Commentaires de la SLOKA 1: Cajoleries dans le Bras de Syrene

Les commentaires des Translations d’Andromède présentent des bribes d’un mythe alternatif de la préhistoire de la Terre. Le mythe n’est pas complet, ou séquentiel dans ces notes, mais il peut être pressenti d’après les aspects mis en exergue.

 

Orme Orphique

C’est une variation d’Ygdrassil, l’arbre-monde mythique dans la mythologie Nordique, généralement identifié avec le frêne. Dans ce mythe, Woden (Wotan, Odin) est pendu, durant neuf nuits d’épreuve, afin de percevoir la mémoire ancestrale et de recevoir les runes, un jeu de neuf formules mantriques. Si les runes sont des clés soniques-auriques de la syntaxe génératrice de toutes les langues possibles, alors l’Arbre doit être un médium d’articulation sublime.

Selon Barbara Walker: «Ygdrassil présente de nombreux parallèles avec les arbres-mères, du Proche Orient, donnant naissance et produisant des fruits ou du lait, sous son nom plus antique de Mjotvidr ou Mutvidr, “l’Arbre-Mère”. Il était parfois appelé l’Arbre-Hydromel, tout comme “l’arbre donnant le lait, des peuples Finno-ougriens, un symbole qui doit ultimement remonter à la Mésopotamie et être de très grande antiquité”. Il était dit que “l’arbre était la source des âmes non nées qui donnerait naissance à la nouvelle femme primordiale, la Vie dans le nouvel univers à la fin de ce présent cycle”» (The Woman’s Encyclopedia of Myths and Secrets).

L’arbre qui donne naissance à la femme primordiale devient la femme-arbre qui donne naissance au langage dans l’oreille du shaman à l’arbre pendu. Dans les Eddas de l’Islande, le poète illuminé dit “avec de l’eau blanche/ est le grand arbre humide” (Volupsa, vers 19).

Parmi les shamans Yakut de Sibérie, le jeune héros mâle, en quête de vision, se retrouve seul dans une vastitude d’un blanc de lait. Il y rencontre la Grande Maîtresse qui envoie de la pluie laiteuse qui métamorphose l’arbre qu’elle incarne en la forme d’une femme qui allaite le héros de sa sagesse. Parmi les bardes Celtes, l’eau blanche se manifeste en une immersion très ramifiée d’illumination appelée “l’arbre du connaître”. La source de la Lumière Blanche illumine le front de quiconque la contemple: c’est pourquoi le maître barde des Gallois est appelé Taliesin, “celui au front brillant”.

Selon la tradition d’Andromède, les nymphes arboricoles sont au coeur de la légende de Gaïa, la Terre en Rêve, le Rêve de la Terre. La rencontre fatidique entre les Femmes Gaïennes et leurs contreparties perdues, les Hommes d’Orion, est partiellement et trompeusement conservée dans les mythes connus de l’humanité alors qu’elle est mémorisée, de façon très vivante, dans la légende Andromèdienne. Contée et racontée sur M 31, la Terre en Rêve pourvoit un motif récurrent aux poètes locaux. Alors que la blancheur de l’arbre, mystérieusement corrélée au pouvoir de l’expression poétique, ne représente aucun secret pour les natifs d’Andromède, elle demeure sur Terre un sujet de confusion immense. L’élaboration du trope arbre/lumière/femme appartient à la tradition spécifique de poètes qui vivent dans une région du Bras de Syrène, là où la Mer de Wending se déploie en une série de criques protégées et de petites baies en forme de niches. Les Taliesins, conteurs de la tradition Andromèdienne de l’arbre, sont connus localement comme les bardes de l’estuaire de la Mer de Wending.

 

Coagulation embrasée de l’Eon

Dans les enseignements Gnostiques, qui reflètent certains aspects des physiques d’Andromède, les puissances cosmiques qui engendrent tous les systèmes de mondes sont appelés Eons. Ce sont des Divinités super-animantes rassemblées dans le Plérome, un nom générique pour le coeur d’une galaxie, de toute galaxie. Le Plérome signifie “la matrice de Plénitude infinie”. Les Eons, les Dieux Pléromiques, sont couplés au sein des limites de la membrane poreuse qui scelle le Plérome dans une matrice de dix dimensions. Dans la cosmologie Gnostique, ces dyades rayonnent vers l’extérieur en flux maillés de doubles fibres qui se coagulent en une danse d’attracteurs étranges générant le spectre intégral des phénomènes naturels. La magie technologique Terrienne révèle le jeu extatique des Eons dans les images de la danse des galaxies photographiées par le télescope en orbite, Hubble.

 

Spirale d’oreille rugissante

“Or, un arbre monta, pur élan, de lui-même.

Orphée chante ! Quel arbre dans l’oreille!

Et tout se tut. Mais ce silence était

lui-même un renouveau : signes, métamorphose…”

Sonnets à Orphée. 1922. Rainer Maria Rilke.

Dans une invocation romantique de la Muse, Rilke célèbre l’esprit d’inspiration féminine dont le don de clairaudience engendre la poésie lyrique. La voix de la Muse se manifeste au travers d’une réception exempte d’égoïté: celui qui entend la voix porte le pouvoir de la chanter. Dans les Sonnets à Orphée, cette faculté est transférée (de genre) au consort de la Muse, le poète-voyant mâle, comme si Orphée était la source de l’inspiration plutôt que son instrument; mais le transfert fonctionne parce que l’inspiration lyrique est transférable au travers de la communion Erotique.

Il se peut que Rilke ait été influencé, subliminalement, par le signal Andromèdien de 1885, lorsqu’il avait dix ans. Vers la fin de sa vie, le poète ressentit que la Muse et l’Arbre ne font qu’un. Une vision atavique lui accorda un aperçu de la préhistoire lointaine de Gaïa, du temps où les nymphes des arbres embrassèrent pour la première fois les chasseurs d’Orion.

 

Dimension quasi-pathologique de l’affect

Dans “The Modern Poetic Sequence”. Le translateur exprime toute sa gratitude à Terry (C. F. Terrel, Université du Maine à Orono) pour l’avoir orienté vers les merveilles de la séquence d’ouverture.

 

Elision de la cigogne au cygne

En cohérence avec l’éthique Andromèdienne, les initiés Gnostiques des Ecoles de Mystères rejetaient la procréation (la cigogne) en faveur de la mutation lyrique et transsexuelle (le cygne). Dans le Tantra Hindou, le cygne est appelé Ham-Sah et représente la fusion extatique dans l’union sexuelle. Ham-Sah est également un mantra, une formule sonique utilisée dans le rite de maithuna (l’union sexuelle mystique). Le Pra-Panca-Rasa Tantra dit que la Semence Eternelle, Parabindu, “se divise en deux parties: la droite est Bindu, la Purusha mâle ou Ham et la gauche est Visharga, la Prakriti femelle ou Sah”. (John Woodruffe. The Garland of Letters). C’est une description voilée de l’anatomie occulte mais elle représente, également, les Eons en couple joint dans le Plérome. Durant des millénaires pendant la préhistoire et jusqu’à environ 2400 avant EC, ce schéma cosmologique/sexuel guida l’humanité dans sa quête mystique, le retour vers les origines cosmiques. Parmi les constellations visibles dans les cieux, le Cygne, Cygnus, glisse en direction du coeur galactique.

Le Kularnava Tantra attribue le mantra Ham-Sah au “chemin le plus élevé, la voie du coeur”. Le Tantra dit: “Ce mantra est récité, O Bien aimé, afin qu’avec chaque exhalation on fasse le son ham et qu’avec chaque inhalation on fasse le son sah, répété par toutes les créatures respirantes, de Shiva au ver”. Sur la Terre, seuls les yogis et les yoginis de grand accomplissement comprennent que les rites mystiques d’union sexuelle (de non-procréation) résonnent également dans les dimensions les plus vastes du cosmos jusqu’à la structure moléculaire de la matière. Cette connaissance est une “sagesse de l’amour” routinière pour les natifs de M 31.

Dans les rites Gnostiques, le sigil de 8 (8 = infini) représente le hieros gamos, l’union sexuelle de consécration et “le nombre huit était appelé ‘le petit nombre sacré’ par les initiés d’Eleusis et il était associé par eux avec la Kundalini et le feu rachidien”. (Manley Palmer Hall. Man – The Grand Symbol of the Mysteries). L’identification de 8 avec le cygne mystique – ou plus précisément, la figure en spirale du flux de la Kundalini qui impulse le cygne – était connue dans les Mystères où elle pourvoyait le fondement pour les cellules orgiastiques de huit paires de participants. En Asie, les adeptes Nyingma, tels que Long Chen Pa, utilisaient la même communauté de huit yogis et de huit yoginis pour des réalisations élaborées de divination Tantrique.

Dans le mythe Grec, le cygne est la mère de deux paires de jumeaux. Leda fut visitée par Zeus sous la forme d’un cygne et elle porta deux fils, Castor et Pollux, et deux filles, Helen et Clytemnestra. Dans les systèmes Tantrique et Gnostique, le cygne est impliqué dans des opérations occultes de dédoublement, de biformation et de bilocation.

Dans le mythe Grec, également, “Orphée choisit la vie d’un cygne, puisque les femmes l’avaient conduit à la mort et qu’il ne souhaitait plus naître d’une femme”. (Walter Wili. “The Orphic Mysteries and the Greek Spirit). Ce motif évoque une inimitié profondément enracinée entre les sexes, la conséquence d’éons d’empêtrement intense. Originellement, les rencontres sexuelles entre les nymphes des arbres et les hommes d’Orion étaient non-procréatives.

Comment l’union sexuelle, dans le paradis Gaïen, dégénéra d’un jeu mystico-érotique en un soap opéra de domination mâle/manipulation femelle? Les Andromèdiens pensent que l’humanité ne sait pas et ne pourra pas savoir, ce qui se passa réellement, tant qu’elle ne recouvrera pas les perspectives authentiques de la mythographie sexuelle qui s’appliquent à l’espèce humaine.

 

Lac Manasa

C’est une variante du Lac Manasarowar de la légende Hindoue, connu en Tibétain sous le nom de Mapham Yum-Tso. Ce lac est amplement cité dans la tradition Tantrique comme le site le plus sacré dédié à Shiva, la divinité shamanique prééminente de l’Inde Dravidienne. Les maîtres shamans, des traditions Bon Po et Dzogchen, sont également intimement associés avec le Lac Manasa. Il est situé en-dessous du Mont Kailash dans la chaîne Kangri des Himalayas. Son reflet sur Andromède apparaît dans la partie sombre de la boucle intérieure du Bras de Syrène.

