Ce présent essai est le second d’une séquence Mythophrénique de 10 essais, rédigés entre octobre 2015 et octobre 2016, dont certains sont accompagnés d’un audio.
Afin d’appréhender, toujours plus, l’implexe Sophia/Lucifer, je vous invite à considérer deux exemples d’entités supposées maléfiques qui sont souvent associées au motif de l’ange déchu: les Nephilim et Baphomet.
Et Voici les Nephilim
Bible Grecque des Septante: Genèse 6:4
« 4. Alors en ce jour, les géants étaient sur terre; et également ensuite, lorsque les fils de Dieu avaient coutume d’aller avec les filles des hommes; ils leur conçurent des enfants, ce furent les géants d’antan, les hommes illustres».
Le terme Grec est “gigantes”. En Hébreu, le mot est “Naphil”, considéré dériver de la racine phonétique Hébraïque “n-ph-l” pour chuter. D’où ceux qui sont déchus, des entités gigantesque qui tombèrent. Dans le Livre d’Enoch, ces entités sont appelées les Veilleurs – ou bien ont été identifiées par de nombreux érudits comme tels.
« VI, v 1-2. Quand les hommes commencèrent à se multiplier sur la terre et qu’ils eurent des filles magnifiques. Et les anges, les enfants des cieux, les virent et les désirèrent. Ils se dirent entre eux: allons et prenons femmes parmi les enfants des hommes et faisons leur porter des enfants».
A noter la dérivation pour “anges, enfants des cieux”. En araméen, IYR, au pluriel IYRIM. Version Théodotienne: “ir” provenant de la racine Hébraïque ’er pour “éveillé, vigilant”. En Grec, “egregoroi”, qui a donné égrégore. Translitération slave, Grigori. “Veilleurs”, “ceux qui sont éveillés, qui observent ou qui gardent”. “Veilleur” est utilisé en connexion avec les anges bibliques supposés être tombés des cieux. A noter que les Veilleurs sont dits avoir eu des relations sexuelles avec les femmes terrestres.
Les gigantes, “Egregores”, les “Fils de Dieu”, les anges déchus, au choix, sont dits avoir copulé avec les filles des hommes, les femmes liées à la Terre. Soit la progéniture de ces anges déchus, soit les anges eux-mêmes, soit les deux, étaient réputés être “les géants d’antan, les hommes illustres”. Il faut comprendre de tout cela que les anges déchus devinrent des hommes. S’ils n’étaient pas des hommes en premier lieu. Ils devinrent des chasseurs puissants, tel Nimrod, des magiciens et des leaders de nations.
Les Chrétiens qui se dédient à la dénonciation des démons “lucifériens” et “sataniques”, qui attaquent l’humanité, identifient les Veilleurs/Nephilim avec les anges déchus de la compagnie céleste de Lucifer. Techniquement, une telle identification est appelée une fusion dans les études de mythologie comparée. Cette fusion particulière a été, sans cesse, réitérée par des personnes qui ne consultent pas les sources originelles, ou des sources comparatives, ou qui, même si elles l’ont fait, manquent d’expertise critique leur permettant d’évaluer ces matières de manière correcte et cohérente.
La Fracture des Genres
Malheureusement, dans le cadre de cet article, je ne peux pas déconstruire et corriger les erreurs contenues dans la fusion des Veilleurs avec une compagnie Luciférienne présumée d’anges déchus. Je suis convaincu, nonobstant, que cette équivalence est totalement erronée. Selon mes investigations d’une quarantaine d’années, impliquant des évaluations circonstanciées des preuves découvertes dans les sources antiques, les Veilleurs n’étaient pas des anges déchus. Ils appartiennent à un cadre mythologique strictement différent.
A ma connaissance – et j’insiste sur le fait que je ne souhaite pas le prouver, présentement, sauf pour quelques exemples rapides afin de ne pas trop digresser – les Veilleurs du Livre d’Enoch constituaient la forme primitive et supra-terrestre du genre mâle (andros) de l’espèce humaine (anthropos). Le scénario des Veilleurs fait allusion à la présence de prototypes humains au delà de la Terre à l’époque où les seuls habitants humains de cette planète étaient des femmes (gyne) de la même souche génomique, l’espèce anthropine. Cette interprétation (qui est uniquement la mienne, à priori) repose sur un spectre considérable d’antiques sources textuelles, de connaissances shamaniques, d’allusions littéraires dans le folklore médiéval, de références croisées et de matière mythologique comparative requérant une évaluation experte.
