Ce présent essai est le huitième d’une séquence Mythophrénique de 10 essais, rédigés entre octobre 2015 et octobre 2016, dont certains sont accompagnés d’un audio.
J’ai commencé à me plonger dans les écrits de Nag Hammadi aux environs de 1980, après la publication de “The Nag Hammadi Library”, en Anglais, éditée par James M. Robinson. The Nag Hammadi Library est toujours l’édition standard de cette matière grâce à laquelle de nombreuses personnes sont introduites au sujet ésotérique du Gnosticisme – ce qui est un mauvais début, pour le moins. J’ai, déjà, amplement évoqué le scandale des études couvrant le Gnosticisme et son échec patent à proposer une traduction compréhensible des écrits Grecs-Coptes – découverts dans la Haute-Egypte en 1945.
Ainsi que je l’explique dans mes Commentaires (non achevés), je me suis ouvert une voie dans le marécage des Codex de Nag Hammadi en prenant note de mes “intuitions”. Je reçus une telle intuition, récemment, alors que je méditais sur une certaine énigme qui captive, en ce moment, le mental de l’espèce humaine: “Son Nom est Silence”. Le mot Grec pour silence, adopté en Copte, est “sige”. N’ayant pas consulté mon édition écrite depuis des années, je dus réfléchir à l’emplacement de cette affirmation brève et étonnante. Je me souvins que cela se trouvait dans le “Codex La Sagesse de Jesus Christ”, NHC III, 4. Il s’avéra que j’étais correct mais lorsque je vérifiai dans The Nag Hammadi Library, je ne pus pas trouver les versets exacts mais quelques variations telle que la suivante:
« Et les immortels, que je viens juste de décrire, détiennent toute autorité de l’Homme Immortel qui est appelé “Silence”, parce qu’en réfléchissant sans parler, sa propre majesté fut entièrement accomplie ».
Ce passage est extrait, tel quel, de l’ouvrage The Nag Hammadi Library – et mot pour mot selon la traduction de Douglas M. Parrott. (James Robinson travaillait avec une équipe de traducteurs). Dans cette variante, “l’Homme Immortel” est appelé Silence – tout comme Sophia, dans d’autres passages (voir ci-dessous) mais, ici, le pronom possessif fait référence à une femme. Cette citation met en exergue la caractéristique notoire de la matière Grecque-Copte, à savoir l’utilisation obscure et inconsistante des pronoms possessifs – qui, souvent, arrivent sans une indication claire de ce à quoi ils font référence. Ce verset fait référence à l’Homme Immortel tout en employant un pronom possessif féminin. [Note du traducteur: en anglais, les pronoms possessifs ne s’accordent pas avec le substantif qui le suivent mais avec l’entité évoquée dans la possession]. La consternation des érudits – dans la gestion de ces problématiques – est flagrante.
“Homme Immortel” dans ce passage est incorrect: le Copte original est MNIATMOU NRHOME – RHOME signifiant l’humanité considérée comme une espèce, et non pas l’homme, le mâle de l’espèce. “Humanité Immortelle” pourrait être une traduction optionnelle. La vie de l’espèce est immortelle en comparaison de la vie d’individus spécifiques appartenant à l’espèce humaine. Les Codex de Nag Hammadi utilisent le Copte “Rhome” et le Grec “Anthropos”, de façon interchangeable, pour désigner l’humanité en tant qu’espèce – et non pas le terme “andros”, en Grec, qui désigne le mâle.

En ce qui concerne l’original Copte, il vous faut vous référer à The Coptic Gnostic Library (CGL) publiée en 5 volumes par Brill, Leiden, en Hollande. Le Volume 3 présente le traité intitulé “Epître d’Eugnoste” d’un côté et, de l’autre côté, le traité “La Sagesse de Jésus-Christ” – un exemple unique de textes parallèles dans le corpus de Nag Hammadi. “L’Epître d’Eugnoste” apparaît en deux versions, dans le Livre 3 et dans le Livre 5, alors que le traité “La Sagesse de Jésus-Christ” (voir illustration ci-contre) se trouve aussi dans le Livre 3 mais également dans le Codex de Berlin (BG) – un traité en dehors des Codex de Nag Hammadi. Ce sont donc quatre textes, en tout, qui sont parallèles et qui se recoupent, dans certains passages et termes, tout en présentant des caractéristiques uniques. La CGL V.3 présente ces quatre textes en colonnes parallèles. Voilà deux colonnes, parmi les quatre, montrant le titre de page du traité “La Sagesse de Jésus-Christ” (SJC).