 

Asuramaya

Dans la mythologie Hindoue et la pré-histoire Indo-Tibétaine, un astrologue de cour durant la huitième incarnation de Vishnu, Lord Krishna de Vrindavasi. Avec son inclination habituelle pour l’hyperbole, Madame Blavatsky fait d’Asuramaya un sage immortel de la légion des demi-divinités Lucifériennes qui guidèrent l’humanité durant les périodes lointaines de la Lémurie et de l’Atlantide. Plus probablement, il appartient à la compagnie des nahuales, les sorciers qui cheminèrent dans les grands Pajonals du Brésil il y a 20 millions d’années, selon les traditions Ashaninka rapportées par Cesar Calvo dans The Three Halves of Ino Moxo.

Soulignons que le temps du sorcier n’est pas un temps ordinaire.

Le conseil de Krishna donné à Ajurna quant à la conduite héroïque est consigné dans la Bhagavad-Gita, une section d’un poème épique, le Mahabharata, compilé aux environs de 600 avant EC à partir de longues récitations orales, mais ses échanges occasionnels avec Asuramaya sur les détours vertigineux de la destinée humaine furent coupés du script par des Brahmanes prétentieux. Crédité de l’invention de l’astrologie (ce qui n’est pas rien, sans doute), Asuramaya fut également réputé avoir calculé la durée du Kali Yuga, l’Age des Ténèbres dit avoir débuté avec la mort de Krishna le 16 février 3102 avant EC. Selon ses estimations, la durée du Kali Yuga (environ 5320 années) est le dernier cinquième du cycle complet de précession de 25 920 années. En l’an 2000, il reste quelque 216 années avant la fin du Kali Yuga et la fin du cycle complet, appelé un Kalpa dans la chronologie Hindoue.

 

M 31

Andromède, la Femme Déchue, est une longue constellation en forme de V dans le ciel septentrional, située au dessus des Poissons et à gauche de Pégase qui partage son étoile de tête, Alpharetz. M 31 est une galaxie spirale dans cette constellation, le 31 ème objet dans la liste Messier, désignée sous NGC 224 dans le Nouveau Catalogue Galactique.

C’est ainsi qu’Andromède est à la fois le nom d’une constellation et le nom d’une galaxie située dans cette même constellation. M 31 est l’objet le plus distant visible à l’oeil nu. Les calculs des astronomes Terriens la placent à une distance de 2,2 millions d’années-lumières de la Terre. Une spirale lenticulaire parfaite, la Galaxie d’Andromède est estimée être l’image miroir de la Galaxie d’Orion qui accueille le système solaire en lequel la Terre est située. Elle apparaît être rivée dans un vortex gravitationnel mutuel avec la Galaxie d’Orion, qu’elle “garde” , mythologiquement parlant. Il se peut que le nom Grec Andromède signifie “celle qui garde l’humanité” mais les érudits ne sont pas totalement certains de ce que cela signifie.

 

Lord Krishna de Drudari

La contrepartie, en reflet, de la cour Terrienne de Krishna à Vrindavasi est Drudari, le centre numineux de la vie sociale sur M 31. Ce nom Andromèdien est étrangement similaire à l’ancien nom Provençal, “drudaria”, “la cour faite aux dames”. Amor courtois en Provençal, et fins amor en Occitan, sont des termes littéraires provenant du culte de l’amour Romantique fui fleurit en Europe entre les 8 ème et 12 ème siècles. En Asie, le mouvement se refléta dans l’émergence de la dévotion Vaishnava, le culte de Krishna en tant qu’épiphanie sensuelle de l’Amour Divin. La romance de Krishna et de Radha fut célébrée dans le Gitagovinda, un long poème commis par Jayadeva. Daté au 12 ème siècle, il appartient à la même époque que le culte Provençal de l’Amour. Cette période étonnante, dans l’histoire Européenne, produisit le Tristan de Gottfried von Strassbourg, la poésie d’amour orgasmique des Troubadours et elle culmina dans la “Donna me Priegha” de Guido Cavalcanti (vers 1250). Cet intervalle flottant et fatidique de l’expérience humaine reflète la structure sociale éternelle sur Andromède où toutes les relations sont régulées par la résonance co-émergente de l’accouplement Tantrique.

Certains érudits affirment que le jeu d’amour de Krishna et de Radha représente l’interaction entre le divin et l’humain mais cette proposition est problématique pour les coeurs Terriens. Une notion troublée et troublante, le moins que l’on puisse dire. Pour les Andromèdiens, l’interaction entre le divin et l’humain pourvoit le fondement de leur structure sociale, néanmoins sans les prétentions attachées à la divinité en termes humains. Les natifs de M 31 voient dans le poème de Jayadeva un reflet distant des us de cour dans leur galaxie. Ils comprennent intuitivement que, bien que Radha (humain) ne possède pas d’identité séparée de Krishna (divin), son union avec lui altère fondamentalement la structure de la personnalité divine de Krishna. (Barbara Stoller Miller, “Radha”, dans The Divine Consort). La collusion magnifique par laquelle l’humain affecte le divin est cruciale à la “nature de l’amour que Krishna incarne pour sauver le monde dans le Kali Yuga” (Miller). Tristement, ce secret de transformation échappera aux coeurs humains tant que la division de genres de l’espèce humaine n’est pas appréhendée par les membres de l’humanité Terrienne aussi bien qu’elle l’est par leurs contreparties Andromèdiennes.

 

Bilocution

Sous l’influence de la potion psychotropique concoctée à partir de l’ayahuasca, les shamans Yaminahua de l’Amazone Péruvienne récitent de longs passages appelés Koshuiti, “les chants des esprits”, translatant ainsi des hallucinations visuelles en un langage libérateur. Les métaphores complexes génèrent tsai yoshto yoshto, “un langage double et entrelacé”, une expression sémantique du rituel shamanique de bilocution.

Lorsque l’anthropologue Jeremy Narby (Le Serpent Cosmique) investigua la connexion entre le “langage de transe” des ayahuasqueros Yaminahua et le langage génétique de l’ADN, il découvrit que le langage shamanique était grammaticalement torsadé et entrelacé, tout comme la molécule maîtresse de la vie. Cela semble être plus qu’un trope astucieux car les shamans, qui ont recours à la bilocution, ne sont pas juste en train de jouer avec des mots. Le langage qu’ils inventent émerge spontanément de l’expérience d’être dans deux mondes à la fois. Dans la bilocation, les paramètres perceptuels, qui lient le shaman à un système de monde unique, sont relâchés et temporairement suspendus. Il en résulte que la matière est détectée infrastructurellement, plutôt que comme une perception holographique organisée de l’extérieur. Les shamans perçoivent ainsi la structure moléculaire de la matière vivante et apprennent les secrets de la chimie organique directement à partir de la nature, ainsi que l’ont prouvé leurs connaissances fantastiques des propriétés médicinales.

 

Un chant du cygne pour le Kalpa

Durant sa fonction à la cour de Lord Krishna, Asuramaya entreprit la tâche de coordonner les événements sur Andromède avec les événements parallèles sur Terre. L’instrument qu’il utilisa pour la synchronisation était un événement céleste à long terme, la précession des équinoxes. La chronologie précessionnelle est déterminée par le mouvement de l’équinoxe de printemps (le point vernal) au travers des constellations sur le chemin du soleil (zodiaque) à une vitesse de 72 années par degré. Ce mouvement détermine la chronologie des Ages du Monde en un schéma rétrograde, à l’opposé de l’ordre naturel du zodiaque. Consigné par les calendriers Terriens, le point vernal, depuis 120 avant EC, s’est déplacé au travers des Poissons (Pisces), ce qui indique que l’humanité est entrée dans l’Ere des Poissons à cette époque. Le passage à l’Ere des Poissons reste le sujet de débats permanents parmi les pandits Terriens mais sans la synchronisation Andromèdienne, élaborée par Asuramaya, ils manquent d’une clé permettant d’en déterminer la chronologie exacte et son importance pour l’humanité. Les experts sont incapables de répondre même à la question la plus élémentaire de savoir où le cycle temporel Zodiacal commence. La limite entre la constellation du Bélier et celle des Poissons est distincte et discernable à l’oeil nu, et donc le transit du point vernal dans les Poissons ne pose pas de grandes difficultés. Mais cela ne dit rien quant au positionnement tenu par l’Ere des Poissons dans le cycle intégral de la chronologie précessionnelle. Les âges du monde, mesurés par les constellations du Zodiaque, forment un cercle et un cercle n’a pas de début, si ce n’est celui que l’on veut bien lui attribuer.

Selon la perspective Andromèdienne, la solution coule de source. Ou du moins, il en était ainsi pour Asuramaya. Une fois toutes les 26 000 années, les rites annuels du printemps sur Terre sont synchronisés avec les Danses de l’Oeil de la Tortue, le festival le plus sacré sur M 31. Cette correspondance est évidente pour quiconque visualise l’équinoxe de printemps aligné avec Andromède à partir de la Terre. (Techniquement, cela est appelé un alignement longitudinal écliptique). Dans les connaissances traditionnelles astronomiques Terriennes, l’alignement longitudinal écliptique était consigné dans des récits narrant les témoignages à l’oeil nu appelés “paranatellonta”. “Les paranatellonta sont les constellations qui se lèvent en même temps qu’une certaine autre qui a été déterminée”, ce sont celles qui se tiennent dans l’alignement écliptique avec les constellations Zodiacales. (Santillana et von Dechend dans Hamlet’s Mill.) Les narrations fondées sur des thèmes sidéraux communs changent à diverses latitudes en fonction du mouvement de l’angle d’alignement. D’où le mythe Nordique du Serpent Midgard et du Pont Bifrost – Hydra et la constellation zodiacale corrélée, le Crabe, respectivement – se convertissant en un différent récit/chant dans des latitudes plus méridionales, là où les paranatellonton présentent une vision différente.

