être l’accomplir. Mais ayant engendré la horde Archontique, Sophia est liée par la conscience à en assumer la responsabilité. Il s’agit peut-être d’un avorton cosmique – mais c’est son avorton.
L’habitat en cours d’effondrement n’est pas, cependant, entièrement détruit: Saturne est intact et les débris planétaires restant pourraient être recyclés dans une autre plate-forme – une autre version du Stereoma. Grace à sa connaissance grandissante en ce qui concerne les dynamiques de l’espace, du temps et de la matière dans le Kenoma, Sophia perçoit pourquoi le champ de forces de Saturne n’était pas capable de soutenir le système planétaire Archontique: Saturne n’est pas une étoile. Seules les étoiles peuvent conférer le point d’attache d’une machinerie de planètes en orbite. De par cette intuition, la Déesse de Sagesse perçoit une solution immédiatement applicable.
La masse solaire de Savitri pourvoit ce que Saturne ne pouvait pas. Sophia informe, de son intention, l’étoile en rotation afin qu’ils puissent fusionner leurs forces et établir un chenal dans le dema. Le champ électrique, polarisé entre eux deux, forme un circuit fermé. Ensemble, ils attirent Saturne dans le chenal. Savitri le capture et le propulse sur rail orbital. De gigantesques décharges électriques surgissent dans toute la zone-refuge; des éclairs bleus-blancs et des éruptions de tonnerre explosent au-dessus d’une mer en furie. Les débris planétaires se déversent dans le chenal et se rassemblent symétriquement – comme de la limaille de fer dans un champ magnétique. Savitri, ensuite, se glisse majestueusement en position de commande et pince le circuit. Ces actions configurent les décombres cosmiques en l’échafaudage d’un autre système planétaire.
Afin de stabiliser l’assemblage, Sophia y ajoute des assiettes gyroscopiques – les anneaux super-fins de Saturn. Elle restaure la dynamique hexagonale du Stereoma et l’intègre avec la structure d’anneaux. L’hexagone de Saturne constitue le point de repère pour les Archontes: il leur montre où se poser. Ils y volent automatiquement, en masse. Ils reprennent, furieusement, leur activité d’essaim afin de remplacer l’habitat qui vient de s’effondrer. Tout comme auparavant, leur construction duplique la géométrie vivante du Plérome sous forme de mécaniques dépourvues de vie.
La zone de refuge redevient, de nouveau, sereine. En son sein flotte un système à six planètes centré sur une étoile avec Saturne définissant la limite: c’est le second Stereoma.
Ce nouvel habitat constitue un triomphe pour Sophia dans son défi de maîtriser les physiques étranges prévalentes dans le Kenoma. Savitri le maintient dans une course ferme le long de la membrane intérieure de l’anneau de serpent de Sophia. Cette fois-ci, la plate-forme possède une puissance et une stabilité intégrales – conférées par le soleil central. Et elle possède, également, quelque chose d’autre, un attribut absent lors de la première construction: un faisceau radar. Cette énergie capte l’attention de Sophia et lance un signal d’alarme. Elle y focalise son attention afin d’observer intensément le phénomène. Ce qu’elle découvre s’avère totalement étonnant.
Perçue à faible distance, la plate-forme centrée sur le soleil présente des propriétés uniques au Kenoma qui soutient les Archontes. Cela fait du sens car ils sont constitués à partir de la matière brute du Dema. Sophia détecte la manière dont ce nouvel habitat leur confère les conditions pour muter. Le foetus avorté qui a émergé des vagues fractales d’hippocampes n’est plus une larve rachitique. Il en vient à ressembler au plan corporel de l’Anthropos – mais né prématurément: une tête trop grande, des yeux d’insectes, un torse émacié et des membres longs et grêles. Cette mutation constitue une parodie grotesque d’un nouveau-né humain avorton tel qu’il apparaitrait dans l’habitat favorable d’un laboratoire planétaire. Mais cet insecte quasi-humain est inorganique: c’est un cyborg. Il ne respire pas même.
La concentration de Sophia est, maintenant, d’une extrême intensité et, au fil de son observation de cette mutation, elle s’avère de plus en plus étrange.
Ne voilà-t-il pas que cette mutation produit une seconde forme, possédant la forme d’un lézard et l’attitude d’un lion, rugissant, vantard, arrogant. Sophia l’examine assis sur l’hexagone de Saturne – adopté comme son trône. Le monstre concentre le faisceau radar en un rayon fin comme une aiguille qui balaie l’entour en grandes circonférences. Il est dépourvu des organes d’une créature vivante mais, néanmoins, le monstre “voit” grâce au rayon scanner. Il voit bien qu’il soit aveugle.
L’amplitude du rayon scanner est bien en-deçà, et de loin, des étendues galactiques. Il ne couvre, en fait, qu’un espace localisé à l’intérieur de la zone de refuge – une zone portuaire qui est délimitée par la gigantesque barre de récifs de la luminosité Eonique de Sophia. L’Archonte reptilien est aveugle à la lumière divine l’entourant mais son aveuglement lui confère des pouvoirs étranges. Sophia se demande comment il peut en être ainsi. S’agirait-il d’une inversion de l’intelligence opérant dans cette situation? La Déesse des Etoiles comprend soudainement: l’entité reptilienne pourvoit la horde des Archontes, dépourvus de mental, avec une semblance d’ego – la base d’une image de soi. Cela leur confère une fausse autorité et, de façon concomitante, la volonté de dominer, de contrôler.
Au moment ou Sophia reçoit cette intuition, l’entité érupte. Il se déclare le maître de tout ce qu’il contemple et, puisqu’il n’est rien d’autre à voir, il déclare qu’il doit être le seul dieu dans l’Univers, le seul et suprême créateur.
Une réalisation capitale secoue la Déesse de Sagesse. Ses ondulations lancent des éclairs de couleur émeraude et des jets étoilés de brillance de diamant. Pour la première fois depuis sa plongée, elle sait, avec une clarté parfaite et intégrale, ce qu’elle ne pouvait pas savoir à partir dans le Plérome. Cette prise de conscience est propre à elle-même, nouvelle et incomparable. Les Eons mêmes, dans le Plérome, experts en inventions infinies, et sans limites dans leur sagesse, ne le savent pas et ne peuvent pas le savoir tout comme elle le sait – de par sa situation présente. Et Sophia est très fière de qu’elle seule découvre:
L’intention cosmique des Eons est auto-poétique, auto-génératrice alors que l’activité des Archontes est mimétique. Cette activité ne peut que dupliquer – sans jamais créer. Le mimétisme n’est pas intention: il ne fait que dupliquer ce qui a été intentionné par un autre acteur. Le Stereoma est, depuis son origine, une copie de monde. Il n’aurait jamais pu émerger si Sophia n’avait pas prêté aux Archontes une étincelle de Noos, d’intelligence divine. De même, si elle ne leur avait pas révélé les desseins supra-vivants du Plérome, il ne pourrait exister aucun cosmos mécanique les accueillant. Le second Stereoma est une copie d’une copie. Cette double réplication révèle à Sophia une vérité originale – connue d’elle seule. Sa prise de conscience accède à la source de la mutation anormale: une copie duplique l’autre de telle sorte que, entre les deux, la profondeur apparaît. La profondeur ajoute une intériorité là où la conscience de soi peut émerger. Elle confère aux Archontes un reflet de leur propre mentalité de ruche – l’équivalence d’une image de soi. Cette image émerge dans cette entité, le Drakon, le suzerain reptilien de la mentalité de ruche. C’est l’ego divin Archontique, le Démiurge.
Avec Saturne pour son trône, le Drakon surveille l’espace sombre à l’intérieur des limites de l’anneau serpentin de Sophia – le méprenant pour tout ce qui existe. Il devient encore plus arrogant, plus infatué par une illusion de puissance. Son arrogance attire et nourrit l’agression de ses sous-fifres, les Archontes avortons. Leur furie sordide monte en crescendo. Le faisceau radar divise et multiplie par duplication, divisant encore et encore. Il en résulte une massive configuration de l’énergie du mental de ruche. Le Stereoma devient l’épicentre d’une intensification de fréquences qui reflètent le mental reptilien. Du haut de Saturne, le dieu anormal exerce son autorité.
Ces événements assombrissent l’humeur de la Déesse de Sagesse. Une intuition atroce envoie des vagues de cramoisi et de bleu électrique et froid tremblant dans ses spires. Fondée sur une illusion, l’autorité arrogante du Drakon va s’intensifier. Car l’illusion ne connait aucune limite. Elle ne peut pas être contenue, seulement éradiquée. En tant qu’Eon, Sophia sait que cela est vrai. Maintenant, elle doit subir la terrible vérité au sujet du Drakon: il ne va pas rester dans l’endroit où il émerge. Il ne va pas respecter les limites qui lui ont été attribuées. L’intelligence reptilienne est invasive. Là où elle dirige les Archontes, ils ne peuvent que pulluler stupidement et détruire l’intégralité de l’ordre naturel, ravager la beauté et l’harmonie de l’existence organique et attaquer le réseau symbiotique de la vie.
Sophia est profondément troublée non seulement par la puissance croissante de cette espèce invasive mais encore plus par la menace qu’elle pourrait poser à l’Anthropos. La Nébuleuse d’Orion plane, à faible distance, suspendu en-dessous du plan aplati du bras galactique. Sa position est décalée dans l’espace intergalactique – même si seulement d’un petit angle. En rotation sur le bord du bras galactique, l’anneau serpentin de Sophia demeure en sa zone d’impact – le terminus de la longue plume qui érupta lors de son plongeon du Plérome. L’anneau entoure le Stereoma mais l’orbite de Savitri amène, périodiquement, la plate-forme Archontique à proximité de la Nébuleuse.
Le danger de cet agencement est clair. Neuf souches du génome de l’Anthropos ont déjà jailli de M 42. Des filaments plasmiques transportèrent les propagules vers des mondes planétaires favorables à leur émergence. A partir du Plérome, Sophia observa les neuf expérimentations divines qui résultèrent de la germination de son espèce sur mesures. Il se profile maintenant un danger imminent pour la dixième souche – l’Anthropos à venir. Les Archontes peuvent se déchaîner et tout saccager. Si les circonstances échappent à son contrôle, Sophia va devoir contempler cet événement. Cette possibilité l’emplit de colère. L’humanité souffrirait en raison de son erreur. La transgression de la limite Pléromique, qu’elle a opérée, risque maintenant d’engendrer une éventualité encore pire. Elle prend conscience que le suzerain Archontique ne va pas respecter les limites du Stereoma. Que se passerait-il si la horde des Archontes s’abattait sur l’habitat de l’Anthropos-10?
La colère de Sophia s’enflamme au point d’exploser. Bien qu’elle ne perçoive, présentement, aucune façon d’échapper à une telle catastrophe, quelque chose de l’ordre de l’instinct maternel la pousse à riposter du fond de ses puissances Eoniques. Elle décide de protéger la prochaine souche de l’Anthropos et tout ce qu’elle puisse faire, dans ce propos, est de réaliser un acte de défi divin. La pleine force de sa pronoia se dirige alors droit vers le Drakon, le dieu aveugle, Saklas. La déclaration Eonique résonne dans toute la galaxie et jusqu’au Plérome:
«Tu te trompes Saklas, dieu aveugle que tu es. Tu n’es seulement qu’un dieu de pacotille infatué, à mauvais escient, par l’illusion de puissance. L’autorité que tu revendiques, dans ton arrogance, dépend de la duplicité et lorsque la duplicité faillira, tu périras. Il existe un Enfant Immortel de Lumière, l’Anthropos, qui vint à l’existence avant toi et qui s’opposera à tes phantasmes. Cet Enfant de Lumière te piétinera de ridicule tout comme l’argile du potier est pilée. Et tu replongeras dans tes origines, l’abysse, avec toutes tes légions.