Par exemple, le commentaire du shaman Péruvien, Ino Moxo (The Three Halves of Ino Moxo par Cesar Clavo) selon lequel parmi les Ashaninka – un Peuple du bassin Amazonien Péruvien – il a toujours été reconnu que “les premiers hommes étaient des femmes” et que ce sont uniquement des femmes qui demeuraient sur Terre dans les temps anciens. Ce commentaire est intimement corrélé au thème planétaire que l’on retrouve chez Platon et chez d’autres sources antiques: la séparation des sexes ou, comme je préfère l’appeler, “la fracture des genres”. La fracture des genres constitue, également, un paramètre fondateur de la narration Sophianique, le Scénario de la Déesse Déchue.
L’événement lointain et obscur, appelé “la séparation des sexes”, est communément évoqué dans les connaissances traditionnelles, ici et là, sur toute la planète. Divers mythes, également, contiennent les exploits étonnants d’hommes descendant des régions célestes sur Terre. Par exemple:
Dans les traditions Tibétaines dérivées du shamanisme Indigène Bon Pö, l’expression “ouvrir les portes du ciel” [ ནམ་མཁའི་སྒོ་འབྱེད། / nam mkha’ sgo ‘byed] «désigne l’ascension dans la sphère céleste au moyen d’une corde magique de lumière d’arc-en-ciel (dmu)… La corde dmu est le symbole de la communication entre la Terre et le Ciel: ce terme est également présent dans les rites divinatoires en lesquels il désigne “la corde permettant de monter au ciel”… Selon les narrations antiques, la corde dmu était utilisée par les anciens rois pour descendre sur Terre et remonter au Ciel après leur mort» (Orofino, dans l’ouvrage “Tantra in Practice”).
Dans la religion Egyptienne, les rituels de royauté sacrée étaient associés uniquement à Orion, Asar, le Voyageur Céleste. Selon le Enuma Elish, « la royauté descendit des cieux » mais le texte est corrompu ou a été rendu de façon corrompue. L’institution de la royauté ne descendit pas du ciel, ce sont les candidats à la royauté qui en descendirent. « Les lignées royales descendirent des cieux » est plus proche de la signification authentique de cette citation célèbre. L’expression “Lignées Royales” en vint à signifier une descendance biologique alors qu’originellement elle parlait des serpentins cosmiques, les cordes acca.
L’ascension n’est possible que parce qu’elle a été précédée d’une descente: les mâles supra-terrestres descendirent, sur des serpentins, de la Nébuleuse d’Orion en laquelle le moule Eonique de l’espèce humaine est niché – selon le Scénario de la Déesse Déchue. Leurs corps étaient de gigantesques émulsions qui teignaient les cieux, produisaient de violentes tempêtes et généraient des déploiements étonnants de tonnerre et d’éclairs. Ils étaient remémorés comme des dieux tempêteux. Les shahs, les empereurs et les pharaons, tous d’antiques théocrates descendant des shamans-chasseurs qui étaient eux-mêmes des hybrides tardifs des Nephilim, “les hommes de la nébuleuse”. Ils étaient universellement identifiés avec Orion parce qu’ils vinrent de là-bas, non pas des étoiles de la Ceinture mais de celles du Trapèze, dans l’Epée – le détail phallique.
La Magie des Anges Déchus
La fracture des genres, générant une séparation bizarre des parties du génome de l’Anthropos, avec des voies diverses subséquentes d’évolution dans l’environnement terrestre, est le crime qui a été commis – à savoir, l’événement mystérieux auquel les indices s’appliquent. Cependant, lorsque l’on n’appréhende rien de cet événement – par manque de connaissance de la narration Sophianique dont il forme un épisode fondateur – les indices qui l’évoquent ne peuvent rien signifier. En raison de cette problématique, l’indice des Nephilim a été massivement interprété de façon erronée.