En utilisant le ratio de 71,428 années privilégié par les astronomes Hindous, Asuramaya calcula l’alignement de M 31 avec l’équinoxe de printemps à une date correspondant à 18 avant EC, selon les calendriers Terriens. Le paranatellonton, pour ce moment, révèle les perspectives décisives de la quête spirituelle humaine au travers de toute la durée de l’Age des Poissons. Il s’avère que le calendrier Chrétien, un instrument politique qui ne possède aucun fondement dans le temps cosmique, n’était décalé que de 18 ans en relation avec le temps précessionnel! Asuramaya, et ses collègues à la cour de Lord Krishna, étaient inconscients de cette synchronicité, bien sûr, parce qu’il leur fallait encore attendre 3500 années avant que le calendrier chrétien ne fût inventé. Cependant, la coïncidence était fortuite. Le léger décalage, ajusté à un noeud lunaire de 18,6 années, serait utile ultérieurement aux gardiens du temps qui cherchaient à aligner les calendrier sacré et séculaire avec le commencement dans le zodiaque de l’Ere des Poissons, selon les calculs Andromèdiens relatifs à l’estimation Hindoue.

Eu égard à cette chronologie cosmique, la tragédie qui se déroule sur Terre au cours du Kali Yuga était, et elle l’est encore, tragiquement évidente pour les astronomes de cour de Drudari. Les événements Terriens se déroulent dans un isolement périlleux tant que les natifs Terriens restent inconscients de la synchronicité Andromèdienne. La conclusion de cette époque dangereuse ne va pas se terminer sans difficultés pour l’humanité Terrienne. Asuramaya détermina que la fin du Kali Yuga ne coïnciderait pas avec la fin de l’Ere des Poissons mais la précéderait d’au moins cinq siècles. De par le point vernal séjournant dans les Poissons jusqu’à 2800 EC, l’humanité est condamnée à vivre un futur incertain et horriblement étendu. Cette situation est porteuse d’une solution épineuse, cependant. Selon les calculs d’Asuramaya, l’Age des Ténèbres se terminerait avant que le point vernal n’atteigne l’extrême limite des Poissons – peut-être une tournure fortunée pour l’humanité. Il estima la fin du dernier cinquième du grand Kalpa précessionnel à 2216 EC (selon la chronologie Terrienne courante). Bien que le point vernal sera encore dans les Poissons à cette époque, il se peut que l’humanité ait atteint l’extrême limite de la phase terminale de souffrance qui doit s’écouler avant que la Connexion Andromèdienne ne soit rétablie. La poésie d’Asuramaya, en parallèle étroit avec sa stellographie, représenterait ainsi un chant du cygne pour ces derniers siècles atroces du déclin de l’humanité.

 

Sarasvati

Déesse Hindoue. Littéralement “eau douce”. Egalement appelée Adya Devi, la Shakti Suprême, associée avec l’inspiration lyrique et littéraire. La Muse Tantrique, comparable à la Mnémosyne Grecque, mère des neuf Muses. “Elle est la Déesse de l’éloquence, de la sagesse, de l’apprentissage, la patronnesse des arts et de la musique. Elle a révélé le langage à l’humanité. Elle est la mère de la poésie” (Alain Daniélou. Mythes et Dieux de L’Inde).

 

Brihaspati

Nom Sanskrit pour la planète Jupiter, également le titre pour le prêtre des sciences sacrées Jupitériennes (astrologie, astronomie…) “Fierté de Brihaspati” est le titre formel d’Asuramaya en Drudari. Selon Joseph Campbell, “Le dieu Brihaspati, prêtre des dieux, est le seigneur (pati) du pouvoir rugissant (brh), le pouvoir des stances magiques”, ce qui en fait une contrepartie certaine des bardes shamaniques tels que Woden et Taliesin. Le pouvoir rugissant au sein de l’anatomie mâle produit la frénésie de la chasse tout autant que wut et furor, la rage du guerrier. Cette profusion périlleuse est redirigée vers la faculté de transmission aurique par dhyana, la concentration yoguique.

 

Bras de Syrène

Tout comme sa contrepartie en reflet, la Galaxie d’Orion, la Galaxie d’Andromède est une spirale lenticulaire à quatre bras. Le système solaire qui porte la Terre est localisé dans le troisième bras, en partant du coeur, de la Galaxie Orion, reflétant le Bras de Syrène sur Andromède.

 

Infortune des Hommes d’Orion

Selon la tradition Andromèdienne, l’inimitié entre l’homme et la femme sur Terre émergea lorsque, en provenance d’un monde de la Nébuleuse d’Orion, des entités de type mâle arrivèrent sur Terre, qui était alors un paradis habité seulement par des femmes sauvages, et chassèrent jusqu’à presque complète extinction, les animaux magiques de la Déesse Gaïa.

Les femmes natives étaient la production organique du Rêve de la Terre. Elles étaient donc de puissantes rêveuses qui pouvaient produire à partir de leur corps de nombreuses espèces d’animaux, d’oiseaux et d’insectes. Dans leur rêve mutuel avec la Déesse, les premières femmes manifestèrent des extrusions complexes à partir du torse de la Terre. Elles élaborèrent des palais avec de nombreux étages tout autant ornés que Borobudur et Angkor, des oasis où la ménagerie Gaïenne des animaux sacrés vivait en communautés hiérarchiques. Les femmes elles-mêmes vivaient nues dans la nature, se retirant dans des cavités profondes connues plus tard sous le nom de tumulus de fées. Elles reproduisaient asexuellement les vastes mutations d’espèces exotiques dont elles avaient la charge et, au travers d’une variation du même processus asexuel, elles se reproduisaient elles-mêmes.

Les entités basées sur Orion arrivèrent sur des turbo-courants plasmiques qui produisaient d’étranges turbulences dans les cieux sereins au-dessus des pavillons animaux aux dômes blancs. Leurs corps de type mâle se condensèrent lentement à partir du magma nuageux du système d’étoiles d’Orion mais ils demeurèrent, pendant des éons, gigantesques en taille et monstrueux quant à leurs facultés potentielles. Ils étaient impulsés par un rugissement dans leurs têtes (qui serait reproduit ultérieurement par la rhombe), un son qui les emplissait de l’envoûtement de la magie chasseresse. Cependant, la chasse n’était pas simplement une aventure en quête de frissons. Au début, ce n’était ni une quête mystique d’unité avec la proie, ni une convoitise gratuite pour les trophées. Les Hommes étaient guidés par une impulsion primaire de rechercher des indicateurs totémiques qui leur révéleraient leur rôle dans l’ordre cosmique. Les Hommes étaient fondamentalement dotés de diverses facultés pour la chasse et la traque. Leur intention aveugle généra un éventail de facultés de chasse, de rituels et de déguisements.

Durant leur première émergence de la Nébuleuse, les Hommes étaient des canaux inconscients d’intention transdimensionnelle, une force si pure, si nouvellement forgée, qu’elle ne portait aucune marque d’identification, aucune signature d’auto-évolution. Ils construisirent une identité en accumulant des indicateurs totémiques mais, cependant, ils restèrent ignorants de leur identité cosmique originelle, à savoir leur signature génétique innée. Des éons plus tard, lorsque toutes les espèces en vinrent à manifester des caractéristiques sexuelles distinctes, les mâles de l’espèce étaient plus décorés, colorés avec plus de complexité, festonnés de bois, de caroncules, et toutes sortes d’indicateurs exotiques. En accumulant des indicateurs totémiques de façon relativement inconsciente, les Hommes d’Orion ne suspectèrent pas même qu’ils pourraient découvrir leur propre reflet dans l’Altérité animale, la Couvée Mère.

Le mystère de l’accroissement et du décroissement d’espèces en Gaïa fascina les chasseurs mais ils étaient incapables d’en reconnaître les finalités. La facilité des femmes Gaïennes dans le Rêve Animal les passionnait et les rendait perplexes à la fois. Au fil des éons, les chasseurs revinrent maintes fois, captivés toujours plus profondément par le maillage symbiotique de l’environnement. Plus ils devenaient experts dans la traque des animaux magiques de la Déesse Terre, plus ils absorbaient un vaste éventail d’empreintes totémiques. De temps en temps, ils retournaient vers leur système de monde natal dans Orion en tant que créatures reconfigurées. Il n’y avait pas de fin à cette ornementation prodigue mais l’exposition au paradis Gaïen les imprégnait également d’une nostalgie poignante. Ils étaient attirés vers la Terre non seulement par l’aventure pure de la chasse mais encore plus par la promesse obscure d’un contact approfondi avec les femmes natives. Au prime abord, la chasse ne posa pas, pour les femmes, une menace au miracle de la symbiose Gaïenne. Elle ne générait que de légères variations dans la croissance et la décroissance des espèces. Mais au fil des éons, le rythme varia, la frénésie s’intensifia. Alors que les Hommes absorbaient des marques totémiques de la panoplie vaste des espèces Gaïennes, ils acquirent également le mana, une surcharge de force vitale. Enraciné dans la Terre, le mana était un pouvoir nouveau et fascinant, relativement différent de la turbulence plasmique dont ils étaient imprégnés à partir de leur foyer stellaire, la matrice nébuleuse M 42. Graduellement, le mana absorbé induisit dans leur constitution un changement dynamique, les rendant agités et agressifs. Le mana Terrestre excita les Hommes d’Orion de telle manière qu’il retarda l’adaptation de leurs corps nébuleux à la composition atmosphérique de la planète. L’excès, l’exagération mâle, constituait leur faiblesse innée. Cela devint alors la signature de leur expression extérieure. Ils commencèrent à chasser de plus en plus d’animaux, de plus en plus fréquemment, de plus en plus aveuglement et sans discrimination. (principale source classique: Erastothenes, Catasterismoi, 32).

Les Femmes Gaïennes observèrent cette transformation avec une grande préoccupation. Instinctivement, elles aspiraient à protéger l’équilibre symbiotique de la planète et à préserver son rôle unique en tant que berceau transdimensionnel pour des mutations épigénétiques. Sidérées par le spectacle de l’excès mâle, elles étaient néanmoins patientes avec les intrus. De par leur faculté d’empathie, elles ressentaient la déficience innée des Hommes mais ignoraient le besoin impérieux qui en procédait. A un moment crucial, les femmes firent une ouverture fatidique. Elles offrirent aux chasseurs un totem animal pour la tendresse, une qualité dont les Hommes manquaient ostensiblement. Elles choisirent un lièvre aux longues oreilles, mais l’indicateur était trop obscur et l’offre fut rejetée. Il s’ensuivit que cette espèce de lièvre se raréfia drastiquement, l’offre rejetée l’ayant expulsée du Rêve. Des éons plus tard, Orion dans les cieux en vint à être visualisé avec Lepus, le Lièvre, lui traînant aux chevilles, une mémoire archaïque de l’ouverture manquée. (Peinture rupestre, Lac Mazinax, Ontario, date inconnue). En raison d’un déficit de communication, les femmes Gaïennes furent incapables de négocier avec les Hommes d’Orion en ce qui concerne un quota de chasse. Elles ne savaient tout simplement pas comment favoriser des relations avec ces entités de type mâle qui leur apparaissaient comme une espèce étrangère. La situation empira lentement mais les femmes natives n’intervinrent pas encore directement en manifestant leurs pouvoirs. Elles ne révélèrent pas ouvertement leurs intentions aux intrus bien que quelques formes de communication rudimentaire eussent été établies. Eventuellement, les prêtresses Gaïennes responsables du Rêve Animal commencèrent à être bouleversées. Ayant observé que les entités d’Orion manifestaient une forme particulière d’activité mentale basée sur le calcul et les structures géométriques, elles réagirent par une action complémentaire: elles établirent un quota pour la chasse. Cette proposition fut largement ignorée comme si les chasseurs, qui ne pouvaient pas clairement fixer leurs propres limites, détestaient qu’on leur imposât des limites établies par quelqu’un d’autre. Les prêtresses alors prirent le risque extraordinaire d’imposer une mesure énergique de contrôle: elles exigèrent le sacrifice d’un chasseur mâle pour compenser tout quota dépassé. L’échange d’une vie de chasseur contre les vies d’animaux tellement magiques constituait un acte raisonnable aux yeux des Femmes Gaïennes mais cela généra une semence d’inimitié entre elles et les Hommes d’Orion.