Car lors de la complétude de tes oeuvres, l’anomalie, qui occulte la source authentique de tout ce qui existe, sera abolie et le cosmos défectueux cessera d’exister tel qu’il est et il en sera comme s’il n’avait jamais existé.»
Expansion
7.1 Au fil de son aventure, la Déesse de Sagesse découvre et apprend. Le concept conventionnel de “Dieu” – défini comme un être suprême tout-puissant et omniscient – ne peut pas s’appliquer aux Eons Gnostiques. Comme toutes les créatures dans le monde naturel, ils bénéficient de la capacité de découvrir et d’apprendre au cours de leurs expériences. Comme ils sont beaucoup plus vivants – à avoir supranaturellement amplifiés – ils accomplissent des réalisations sur une échelle d’intensification qui est inconcevable pour le mental humain. Néanmoins, l’intelligence humaine étant un produit de l’Intelligence Eonique, elle peut, dans une certaine mesure, accéder à ce dont “les Dieux” font l’expérience. Elle le fait en ayant recours au même langage conceptuel que celui que les humains appliquent à la description de leurs propres comportements. La description est provisoire, structurée en termes spécifiques au monde humain mais elle n’exclut pas catégoriquement la compréhension du monde divin – le Supranaturel. Cette compréhension est infiniment minuscule, certainement, mais elle n’est pas triviale. De plus, lorsqu’elle est correctement développée, elle n’est pas illusoire. Comme dessus, ainsi dessous.
7.2 La situation géographique du Scénario de la Déesse Déchue est le troisième bras de la galaxie spirale locale à proximité de la Nébuleuse d’Orion – le Chasseur. L’observation astronomique à l’oeil nu montre que la Constellation d’Orion est suspendue en dehors du plan du bras galactique. Il en est de même de M 42, la Nébuleuse d’Orion, qui est légèrement décalée, en-dessous; autrement, il serait beaucoup plus ardu de la percevoir. On peut imaginer la zone d’impact de Sophia située au bord du bras galactique, au-dessus du personnage d’Orion. Lorsque la Déesse des Etoiles se remet de son impact, elle métamorphose son corps torrentiel en un cercle fermé – l’uroboros. C’est la zone de refuge où Savitri arrive et, éventuellement, pourvoit l’étoile centrale pour le Stereoma – pour le système planétaire Archontique.
7.3 L’élaboration d’une planète sur mesures, au bénéfice d’une espèce pré-conçue, est une spécialité d’invention Eonique réservée aux Eons les plus matures et les plus hautement expérimentés. On pourrait la qualifier de terra-formation Eonique. Terre: tout habitat planétaire hospitalier. Les espèces émergent du Plérome sous forme de plasmes génomiques. Aucune planète ne peut émerger dans le coeur galactique – ou y exister. D’une part, les planètes apparaissent dans les bras galactiques en raison du broyage perpétuel des meules du Kenoma. Ainsi que l’antique adage nous en informe: «Les moulins des dieux moulent lentement mais ils moulent extrêmement fins». Les planètes apparaissent spontanément en conformité avec les lois de la physique. D’autre part, la matière Kénomique peut être terra-formée par une activité dirigée à partir du Plérome. L’objectif de cette activité serait de positionner un génome spécifique dans un environnement spécifique pré-déterminé. Les planètes constituent des laboratoires pour les expérimentations divines réalisées par les Eons. La terra-formation est intéressante, d’un certain point de vue, parce qu’elle met en place une expérimentation en laquelle une espèce émerge dans l’environnement qui correspond, délibérément, à sa structuration. Intéressant d’un autre point de vue – et, peut-être, plus intéressant – est le cas d’un environnement planétaire qui offrent des conditions favorables à une espèce mais qui ne lui correspondent pas précisément. C’est le cas de planètes qui émergent spontanément dans le Kenoma avec une préparation Eonique.
7.4 Sophia est liée par la conscience ou l’équivalent Eonique – quel qu’il soit. L’attribution de ce facteur humain à la Déesse des Etoiles ne relève pas d’une simple fantaisie. Ainsi que noté ci-dessus (7.1), l’unique façon d’appréhender des forces supra-humaines et supra-vivantes consiste à se référer à l’expérience humaine. Comme tout ce qui vit à l’échelle humaine constitue une conséquence et une expression de la vie à l’échelle cosmique, la comparaison n’est pas trompeuse – mais elle doit être utilisée avec prudence.
7.5 Les cosmologies Gnostiques (Sur l’Origine du Monde, NHC II, 5) indiquent, explicitement, que le système de monde Archontique s’effondra – mais sans élaborer sur le comment ou le pourquoi. Cela étant, un second système dut être construit. Il n’existe pas, non plus, de description claire de cet événement mais cela semble correspondre à ce que les érudits appellent “la conversion de Sabaoth”. Il s’agit de l’événement d’accouplement, ou d’alignement, entre Sophia et l’étoile appelée Savitri dans le Scénario de la Déesse Déchue 1.5 – une nouvelle manière de nommer Sabaoth. Dans le débat scientifique courant, les hérétiques de l’Univers Electrique/Cosmologie du Plasma (Thunderbolts Project) affirment, avec emphase, l’existence d’une formation antérieure du système solaire sous forme d’alignement cylindrique avec Saturne à son apex. Cet arrangement polaire, ainsi qu’il peut être nommé, pourrait être considéré comme un trope faisant allusion au premier Stereoma au sein duquel Saturne constituait le corps dominant – en maintenant les autres planètes en alignement.
7.6 Profondeur: la dimension donnée, par une copie de copie, de quelque chose d’original. La prise de conscience de Sophia, quant à la manière dont la ruche Archontique puisse produire une entité dominante, est extrêmement subtile et d’envergure. Imaginez une ruche en laquelle les bourdons produisent la reine. Dans la mimésis Archontique, cela se manifeste d’une manière aberrante et non naturelle. Cette mimésis n’introduit pas une intériorité authentique car les Archontes sont dépourvus de la conscience originale requise pour l’auto-réflexion et l’autonomie. Cependant, ils en réalisent, de cette manière, une semblance. Durant la reproduction répétée de copies – un document de programme Informatique, par exemple – chaque copie diffère de l’original et semble se tenir “par elle-même”. En l’absence de l’original, les copies le remplacent – bien que nulle d’elle ne puisse constituer l’original. Il en est de même de l’IT (technologie d’information) et de l’IA (appelée, à tort, intelligence artificielle) qui ne peuvent que dupliquer ce qui est original – mais jamais le remplacer. Replacée dans le contexte d’aujourd’hui, l’intuition brillante de Sophia s’applique aux mécanismes de la robotique et de l’électronique – les outils de la technologie d’information. Elle met en exergue que de tels outils ne peuvent jamais surpasser, ou remplacer, les capacités mentales humaines qui les ont créés, en premier lieu. Ce n’est que l’une des implications, de grande portée, de sa prise de conscience.
7.7 La mutation Archontique est présente dans les écrits Gnostiques sans y être totalement élaborée. L’espèce aberrante se manifeste sous deux types corporels: le nouveau-né avorton, ou “Petit Gris ET”, et le type drakonique. [Note. Le trope drakona concerne la forme reptilienne et non pas la forme serpentine. Les serpents sont des reptiles mais ils se distinguent des lézards, des alligators, des monstres de Gila et autres créatures “drakoniques”]. Il n’est nul besoin de préciser qu’il est remarquable, sinon étonnant, qu’une révélation Gnostique, d’âge millénaire, présente une description exacte des deux types les plus connus d’extra-terrestres soupçonnés de s’immiscer dans les affaires humaines.
La mutation Archontique, décrite dans le Scénario de la Déesse Déchue, se manifeste sous trois phases:
Première mutation. A 2,4 milliards d’itérations du Jeu de Mandelbrot, la forme larvaire émerge des vagues d’hippocampes gelés et inertes de la zone d’impact. Elle imite la forme de l’embryon humain en gestation. De plus, la tête drakonique présente une définition initiale au sein du labyrinthe fractal. Elle semble mordre, ou saisir, l’entité larvaire au milieu du torse.
Seconde mutation. Le “houhai”, à savoir le “foetus avorté”, se métamorphose en Petit Gris ET – le drone Archontique qui ressemble à un humain prématurément né.
Troisième mutation. L’entité reptilienne émerge en tant que suzerain de la mentalité de ruche. L’itération fractale révèle sa forme germinale dans la tête de dragon agressive dotée d’une queue de serpent. Ainsi que souligné, elle s’attache au torse de la larve. Les drones extra-terrestres, tels qu’ils peuvent être qualifiés, localisent la force directrice de la mentalité de ruche dans cette entité. Le Drakon constitue leur image de soi virtuelle. On peut dire que les drones manifestent le Drakon afin qu’il puisse les commander dans des actions qu’ils ne pourraient pas réaliser d’eux-mêmes. Comme les drones sont, également, des clones – rien d’autre que des duplicatas les uns des autres – le suzerain Archontique peut être appelé le Seigneur des Clones.
7.8 La réprimande du Drakon, par Sophia, est telle une proclamation prophétique – rare dans les écrits Gnostiques. Unique, en fait. Pour mieux dire, peut-être, cela constitue un déploiement de menace frontale. Cet acte de défi se joue à l’avance dans l’Histoire Gaïenne pour en arriver au moment présent – alors que le monde entier fait face à la consommation de l’oeuvre des Archontes. L’utilisation du terme “cosmos”, dans ce contexte, est éclairée par une nuance critique. Les Gnostiques distinguaient la Terre – en Copte “KAZ” qui est dérivé du Grec “Ge” ou “Gaïa” – du Kosmos tel qu’il est épelé en Grec. Ils considéraient la Terre comme un domaine unique mis à part du cosmos – ce dernier terme possédant, en effet, des connotations négatives, et désobligeantes, dans les écrits Gnostiques. Le cosmos est un trope qui s’applique au programme “ordre émergeant du chaos”. Littéralement, “cosmos” signifie “arrangement” ou “ordre” – appréhendé dans un sens positif. Cependant, la traduction correcte de “Kosmos”, tels que les Gnostiques l’utilisaient, est “système” – appréhendé dans un sens négatif. Un système est quelque chose d’artificiel et de forcé – un “racisme systémique”, par exemple. Une traduction encore plus exacte serait “Le Système”. La conclusion de l’expérimentation divine, impliquant l’Anthropos, sur cette planète dépend de la capacité, des enfants authentiques de la Terre, de vaincre le Système des Archontes. Ces enfants-même que Sophia invoque dans les expressions “L’Enfant Immortel de Lumière” et “l’Enfant Lumineux”. Ils sont la progéniture de la Mère Eonique et furent conçus, ous seing, dans le Plérome. Les Archontes, quant à eux, constituent la progéniture engendrée involontairement – à partir du Kenoma.