Les Chrétiens, et bien d’autres, vont continuer, bien sûr, à prétendre que les Veilleurs sont des anges déchus Lucifériens, ou même des Archontes. J’aurai besoin d’une explication élaborée pour invalider cette assertion et je demande pas que l’on me croie sur parole. Je ne peux que conseiller le lecteur à prendre en considération une narration qui peut paraître totalement novatrice et que l’on ne peut pas comparer avec tout ce que vous avez précédemment appris ou entendu: les femelles de l’espèce humaine émergèrent en co-évolution avec le corps de la planète Terre, originellement peuplée d’elles seules, et leurs contreparties mâles (dérivées du même plasma génomique) arrivèrent subséquemment par transport astral, tel qu’il est décrit dans les divers passages mentionnés.
Avant d’en terminer avec ce thème terriblement obscur, je souhaiterais proposer deux observations.
Tout d’abord, le désir d’entités non planétaires, de copuler avec “les filles des hommes”, qui est représenté dans le mythe des Veilleurs, se manifeste également comme un thème dans la matière Gnostique Copte qui dépeint les Archontes désirant Eve. L’Hypostase des Archontes:
Et les Archontes furent attirés par Eve, la femme primordiale. Ils se dirent l’un à l’autre ‘Allons, semons notre semence en elle’ et ils la poursuivirent. Et elle se moqua de leur stupidité et de leur aveuglement; et au moment de tomber dans leurs griffes, elle se transforma en arbre et laissa, devant eux, un reflet d’ombre d’elle-même».
Il était naturel pour les Veilleurs/Nephilim/Hommes d’Orion de convoiter les femmes Gaïennes, leurs contreparties génomiques de genre femelle. Même Milton, dans son ouvrage “Paradise Lost” – qui adhère étroitement au mythe Biblique officiel de la création d’Eve à partir de la côte d’Adam – contient des indices chatoyants de la narration du génome fracturé. Le livre 8, à la ligne 495, narre le sublime moment lorsque le mâle de l’espèce anthropine reconnaît l’effet miroir dans sa contrepartie femelle: « Je perçois maintenant l’Os de mon Os, la Chair de ma Chair, mon Soi face à moi».
Mais le désir naturel, entre les deux genres du même plasma génomique, encourut des risques de perversion en raison d’une violation interspécifique de frontières évolutives. Dans le Scénario de la Déesse Déchue, les Archontes sont les cousins cosmiques lointains de l’humanité, engendrée telle une anomalie avant que la Terre ne fût formée. Ne participant pas de la dotation génomique humaine, ils ressentent de l’envie vis à vis de la race humaine et complotent pour la détruire. Des confins du système solaire, au-delà de la Terre, les Archontes désirent les femmes terrestres – personnifiées mythologiquement par Eve. La narration Sophianique, dérivée de la matière Copte, décrit comment les Archontes convoitent Eve – mais le texte affirme explicitement comment elle échappe à leur étreinte.
« Et les Archontes furent attirés par Eve, la femme primordiale. Ils se dirent l’un à l’autre ‘Allons, semons notre semence en elle’ et ils la poursuivirent. Et elle se moqua de leur stupidité et de leur aveuglement; et au moment de tomber dans leurs griffes, elle se transforma en arbre et laissa, devant eux, un reflet d’ombre d’elle-même». L’Hypostase des Archontes 15-25.
Cependant, les Femmes Gaïennes n’échappèrent pas à l’étreinte des Hommes d’Orion, les Veilleurs. Au fil de nombreux éons de temps, la vie des femmes Gaïennes fut profondément altérée par les arts magiques que leur enseignèrent leurs contreparties nébuleuses. Les arts du déguisement, du maquillage et des tatous cosmiques, de la magie totémique, des techniques de séduction (traque) et en dernier, mais pas des moindres, de l’archerie. De nouveau dans le Livre d’Enoch:
«Et tous les autres avec eux, prirent des femmes ; chacun en choisit une, et ils commencèrent à aller vers elles et à avoir commerce avec elles et ils leur enseignèrent les charmes et les incantations, et ils leur apprirent l’art de couper les racines et (la science) des arbres. 2. Or celles-ci conçurent et mirent au monde de grands géants dont la hauteur était de trois mille coudées».