Dans la vision Andromèdienne, ces événements déclenchèrent tous les incidents subséquents d’antagonisme sexuel dans l’espèce humaine.

Le quota étant imposé, le cadre était instauré pour que les deux genres s’emmêlent dramatiquement. La problématique non résolue du sacrifice mâle instilla un schéma permanent de méfiance mutuelle. Des contacts rapprochés, de personne à personne, prirent des éons pour se développer. Une relation intime émergea avec une lenteur pénible. La fusion initiale des sexes consista dans le mélange des corps nébuleux des Hommes avec les corps de rêves (fourreaux reproducteurs) des Femmes. Elle évolua ensuite vers une union, la conjugaison des corps somatiques et plasmatiques. Elle se développa ensuite en un vaste spectre de permutations orgiastiques. Finalement, l’union sexuelle fut réalisée d’une manière purement somatique: on en vint à la “connaissance charnelle”. Lorsque l’accouplement biologique se mit en place, il véhicula un handicap terrible. Les relations de genre plongèrent dans une spirale glauque d’empêtrement de plus en plus profond. Aux yeux des Andromèdiens, la dévolution sexuelle n’est pas inévitable. Elle aurait pu être stoppée si la semence d’inimitié, qui engendra la structure insidieuse d’antagonisme karmique-sexuel entre les Hommes d’Orion et les Femmes de Gaïa, avait été reconnue mutuellement par les deux parties, par les deux genres. L’empêtrement de la reproduction biologique est révoltant pour les natifs de M 31 car les Andromèdiens ne se reproduisent pas sexuellement, c’est à dire, par méiose, l’union de cellules animales; ils se reproduisent bien plutôt par mitose, la division nucléaire de cellules somatiques, d’une manière qui ressemble au mystère originel du Rêve Animal. Bien que les Andromèdiens concèdent que l’union sexuelle entre êtres humains puisse être vécue comme un rituel esthétique et mystique, ils ressentent la reproduction sexuelle comme une horreur. L’expérience Andromèdienne de la sexualité est reflétée dans les pratiques Terriennes de mysticisme érotique de la Gnose et du Tantra où la procréation est rejetée (ou transcendée si l’on préfère). D’être tombés dans le piège de l’accouplement biologique est le destin infortuné des Hommes d’Orion. 

 

Le regard tendrement abstrayant de Vishnu

Le nom d’une divinité, du Sanskrit Vish- “imprégner, se répandre”. Dans la mythologie Hindoue, le Dieu qui rêve l’univers et dont la présence est dite imprégner toutes choses comme un regard contemplant la totalité.

Dans le Vishnu Purana, Vishnu est appelé “Celui demeure dans le lotus du coeur” et le “Soi du Temps”. L’Ancêtre Aborigène suprême, celui qui correspond au Non-Créé dans la philosophie Bouddhiste et à la conscience intrinsèque primordiale appelée Rigpa en Dzogchen. Ses attributs sont poétiquement rendus dans les poésies Hindoues sur le Rêve:

“Tu es présent dans toutes choses et pour toujours,

le principe intrinsèque de tout,

Un, Présent et Resplendissant,

toit de tout ce qui est, immuable, pur

L’Instant Suprême est ton coeur

L’Univers est ta forme.” (Vishnu Purana, 3, 17.28-34).

Les ancêtres Aborigènes du Temps de Rêve sont doubles, des parents entrelacés comme les Nommo des Dogons et les Wandjina des chants Australiens. Vishnu est parfois accouplé avec une consort céleste, Lakshmi, une variation de Sarasvati, bien que dans la tradition Andromèdienne il ait plusieurs consorts. Son incarnation de type humain, le huitième avatar dans une séquence de dix, est Krishna, dont la consort est une matrone pulpeuse, Radha, et dont les partenaires de jeu sexuel sont les gopis, les “cowgirls”, les contreparties Hindoues des Ménades Dyonisiennes. L’Eon Vishnu se manifeste sur Andromède au travers des apparitions spectrales du Prince Bleu et de sa consort la Muse Tardive.

 

Théoria: contemplation

La signification littérale en Grec. “Théoriser vient de theoria, de nouveau un terme d’origine Orphique, signifiant un état de contemplation fervente et de participation aux rites sacrés (thea, spectacle, theoris, spectateur, audience.” Arthur Koestler. The Act of Creation.

 

Axones et Dendrites, selon leur mythe

La neuro-anatomie Terrienne ne possède pas de contrepartie dans la configuration des doubles Andromèdiens mais la tradition, concernant les arbres, qui a recours au même langage métaphorique que la neuro-anatomie est un discours commun dans de nombreuses galaxies. Il est erroné de considérer le trope arbre comme un modèle hiérarchique et de le dénigrer comme tel. L’image de l’Arbre Cosmique appartient à une syntaxe transcendante qui opère dans de nombreux formats linguistiques. Les axones et les dendrites constituent, sans doute, la métaphore sémantique/sexuelle primordiale.

L’arbre érigé avec sa structure tripartie – racines, tronc, branches – est une articulation spécifique de la membrane, de type mycélial, qui pourvoit l’infrastructure unitaire de toutes les galaxies. Lors de récentes spéculations, les scientifiques Terriens proposèrent que l’entièreté de l’univers, incluant des dimensions non découvertes, s’étend autour d’une vaste membrane (abrégée souvent en “brane”). La “Théorie de la Membrane” propose que l’univers de galaxies détectables soit un tissu plan infini flottant dans un hyper-espace de dimensions supérieures.

La métaphore utilisée dans ce cas rappelle le Laya Yoga, un système antique de cosmologie Asiatique qui assume un univers entièrement plat. Les parallèles avec le Tantra sont encore plus frappants. Le terme même Tantra signifie “tisser” et pourrait être traduit comme “membrane tissée”. Dans un autre sens, le Tantra signifie “continuité”. Cela suggère que la conscience (ou l’expérience, si l’on préfère) est, ou pourrait l’être, continue au travers du tissage. Le mathématicien Polonais Theodor Kaluza proposa le premier l’existence d’autres dimensions en 1919 et les mathématiques requises pour formuler ses idées furent fournies par Oscar Klein en 1926, mais les cosmologies Asiatiques présentèrent des modèles multi-dimensionnels des millénaires en avance. La différence étant que les cosmologies contenues dans les enseignements spirituels Asiatiques sont dérivées d’expériences directes sans instruments et sont réputées être vérifiables, de la même manière.

Dans les versions Andromèdiennes de la Terre en Rêve, la métaphore des axones/dendrites assume un profil très psycho-sexuel. La Membrane Cosmique s’exfolie en histoires arboricoles et l’une des histoires décrit un monde dans lequel les arbres sont pleins de filles séduisantes. La tradition native de M 31 est particulièrement riche d’histoires d’hamadryades, une race de nymphes des arbres qui constitue l’une des cinq formes de la femme primordiale, les habitants originels de la Terre. La race femelle indigène à Gaïa est nommée dans une langue qui ne survit qu’à peine sur cette planète tourmentée. En Sanskrit, les femmes Gaïennes sont appelées Stri. Stri-puja, “le culte de la femme” est la pratique Tantrique d’adorer le corps de la femme comme un instrument sensuel du Sacré. En Gaélique, les femmes sont appelées les Sidhe, un terme archaïque ravivé par W. B. Yeats. Les Sidhe sont des fées, des femmes-fées aux ruses surnaturelles, dont l’hamadryade est une sous-espèce. Elle est transposée, dans l’arbre, dans l’oreille appelant Orphée, le prototype de sexe mâle du poète shamanique. D’où la spirale rugissante d’oreille.

Les pandits Terriens savent que le shamanisme appartient à la strate religieuse la plus antique de l’espèce humaine mais ils sont incapables d’imaginer o combien anciennes ses origines sont réellement. Avant que l’épreuve des shamans aux arbres pendus voit le jour, les shamans naissaient dans les arbres:

“Tout au fond du Grand Nord, disent les Yakut, le grand mélèze aux multiples branches est à l’origine d’une terrible maladie. Sur ces branches se trouvent des nids dans lesquels les shamans naissent. Lorsqu’un shaman doit naître, un grand aigle aux plumes de fer et aux serres en crochets vole vers le mélèze sacré et y pond un oeuf. Lorsque le shaman est de la caste supérieure, l’oiseau reste avec l’oeuf pendant trois longues années. Lorsque le shaman est d’une caste inférieure, le temps pour la couvaison n’est que d’une année. La femelle Aigle est appelée “Mère des Animaux”. Elle apparaît à trois occasions durant la vie d’un shaman. La première fois, lorsqu’elle donne naissance au shaman; la seconde fois lorsque le shaman passe par l’épreuve du démembrement et du sacrifice; la troisième fois, lorsqu’il rencontre la mort pour la première fois. Lorsque l’âme du shaman éclot de l’oeuf, la Mère des Animaux confie le bébé shaman à un esprit-shaman, Brugestez-Udagan, qui n’a qu’un oeil, qu’une main, qu’une jambe. Cette créature étonnante dépose sa charge dans un berceau de fer, le berce, en prend soin et lui amène des morceaux de sang coagulé.” (Joan Hallifax. Les Chamans. Guérisseurs blessés).