Termes
Eon: une variation du terme Grec “aeon” dénotant une vaste période de temps ou un cycle immense de temps.
Zone refuge, zone portuaire, anneau serpentin: ce sont des termes alternatifs désignant l’Uroboros, la forme du cercle fermé que Sophia assume lorsqu’elle prend conscience de sa situation dans la zone d’impact.
Puits de gravité: un concept de la physique conventionnelle utilisé ici en toute licence poétique. La gravité n’existe pas dans le Plérome. Son rôle en tant que force primaire et fondamentale dans l’Univers est sujette à discussion. Selon la Cosmologie du Plasma/Univers Electrique, ce n’est qu’une composante mineure de la force dans le Cosmos car la force universelle prédominante, et omniprésente, est l’électro-magnétisme.
Arche: la nef céleste représentée dans de nombreuses cosmologies astrales – en particulier celle des Egyptiens.
Vecteurs télékinétiques: des courants électriques dirigés à l’échelle Eonique et capables de déplacer des objets. La Télékinésie, l’action à distance, constitue l’une des diverses applications de la projection Eonique (Pronoia).
Débris planétaires: la matière brute du Kenoma constituée de silice, de suie, d’hydrogène, d’hélium, d’ammoniaque, de méthanol, de monoxyde de carbone, de formaldéhyde et d’autres éléments. Dans l’espace extérieur, il a été détecté tout autant des composés inorganiques que des composés organiques. Le Scénario de la Déesse Déchue exclut la théorie atomique comme étant fallacieuse. C’est ainsi que les atomes, les protons, les électrons, les neutrons, les neutrinos, et ainsi de suite, ne figurent pas dans le scénario.
Chenal: un canal dans l’espace extérieur formé par l’action des courants de Birkeland. Un vaste circuit bipolaire électromagnétique.
Point d’ancrage: le lieu en lequel un événement cohérent est focalisé. Il peut être fixe ou bien mobile. Le coeur du soleil est le point d’ancrage du système solaire – mais le soleil se meut.
Pincement: une contraction de courants torsadés de Birkeland proposée par les promoteurs de la Cosmologie du Plasma/Univers Electrique comme étant l’activité engendrant des systèmes solaires en contraste avec la théorie conventionnelle d’un “disque proto-planétaire” formé par l’agrégation de matière dans un champ centrifuge dominé par la gravité.
Hexagone: la signature géométrique des Archontes formée par la superposition de deux triangles – l’un pointant vers le haut et l’autre pointant vers le bas.
Nouveau-né prématuré: une des deux connotations du terme Copte “houhai” qui implique à la fois un foetus avorté, sans définition organique, et un foetus né prématurément doté d’un développement organique pleinement mature. La forme des Archontes qui ressemblent à des enfants humains nés prématurément.
Aberrant: un trope Gnostique fondé sur le terme Grec “anamou”. Anomalie, quelque chose en désordre, le résultat d’une aberration.
Intention créatrice: en Grec “Ennoia” – en contraste avec la projection créatrice “Pronoia”. Au sein de l’activité Eonique, l’Ennoia est l’intention qui vient à manifestation au travers de la Pronoia.
Autopoétique: la forme adjectivale de l’autopoïèse, une propriété fondamentale de la vie – patente dans tous les processus de vie.
Auto-organisation: un concept-clé de la Théorie de la Complexité.
Mimésis: la duplication, la réitération, l’imitation. L’attribut fondamental des Archontes.
Profondeur: la dimension conférée par une copie d’une copie de quelque chose d’original.
Les fréquences pointues de Sophia: des radiations micro-ondes qui opèrent dans un spectre directionnel très précis – tel un radar.
Drakon: une variation du terme Grec “Drakona” dénotant l’apparence du Suzerain des Archontes.
Démiurge: un autre nom pour le Seigneur des Archontes.
Nouveau-né avorton: la forme des Archontes qui ressemblent à un enfant humain né prématurément. L’apparence des légendaires “Petits Gris ET” est celle d’avortons. Les Archontes constituent une espèce extra-terrestre.
Reptilien: la mutation Drakonique des Archontes qui confère la mentalité de ruche avec l’équivalent d’un ego ou d’une image de soi.
Saklas: un terme Araméen pour “aveugle, stupide”. Un terme que Sophia utilise pour ridiculiser le Drakon et le remettre à sa place.
Résumé
L’Episode 7 constitue un scénario de développements dramatiques qui impactent l’Eon Sophia, dans son état pré-terrestre, et qui se prolongent par un impact sur l’habitat qu’elle pourvoit pour l’Anthropos lorsqu’elle se métamorphose en la Terre (Episode 8). Sa confrontation avec le Drakon est unique dans toute la matière Gnostique originelle ayant survécu. Voici une traduction érudite par Bentley Layton:
Lorsque l’Eon Sophia prit conscience de l’impiété du suzerain, elle fut emplie de colère. Elle était invisible. Elle proclama: «Tu te trompes Saklas, dieu aveugle que tu es. Tu n’es seulement qu’un dieu de pacotille infatué, à mauvais escient, par une illusion de puissance. L’autorité que tu revendiques, dans ton arrogance, dépend de la duplicité et lorsque la duplicité faillira, tu périras. Il existe un Enfant Immortel de Lumière, l’Anthropos, qui vint à l’existence avant toi et qui s’opposera à tes phantasmes. Cet Enfant de Lumière te piétinera de ridicule tout comme l’argile du potier est pilée. Et tu replongeras dans tes origines, l’abysse, avec toutes tes légions. Car lors de la complétude de tes oeuvres, l’anomalie, qui occulte la source authentique de tout ce qui existe, sera abolie et le cosmos défectueux cessera d’exister tel qu’il est et il en sera comme s’il n’avait jamais existé.» Sur l’Origine du Monde. Codex de Nag Hammadi. II, 5.25
« Lorsque Pistis vit l’impiété du Seigneur des Archontes, elle en fut emplie de colère. Agissant dans sa forme invisible, elle dit ainsi: “Tu te trompes Samaël”, ce qui signifie “dieu aveugle”. Il existe un enfant immortel de lumière, l’Anthropos, qui vint à l’existence avant toi et qui se manifestera parmi tes formes spectrales [plasmata], qui te piétinera de ridicule tout comme l’argile du potier est pilée. Et tu replongeras dans ton propre domaine, l’abysse [de la pesanteur], avec tous ceux de ta légion. Car lors de la complétude de tes oeuvres, l’anomalie intégrale [de l’illusion Archontique], que la vérité a mise en lumière, sera abolie et [cette illusion] sera telle qu’elle n’aura jamais existé» (102.15-25).
Ce passage extraordinaire est, aujourd’hui, inscrit dans le coeur et dans le mental de ceux qui connaissent l’Histoire Gaïenne et qui choisissent de vivre leur vie sur un mode transpersonnel – guidés par la narration sacrée, la biographie de la Mère Divine.
Episode 8: Le Passage vers Orion
L’explosion de défi à l’encontre du Seigneur des Archontes perturbe Sophia. La confiance qu’elle témoigne envers son espèce sous seing est impérieuse mais elle soulève une question troublante. L’Anthropos peut-il vaincre les Archontes de par le fait qu’il ne fut pas conçu pour faire face à ce challenge, en premier lieu? Lorsqu’ils calibrèrent le génome humain, Sophia et Thelete n’ont rien prévu eu égard à un tel danger. Le risque que l’une quelconque des souches de l’Humanité puisse subir une attaque émanant d’une espèce non-humaine et étrangère aussi pernicieuse que les Archontes ne fut pas factorisé dans leur plan génomique originel. Sophia et Thelete conférèrent à l’Anthropos un jeu de capacités pour la prédation – pour sûr, une forte dose de faculté de tuer et de chasser – mais non pas les capacités de se mesurer à un prédateur d’une telle nature.
De nouveau, l’attention de Sophia se focalise sur sa priorité la plus essentielle. La prochaine souche émergente du génome humain, l’Anthropos à venir, A 10, est imminente. A tout moment, un courant plasmique, dans la Nébuleuse d’Orion, pourrait capturer un amas de propagules et l’emmener dans les bras galactiques. C’est là qu’éventuellement il s’ensemencerait dans un environnement accueillant qui serait pourvu par une planète. Une autre expérimentation divine serait alors initiée.
Sophia est maintenant plus déterminée que jamais à offrir, à l’Anthropos-10, un environnement optimal. Cela doit être un refuge sans risque, une arche planétaire en laquelle il possède toute latitude pour accomplir son potentiel génial. Le système de trois corps, qu’elle a rêvé dans le Plérome, pourvoit cet habitat mais sa mise en place n’est pas encore évidente. Pour l’instant, le Stereoma est restreint à la zone refuge au-delà de laquelle le Dragon ne peut rien détecter. Heureusement, Savitri a sécurisé le point d’ancrage du système planétaire Archontique. Le Stereoma ne peut pas échapper à l’emprise de ce corps solaire massif. Le “flotteur” va là où le Soleil l’emmène. Cycle après cycle, il circule autour du périmètre intérieur de la zone portuaire de refuge.
Sophia visualise l’environnement à trois corps à une distance prudente du Dragon et de son essaim de drones avides. Mais s’il ne peut pas émerger au sein de la barrière-refuge de son corps, où peut-il donc émerger? Quelque part ailleurs dans les bras galactiques… ou quelque part ailleurs, plus loin dans l’espace intergalactique?
Soudainement, Sophia perçoit une manière d’accomplir son objectif le plus élevé. Si elle enrôle une autre étoile de M42 – comme elle le fit pour Savitri – elle aura la première composante de son système planétaire à trois corps. Le jeune Eon apprend vite. En se liant à une autre étoile nouvelle-née, elle peut réitérer ce qu’elle a accompli avec Savitri: une agrégation de matière planétaire le long du canal d’un circuit bipolaire. Et, cette fois, de mieux le réaliser en faisant usage de sa pronoia afin de limiter l’agrégation à une seule planète et à son satellite. Il est clair que le meilleur endroit, pour ce système, serait à proximité d’Orion. L’intégralité de la constellation est décentrée et détachée de la population dense d’étoiles dans le bras local. M 42 flotte dans l’espace intergalactique, la zone extérieure. C’est de là que Savitri vint vers Sophia en s’élevant majestueusement vers le plan peu épais du bras galactique – la Voie Lactée. La tâche qui attend Sophia est, maintenant, de se diriger vers Orion afin de rencontrer une étoile naissante.
Ce plan apparaît clair et réalisable à la Déesse de Sagesse. Mais il s’accompagne d’un dilemme. Elle ne peut exécuter ce plan tant que son corps forme la barrière serpentine autour de la zone portuaire. Néanmoins, cela permet de confiner le Stereoma et de garder les Archontes à distance. La dissoudre impliquerait le risque de les laisser s’éparpiller dans les étendues du bras galactique. L’arrogance du Dragon inciterait, éventuellement, les Archontes à outrepasser les frontières de leur habitat – et à se déchaîner. Sophia ne peut pas abandonner la zone portuaire de refuge mais, si elle ne le fait pas, elle ne peut pas se diriger vers Orion.