En résumé, les Nephilim étaient des versions, de type superman, du mâle humain originel qui descendit d’Orion sur Terre sur des cordes acca: « et la royauté (à savoir, la puissance mâle) descendit des cieux». Le nom s’applique, également, à des générations subséquentes de progéniture titanique engendrée lorsque les mâles s’accouplèrent avec les femmes Gaïennes. Il est nécessaire d’éliminer toutes les certitudes concernant les Veilleurs comme étant étrangères à l’implexe de Sophia/Lucifer. La correction et la description véridique de ce vaste tableau d’événements – remontant à la préhistoire de la préhistoire de l’espèce humaine – est une responsabilité que je place sur les étudiants du Tantra Planétaire. Apprenez la narration authentique par coeur et travaillez afin de savoir comment la narrer.
Baphomet = Sophia
Lorsque vous analysez et comparez ces thèmes, gardez à l’esprit la tournure spécifique du terme implexe – en tant que distinct de complexe. Le dernier est un mélange ou combinaison de divers éléments, dont certains peuvent être sous forme narrative – le Complexe d’Oedipe, par exemple. Mais un implexe implique un facteur de distorsion, en plaçant une chose contre l’autre en en transformant quelque chose en son opposé de sorte que « la destinée du principal acteur change de mauvaise à bonne et de bonne à mauvaise ».
Tel a été le cas avec l’image mythique de l’Eon Sophia. Une fois que cette image fut totalement éradiquée, de par la suppression des Mystères, ses vestiges en vinrent à être incrustés dans divers mythes et légendes mais toujours de telle façon que les indices, pointant vers l’identité de Sophia, furent pervertis et inversés – en la faisant paraître pour l’opposé de ce qu’elle est.
Le personnage de Lucifer se dérobe à vos yeux, se métamorphosant parfois en Satan, en Diable, représenté par Baphomet – mais Baphomet est une distorsion satanique de Sophia.
Il pourrait être dit que la mémoire de la Mère Eonique de l’humanité, la Déesse de Sagesse Sophia – bien qu’elle soit intrinsèque à la psyché humaine de par la puissance de sa capacité pour une profonde remémoration – a été pervertie d’une manière qui rappelle l’implantation de fausses mémoires par le contrôle du mental manipulé par des traumatismes. Cette distorsion, et cette occultation, sont le fruit d’un endoctrinement religieux, la menace du feu de l’enfer et de la damnation, la projection psychotique de pouvoirs diaboliques, et plus. Cet endoctrinement était – et cela l’est encore assurément – un programme massif de contrôle mental.
Vrai mais, dans un plus large cadre, les individus humains ont failli à reconnaître la Mère Eonique, une personne à la fois, alors qu’ils succombent à des fantaisies diaboliques nourries par la peur de l’inconnu et du surnaturel. Ils se sont détournés de la déesse de Sagesse de par leur incapacité à s’abandonner à sa présence immanente majestueuse, et même de par une réaction toxique endémique à cette présence – la réaction de biophobie. Gaia-Sophia est la source de la vie et, en soi, la source supra-vivante. Un contact avec le supra-vivant peut s’avérer paniquant. Dans certains exemples, les animaux humains sont effrayés de faire face à la puissance nue de la vie dans la pleine révélation de sa source, la présence de la planète même.
Pour preuve de ce processus pervers qui transforme, convertit, ce qui est sublime et supra-vivant en une présence menaçante, prenez en considération l’image de Baphomet. Ce personnage est une fiction psychotique de l’endoctrinement Judéo-Chrétien prenant son origine dans l’homme-chèvre qui n’est autre que Pan, le dieu de la Nature, transformé en un monstre démoniaque. Cette image communément répandu de Baphomet, en début d’essai, est une production tardive de la main d’Alphonse Constant, alias Eliphas Levi (1810 – 1875). Ce n’est pas une ancienne divinité ni même une image médiévale d’une créature démoniaque. Constant était un prêtre défroqué, probablement un bourreau d’enfant, qui s’auto-déclara l’une des lumières occultes du Renouveau Occulte du 19 ème siècle. L’image de Baphomet, communément prise pour un portrait hideux de Lucifer-Satan, est empruntée à son ouvrage de magie transcendantale – “Dogme et Rituel de la Haute Magie”, 1856. Et quelle ragout insupportable de non sens prétentieux!