La tradition Sibérienne préserve une description exacte, et pas moins étonnante, d’événements qui se déroulèrent sur Terre, dans la préhistoire mythique de la préhistoire, mais il n’est que la connaissance Andromèdienne qui puisse reconstruire les événements décrits. Dans ce scénario alternatif, les nymphes des arbres enfantèrent les chasseurs d’Orion en une communion cognitive permanente avec la Terre: elles étaient les dendrites aux axones des Hommes. Suggéré dans le passage cité se trouve le miracle de la formation du flux sanguin, un réseau arborescent chargé de fer. Le processus est dirigé par la présence suprême sur Terre, la Maîtresse des Animaux: c’est à dire l’Eon animant, Gaïa. Les enseignements Gnostiques (préservés sous forme fragmentaire dans les polémiques à l’encontre du Gnosticisme) décrivent comment l’Eon Sophia élabore le sang à partir de l’ocre rouge de la terre et le chauffe à la température adéquate au travers d’éruptions volcaniques.

Co-émergents avec ces transformations géophysiques, les Hommes d’Orion qui osèrent les premiers se joindre à l’embrassade dendritique aux membres doux des Sidhe virent leurs corps plasmatiques infusés de la signature primitive d’un arbre-sang. Les peuples Aborigènes, qui révèrent l’ocre, préservent, sans le savoir, la mémoire de cet événement capital.

La “maladie” présente à la racine de l’arbre est inexpliquée par les érudits mais elle est parfaitement claire pour la connaissance Andromèdienne. Les Mystères de l’Aigle shamanique sur l’Arbre du Monde – une image que l’on retrouve dans le récit Gnostique “l’Apocryphe de Jean” – ont été ravivés et développés par Carlos Castaneda.

 

Mudra de Consort

Mudra en Sanskrit, de la racine mu- signifiant “geste magique, action réalisée dans le silence”, peut-être corrélé au Grec mu/my-, racine du verbe myein “fermer”, dont provient le terme “mystère”.

Un consort est le/la partenaire de n’importe quel sexe, compagne/compagnon dans la quête de la conscience supérieure requise pour la chasse aux trésors dans des mondes mystérieux. Consorter c’est co-contempler. Littéralement, cela signifie “aller en dehors ou aller au-delà”. (Lat. consors, de cum, avec, et sors, sort : qui a même sort, même lot.) S’en aller ensemble est le chemin le plus extatique pour les êtres humains afin de dépasser les paramètres de la perception. (A la fin du Don de l’Aigle, Castaneda décrit comment une compagnie de seize Nahuales, huit hommes et huit femmes, quittent le monde unis ensemble). La racine Latine “sor” se trouve également dans sorcellerie et dans sortilège (divination, consultation du sort). Consorter c’est collaborer dans une intention mutuelle afin de transcender le destin humain.

Dans l’union Tantrique, les corps embrassés des consorts deviennent un instrument unique. Cela se manifeste spontanément pour les Andromèdiens qui vivent constamment dans leurs corps plasmatiques, même lorsqu’ils sont temporairement attachés à la Terre au travers d’un corps somatique alors que cela est beaucoup plus difficile pour leurs doubles humains dont la forme somatique prime sur tout et qui ne réalisent normalement pas qu’ils possèdent un second corps, plasmatique, indépendant et intact (c’est à dire le double plasmique, le fantôme, le nahual…).

Dans le Tantra, le mudra est à la fois le consort choisi pour l’union sexuelle mystique, appelée Maithuna en Sanskrit, et la posture assumée par le couple. (Maithuna est également le nom donné dans l’astrologie Védique à la constellation des Jumeaux). Leur union est dite sceller leur pouvoir car mudra signifie également “sceau, empreinte, signature”. Dans la tradition Hindoue, l’union mystico-érotique avec le consort est représentée dans le jeu d’amour illicite entre Krishna et Radha. Cela constitue le prototype pour de nombreuses pratiques Tantriques d’un type exotique et hautement ritualisé mais sur M 31, maithuna constitue la forme habituelle de communication. Dans le Dzogchen, considéré comme la forme la plus élevée des pratiques Bouddhistes, le “trésor caché” (terma) est souvent découvert par un couple qui “s’implique dans une forme de yoga de consort sexuel comme moyen d’accéder aux états mentaux requis pour la révélation et le décodage du Trésor” (Germano and Gyatso, Tantra in Practice). Chez les Andromèdiens, le “yoga de consort sexuel” est un rite esthétique, totalement libre de reproduction sexuelle.

Les lais des bardes de l’estuaire de la Mer de Wending préservent d’amples archives des événements originels dans le berceau épigénétique de Gaïa, lorsque le mudra et le mystère étaient contemporains et lorsque le miracle symbiotique de la planète était un tremplin pour de nombreuses aventures sublimes; mais l’accouplement sexuel dans l’espèce proto-humaine changea tout cela.

En ces jours-là, il y avait des géants sur Terre; également ensuite, lorsque les Fils de Dieu vinrent après les filles des hommes, et lorsqu’ils les firent porter des enfants, et ceux-ci devinrent des hommes puissants, des hommes de renommée antique (Genèse 6:4).

La romance Chthonienne des Sidhe avec les Hommes d’Orion, les Gardiens et les Nephilim de la légende Biblique, enfantèrent des mutations grotesques, tout d’abord des démons macho et arrogants, et ensuite une longue lignée d’hybrides somatiques/plasmatiques (Zeus, le plus vieux et les plus jeunes Dionysos, Orphée, Tantale, Sisyphe et beaucoup d’autres). Au fil de nombreuses générations, les Hommes d’Orion firent preuve d’une arrogance absurde dans leurs affirmations tyranniques de pouvoir et leurs présomptions de statut quasi-divin. L’union sexuelle entre les Fils de Dieu et les filles des hommes dévolua pendant des éons jusqu’au point où elle se figea dans l’impasse agonisante de la procréation: le frisson initial, l’attraction primordiale, fut alors perdu.

 

Souche Kerali

C’est une lignée mère dans l’habitat Gaïen, la racine génétique des diverses Souches de Sidhe. Au fil du temps, cette lignée en vint à être considérée comme une parmi d’autres tant bien même elle constitue la racine primordiale de toutes les autres. Elle est également appelée la Souche “vierge” ou Parthénique, c’est la source de toutes les traditions des Déesses Mères que la mémoire ancestrale associe avec les consorts mâles “les dieux mourants et ressuscitant”, Dumuzi, Thammuz, Attis, Adonis et tous les autres.

A l’image des Ancêtres du Temps de Rêve dans les chants Aborigènes, les femmes Kerali émergèrent du torse en métamorphose de la géographie Gaïenne et donnèrent forme à la terre. Les noms des déesses nées du roc sont oubliés à l’exception de mots rares comme Rhea “coulant du roc” et bien sûr Gaïa. Dans la tradition d’Andromède, Gaïa est reconnu comme l’Eon Gnostique Sophia dont l’intelligence anime la Terre. Cette désignation indique quelque chose de plus qu’un esprit cosmique incarné dans la nature… Des pores imberbes de Gaïa émergea la race des serpents, les Nagas, des femmes-serpents dotées de pouvoirs de guérison. Des pores poilus vinrent les habitants magnifiques du royaume des arbres, les nymphes arboricole, les hamadryades. Durant des éons, on ne pouvait pas les distinguer des arbres en lesquels elles vivaient: des hamadryades dans des corps plasmatiques changeaient d’arbres comme les femmes changent de garde-robes mais les hybrides, les nymphes engendrées somatiquement, ne s’attachèrent qu’à un seul arbre, tels que le laurier, le cyprès et le genièvre.

Des fluides corporels de Gaïa émergea la race des nymphes de l’eau appelées Danaïdes par les Grecs. Elles existent en variations sans nombre, des sirènes qui chantent dans les profondeurs de l’océan aux maîtresses, aux formes changeantes, des cascades, des sources, des lacs, des rivières, de la pluie et du brouillard.

De la lave volcanique qui portait ses menstrues, Gaïa engendra la race des Dakinis, les sorcières tutélaires dotées de pouvoir magique terrifiant qui apparaissent dans la tradition Tantrique brandissant des dagues et buvant du sang dans des crânes humains.

Elles étaient toutes des Sidhe, les fées natives qui dormaient dans de grands tertres souterrains dans lesquels elles se reproduisaient asexuellement, par mitose. Les hamadryades qui demeuraient en les arbres, leurs corps entrelacés sensuellement avec les branches et les membres élancés tendus vers le ciel, furent les premières à éveiller le désir des Hommes d’Orion mais la convoitise insensée des chasseurs envers les filles de Gaïa, une fois éveillée, s’étendit à toute sa progéniture, mêmes les animaux de la Terre en Rêve. Les Andromèdiens reconnaissent que les Sidhe habitèrent seules sur Terre, pendant des éons innombrables, ignorantes du fait qu’elles ne constituaient qu’une moitié de l’espèce à deux genres. Les Sidhe ne savaient pas ce dont elles manquaient et elles assumaient naturellement qu’elles étaient la manifestation exclusive de la souche sapiens appelée Anthropos par les initiés Gnostiques. A ce jour, les shamans Terrestres s’esclaffent sur l’illusion de la primauté mâle: “le premier homme n’était pas un homme, le premier homme fut une femme…” (Cesar Calvo The Three Halves of Ino Moxo). Cependant, cette histoire est tout sauf drôle.

Le fait que ni les Hommes d’Orion ni les Sidhe ne reconnurent qu’ils constituaient des composants complémentaires de la même matrice spécifique, cependant distincts sexuellement dès l’origine, généra une confusion et une douleur massives qui perdurent de nos jours sur Terre.

Lorsque les chasseurs en provenance d’Orion apparurent dans l’habitat Gaïen, la souche primordiale des Kerali s’était déjà développée en quatre races distinctes de femmes/fées: les Rhénanes de la Terre, les Danaïdes de l’Eau, les Nymphes des Arbres de l’Air et les Dakinis du Feu. Une cinquième, la souche des Nagas, produisit un spectre de serpentes prodigieusement douées. Les pouvoirs de guérison des femmes-serpents étaient consacrés dans de nombreux cultes tels que celui de Hygéa, la déesse de la guérison. Dans l’oracle pythonique de Delphes, les femmes-Naga préservèrent leurs pouvoirs divinatoires durant les temps historiques. Bien que très diabolisés, les hybrides serpentins, avec leurs regards tendres et consolateurs, furent remémorés précisément par quelques tribus archaïques tels que les Vinca. (Tête de serpent, Chronokalacka Bara Yougoslavie, 5000 avant EC. Marija Gimbutas. Goddesses and Gods of Old Europe, figure 37).