Comment peut-elle rester dans le bras galactique et s’en éloigner en même temps? Ce dilemme plonge Sophia dans un espace de profonde connaissance de soi. Quoi qu’il soit requis, afin de créer une planète accueillante pour l’Anthropos, cela reste à découvrir. C’est une inconnue qui demeure bien au-delà de ses capacités – pour l’instant. Mais comment peut-elle relever ce défi si elle ne teste pas, à l’extrême, ses expertises Eoniques? L’audace, qui l’a impulsée à plonger du coeur galactique, revient au premier plan – et l’impulse vers un autre challenge cosmique.
Sophia se résout à mettre en application l’expertise suprême qui, assurément, se présente à portée de ses facultés Eoniques: la mitose.
Afin de sortir du bras galactique, et de laisser la zone de refuge intacte, Sophia doit se scinder en deux organismes. La cellule immense, de son corps en repos, doit se diviser en deux cellules-filles. Une cellule-fille reste là où elle est afin de garder la zone de refuge intacte tandis que l’autre cellule-fille est libre de partir à l’aventure dans l’espace extérieur. C’est de cette seule manière qu’elle peut entreprendre le voyage vers Orion.
L’espace intergalactique constitue un terrain inconnu pour Sophia. Littéralement, son plongeon du Plérome l’a emportée, latéralement, au travers du plan des bras galactiques – mais, cependant, encore à l’intérieur. Elle décide alors d’y descendre abruptement en-dessous. Cette descente requiert qu’elle métamorphose sa cellule-fille sous forme de projectile – sous forme de serpent. En tant qu’Eon, cette forme lui est, bien sûr, naturelle. Cependant, la forme qu’elle assume, maintenant, doit être profilée pour un contrôle optimal: un corps spermatoïde avec une tête ovale attachée à une queue filiforme. C’est la forme la mieux adaptée pour descendre en spirale dans la zone extérieure. Cette action abrupte exige l’application la plus optimale, dans ses ondulations, de la propulsion d’entrainement torsadé. La décontraction de ses ondulations va libérer le torque gigantesque nécessaire pour une vitesse d’échappement du plan galactique. Et cet énorme torque va la propulser dans la zone extérieure – directement vers M 42.
Avec une concentration totale, Sophia se métamorphose en une forme de plongée mais, instantanément, un problème. La pleine décontraction de ses spires pourvoit une poussée conséquente mais il s’avère impossible de maintenir une direction. Dans un moment de panique, Sophia réalise qu’elle ne peut pas guider sa puissance comme elle le désire. La trajectoire d’échappement du plan galactique devient, immédiatement, hors de contrôle. Ne s’étant jamais aventurée dans la zone extérieure, elle ne sait pas que le magnétisme de champ y est différent et beaucoup plus intense que dans le plan galactique. La charge électrique vivante, de ses courants Eoniques, rencontre de l’impédance et des amortissements. Dans ce terrain inconnu, elle perd de l’autonomie au fil de sa descente. Son corps spermatique fait de sauvages embardées au travers du médium magnétique de l’espace intergalactique. La cohérence de ses ondulations faillit et elles commencent à s’ébraser et à s’effilocher.
Néanmoins, le torque, libéré par la décontraction, ne faillit pas. Il la propulse tout droit vers M 42 – à pleine accélération. Il n’est aucun moyen de ralentir la trajectoire. Sophia est emportée dans une course qui va la catapulter au coeur de M 42. Si elle ne s’arrête pas, ou si elle ne change pas de trajectoire, elle va y plonger et faire exploser la précieuse matrice en mille morceaux.
Sophia frissonne sous l’effet d’une vague de choc de contorsions insoutenables. Les lois physiques de la zone extérieure sont étranges et submergeantes. Elles enchevêtrent sa queue spermatique et aplatissent le renflement de sa tête de telle manière qu’il en émerge des ailes – telles des oreilles grotesques. La désorientation de Sophia est extrême mais elle trouve, encore, la présence d’esprit de percevoir l’unique manière à laquelle elle puisse avoir recours afin d’éviter de s’écraser sur M 42. Il n’existe pas d’autres options sinon celle de recontracter ses ondulations. Cet effort utilise ses dernières forces – mais cela fonctionne. Presqu’instantanément, l’accélération faiblit mais, en réaction, l’intégralité de son corps allongé se compresse en un noeud. Elle est au point mort, enfermée dans la zone extérieure – tel un papillon percé d’une épingle. Le choc de la paralysie est dévorant.
Mais ce point mort ne dure pas. Ses spires rebondissent et la renvoient caréner vers la densité supérieure du plan galactique. Cette trajectoire suit une large courbe qui frôle le corps d’Orion. De nouveau, Sophia se retrouve en train de virer dangereusement près de la nébuleuse. Beaucoup trop près, cette fois, et incapable de se dégager, elle déchire la bordure de l’immense réseau qui soutient la matrice en suspension. Tel un voile de soie fendu par un vent violent, la matrice se déchiquette le long de sa bordure en serpentins effilochés qui, instantanément, sont happés, en tourbillons, par le courant de son torrent.
Et Sophia emporte, ainsi, les fils déchirés de la matrice cisaillée, en son corps en désordre, alors qu’elle s’ascende follement vers le plan galactique.
Attirée par la puissance d’attraction de son autre moitié, elle regagne la zone portuaire. La densité du Kenoma est presque accueillante – un coussin en peluche. Lorsque Sophia atteint l’intérieur de la cellule soeur qu’elle a laissée derrière elle, ses forces internes de cohésion sont proches de l’épuisement. La forme spermatique, qu’elle a assumée, est molle et striée. Dépourvue de la force souple de se fléchir, sa queue dérive sinueusement en toutes directions. Elle n’arrive qu’à peine à naviguer en ayant recours aux maladroites déformations, en forme de crête de vague, qu’elle porte sur la tête.
Cela requiert toute sa concentration de se hisser vers Savitri. Le passage dans la zone extérieure a magnétisé sa substance vitale et épuisé ses charges électriques intérieures. L’aura magnétique du Soleil épuise fortement ses forces languissantes. Son corps spermatique ondule avec hésitation au travers de la zone portuaire. La présence de Savitri stabilise la dérive fantasque de Sophia. Comme si elle appelait l’Eon épuisé vers le refuge. Mais là où se trouve Savitri, là se trouve aussi le Stereoma. Son approche vers l’entité solaire achemine Sophia, directement, vers le manège cosmique des Archontes.
Ses efforts extrêmes, dans la zone extérieure, ont abasourdi Sophia. Tout ce qu’elle perçoit, et ressent, commence à ressembler à un rêve en mouvement ralenti. Le mécanisme d’horloger, aux multiples engrenages du Stereoma, plane au-dessus d’elle – avec l’oeuf d’or de Savitri scintillant, sereinement, en son coeur. Atteindre cette étoile aimable, et coupler, de nouveau, sa puissance avec elle, constitue l’unique objectif qu’elle puisse maintenant accomplir. Les orbites en couches de la plate-forme Archontique crissent sur leurs axes inclinés avec une régularité hypnotique.
La sphère armillaire, du cosmos planétaire, est une vaste cage d’anneaux interloqués et de globes en rotation. Elle plane avec de plus en plus d’amplitude au fil de l’approche, par Sophia, de ses frontières extérieures – l’orbite de Saturne. Elle est, maintenant, une longue et mince volute de vapeur blanche emmêlée traçant son chemin au sein d’un immense labyrinthe sombre et sphérique. Un silence murmurant recouvre la matrice Archontique alors que le Drakon observe l’entrée de la Déesse étoilée. La horde de criquets est toute en attente – saisie d’une fascination muette.
L’impact du monde extra-terrestre des Archontes est graduel et insidieux. Ce qui se manifeste, maintenant, affecte Sophia selon des voies qu’elle ne peut pas connaître – et qu’elle ne connaitra que plus tard lorsqu’elle fera face aux résultats de cet impact. Elle est telle le sujet d’une hypnose qui oublie être en transe et qui, seulement plus tard, obéit aux ordres de l’hypnotiseur. Le passage intérieur vers Savitri soumet sa substance Eonique primordiale à une adultération: l’imprégnation de sa luminosité supra-vivante par de la chimie inorganique. Cela se manifeste en phases alors qu’elle traverse les zones environnant chaque planète: Saturne, Jupiter, Mars, Tiamat… L’impression mystérieuse de couleurs affluant au travers de ses ondulations. Les vagues de couleurs teintent sa luminosité primordiale avec des nuances distinctes – des bandes spectroscopiques. L’exposition aux champs planétaires du cosmos des Archontes charge son corps d’éléments métalliques: titanium, vanadium, chromium, manganate, fer, nickel, cobalt, cuivre, plomb – chacun conférant une couleur diversifiée. Cette surcharge chimique pèse sur l’entrain de son corps de substance primordiale, la Lumière Organique. La transe post-hypnotique s’intensifie.
En passant Mars, Sophia reçoit une impulsion électrique de Savitri. De nouveau, ils s’étreignent en un circuit et fusionnent leurs forces. Miraculeusement, cette connexion protège Sophia de la zone ambiante sur ses arrières. L’intimité dynamique entre l’Eon et l’étoile génère une énorme explosion – provoquant des tressaillements et des tremblements dans l’intégralité du mécanisme du Stereoma. Des décharges électriques éruptent en pulsations de vagues qui sautent, de planète en planète, et qui se propulsent autour des plans inclinés de la plate-forme. Des éclairs bleu d’acier, entremêlés de veines d’argent orné, fusent de toutes parts du système. Des éruptions électrochimiques tailladent les planètes extérieures. Des nuages de gaz gigantesques chargés de métaux alcalins – magnésium, strontium, barium, chlorine – explosent et se déroulent tels des tumbleweeds parmi les vastes étendues des plans orbitaux.
Parmi le chaos, Savitri et Sophia consolident leurs champs avec des connexions d’hydrogène et d’ozone. Ils creusent un sillon afin de collecter la matière brute du Dema et de l’agréger en sphères. Les mondes torrides de Vénus et de Mercure se matérialisent dans le vortex solaire entre le Soleil et Sophia. La rotation du vortex les attirent dans des orbites de haute vélocité – et en fait de même avec Sophia. Mais il n’est aucune orbite qu’elle doive suivre et, de toutes manières, elle n’est pas un corps planétaire. Pas encore. Un élan circulaire gigantesque émerge du vortex solaire. Une vague de choc de compression frappe le corps spermatique de Sophia. La fine queue ébouriffée se contracte dans la tête et produit une balle en rotation. Son corps ressemble, maintenant, à une comète gazeuse qui aurait avalé sa propre queue. Les courants gigantesques, circulant dans le vortex, la propulsent vers la révolution mais c’est Savitri qui guide le processus de capture orbitale.
Sophia réagit en rassemblant sa pronoïa dans un ultime exercice de son autonomie. Quelque chose en elle lui dit que son rêve d’un monde à trois corps est sur le point de prendre forme. Ce qui est, au moins, certain, c’est que Savitri est là pour pourvoir l’équilibre, et le recentrage, qu’elle ne peut atteindre par elle-même. Mais elle ne peut pas échapper à sa capture intégrale par le Stereoma. Dans cet environnement hostile, elle va établir l’habitat destiné à A10 – et ce, sans compter ses efforts. Le temps est venu de ne plus se contenter de rêver de l’existence de cette unique planète d’accueil. Et c’est ainsi qu’elle se décide de s’en métamorphoser.