Ainsi, l’image de Baphomet est une concoction récente et était inconnue dans les anciens temps – même au Moyen-Age. Par contre, le nom Baphomet est plus ancien que la tarte bien connue de kitsch ésotérique de Levi. Je renvoie ici le lecteur vers Hugh Schonfield, un érudit Biblique sur lequel je me suis appuyé en écrivant mon ouvrage “La Passion de la Terre” (aux Editions Voix des Semences). Ainsi que l’article cité l’explique, Schonfield a prouvé que le nom BAPHOMET encode le nom SOPHIA. Le code utilisé, pour cette simple conversion, est appelé le code Atbash.
Lorsque cet encodage fut réalisé, durant le Moyen-Age, l’image que vous voyez de Baphomet, selon l’interprétation de Levi, n’existait pas. Elle n’arriva que très tard dans l’histoire Européenne. Nonobstant, les descriptions et narrations médiévales, présentant l’implexe Diable/Lucifer/Satan, sous la personne d’un homme-chèvre avec des pieds en sabots, des cornes et des ailes de chauve-souris (tout l’attirail de l’ange déchu) circulaient depuis environ le 7 ème siècle. Les oeuvres de Jeffrey Burton Russell sont insurpassables quant à cette thématique. Dans une série d’essais profondément étayés, Russell prouve que les Chrétiens inventèrent le Diable en inversant la nature Païenne du dieu Pan et en lui ajoutant des ailes. De cette façon, ils imposèrent leurs croyances psychotiques selon lesquelles le monde naturel est mauvais et replet de démons voulant torturer les animaux humains ou les séduire à commettre le péché – principalement le péché sexuel.
Finalement, je soutiens que cette attitude – qui, à ce jour, est massivement partagée et promue au niveau global – est empreinte de biophobie, elle-même étant induite par l’incapacité de s’abandonner à la beauté et à la puissance de la “Mère Nature”, l’Eon Sophia dans toute son immanence matérielle. Elle, la plus grande sorcière de toutes.
Le Culte du Diable
En conclusion, prenons en considération les dénominations suivantes:
Lucifer: le porteur de lumière. Un autre nom pour l’Eon Sophia qui confère sa luminosité Pléromique à la Terre et qui dota l’anthropos de la lumineuse “epinoia”. Les adjectifs sont : Luciférien, Luciférique.
Diable: toute entité radieuse, corrélée à “deva”, en Sanskrit “dyaus”.
Divin, issu de la même racine que diable, “rayonnant, surnaturel, surhumain”.
Diabolos: l’adversaire, l’opposant. Un titre ou un rôle, non pas une entité.
Satan: l’adversaire, l’opposant. Un rôle, non pas une entité; par exemple, un juriste. L’adjectif est satanique.
Démon: selon les Chrétiens, une créature surnaturelle infernale au service de Lucifer/Satan/Diable réputé demeurer au coeur de la planète matérielle.
Daemon or Daimon: dans le monde classique Païen, un esprit-guide, celui qui inspire et conseille, comme le daemon de Socrate; comparable à une divinité tutélaire dans le Bouddhisme Tibétain, c’est à dire, une Dakini.
Finalement, considérons l’étymologie du mot worship en anglais, à savoir rendre un culte. worðscip en vieil Anglais. Sens de révérence offerte à un être surnaturel, ou à un être divin, historiquement enregistré vers l’an 1300.
Rendre un culte, c’est dériver un sens de valeur pour soi-même en se soumettant à une puissance considérée comme supérieure. La récompense du culte se manifeste lorsque l’agence supra-humaine transfère son autorité à celui qui rend le culte. Le culte confère aux gens un sens de valeur; il augmente leur auto-estime. Telle est la grande duplicité du culte.
Ceux qui reconnaissent déjà leur propre valeur (amour de soi) n’ont pas besoin de rendre un culte à quoi que ce soit. Je dirais que ces individus, qui possèdent un sens authentique de leur propre valeur, détestent la notion d’une quelconque sorte de culte religieux. C’est mon cas.
Le Tantra Planétaire est une mise à jour des Mystères Païens, un chemin de consécration à la Mère Eonique et de magie interactive avec la Terre. Dans cette pratique, vous ne vouez un culte à personne, pas même à la Mère Animale Planétaire. Mais vous révérez l’Eon maternel terrestre dans toutes ses formes et processus. Le Tantra Planétaire est de la Biophilie en action. Dans un cadre religieux, on l’appellerait l’Animisme Sophianique.