 

La Crête de Chen Ju

En Chinois Chenju, en Sanscrit Tathata, “ainséité”. La crête plasmique dans le Bras de Syrène d’Andromède où les partenaires Tantriques accèdent aux courants qui les emmènent à la Porte Satene, un vortex en turbine sur l’axe gravitationnel qui unit la Galaxie d’Andromède avec la Galaxie d’Orion. C’est de cette manière qu’ils se télé-transportent vers la Terre et en retournent. Le Feu Bleu de l’Extase Dévique qui jaillit au travers de l’entièreté de la Galaxie d’Andromède se dissout sur la Crête, enchâssant le couple dans une enveloppe de plasma protecteur de sorte que leurs codes ne soient pas spoliés durant le transit et que la continuité bilocationnelle ne soit pas perturbée.

 

Mudra

En Sanscrit, “le sceau, le consort, le geste magique”.  Voir consort, ci-dessus.

 

Klebnikov

C’est le poète favori du poète, le génie prodigue Russe, Velimir Khlebnikov [1885-1922], né l’année durant laquelle une supernova dans M 31 signala le mouvement Moderniste sur Terre.

Dans une expérience visionnaire, à la fin de sa courte vie, Khlebnikov découvrit une formule de conversion temporelle qui lui permit de trouver, pour n’importe quel moment dans l’histoire, son moment apposé et ainsi de corréler des événements disparates par une continuité formelle, dyadique – un événement spécifique reflétant le suivant. C’est une théorie acausale de continguïté actionnelle transcendant le temps mais exprimée – de manière unique selon Khlebnikov – en formules fondées sur le temps. En raison de ses obsessions le long de ces lignes, Khlebniknov fut surnommé par ses amis poètes “le Roi du Temps”.

La loi de Khlebnikov des moments apposés rappelle la Première Loi de la physique Andromèdienne: pour chaque action, il existe une non-action égale et apposée. L’équilibre stochastique de la myriade de mondes, apériodiques et turbulents, reflète l’irrésolution extatique de cette loi de sorte que la Seconde Loi stipule: pour chaque action dont la non-action apposée n’est pas accomplie, il existe une action égale et apposée. Ainsi, l’opération de ces lois macrophysiques  est dépendante sur l’existence – ou non – d’une réponse sensible. Le poète vagabond Russe eut l’intuition du réconfort de la Seconde Loi dans la structure auto-similaire des moments historiques, apposés dans le temps et dans la structure tragique. Son ordre impliqué était moral et auto-compensatoire, et typique du syndrome de l’adulte enfant qu’il incarne. (Poème cité de Khlebnikov: “Selected Poems”, Harvard University Press, 1997).

 

Lady Murasaki. Lermontov

Les Andromèdiens ne font pas d’associations. C’est plutôt que toute connaissance spécifique à un moment quelconque se présente à eux selon une nuance particulière, un vaste déploiement de code animé dont ils sélectionnent instantanément un spectre distinct de signaux cohérents. Il en résulte qu’ils perçoivent naturellement un éventail d’associations complexes et obscures qui requerraient, en termes humains, des années et même des siècles de développement.

Lady Murasaki, qui écrivit le premier roman authentique autour de 968 EC, appartenait à l’Epoque de Heian lorsque le Bouddhisme Tantrique atteignit originellement les rivages Japonais, ouvrant toutes grandes les portes de jade de nombreuses demoiselles vêtues de kimonos. Mais pour le mental Andromèdien, son Samouraï subtile, le Prince rêveur Genji, était un battement de paupière de Visnou dans une direction alors que le héros de Lermontov, une autodescription, qui vit le jour 900 années plus tard, en était le contre-battement. Les deux héros constituaient des lueurs terrestres des mémoires tardives et décadentes des Hommes d’Orion dont la destinée colore la guitare du Prince Bleu.

 

Virya

Sanscrit pour “héroïque, noble, courageux.” Corrélé au Latin virilis et à la racine Indo-Européenne “wiros”, base du mot “virilité”. Virya symbolise parfaitement la force originelle héroïque des Hommes d’Orion, leur dotation morale humaine. Il se manifeste dans les deux traits agressifs principaux du mâle terrestre: la prouesse de chasseur et la capacité de plonger mystiquement en d’autres mondes. La dotation n’est pas strictement humaine mais ce qui l’est, c’est son utilisation pour assimiler des signes totémiques et pour développer une identité cosmique.

Cependant, ce n’est que la moitié de l’histoire car la racine Indo-Européenne “wiros” est également la base du mot “virginité”. Viril et virginal sont apparentés. L’essence héroïque de la masculinité est identique au principe d’autonomie femelle. Dans le sens enseigné dans la culture et la philosophie Païennes, la virginité n’a rien à voir avec le manque d’expérience sexuelle. Tout au contraire, la vierge, ou parthenos, était une femme au statut sexuel indépendant, en pleine situation de maîtrise. Elle était sexuellement active mais non mariée.

Sous notre système occidental, la jeune femelle non mariée appartient à son père mais, dans les jours anciens, elle était sa propre maîtresse jusqu’à ce qu’elle se mariât. Le droit de disposer de sa propre personne jusqu’à son mariage fait partie du concept primordial de liberté. «Cette liberté d’action implique le droit de refuser des intimités tout autant que de les accepter. Une fille appartient à elle-même lorsqu’elle est vierge – non mariée – et elle ne peut pas être obligée soit à maintenir sa chasteté soit à céder à une étreinte non voulue… Elle n’était pas dépendante de l’homme, elle ne lui était pas accrochée et elle ne demandait pas que la relation fût permanente. Elle était encore sa propre maîtresse, une vierge dans l’ancienne et originelle acception de ce terme». (Harding, “The Way of All Women”, cité dans Jamake Highwater, “Myth and Sexuality”).

L’éthique guerrière du Bouddhisme (partiellement représentée dans le Bushido, le code des Samouraï) affirme la prouesse héroïque du mâle mais cette dotation magnifique est incomplète sans sa contrepartie féminine. L’excès héroïque, ou le débordement mâle, appartient exclusivement aux hommes mais le mental héroïque appartient, en toute égalité, aux deux sexes. Cette vérité est clairement exprimée dans le Manju-shri-ghosa-jana-manas-vira, une formule d’initiation du maître Dzogchen, Dodrupchen III: «la sagesse primordiale non-duelle, le mental illuminé de tous les Bouddhas sans exception, est connue comme le mental héroïque et, fondamentalement, comme une sagesse fraîche qui est fluide et splendide».

Les Hommes d’Orion apportèrent les arts de la chasse sur Terre mais ils ne les gardèrent pas pour eux-mêmes. De nombreux mythes et légendes sur Terre rappellent le haut accomplissement des Sidhe qui maîtrisèrent également les arts de la chasse. L’exemple le plus célèbre est celui d’Artémis, le nom d’un lignage de prêtresses Gaïennes qui devinrent les gardiennes de la chasse. Après avoir réalisé l’incapacité des chasseurs à établir leurs propres limites, Artemis est dite avoir commandé à un scorpion géant de s’élever de la Terre et de tuer Orion. L’incident est raconté dans la tradition astronomique du “Phaenomena”, un poème en 1154 hexamètres Grecs rédigé par Aratos (250 avant EC). Depuis lors, «il est dit que lorsque le Scorpion se lève, Orion s’enfuit au-delà des limites de la Terre» (Phaenomena, 628-30). Lorsque la Constellation d’Orion se couche à l’ouest, la Constellation du Scorpion se lève à l’est. Dans un sens, le Scorpion de la Terre représente l’étreinte empreinte de mort de la reproduction sexuelle. L’accouplement biologique est la corruption de virya dans les deux genres.

Le Prince Bleu observe ironiquement que la moralité déviante des Hommes d’Orion, bien qu’elle pourvoit la racine de la moralité humaine, dévolue de la maîtrise inadéquate de virya.

 

Dana

En Sanscrit, “générosité”, la marque des Bodhisattvas, considérés par les Andromèdiens comme une preuve de la divinité dans la nature humaine. Les sages Terriens de l’antiquité Païenne reconnaissaient la vertu humaine suprême comme étant la générosité plutôt que l’amour.

 

Souche Sultress

La Souche Sultress est l’une des trois ramifications primordiales du lignage-racine des Sidhe qu’il faut distinguer des cinq mutations élémentales.

Un rejeton de la Souche Kerali, les fées Sultress apparurent originellement parmi les nymphes arboricoles, les hamadryades, en raison de leur air séducteur aisé mais la prédilection ne resta pas leur apanage exclusif. Les Femmes de la Souche Sultress, qui étaient des adeptes de la métamorphose en créatures érotiques, trouvèrent également l’élément de l’eau propice à leurs artifices. C’étaient des Ondines appelées de nombreux noms: Arethusa, Mélusine, Naussica. Les nymphes de l’eau, qui demeuraient dans les sources, dans les lacs et dans les rivières, conféraient de la puissance aux Hommes d’Orion en les testant avec de curieux rituels tout comme la Dame du Lac testa le Roi Arthur. Elles enseignaient les secrets de la divination en échange pour à peine plus que des regards amoureux des Chasseurs d’Orion. En raison de leurs modes de vie aqueux, les relations conjugales avec elles étaient relativement rares.

Ces génies séductrices vivant dans l’eau restèrent, des éons durant, dans l’habitat Gaïen, jusqu’à l’époque historique. Calypso et les Sirènes qui tentèrent Odyssée, les filles nubiles qui attirèrent de manière fatale Hylas dans leur étang, les donzelles des sources qui initièrent le roi Latin, Numinus Pompilia, et les donzelles du Rhin du Cycle de l’Anneau n’en sont que quelques-unes. Eventuellement, les nymphes terrestres, les nymphes du feu et même certaines Femmes-Naga assumèrent les traits et les comportements de la Souche Sultress. Elles s’accouplèrent, avec frénésie, avec les Chasseurs. Selon la vision Andromèdienne de l’histoire de Gaïa, les mâles et les femelles de l’espèce humaine eurent des relations sexuelles durant des éons avant que la reproduction biologique ne devienne une contingence obligée. La forme originelle de reproduction était la mitose, la division asexuelle de cellules réalisée par les Sidhe. Les Femmes natives de Gaïa se reproduisaient elles-mêmes et généraient la myriade d’espèces animales. Ce n’est que plus tard, et selon un tout autre processus, qu’elles en vinrent à reproduire les mâles de l’espèce. Le comportement séducteur des Fées de la Souche Sultress induisit le changement de cap vers la méïose, la reproduction par l’union de deux gamètes. Eu égard à certains aspects, la nature terrestre préserve les différentes phases de cette mutation longue et mystérieuse. Dans de nombreuses espèces, la femelle peut se reproduire elle-même par division alors que la reproduction du mâle nécessite l’union du sperme et de l’oeuf.