La révolution orbitale s’avère, maintenant, consumante – intégralement. Le corps de Sophia se condense, sous l’influence de la rotation, en quête de traction. Elle la trouve sur les franges du vortex solaire, entre Vénus et Mars mais, de suite, la traction se relâche. La poussée orbitale écrasante est encore trop intense. Elle génère un effet de lance-pierre qui la fait tournoyer en donnant de la bande vers l’extérieur. Elle traverse l’orbite ce Mars et entre en collision, de plein fouet, avec Tiamat en parsemant un jet turbulent de débris le long de sa course orbitale. L’impact rééquilibre Sophia juste assez longtemps pour lui permettre de retrouver ses esprits. Elle opère un vaste tournant afin de se diriger, de nouveau, vers le Soleil. Cette fois, elle récupère la traction qui faillit durant sa première tentative. Elle s’installe alors dans le chemin orbital situé entre Vénus et Mars.
La compression de la substance Eonique de Sophia s’intensifie à l’extrême. Au fil de sa métamorphose en un corps planétaire, toute la matière étrangère, absorbée durant son transit au travers du Stereoma, se solidifie. Les nuances adultérant ses ondulations ne deviennent plus que de simples couleurs. Elles s’épaississent en couches à la surface de la planète émergente. Des exhalaisons de vapeurs chargées d’ozone, de fluorine, de méthane et d’azote l’enveloppent de voiles entrelacés.
Une seule partie de la Déesse des Etoiles ne s’est pas métamorphosée en une solide masse. En effet, sachant qu’elle devra se souvenir d’elle-même, telle qu’était originellement, Sophia retient un dernier pur rayon d’éclat Eonique. Le fait de se transformer en Terre ne va pas la plonger dans un oubli intégral. Mais comment va-t-elle contempler son être originel dans l’obscurité de l’immanence matérielle? Qui va lui donner la luminosité réconfortante de la Lumière Organique? Quelle consolation va-t-elle trouver sur ce chemin dans sa métamorphose en arche planétaire?
C’est maintenant le moment précis, pour la Déesse de Sagesse, de réaliser l’accomplissement de son audace cosmique. Il se manifeste lorsqu’elle exsude ce dernier pur rayon en versant une larme dans le ciel, un présage, un gnomon, un joyau de perle chatoyante: la Lune.
Expansion
8.1 La position de l’impact de Sophia dans le troisième bras galactique est visible à l’oeil nu pour tout observateur sur Terre. L’étoile Delta, dans la Constellation de la Cigogne – désignée, conventionnellement, comme Monoceros – en marque la localisation exacte. La plupart des étoiles, qui composent cette constellation, sont placées à l’intérieur des limites de la Voie Lactée à l’exception de deux étoiles, Beta et Zeta, qui se situent dans l’espace intergalactique. Ces étoiles marquent la tête, l’oeil et le bec de la Constellation de la Cigogne. Elles définissent une ligne de vue qui est dirigée droit vers M42, la Nébuleuse d’Orion. Ce sont des détails exacts quant à la composition de cette constellation, à savoir le groupe d’étoiles qui y sont inclues. La forme de la constellation évoque, clairement, la posture d’un oiseau plongeant.
8.2 Le mouvement et la structure des bras spiralés dépend de forces uniques à l’espace intergalactique: à savoir, l’espace peuplé d’étoiles, de nébuleuses, d’amas globulaires qui définissent la forme de ces bras. Toutes les galaxies flottent dans le médium de l’espace intergalactique – à l’échelle galactique, l’espace extérieur. Chaque “île-univers” – telles qu’étaient, originellement, nommées toutes les galaxies à l’époque des découvertes d’Hubble dans les années 1930 – flotte dans une vaste mer d’espace intergalactique en laquelle la population d’étoiles est réduite. Les conditions de l’espace entre les galaxies sont différentes de celles prévalentes dans les bras et tout autant différentes de celles prévalentes au coeur de la galaxie. La Constellation d’Orion est localisée dans l’espace intergalactique en-dessous du troisième bras.
8.3 Le corps de substance primordiale de Sophia est un torrent de luminosité vivante capable de sentiment, de perception, de réflection et d’intention. Le Plasma est une vapeur chargée électriquement possédant les attributs d’une créature vivante. L’activité naturelle du plasma est de flotter – soit en larges courants (Nébuleuse du Voile), soit en filaments. C’est un tissage filamentaire. Mais la vague peut, également, s’agglutiner ou se rassembler. Les “spires” du torrent plasmique de Sophia constituent des assemblages de ce type.
8.4 Forme spermatique: la forme de comète donnée à la cellule-fille qui permet à Sophia de plonger dans l’espace intergalactique au-delà du bras galactique en lequel elle débarqua. En raison du stress de la zone extérieure, sa silhouette en est déformée et évasée. Il en résulte une queue dispersée et emmêlée compensée par une tête élargie par des extensions en forme d’aile ou d’oreille.
8.5 Les événements du Scénario de la Déesse Déchue peuvent, dans une certaine mesure, être décrits en évoquant l’astrophysique et les lois, assumées, de l’électro-magnétisme. Mais il n’existe, aujourd’hui, aucun paradigme scientifique adéquat permettant de rendre le Mythos Sophianique dans un langage scientifique clair.
8.6 L’aventure de Sophia, à l’intérieur du Stereoma, évoque un motif antique des Ecoles des Mystères: “le voyage au travers des sphères planétaires”.
Termes
Prédation: l’action commune, à toutes les créatures vivantes, de chasser d’autres créatures pour la nourriture – mais aussi pour d’autres propos. La prédation est inhérente à la symbiose et elle maintient la toile de la vie. Les animaux humains sont les plus féroces, et les plus polyvalents, de tous les prédateurs. La prédation envieuse des Archontes est d’une toute autre essence.
Propagules. Les téguments qui véhiculent des unités du génome de l’Anthropos au travers de l’espace extérieur.
Arche. Un trope antique désignant les planètes décrites comme des nefs célestes.
Espace intergalactique. La région s’étendant entre des galaxies – en contraste avec la région des minces bras galactiques et le bombement du coeur Pléromique.
Zone extérieure. Un terme désignant l’espace intergalactique.
Audace. Le premier attribut de la Déesse de Sagesse. “Prunikos” signifie aventureuse, audacieuse, outrancière.
Mitose. Propagation d’un organisme par une division cellulaire induisant une multiplication de très nombreuses celles-filles émanant de la cellule-mère originelle. En contraste avec la méiose – la propagation résultant de l’accouplement sexuel de deux organismes.
Spires. Un trope désignant la rotation d’un champ magnétique autour d’un courant électrique transversal.
Propulsion en vis. Un trope désignant la propagation d’une onde électromagnétique; une oscillation.
Contraction. Décontraction. Un trope désignant l’action d’une radiation électromagnétique via de hautes fréquences (contraction) et de basses fréquences (décontraction).
Impédance et Amortissement. Restriction et Réduction de courants oscillants.
Striée. Sillonnée, rayée, veinée. Il s’agit de bandes synchroniques. Ainsi que rapporté par la NASA, alors que je rédigeais ce présent huitième épisode: «La comète Neowise (C/2020 F3) se comporte à l’image des Grandes Comètes. Elle a fait pousser des bandes synchroniques. Egalement connues sous le nom de “stries”, ces bandes divisent la queue de poussières de la comète en régions linéaires de plus ou moins grande densité».
Sphère armillaire. Une construction sphérique qui modélise les orbites planétaires du système solaire.
Adultération. Le processus par lequel un produit chimique, un liquide ou substance est dégradée et altérée en le mélangeant avec quelque chose d’autre de qualité inférieure. Corruption, dégradation.
Bandes spectroscopiques. Des bandes colorées identifiant des éléments chimiques dans l’analyse spectroscopique. Elles sont, également, dénommées des bandes d’émission. Par exemple, la bande spectroscopique du chromium est de couleur bleu cobalt, celle du manganèse est de couleur vert foncé, celle du nickel est de couleur vert clair. Ce sont des couleurs élémentaires.
Eléments métalliques. L’état basique et irréductible de la matière inorganique dans le Dema.
Métaux alcalins. C’est la catégorie des éléments métalliques légers, tels que le lithium – le plus léger.
Révolution. Le mouvement d’un corps autour d’un point à l’extérieur de lui-même en contraste avec la rotation qui constitue le mouvement d’un corps sur de son propre axe interne.
Traction. L’adhérence d’un corps planétaire à son chemin orbital.
Sillon. Appelé un chenal dans l’épisode précédent.
Effet de lance-pierre. L’effet cumulatif de l’élan planétaire. Un exemple de cet effet spectaculaire fut la sonde Pioneer envoyée en exploration de Jupiter en 1973. Lorsqu’elle dépassa l’orbite de Jupiter, les ingénieurs tirèrent profit d’un effet de lance-pierre, induit par un alignement planétaire unique à cette époque, afin de propulser la sonde en vitesse d’évasion – lui permettant, ainsi, d’aller au-delà des limites du système solaire.
Tiamat. C’est le nom Babylonien d’une planète qui, dans les temps anciens, occupa une orbite entre Jupiter et Mars. Quelque chose la détruisit en laissant un courant de débris connu sous le nom de Ceinture d’Astéroïdes.
Gnomon. Un objet qui, de par la position et longueur de son ombre, sert à indiquer l’heure du jour – telle que l’aiguille d’un cadran solaire.
Résumé.
L’Episode 8 décrit la “terrification” de l’Eon Sophia – à savoir, le processus de sa métamorphose en la Terre. Selon la cosmologie Gnostique, la Terre est une planète organique capturée par un système inorganique. Le Scénario de la Déesse Déchue explique que la Terre n’émerge pas de la même manière que les autres planètes dans le système solaire. Il démontre, également, que la Terre appartient à un système à trois corps composé d’une étoile, d’une planète et de son satellite, la Lune. Gaïa-Sophia est constituée, en réalité, de ce système à trois corps – et non pas exclusivement de son corps terrestre. C’est ainsi que Sophia se métamorphose en ce dont elle a rêvé au coeur du Plérome. Son corps devient l’environnement dédié à une expérimentation divine impliquant l’Anthropos.
Les écrits Gnostiques évoquent le précédent cosmologique, du système Soleil-Terre-Lune, dans un texte intitulé “Protennoïa Trimorphique” – littéralement, “la première pensée divine tripartite”.
L’Episode 8 décrit, également, la séparation de la matrice Anthropique. Cet événement possède des conséquences de très fortes amplitudes pour l’espèce humaine. La “Rupture des Genres” constitue un thème dans la mythologie mondiale – plus communément connu sous l’appellation “division des sexes”.
Episode 9: Cette Expérimentation Divine
L’Eon Sophia se réveilla à la plage pour prendre conscience qu’elle était, elle-même, la plage. Et la plage était partout là où les vagues de l’océan léchaient les contours de son corps de rêve, la Terre. Aux tout débuts, il n’existait pas même de substance à détecter. Pas même une masse fluide, pas même de la vapeur. Ce n’est qu’une palpitation qui donna vie à la première lueur de conscience de soi – comme si le battement de cils d’une personne en plein sommeil réveillait le dormeur de son rêve.