Un tel acte de révérence doit être exprimé, articulé, parlé et affirmé de manière ouverte – tous les jours et dans toutes les situations possibles. Non pas pour persuader ou convertir quiconque mais pour démontrer ce fait sensationnel: l’adoration que vous dirigez vers la source cosmique de la vitalité soutient votre vie. Et réalise, en fait, quelque chose de plus. De par cette révérence d’adoration, chaque animal humain acquiert la force d’accepter une opportunité unique et suprême: jouer le rôle de la bête à deux cornes, l’agneau de la Terre. Plus spécifiquement, c’est l’opportunité de maîtriser le pouvoir de la Bête à Sept Têtes, de la Mère Animale. Maîtrisez-le.
Combien de fois avez-vous entendu de telles affirmations: «Ils vouent un culte à Lucifer», «Hollywood est contrôlé par les Satanistes», «Les Sabbatéens sont des Juifs Lucifériens qui adorent Satan». Etc, etc, ad nauseam.
Combien de fois avez-vous entendu de telles accusations et assertions? Ce n’est que le baratin de dupes ignorantes et hystériques qui ne font que mystifier ce qu’ils prétendent dénoncer. Ils ne présentent, jamais, aucune preuve tangible pour ces accusations. Ceux qui exposent de cette manière, en déclarant qu’ils vont dévoiler les prédateurs criminels parmi nous, inondent le mental raisonnant avec des évidences anecdotiques, de la culpabilité par association, des tirades symbolico-associatives et des témoignages incohérents. Derrière ces accusations, plane la peur toujours présente que l’entité satanique, dépeinte comme Baphomet, existe littéralement, réellement et physiquement. Quelle arnaque. Je l’invite à se dévoiler. J’appelle le Diable à m’apparaître et je vous conseille de faire de même.

Béatitude Erotique
«Seule la connaissance de ce qui est vivant peut bannir la terreur.» Wilhelm Reich dans “La Fonction de l’Orgasme”.
Le Diable est communément assimilé à Satan et à Lucifer – dépeint comme un personnage hideux présidant en Enfer. L’homme-chèvre à cornes était Pan, le dieu Païen de la Nature. Le Judéo-Christianisme transforma la Nature en maléfique et transforma Pan en Diable, par inversion – ainsi que Jeffrey Burton Russell l’explique dans de nombreux ouvrages. Lucifer est souvent dépeint comme possédant des cornes et des ailes de chauve-souris. Les ailes révèlent le jeu. Pan ne possédait pas d’ailes, sauf si l’on parle métaphoriquement, lorsqu’il prenait du bon temps avec une nymphe – les ailes du plaisir, de la libération orgiastique.
Par le simple fait d’ajouter des ailes à Pan, ce personnage de plaisir daemonique devient l’image du mal, de la tromperie, de la corruption – un démon malicieux tombé d’une demeure céleste. L’inversion de l’implexe est massive mais la re-inversion peut s’avérer tout autant massive en corrigeant la narration et en mettant en lumière que Lucifer est Sophia, la déesse de luminosité Eonique qui chuta et qui s’est incarnée en la Terre. Sans l’implexe, il n’existe ni Satan, ni agent du mal – littéralement ou imaginativement. Le réel adversaire satanique, oeuvrant à l’encontre de l’humanité, est le dieu paternel extra-terrestre, le Démiurge, Yaldabaoth, le Seigneur des Archontes. Il est impossible pour l’humanité de reconnaître et de vaincre cet ennemi extra-terrestre tant que son identité reste occultée derrière la fiction psychotique de Satan-Lucifer-Diable.
Soyez certains de cela: le pouvoir de la fiction psychotique opère, de façon vile, dans le mental humain selon des voies qui ne peuvent être vaincues et éradiquées que par un pouvoir supérieur, par une contre-magie authentique, par une biophilie triomphant de la biophobie, par le plaisir et la joie triomphant de la douleur et de la souffrance, par l’amour de soi triomphant de la culpabilité et de la honte.
«Les rites des dévots de l’Adya Kali sont un plaisir à réaliser». Mahanirvana Tantra.
2 Septembre 2015 – revu en Octobre 2016 Andalucia