Durant des éons, le Rêve Animal des Sidhe se réalisa dans leurs tumulus de fées à l’image de matrices, totalement indépendamment des mâles. En absorbant les banquises de chaleur massives de la planète, leurs ventres s’enflaient avec une magnitude de dôme et les ménageries d’animaux, d’oiseaux et d’insectes émergeaient des havres souterrains en une pulsation séquentielle d’extrusions. Alors que la mitose Gaïenne prévalait, les Sidhe faisaient l’expérience d’une connexion empathique sans entraves avec la myriade de leurs progénitures. Les Femmes  Gaïennes protégeaient avec férocité leur couvain. Dans une stratégie destinée à contrecarrer l’excès de chasse d’Orion, certaines des Femmes Sultress détournèrent leur puissance de rêve afin de sécuriser leur maîtrise sur certaines espèces. Très tôt, certaines Femmes développèrent la tactique consistant à assumer les doubles permanents des lions, un exploit qu’elles accomplirent en retenant une quantité sélectionnée du flux mitotique de rêve. Sekmet, la forme à tête de lion de la Déesse Mère Egyptienne, Hathor, représente cette anomalie, tout comme les Dakinis à tête de lion au Tibet.

Les Filles-Lionnes de la Souche Sultress furent parmi les premières à copuler ouvertement avec les Hommes d’Orion, un spectacle outrancier rituellement répété sur la savanne par de nombreuses générations de l’espèce léonine. Le mâle de la souche en vint à être distingué de par son rugissement orgasmique et de par son refus arrogant de préliminaires.

Les Femmes Sultress portaient une vigilance féroce à la protection de leur progéniture en chassant les Hommes tel que les mères lionnes le font de nos jours. L’intensité de leur instinct maternel stupéfia les Hommes d’Orion qui, en tant que chasseurs, étaient de manière innée inclinés à absorber les pouvoirs animaux par une magie tueuse, à des années-lumières de la magie reproductrice de la mitose Gaïenne. Sans que la faute en soit attribuable à l’un ou l’autre genre, les instincts des Hommes entrèrent en conflit avec ceux des Sidhe. En raison de l’incapacité des deux parties de solutionner ces différences, la requête de sacrifice mâle, par les Sidhe, bien que correcte en termes de symbiose terrestre, amena progressivement à un jeu perverti de pouvoir qu’aucune des parties n’aurait pu gagner.

 

Discernement Numineux

En Tibétain, ye-shes. La Gnose Grecque. Corrélé au Sanscrit Inana “la cognition immaculée”. Un penser lucide qui reflète l’intelligence divine de la Nature telle qu’elle se manifeste dans les détails exquis des phénomènes transitoires.

 

Zone tragiquement hypersexuée

Originellement, les Sidhe n’avaient aucune notion de relations sexuelles ou d’autres types de relations. Et tout étrange que cela soit, il en était tout autant des Hommes d’Orion. Les Sidhe se reproduisaient par une rêverie asexuelle dans leurs tumulus de fées. La parthonogénèse Gaïenne se manifestait spontanément lorsqu’elles se retiraient dans leurs tertres durant certaines saisons, sous certaines configurations d’étoiles. La myriade d’espèces émergeait en fils plasmatiques tels des ballons tubulaires soudés extrudant des nombrils-étoiles des Femmes enchantées. Chaque espèce assumait la forme et les traits de la configuration céleste à laquelle elle était phasée. (Ces configurations natales furent préservées ultérieurement dans les correspondances Zodiacales/Animales). Des éons après que les tertres eussent été abandonnés, le secret du rêve-gestation Gaïen fut recouvré et matérialisé par des magiciens Asiatiques pour engendrer des tulpas, des spectres qui assument une vie en propre.

Les Hommes ne se reproduisaient pas du tout. Ils se reconfiguraient périodiquement en retournant vers leur matrice, M 42, la Grande Nébuleuse d’Orion. C’est la région cosmique reconnue par les Andromèdiens comme étant l’origine du la Souche Pléromique de l’Anthropos, l’espèce humaine. Même lorsqu’ils étaient immergés dans des rituels complexes de chasse dans l’habitat Gaïen, les Hommes restaient reliés à leur matrice céleste, le siège de leur identité originelle mais dépourvue de forme. Ils étaient connectés à la Nébuleuse par une sécrétion élastique infiniment longue qui formait un filament brillant, un fil extensible.

Les chasseurs étaient anatomiquement reliés à la Nébuleuse d’Orion tandis que les Sidhe étaient anatomiquement enracinées dans le corps de Gaïa, la planète même. Les Femmes primitives avaient des corps de plasma dérivés des éléments terrestres en contraste avec les Hommes dont les formes anatomiques émergèrent d’un monde au-delà de la Terre, la matrice céleste visible dans les nuages nébuleux bleus-rouges d’Orion. Dans l’histoire tardive de l’espèce humaine, ces enracinements distincts furent partiellement et sommairement appréhendés de sorte que la masculinité en vint à être identifiée avec le ciel et la féminité avec la Terre. Ces “correspondances”, considérées à tort comme des constructions mentales, existaient bien longtemps avant que l’humanité n’eût la capacité cérébrale de les concevoir en termes abstraits. L’origine disparate des genres terrestres est peut-être le mystère le plus profond de l’histoire occulte de la Terre. Le fait que l’Anthropos, la matrice cosmique de l’humanité vivant sur Terre, eût été bilocalisée en deux royaumes, constituait une connaissance de base pour les Andromèdiens alors que sur Terre elle présente une énigme des plus sérieuses.

Les Andromèdiens partagent avec leurs cousins terrestres la syntaxe imaginale qui associe le corps de l’homme avec l’entièreté du cosmos et le corps de la femme avec la Terre mais ils considèrent cette métaphore de manière plus compréhensive. En termes humains, la corrélation dévie extrêmement en élevant la masculinité à un niveau de modèle exemplaire pour l’humanité – et même à un niveau de reflet pur et parfait de la Divinité Céleste – ou elle dévie à l’opposé, à savoir en élevant la féminité à un niveau supérieur, en prenant la Déesse pour la seule Divinité dans le cosmos, et ainsi de suite. Il se peut que le problème ne puisse jamais être résolu à moins que les humains ne réalisent – tout comme les Andromèdiens – que l’humanité apparaît sur Terre par la fusion de deux composants distincts de la matrice de l’espèce dissociés dès leur origine. Le statut unique d’être humain n’appartient ni à un genre ni à l’autre mais il se manifeste dans la co-émergence quand – et seulement quand – les genres se reconnaissent mutuellement.

Les natifs de M 31 sont constamment étonnés que leurs contreparties humaines ne reconnaissent pas leur matrice d’origine dans la Teinte Pléromique dans la Constellation d’Orion. Cela étant, il est inévitable que toute suggestion d’origine extra-Gaïenne éveille le fantasme d’un Créateur céleste, un parent divin mâle “notre Père qui est au Cieux”. Mais les Hommes d’Orion, loin de constituer les “Dieux Paternels” de l’espèce, ne sont tout simplement que les instigateurs malchanceux de la paternité, de la reproduction biologique.

L’antagonisme intégral des genres émergea relativement tardivement dans la romance Chtonienne mais la guérison de cette plaie horrible est impossible à moins que ses origines lointaines soient appréhendées. A moins de considérer la rupture bizarre des genres de l’Anthropos, le spectre intégral de la haine sexuelle sur Terre est inexplicable. Et incurable. Sur Andromède, l’acte d’accouplement sexuel est purement esthétique. Les natifs, dans ce monde parallèle, voient avec un détachement réservé l’éventail des conjugaisons sexuelles rustres dans l’habitat Gaïen. Un tel détachement est impossible pour une espèce isolée imaginativement dans son cocon d’insatiabilité narcissique. Toutes les habitudes de cruauté et de contrôle dérivent de l’incapacité de prendre en considération la rupture des genres. En ce sens, l’anatomie est véritablement la destinée… Cependant, l’erreur est corrigible car les Sidhe et les Hommes d’Orion appartiennent, cosmogéniquement, à la même matrice. Les Andromèdiens réalisent que puisque les sexes humains sont deux parties dissociées d’une expérimentation unique, le propos de cette expérimentation peut être restauré par la réconciliation des genres.

 

Ceux d’à côté

Expression argotique Andromèdienne désignant leurs contreparties doubles sur Terre.

 

Double hache et Papillon

Lorsque les Hommes d’Orion arrivèrent dans l’habitat Gaïen, ils y amenèrent une technologie rudimentaire reflétant la structure hexa-dimensionnelle du Trapèze, la formation étoilée structurante de leur matrice nébulaire. Le “trapèze” est un losange couché soutenu par la résonance fractale interloquée de deux triangles inclinés, à savoir un attracteur étrange à six dimensions. Ce conflux singulier imprègne le mental primordial des Hommes d’Orion et détermine leur manière caractéristique de percevoir. Lorsqu’ils ne sont pas totalement absorbés dans l’enchantement extraverti de la chasse, ils sont enclins à contempler des triangles et des variations de formes triangulaires telles que les tetraktys ou tétrades (un arrangement triangulaire de dix points en quatre rangées), les tétrahèdes, les octahèdres, les trapézoïdes de toutes variétés, les pyramides constituées de quatre côtés triangulaires, etc. L’exemple fonctionnel suprême de leur mentalité est l’arc, un triangle de stress flexible qui, lorsqu’il est étendu en une forme de parallélogramme et puis libéré, lance des flèches au travers de l’espace.   

Les Chasseurs d’Orion apportèrent sur Terre la technologie de l’arc et de la flèche mais ils ne la gardèrent pas pour eux-mêmes. Ils introduisirent l’archerie chez les Sidhe. Au contraire des Hommes, les Femmes Gaïennes étaient dotées d’une vue perçante. Elles avaient noté de fins projectiles lancés au travers de l’air, magiquement semblait-il, abattant de lestes animaux et mêmes des oiseaux en plein vol, mais elles étaient incapables de concevoir comment les projectiles étaient projetés. Rien de natif à la Terre ne ressemblait à cette activité à l’exception de certains cristaux mais les cristaux n’agissaient pas de telle manière. Ils irradiaient des jets de projectiles alignés aux banquises magnétiques Gaïenne mais ils n’étaient pas projetés au hasard dans l’atmosphère.