Mais Sophia ne s’éveilla pas du rêve planétaire. La Terre était là en raison de l’activité de l’Eon la rêvant. Le voyage périlleux, au travers des sphères planétaires, avait induit des transformations importantes dans sa puissance d’imagination divine innée aux Eons. Sophia avait appliqué cette puissance à la technique des Eons plus âgés: tout d’abord venait l’intention, ennoïa, et, ensuite, son expression au travers de la pronoïa – à savoir l’instrument de manifestation de ce qui est intentionné. En compagnie de Thelete, elle avait intentionné la matrice de l’Anthropos et, ensemble, ils avaient matérialisé le plasma génomique de la matrice – l’agrégat de Noos encodé. C’était l’acte créateur divin accompli dans le Plérome.
Néanmoins, les conséquences imprévues, de son incarnation planétaire, avaient profondément modifié ces pouvoirs divins. Sophia se retrouva dans une situation qui était le fruit de son intention. Elle n’avait jamais, auparavant, vécu l’expérience des conséquences de son intention sur elle-même. Maintenant, métamorphosée en Terre, elle ne pouvait que faire appel à l’imagination Eonique afin de discerner ce qui lui était arrivé, afin de modelerce qu’elle était devenue. Elle ne pouvait pas tenter de contrôler ou de modifier cette situation de manière extérieure. Elle dut oeuvrer au travers d’une immersion profonde, entièrement à partir du coeur de la vitalité immense de la planète.
Il était excitant d’être capturé dans l’immanence matérielle mais cela requérait de la Déesse des Etoiles de continuer à rêver. A partir de maintenant, sa vie d’Eon allait être intégralement différente de sa vie antérieure au coeur du Plérome. Sa vie allait se dérouler au travers de l’élaboration spontanée de ce fruit unique de la projection de rêve, la Terre. Agir autrement ne pouvait qu’imprudemment défaire ce qu’elle était devenue.
Et que Sophia était-elle devenue? Il s’avérait impossible de connaitre les opportunités offertes par ce vaste nouveau monde sans les explorer – moment après moment. Elle était tel un enfant nouveau-né qui doit découvrir, spontanément, le monde au fil de la maturité de ses sens et de ses facultés. Sa vie en tant que Terre allait devenir une aventure en cours de découverte de soi. Ce processus l’amènerait, éventuellement, à maitriser l’immense complexité de la Biosphère. Cependant, la première lueur de conscience de soi fut quasiment dénuée de présence mentale. Tout d’abord, il n’exista que de primitives sensations; ce fut, ensuite, le tour de l’émergence laborieuse des émotions brutes. Sophia sut comment elle se sentait avant de discerner ce qu’elle ressentait. Les passions de la Déesse de Sagesse soutenaient le supra-organisme qu’elle était en train de rêver.
Et ce, nécessairement, parce que la composition naturelle de ce monde provenait de la conversion directe des passions qui la métamorphosèrent en ce même monde.
«L’ensemble des passions de Sophia fut la substance à partir de laquelle la matière de ce monde fut formée. Toutes les autres choses durent leur existence à son chagrin et à sa terreur. Ce sont de ses larmes que toutes les sphères liquides furent formées; de son sourire, tout ce qui est lumineux; de sa tristesse et de sa perplexité, tous les éléments matériels de ce monde. Parfois, elle pleurait et se lamentait parce qu’elle se retrouvait seule au milieu des ténèbres et du vide et, parfois, en réfléchissant sur la lumière qui l’avait abandonnée… elle était emplie de joie et de rires; et de nouveau, elle était frappée de terreur; ou, à d’autres moments, elle s’effondrait dans la consternation et dans la perplexité. Ce sont des pleurs de l’entymésis de l’Eon, impliquée dans des passions, que les mers, les sources et les rivières, ainsi que tout substance liquide, dérive son origine; c’est de son sourire que cette lumière émergea; et ce sont de cette perplexité et de cette consternation que les éléments corporels du monde émergèrent.»
Le corps qu’elle découvrait, maintenant, n’était constitué que d’eau avec une couche fine en surface. La masse de terre n’était qu’un manteau de mousse flottant sur un vaste océan globulaire. Pangée fut son premier épiderme mais les continents flottants étaient si fins et poreux qu’ils se désagrégèrent, rapidement, en énormes pans découpés, les plaques tectoniques.
D’où provenait toute cette eau? Elle l’avait extraite de l’espace extérieur. Son corps cométaire l’avait aspirée tel un siphon. Le corps océanique était une fusion de l’hydrogène et de l’oxygène – mais l’oxygène était captif. Sophia, tout d’abord, respira sous l’eau tout comme les poissons le font – et tout comme les grandes baleines qui font résonner les profondeurs. Durant de nombreux géons, elle ne remonta pas pour respirer. La Terre n’avait pas de membrane atmosphérique permettant de soutenir la vie sur terre. Au coeur des profondeurs océaniques, Sophia jouait somptueusement avec des sécrétions exotiques. Les élixirs de vie alchimiques, des profondeurs océaniques, incluaient un agent de fermentation qui lui montra, initialement, l’amplitude de ses pouvoirs telluriques – l’éthanol. Il déclencha l’éclat bleu-vert qui libéra l’oxygène en une vaste éruption extatique de béatitude. La saveur de la vie vint à sa langue lorsque ses papilles gustatives se coagulèrent en cyanobactéries. Tout est matériel.
Les algues bleu-vert éruptèrent au travers des océans lorsque Sophia aspira sa première bouffée d’oxygène lié à la terre. Lorsqu’elle exhala, des trombes d’eau, plusieurs fois la hauteur de l’Everest, furent propulsées en hauteur à des milliers d’endroits, simultanément. Les cascades fusionnèrent en une vapeur atmosphérique afin de former la membrane ambiante en laquelle les formes de vie émergeraient. Des vortex massifs d’embruns se rassemblèrent aux pôles de la Terre en rotation, y planèrent, se condensèrent et chutèrent en nuages en rotation qui gelèrent immédiatement. Les calottes de glace polaire conférèrent de la présence mentale à la Déesse de Sagesse. Leur blancheur de froideur glacée était à l’image se substance Eonique primordiale, la Lumière Organique. Des torrents de glaciers ornaient Sophia en un collier exquis de blanche dentelle.
La preuve suivante de la maîtrise de son soi naturel advint rapidement. Elle ajusta l’oxygène à 21%, le ratio exact requis pour que la vie émerge et prospère. Maintenant, l’eau, en-dessous, et l’oxygène, en-dessus, fusionnèrent la mousse flottante des continents en une définition solide. La Biosphère était une palette de couleurs vivantes. Les paysages et les biomes émergèrent tels les traits d’un tableau de peinture émanés de la main d’un artiste. Le vert d’or de la flore imprégna le décor planétaire. Une fois que la scène fut installée pour la faune, Sophia se laissa aller, tout son soûl, à des frénésies sauvages de rêve animal.
Elle commanda la genèse de formes de vie, au coeur de l’océan, tout d’abord comme des créatures sous-marines et, ensuite, comme des plantes tubulaires qui rampèrent vers la terre ferme et mutèrent somptueusement. Non seulement l’eau salée constituait le vecteur de sa mémoire Eonique: elle était sa mémoire-même. Chaque génome animal, qu’elle avait observé dans le Plérome, était engrangé dans les profondeurs mémorielles de l’océan. Sa passion dominante était, maintenant, de se souvenir de ces animations et de les rêver à l’existence. Elle reproduisit les matrices et improvisa sur elles avec une ingéniosité infinie. C’est du ventre de l’eau que la Terre-Mère fit jaillir les semences de vie.
Nonobstant, sa frénésie créative généra quelques conséquences étranges. Disséminer des formes de vie, sous une diversité infinie, était facile, de par son talent naturel, mais c’était une autre sorte de défi d’organiser ce qu’elle produisait. Les matrices génomiques, libérées dans l’océan, dans le ciel, sur terre, manifestèrent une diversité à ce point sans mesures qu’elle s’avéra être impossible à gérer. En donnant une attention aimante à chaque créature d’une espèce, Sophia ne pouvait pas inspirer et guider le comportement de cette espèce, en symbiose. Son attention était débordée par la seule amplitude de son autopoïèse. Micro-gérer toutes les animations présentes dans son champ de rêve s’avérait impossible. Le spectre de de vie était riche et luxuriant mais il manquait de cohérence. Chaque espèce nécessitait un facteur additionnel afin de se développer et de prospérer à son optimum. Ce facteur était l’unité morphique.
Sophia était seule dans un monde de sa création, mais pas intégralement. Depuis le moment de son plongeon du coeur galactique, les Eons, au coeur du Plérome, avaient observé les événements qui la dépassaient. Ils détectaient maintenant un désavantage en raison de sa faiblesse. Ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait gérer par elle-même. Mais si ce n’était pas solutionné, l’intégrité du monde naturel qu’elle était devenue allait se désintégrer chaotiquement. Ce risque poussa les Eons à intervenir. Ils avaient, de plus, beaucoup misé sur cette nouvelle expérimentation. Le monde de Sophia constituait, pour eux, une anomalie d’un intérêt suprême. Il présentait le cas unique d’un laboratoire planétaire, l’environnement d’une expérimentation divine, qui impliquait la présence médiatrice d’un Eon. L’un des Eons, qui avaient conçu le génome pour une expérimentation était maintenant incarné en cette expérimentation même. Sophia demeurait en l’habitat en lequel l’Anthropos allait émerger dans sa souche suivante, A-10. Cette situation était intégralement innovatrice. Qui plus est, cosmiquement innovatrice.
Les Eons devisèrent une solution. Ce serait une intervention qui n’impacterait pas les conditions primordiales du monde de Sophia – la laissant, ainsi, libre – mais qui lui permettrait de le maîtriser en pleines capacités. Ils assignèrent à un Eon, le Symbiont, la mission de descendre sur Terre et d’assister Sophia à organiser sa progéniture en champs morphiques auto-poïétiques. Le Symbiont offrait l’expertise précise nécessaire à cet ajustement. Cette intervention allait conférer à Sophia la mesure supplémentaire requise pour arranger les espèces en champs morphiques – plutôt que d’assister, de manière exhaustive, les animations spécifiques qui se comptaient par trillions.
L’intervention du Symbiont “conféra un personnage à Sophia – mais tout simplement comme une substance respectée, non pas pour conférer de l’intelligence mais par respect pour l’intelligence de Sophia – et permit de guérir ses passions, en les séparant d’elle… mais pas au point de les exclure totalement de son mental.” Cette solution donna à Sophia la capacité de maitriser le spectre intégral des espèces dans le rêve de la Terre. Après avoir accompli sa mission, le Symbiont s’en fut de la Terre tout en laissant une empreinte rayonnante dans l’atmosphère – telle l’image rémanente d’un objet perçu dans une lumière vive. Elle y persiste telle un fantôme numineux. La présence de ce fantôme allait avoir une influence gigantesque sur les races humaines émergentes – et cette influence perdure à ce jour.
De par l’unité morphique mise en place, la passion de Sophia pour l’animation était intégralement libre. La photosynthèse déclencha un déchaînement d’innovation qui fulgura au sein de toute la biosphère. La Déesse de la Terre épuisa, une à une, toutes les matrices génomiques potentielles présentes en sa mémoire… et, ensuite, elle accéléra ce processus à l’excès. Elle généra des espèces de sa propre invention pour la pure joie de les voir émerger – et en toute confiance qu’elles s’intégreraient harmonieusement à leurs champs morphiques. Des volées d’oiseaux, des hordes d’animaux, des bancs de poissons, des ménageries exotiques d’insectes et de reptiles – tous effluaient, telles des formes peintes, des coups de pinceaux de sa première attention. Le plaisir qu’elle éprouvait, dans le déploiement vivant de son corps de rêve, était infini. Tout ce qu’elle touchait ne devenait que plus beau.