L’histoire à propos de la manière dont les Femmes Gaïennes adoptèrent l’arc et la flèche est remémorée avec une préoccupation profonde sur M 31. Les Andromèdiens réalisèrent que cette innovation engendra une rupture décisive (“une bifurcation chaotique” en termes terrestres) dans la symbiose Gaïenne. La crise qui s’ensuivit altéra intégralement la relation de l’humanité avec son habitat. D’une part, cela généra une seconde ramification de la lignée-racine des Kerali, une souche de Femmes appelées la Souche Chasseresse. Certaines des Sidhe s’engagèrent dans une compétition effrénée avec les Hommes d’Orion. En relativement peu d’éons, les Femmes Chasseresses devinrent de meilleurs archers que les Hommes! Cette expertise extraordinaire découla d’une transformation de leur propre dotation magique, suivant le principe cosmique connu au travers d’une myriade de mondes comme la Règle de la Main Froide: une technique importée de l’extérieur d’un habitat altère les facultés innées à cet habitat.

Parmi les Sidhe, le Rêve Animal impliquait la capacité de moduler la myriade d’espèces. L’accroissement et le décroissement des espèces variait en fonction des caprices du Rêve et reflétait les humeurs planétaires de Gaïa, Celle qui est l’Eon en supervision de la planète. De par le fait que la symbiose Gaïenne est chaotique, son dynamisme massif et à l’échelle de la Terre, est sujet à des influences minuscules. (Sur Terre, ce phénomène est connu sous le nom de “Effet Papillon”). En phase avec la Règle de la Main Froide, toute technologie qui n’a pas évolué au sein d’un habitat va altérer la manière dont les natifs co-évoluent avec cet habitat mais cette règle n’est pas absolument immuable. La déviance induite par l’innovation technique dépend d’un nexus réceptif dans le comportement natif.

La technologie de l’arc et de la flèche, importée du Trapèze – le système stellaire demeure des Chasseurs – aurait été incompréhensible aux natives Gaïennes si elle n’avait pas ressemblé, d’une certaine manière, à leur propre dotation. Sur le plan des probabilités cosmiques, les chances que cela arrive étaient considérablement ténues mais les Andromèdiens perçoivent, dans cette fable cosmique, une vérité que l’humanité doit encore apprendre: les Hommes qui apportèrent la technologie appartenaient à la même matrice que les Femmes qui l’adoptèrent car les Sidhe de Gaïa ont également leur origine dans la souche de l’Anthropos.

Comment le rapport fatidique en vint-il à être révélé? Les Sidhe trouvèrent dans l’archerie la techné correspondant à leur activité native: la projection onirique, le Rêve d’une myriade d’espèces. De la même manière qu’elles projetaient des animaux à partir de leur point/ombilic au-dessus du triangle pubique, les Chasseurs d’Orion projetaient des flèches en pointes triangulaires à partir des triangles inflexés de leurs arcs. Les premières indications que quelque chose de nouveau se manifestait dans l’habitat se révélèrent aux Sidhe lorsqu’elles ressentirent dans leurs hanches arquées – tendues rythmiquement, en phase avec les longues vagues d’émanation des constellations spirallantes, lorsqu’elles pompaient des extrusions en forme de ballons de leurs ventre – une ressemblance avec la tension libératrice de l’arc et de la flèche. Dans la tension de l’arc et puis dans sa libération, la projection de flèches destinées à tuer la proie, elles découvrirent une ressemblance de leur propre activité maternelle. L’analogie était à ce point fascinante qu’elle les détourna de l’intention du vol de la flèche.

L’archerie captiva les Sidhe parce qu’elle apparaissait être une manière de projeter l’intention sans support interne, sans les affres de la gestation. Cela semblait comme une toute nouvelle sorte de magie, quelque chose qui pourrait être réalisé sans efforts, sans tapas, sans tensions internes. La production de chaleur interne (biochimique) était nécessaire pour canaliser les banquises Gaïennes de chaleur, la source ultime du maternement de la myriade d’espèces. L’effort requis n’était ni plaisant ni déplaisant mais l’innovation du non-effort attira l’attention des Femmes. La projection de l’intention au travers des yeux, innée à la dotation des Chasseurs d’Orion, présentait un jeu fascinant pour les Sidhe. L’arc et la flèche constituaient un jeu prosthétique difficile à résister parce qu’il leur permettait de simuler, sans effort, leur propre dotation. Elles ne s’imaginaient que peu comment l’adoption de l’archerie affecterait leurs capacités parthogéniques, transformant ultimement les Femmes qui l’adoptèrent jusque dans la structure de leurs matrices, ou du moins ce qui allait devenir ultérieurement leurs matrices.

Ces féemelles qui adoptèrent l’arc se métamorphosèrent dans la Souche Chasseresse. Cette ramification produisit un lignage de prêtresses nommées Diana, Artémis ou, génériquement, Potnia Therion, la Dame de la Bête. Dans l’Hymne Homérique à l’Appolon Pythien, la Chasseresse est célébrée comme “celle qui prend plaisir à l’archerie”. La bifurcation dans la symbiose Gaïenne, provoquée par les Femmes prenant plaisir à l’archerie, fut si profonde que certains peuples Indigènes introduisirent des tabous et insistèrent sur le fait que «les femmes ne sont pas supposées manier les arcs, et plus particulièrement les arcs sacrés» (Paul Radin, “The Trickster”). Mais les tabous étaient spécieux, pour la plupart, et ils advinrent bien trop tardivement.

Les Hommes d’Orion, confrontés à l’habileté supérieure pour la chasse des Sidhe, devinrent dociles mais certains d’entre eux, encore enclins à des extrusions plasmatiques excessives, clamèrent leurs protestations au travers de lourdes percussions et ils déchiquetèrent des arbres sous le joug de tantrum mâles. Ils adoptèrent stupidement des troncs d’arbres en combats individuels pour faire montre de leur puissance; c’est pour cela qu’Orion, bien qu’il assume la posture érigée d’un archer, est illustré tenant maladroitement une massue. Ce fut la première de leurs réactions exubérantes mais ce ne fut pas la dernière. La compétition entre les Chasseurs d’Orion et les Femmes Chasseresses adopta de nombreuses tournures obscures.

Dans un dénouement bizarre, ils formèrent des troupes en compétition, les Hommes prenant pour emblème la double hache et les Femmes, le papillon.

Curieusement, la forme de la double hache ressemblait aux ailes étendues des papillons mais cette analogie échappa aux deux genres qui étaient alors entraînés dans une compétition féroce, si ce n’est que pour le frisson du jeu. Pour les Chasseurs d’Orion, la double hache représentait leur puissance cérébrale supérieure car les deux lobes de leur cerveau était plus distincts, plus séparés structurellement que le cerveau des Sidhe, bien que les deux fussent pleinement des cerveaux humains. La double hache commémorait les deux triangles interloqués de leur système stellaire, le Trapèze. Les chasseurs voulaient rappeler aux Femmes Gaïennes que la technologie, qui leur plaisait tant, procédait de la puissance cérébrale mâle dont l’origine se situait dans une région extraterrestre. Ils affirmaient que leurs prouesses étaient célestes et cérébrales. Et, véritablement, cela l’était.

Quant à elles, les Femmes Chasseresses voulaient rappeler aux Hommes qu’elles, et elles seules, pouvaient abattre un papillon d’une flèche. C’était la signature de leurs prouesses.

 

Volupsa

En ancien Norvégien, “le chant de la völva, ou de la sybille”. C’est le nom de la récitation oraculaire préservée dans les Eddas, un corpus de poésie Islandaise qui présente certains aspects Andromèdiens. Dans le mythe Nordique, la sybille était appelée vala ou völva, indiquant par là que les organes sexuels féminins sont capables de parler d’eux-mêmes. Les pouvoirs de divination de la völva s’étendent durant de nombreux Ages du Monde: elle «personnifie les mémoires du passé: sa mémoire, accédant aux temps premiers, se remémore deux arbres du monde antérieur qui se sont dissous depuis longtemps et qui revivent maintenant». (Elsa-Brita Titchenell. “The Masks of Odin”). La völva remémore les géants qui vivaient dans les temps anciens, les habitants à l’image des dieux de Niflheim, “la demeure de nuages”, le royaume des nébuleuses, et elle confère des connaissances secrètes aux shamans mâles descendus des géants monstrueux des nuages. Barbara Walkers affirme que la völva est une femme qui peut se métamorphoser en cygne, en jument ou en corbeau.

La connexion universelle entre les Femmes de la Terre et les Poètes-Shamans visionnaires reflète le rôle tutélaire des “Mères” envers les Hommes d’Orion. C’est la partie la plus magnifique et la plus douce de l’histoire au sujet des Sidhe et des Hommes, une aventure qui se déploya sur des éons. Dans certains cas, l’instruction conduisait à l’amour et, à ce jour, il existe un facteur cognitif dans l’amour. Bien longtemps avant qu’ils ne soient romancés dans la poésie terrestre, les héros malchanceux, au virya encore pur, romancèrent les Femmes Gaïennes des trois souches, les Kerali, les Sultress et les Chasseresses. Le pathos de la romance Chtonienne fut le plus intimement ressenti lorsque certains des chasseurs perçurent leurs limites et, plutôt que de rebondir directement vers leur sytème stellaire, escaladèrent les arbres afin de mourir extatiquement dans les bras des hamadryades dont la beauté les avait séduits. Au travers de l’amour pour cette beauté, ils apprirent à transcender la mort et à devenir des mâles empreints de gentillesse.

Ultérieurement, la romance déclina et Eros devint une sorte de chemin initiatique. La völva ne parla que sporadiquement aux mâles humains de la manière dont les Mères le faisaient originellement. L’initiation de Socrates par Diotima, la sibylle de Mantinea dans le Péloponèse, constitue l’un des derniers exemples consignés qui reflète, peut-être, un éclair du tuteurage primordial.

 

Douze Doubles de Naropa

Les analogies utilisées dans les Bouddhismes Hindou et Tibétain pour décrire la nature apparitionnelle du monde des phénomènes.

«Un enchantement magique, un rêve, une lueur devant les yeux

un reflet, un éclair, un écho, un arc-en-ciel

Lumière de lune sur l’eau, terre de lune, obscurité

Devant les yeux, brume et apparitions

Ce sont les douze doubles du monde phénoménal».

(H.V. Guenther, “The Life and Teachings of Naropa”).

 

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