Dans le royaume minéral, la Déesse des Etoiles régalait son amour de la précision. Feldspar, mica, granite, basalte, grès, quartz, argent et or enchâssaient ses souhaits les plus fervents. Le permanganate et le nickel étaient parmi les secrets les plus profonds qu’elle chérissait. Les formations rocheuses émergèrent de la terre en moulant les douleurs d’émanation de son corps de rêve. Les cimes des montagnes consolaient sa solitude douloureuse. Les volcans manifestaient sa douleur sexuelle. Tout est matériel.
L’atmosphère était le grand luxe qui conviait ses humeurs. Les nuages, la brume, la pluie, la neige, l’orage et les éclairs composaient l’anima mundi, l’âme du monde. Sophia fit du temps météorologique un replay constant de ces émotions impérieuses qui l’avaient métamorphosée en la matrice de la Nature. La jie, la terreur, l’étonnement, le chagrin, la sérénité, la peine, l’outrage et chaque frisson d’extase divine s’en furent directement dans les cieux. Les orages éclatant en un millier d’endroits, simultanément, signalaient le trop-plein de ses synapses nerveuses. Les tornades contenaient son exaspération et les vents rageurs son idéation. Les cascades, le scintillement de sa fierté. Dans les ouragans au-dessus des mers, l’Eon sans consort déchargeait les affres de l’angoisse romantique. Dans les mers calmes, la fascination exaltée de la contemplation de soi. Elle se vengeait, de sa propre destinée, au travers d’une beauté qui ne peut être diminuée et qui toujours perdure.
Et tout cela, bien avant l’émergence d’un seul regard de reconnaissance humaine.
Géon après géon, la rumination océanique de son processus de rêve maillait le tamis des émulsions microbiennes. Planant au-dessus des eaux, la Lune conservait le tempo qui guidait toutes créatures, grandes et petites, au travers des cycles de vie, de mort et de renaissance. Le flux opale de son unique lumière non adultérée lui conférait une vision constante d’elle-même – un miroir de courtoisie. Lui seul réfléchissait son corps de substance primordiale, la Lumière Organique. Cette perle immense la révélaient telle qu’elle était dans le Plérome – dans la plénitude de la luminosité sans ombre.
Alors que la lune voguait au travers des cieux, elle allumait la panorama de la plus sublime de toutes les animations, le zodiaque. Là-haut, dans une barrière arrondie de coraux où la mer cosmique avait reflué en laissant l’empreinte d’innombrables marées de rêve Eonique, là dans la chair poreuse des animations pointues d’étoiles, Sophia contemplait les vestiges en rotation de sa moitié perdue, la cellule-fille qu’elle forma avant le passage vers Orion.
Qu’attendait, maintenant, la Déesse des Etoiles Déchue dans un monde de sa propre création? Des aventures et des découvertes innombrables, très certainement. Mais un événement au-dessus de tout le reste, l’émergence de l’Anthropos. Son habitat était tout préparé. Le monde tripartite du rêve unilatéral de Sophia était prêt à accueillir la propagation de son espèce sous seing. C’est cette créature, et elle seule, qui allait amener le facteur de co-évolution, dans cette expérimentation divine, à son expression la plus ultime. L’humanité, l’agent auto-sélectionné de l’intention divine.
La Déesse de Sagesse ne pouvait pas déterminer et contrôler le moment et le mode de son émergence. Et elle ne le désirait pas non plus. Le fondement de l’Univers est la liberté d’amour. Cette émergence serait un événement libre et spontané… En attendant, la Déesse Déchue tissait un charme enchanteur de bienvenue au travers de chaque caractéristique et de chaque créature du monde naturel. La beauté est supra-naturelle. C’est ainsi que la Mère supra-naturelle prépara le berceau de beauté pour cet enfant de lumière et attendit son arrivée avec la patience infinie d’un Eon.
Et c’est alors que l’explosion se manifesta.
Expansion
9.1 Le Scénario de la Déesse Déchue est un mythe onirique: il a recours à la métaphore du rêve en tant qu’outil exploratoire mais il ne réfute pas la réalité physique du monde en tant que simple rêve – à savoir comme étant irréel, illusoire ou sans substance. En cohérence avec cette analogie, on peut définir la vie dans l’univers comme un rêve récurrent. (Spécifiquement, la vie = la présence de créatures vivantes dont l’animal humain fait l’expérience comme un film en cours, l’événement du monde, le drame du monde). Le mythe onirique constitue un genre unique d’expression avec des avantages spéciaux pour la qualité de perception dans l’événement du monde. Il s’accorde intimement avec les paradigmes de l’émanation et de l’émergence (Théorie de la Complexité). Ce mode de visualiser la réalité est le fondement de toute métaphysique viable. Le même concept est explicite, également, dans les paraphysiques Hindoues – le Tantra Hindou: «Le monde est dénommé une imagination (kalpana) car il constitue l’idéation créatrice sur la mémoire rappelée de l’univers passé ». (Woodroffe, The Serpent Power, page 27). Ce monde imaginé est, intégralement et matériellement réel. Le corps de rêve de Sophia constitue la Terre présente et tangible – sans implication d’illusions.
9.2 L’assertion selon laquelle Sophia est en train de rêver implique, bien sûr, que la Déesse soit en sommeil. Il est vrai mais, cependant, “le sommeil” d’un être divin n’est pas similaire au sommeil d’un être humain. La puissance Eonique de rêve est un état actif et productif d’émanation matérielle. Dire “l’Eon rêve”, c’est tout simplement une manière de décrire ce processus d’émanation immédiate. L’événement du monde n’existe pas dans un état permanent de factualité: il est continuellement émané. Cela étant, l’assertion selon laquelle l’Eon dort est simplement un outil conceptuel permettant de pointer vers la puissance de rêve – en Sanskrit “parinama” et en Grec “aporreia”. En vérité, Sophia rêve dans un état de veille relative à la réalité d’un Eon mais l’état de veille qui lui permet de rêver le monde ne lui permet pas, initialement, d’intervenir dans le monde qu’elle rêve. C’est ainsi que la narration spécifie qu’elle ne s’est jamais retrouvée dans une situation qui était le fruit de son propre rêve. «Le système de monde en lequel vous demeurez émergea d’une anomalie». Evangile de Philippe. Codex de Nag Hammadi. II, 3.75. Dans cette situation anormale, la Mère du Monde éventuellement atteint le moment lorsqu’elle peut devenir lucide au sein du rêve du monde. C’est ce qui se passa aux alentours de 1750. Cet événement, et ses développements, sont commentés dans le Scénario de la Déesse Déchue 4.0.
9.3 Deux éventualités peuvent résulter de la condition de sommeil/rêve de l’Eon: devenir lucide dans le rêve et s’éveiller de l’état de rêve. Son rêve de monde va se terminer si Sophia s’en éveille pleinement. Son intention est de persister dans l’état de rêve lucide afin qu’elle puisse achever sa Correction. La Correction commença à la suite de l’événement de Réinitialisation de Mars 2011 – Mars 2014. La description se trouve dans le Scénario de la Déesse Déchue 5.0.
Termes
Intention and projection / Ennoia et Pronoia. Lorsqu’un Eon intentionne quelque chose, tel que la conception d’un génome animal, il accomplit cette intention par la faculté de projection – de Pronoia. L’Imagination Divine et l’imagination humaine oeuvrent de manière différente. Cette dernière requiert le temps linéaire afin de procéder de l’intention vers son accomplissement: la construction d’un nichoir, par exemple. ¨Pour les Eons, l’accomplissement de l’intention est en synchronicité avec la première pensée, ou la pensée originelle – à savoir la Protennoia (voir Codex de Nag Hammadi, NHC XIII, 1, “Protennoia Trimorphique”) sauf lorsque l’Eon s’abstient, délibérément, d’activer l’intention. Le temps impliqué à procéder de l’intention au résultat est la mesure du plaisir et du ravissement du processus. Au coeur du Plérome, Sophia et Thelete intentionnèrent le génome humain dans un état de concentration extatique que l’on pourrait considérer comme requérant du temps – mais ce n’est pas un temps ordinaire qui puisse être calculé selon des barèmes humains. Une fois que le génome fut conçu et libéré du Plérome, la dite “durée” entre en jeu afin qu’elle puisse se déployer “au fil du temps” et atteindre son “telos”, son objectif, son propos.
Noos. Acide nucléique. La structure de l’ADN a été largement commentée mais pas tant sa substance. Quelle est donc la substance de l’ADN? C’est une résine, telle que de l’ambre. Un polymère, tel que du gel ou du plastique mou. Le Noos est matériel. Tout est matériel.
Immanence matérielle. Expression qualifiant l’immersion intégrale de l’Eon Sophia dans les éléments sensoriels et matériels du monde.
Supra-organisme. Un terme commun décrivant la Terre dans la Théorie Gaïa.
Enthymésis. Enthousiasme, intention passionnée.
Passions de Sophia. Une citation d’Irénée dans son ouvrage “Contre les Hérésies”. Livre 1. Chapitre 4. Récit relaté par les hérétiques quant à la formation d’Achamoth. Origine du monde visible à partir de ses troubles. Achamoth: l’une des deux Sophias, un mythème dans le Gnosticisme Valentinien. Un commentaire subséquent est en cours de développement. Le Scénario de la Déesse Déchue ne suit pas la narration Valentinienne mais bien plutôt la narration Séthienne.
Pangée. Selon la géologie conventionnelle, il y a environ 300 millions d’années de cela, la terre était constituée d’un unique super-continent, appelé Pangée, qui était entouré d’un unique corps océanique appelé Panthalassa.
Géon. Terme proposé pour un éon (longue période) de temps Gaïen. Voir l’essai intitulé “Les Ages de Gaïa” – un calcul excentrique sur le site de la Magie Tantrique Gaïenne. Il est, peut-être, surprenant d’apprendre, aujourd’hui, que Sophia a un âge, en géons, de l’ordre de 25 années humaines.
Ethanol. Trope désignant l’agent de fermentation que Sophia utilisa pour produire les algues bleu-vert. Ce n’est pas exactement l’équivalent d’une substance chimique moderne mais il en partage certaines propriétés. Le terme ethernol pourrait en constituer une variante.
Algues bleu-vert. Les Cyanobactéries ou Cyanophycées – dont on connait plus de 2698 espèces décrites réparties en plus de 150 genres. Ces bactéries primitives produisent de l’oxygène durant la photosynthèse en fixant le dioxyde de carbone dissous dans l’eau. L’analyse de l’ADN et de l’ARN de divers organismes révèle que tous les organismes photosynthétiques ont acquis cette capacité des cyanobactéries au travers de l’endosymbiogenèse. Les chloroplastes constituent les vestiges de ces cyanobactéries englouties. La photosynthèse ne fut inventée qu’une seule fois. Les cyanobactéries fixent, également, l’azote et, bien qu’elles ne constituent qu’une toute petite fraction de la biomasse de l’océan, elles sont l’agent principal de la fixation de l’azote. Les organismes qui produisent de l’oxygène et qui fixent de l’azote ont un problème parce que les enzymes impliquées dans la réduction de l’azote sont empoisonnées par l’oxygène. Afin de contourner cette problématique, les bactéries expulsent l’oxygène qu’elles produisent et partagent leur temps soit dans la photosynthèse soit dans la fixation de l’azote.
Blancheur froide. Une caractéristique de la Lumière Organique.
21%. C’est un facteur-clé dans la Théorie de Gaïa.
Autopoïèse. Auto-organisation, une propriété essentielle du supra-organisme Gaïen.
Unité morphique. La capacité que possède toute espèce, ou toute sous-espèce, tels que les vautours ou les corbeaux, des variations de la classe des oiseaux, de conserver ses propres limites et d’agir en toute cohérence, en faisant preuve d’un propos commun. Lorsque des espèces différentes se rencontrent aux limites de leurs champs d’unité morphique, la symbiose se manifeste. Il ne peut exister aucune symbiose d’animaux différents sans la condition primordiale d’unité morphique.
Déficience. Un terme fréquent, dans les écrits Coptes/Gnostiques, qui caractérise la condition “handicapée” de l’Eon Sophia de par le fait qu’elle se retrouve dans une situation qu’elle a elle-même intentionnée. Et pour d’autres raisons, tout autant: par exemple, son acte de rêve unilatéral, sans un consort.
Le Symbiont. C’est le nom proposé pour l’Eon qui intervint dans l’évolution de la Terre antérieurement à l’Explosion Cambrienne aux environs de 535 millions d’années dans le passé. Le Symbiont joue un rôle important dans les dernières itérations de l’Histoire de Gaïa-Sophia. Dans la version Valentine de la narration, le Symbiont est l’Eon Christos alors que la version Séthienne modifie ce facteur du scénario. Par conséquent, le chapitre 14 de mon ouvrage “Not in His Image/La Passion de la Terre”, “L’Intercession Christique” a été ré-écrite et re-titrée “La Venue du Symbiont”. Cette révision est en cohérence avec le chapitre 28, “La Connexion Espèce-Soi”. Le Symbiont est le médium, ou l’intermédiaire, de la connexion entre toutes les espèces. Il fomente la reconnaissance de l’affection et de la dépendance inter-spécifiques – en bon Français, l’amour pour les animaux. L’une des quelques identifications du Symbiont, dans les mythes anciens, est le personnage du “Grand Dieu Pan”. Dans la culture Hindoue, l’équivalent de Shiva est Pashupati. Pashu signifie “animal”.
Conférer un personnage. Cette expression, dans la traduction érudite d’Irénée, pourrait être mieux rendue comme “formatage”. Sophia a un problème de formatage avec les multitudes prodigieuses de formes animales qu’elle a rêvées: à savoir, le manque d’unité morphique (voir ci-dessus).
Fantôme numineux , Empreinte rayonnante. Il s’agit du Mesotes dans les Codex de Nag Hammadi: “le Médium”, “l’Intermédiaire”. L’empreinte du fantôme lumineux du Symbiont a été interprétée, à tort, comme étant le “Christ Ethérique”.
Première attention. La faculté d’être présent aux données sensorielles immédiates.
Anima mundi. En Latin “l’âme du monde”. Un trope médiéval pour la Terre Mère.
Miroir de courtoisie. La Lune en tant que l’unique objet dans le cosmos physique qui puisse refléter la Lumière Organique. La Lumière Organique ne projette aucune ombre et elle ne peut être ni détectée ni reflétée par de quelconques instruments physiques. Les phases de la Lune constituent des angles de Sophia “en tant qu’auto-observation dans le miroir de courtoisie” et non pas le résultat d’une réflexion angulaire de la lumière solaire bien qu’ils s’harmonisent avec la chronologie de ces réflexions. Il fait plus frais à l’ombre de la lumière solaire qu’en exposition directe. Cependant, bizarrement, il en est du contraire avec la Lune: il fait plus chaud à l’ombre de la lumière lunaire que dans la lumière lunaire directe. Cela constitue une anomalie inexplicable, et déconcertante, des physiques terrestres.
Résumé
Le Scénario de la Déesse Déchue 1.5 met en place la scène de l’émergence de l’espèce humaine sur Terre. Il décrit les conditions précédentes qui prévalurent avant que l’humanité, A-10, n‘émerge. Chaque détail des aventures et des épreuves de Sophia, avant qu’elle ne se métamorphose en la Terre, possède une pertinence directe et immédiate eu égard à la situation humaine dans le drame mondial d’aujourd’hui. Chaque détail.
La puissance de l’Histoire de Gaïa-Sophia est unique et incomparable. Elle illustre l’assertion fondamentale du Gnosticisme d’aujourd’hui – à savoir l’instruction des trois S:
1. Tout d’abord, l’Eon Sophia, ou la Mère Divine, est la conceptrice-créatrice, avec Thelete, de l’espèce humaine. Elle est la SOURCE de l’Humanité.
2. Secondement, l’Eon Sophia est dans son immanence matérielle, à savoir dans sa présence directe, au coeur de l’habitat terrestre de l’espèce humaine et de toute vie – incluant la vie inorganique. Elle est la SCÈNE de l’événement du monde et du drame humain.
3. Troisièmement, la narration de l’Eon Sophia constitue l’histoire de guidance de l’espèce humaine dans sa connexion avec tous les aspects de la vie animale non-humaine et avec la vie cosmique des Eons. Son SCÉNARIO constitue le mythos de guidance de l’origine et de la mission humaines.
Aucune autre narration mythique générée par une race humaine, à toutes époques et dans toutes cultures, ne peut affirmer ces assertions et enseigner comment les valider. La preuve étant le Tantra Planétaire dérivé du terma de l’Eveil de Gaïa (du 8 août 2008).
A partir de l’automne 2020, https://nemeta.org/course/2-sophianic-cosmology/ présentera des unités de textes et d’audios dédiés à l’élaboration de Histoire de Gaïa-Sophia. Certaines unités seront ouvertes gratuitement au public – à savoir disponibles pour les visiteurs enregistrés et ouvertes à discussion dans le Forum du Tantra Planétaire; d’autres ne seront accessibles que pour les membres de Nemeta. Le profil général de ces mises à niveau du Scénario de la Déesse Déchue 1.5 se présente comme suit:
2.0 Explosion Cambrienne – 535 millions d’années. Expérimentation avec des formes de vie, avec des animaux non-humains. Propagation des semences génomiques de l’A-10. Conséquences de la rupture de la matrice génomique (“Séparation des Genres”); les femelles émergent et les mâles arrivent. Romance Chthonienne. L’éventail des Rhome, les races d’A-10. La mythologie raciale. Les mythes d’origine, les légendes des “Peuples Premiers”. Contrastes avec les affirmations fausses du mythe Judaïque de création.
3. Le Kalpa courant. -> -23 930 – 6000 ans avant EC. Le Point Vernal à la longitude écliptique de 110 en alignement avec la Constellation de la Cigogne. Développement de l’Ordre des Mages. Formulation de la narration sacrée et de la méthode télestique. Shamanisme enthéogénique. Préhistoire s’élidant dans l’Histoire. La vieille Europe (Marija Gimbutas), Crête, Çatal Höyük et autres cultures matrifocales. Le Kali Yuga débute en 3012 avant EC. Histoire des Mages spécifique à l’Age du Bélier de 1800 avant EC à 400. Emergence de la religion Abrahamique; infection Archontique des Hébreux.
4. Diaspora. Années 400 à 1945. Age des Poissons et destruction des Mystères avant et après la mort d’Hypatia en 415. (Voir le chapitre 1 de mon ouvrage “La Passion de la Terre”). Problématique de guidance et d’idéologie durant l’Age des Poissons. Diaspora des Mystères; la Compagnie du Graal. Perceval et la classe des Guerriers. La Mère Eonique devient lucide: la décade de 1740 à 1750. Rothschild, la dynastie du crime entre 1744 et 1813. La prise de la Russie par les Bolchéviques… et beaucoup plus.
5.0 Nag Hammadi 1945 – Présent. Recouvrement de la narration sacrée. L’Hypothèse Gaïa et l’écologie profonde. La chronologie courante:
* Juillet 2002: www.metahistory.org, la première présentation publique du Mythos de Gaïa-Sophia.
* Novembre 2006: La Passion de la Terre avec un synopsis en neuf épisodes du Scénario de la Déesse Déchue.
* Août 2008: Terma de l’Eveil de Gaïa – Tantra Planétaire.
* 2011 à 2014: Réinitialisation de l’Expérimentation Divine; Expérimentation de Navigation Gaïenne.
* Août 2016: La Mère Eonique prend la main. Effet Mandela Décodé.
* 18 septembre 2018. Nemeta fondé en ligne.
* Janvier 2018. La fonction Charlotte.
* Mai 2020. Opération Medusa.
* 2019-2020 et en cours: “la consommation de l’oeuvre des Archontes”, l’arnaque ultime, l’opération psychologique spéciale du CoqueVide/19.
* Juillet-août 2020: Publication de l’Histoire de Gaïa-Sophia.
Mythe Vivant
L’écrivain Romain Salluste fut un écrivain du 4ème siècle et un ami de l’Empereur Julien qui tenta de restaurer le Paganisme. Il écrivit le Traité sur les Dieux et le Cosmos, un testament du Paganisme Helléniste du 4 ème siècle rédigé au moment même où les Mystères étaient ciblés pour être annihilés. Son oeuvre doit beaucoup à celle de Jamblique – l’un des derniers représentants de l’Ordre des Mages. Son objectif était de réfuter les arguments des idéologues Chrétiens qui attaquaient les Gnostiques. Les érudits donnent Sallustius comme auteur de cette affirmation remarquable concernant les anciens mythe: «Rien de ce qui est décrit jamais n’arriva mais cela arrive toujours».
Si nous paraphrasons eu égard à l’Histoire de Gaïa-Sophia: «Que ce qui est décrit se soit jamais manifesté ou non, vous n’en pouvez connaitre la vérité qu’en faisant l’expérience de la manière dont cela se manifeste maintenant».
Cette affirmation péremptoire, émanant d’un initié Gnostique, peut être adoptée comme directive permettant de suivre l’Histoire de Gaïa-Sophia. Elle convie une intuition sophistiquée. La vérité eu égard aux événements d’un lointain passé décrits dans le Scénario de la Déesse Déchue 1.5 dépend de la manière dont vous vivez le Mythos dans le moment présent – juste ici et maintenant. La remarque de Sallustius n’invalide ni ne nie la véracité de l’Histoire de Gaïa-Sophia. Elle met, plutôt, en exergue la nuance Gnostique: que ces événements, réellement, se soient manifestés, ou non, de la manière dont ils sont décrits, ils se manifestent maintenant selon un mode que vous pouvez percevoir par l’expérience directe.
L’histoire la plus généreuse, la plus belle et la plus authentique sur Terre est l’Histoire de la Terre. Bienvenus à l’aventure mystique de la Mère Divine. Puissiez-vous arriver à aimer et à apprécier votre droit de naissance divin et arriver à apprendre à vous aimer vous-mêmes dans la reconnaissance des puissances qui vous ont conçu et qui vous gardent en vie dans chaque moment qui passe au coeur du drame du monde.
“Chevreau, tu es tombé dans le lait”.