Ainsi que le verset d’ouverture le signale, le traité SJC est un “discours de résurrection” supposé avoir été délivré par le sauveur ressuscité à ses disciples les plus chers. Fabuleux: cela prouverait que les enseignements Gnostiques sont compatibles avec le dogme Chrétien! C’est ce que l’on pourrait présumer, mais à tort. SJC témoigne, tout simplement, de la manière dont certains enseignements Gnostiques furent adaptés aux contingences des doctrines Chrétiennes – dont la résurrection. Cependant, la matière parallèle, dans l’Epître d’Eugnoste, ne présume pas d’une telle situation et ne requiert pas la croyance en un sauveur ressuscité – une présomption qui est carrément invalidée et ridiculisée, par ailleurs, dans les Codex de Nag Hammadi. A leur crédit, les érudits ont passé beaucoup de temps à expliquer comment l’Epître d’Eugnoste se présente indépendamment – en tant qu’oeuvre non Chrétienne. La phrase que je viens juste de citer, de SJC verset 112, apparaît sous une autre version dans l’Epître d’Eugnoste, au verset 88:
« L’intégralité des immortels que je viens de citer ont tous autorité (exousia) conférée par la puissance de l’Homme Immortel (athanatos rhome) et Sophia, sa consort (syzygos), qui était appelée “Silence” (sige) et qui était ainsi nommée, Silence, parce qu’elle accomplit sa propre majesté en une méditation sans paroles (shaike) ».
Dans ce passage, “sa propre majesté” fait référence à une agence – entéléchie, force ou entité – féminine présentée comme la consorte de “l’Homme Immortel”. Veuillez le lire et le comparer au premier passage cité plus haut. Il est clair que le second passage est plus élaboré et plus cohérent avec un pronom possessif correspondant à Sophia, une agence féminine. Il est frappant de constater une dyade Sophia/Humanité: « conférée par la puissance de l’Homme Immortel et de Sophia ». L’Epître d’Eugnoste appelle explicitement Sophia, un Eon, la consorte ou conjointe de l’espèce humaine. Athanatos rhome = l’espèce humaine immortelle. “Rhome” est le terme Copte pour humanité à distinguer du terme, emprunté au Grec, “andros” qui désigne le mâle de l’espèce humaine.
Le terme “majesté” est, bien sûr, important ici mais ce terme n’est pas même listé dans le Dictionnaire Copte de Walter Ewing Crum (Oxford, 1939) qui ne présente que le terme “majestueux”.
La Maîtrise de Sophia
Qu’est-ce donc que la majesté? L’état d’être majestueux? Que cela signifie-t-il dans ce contexte? A qui cette majesté est-elle attribuée dans ces textes parallèles: à Sophia, à l’humanité ou aux deux?
Le passage, dans l’Epître d’Eugnoste, affirme que Sophia – l’Eon qui, conjointement avec Thelete, conçut le génome humain – était appelée Silence. Réfléchissons, un moment, sur ce concept. Cela signifie-t-il que nous pourrions appeler Sophia par le nom Silence, prononcé à haute voix, comme on appellerait une autre personne par son nom? On pourrait, ainsi, apostropher Sophia de cette manière: « Hey! Silence, donne moi un indice quant à ce que tu es en train de faire présentement! ». Dans ce cas, on utilise Silence comme n’importe quel autre nom attribué à une personne, ou à un animal, comme d’appeler un chien Snoop. « Snoop, viens chercher ton os ». C’est la façon la plus commune d’appeler un chien: en prononçant son nom à voix haute.
Très bien. Mais supposons que le nom Silence de Sophia ne soit pas à prendre de cette manière – à savoir littéralement, tel un nom que l’on prononce. Supposons qu’il existe une instruction non évidente qui y soit inclue, une signification cachée qui ne pourrait être connue que d’une personne initiée dans la présence de l’entéléchie divine qui doit être invoquée, appelée. Afin de saisir l’instruction authentique, il est nécessaire d’appréhender cette assertion dans le même esprit que les initiés qui la posèrent – en s’exprimant à partir d’une expérience mystique directe de la présence divine de Sophia. Il n’est qu’un instructeur Gnostique, vivant de nos jours, qui puisse détecter un tel indice qui reste insaisissable pour des équipes d’érudits – totalement privés d’expériences mystiques.
L’assertion “Son nom est Silence”, appliquée à Sophia, opère comme une sorte d’énigme qui siège au plus profond des méandres du mental humain et dans la nature intrinsèque du mental, du mental en tant que tel. C’est en travaillant sur cette énigme que l’instruction Gnostique authentique peut être conférée. Une formulation plus précise de cette instruction peut être rendue, mais de manière différente, à partir du verset déjà cité de l’Epître d’Eugnoste. Sophia est appelée Silence parce que, par pur reflet mental sans parole, sans aucune élocution, elle accomplit la maîtrise [de ses propres pouvoirs].
Dans les diverses traductions des Codex de Nag Hammadi, les érudits utilisent les paranthèses droites [ ] lorsqu’ils insèrent ce qu’ils estiment être la signification impliquée – ou supposée. La maîtrise doit être la maîtrise de quelque chose. La majesté, en contraste, n’est que simple glorification, inflation. La majesté impliquée ici est le statut d’auto-maîtrise que la Mère Eonique accomplit, d’une certaine manière, “par pur reflet mental sans parole”. La majesté n’est pas seulement une démonstration de pouvoir faisant grande impression – tels des dignitaires costumés paradant sur un tapis rouge – mais le contrôle élégant de son propre pouvoir. Un étalon cabriolant est majestueux parce qu’il est en contrôle de sa propre puissance. De même que le colibri. De même qu’une cascade. Je propose, donc, que l’auto-maîtrise soit la majesté accomplie ici.
Un Pacte de Pouvoir
Les textes parallèles suggèrent une complicité divine-humaine en accouplant l’Humanité Immortelle avec la Déesse de Sagesse, comme s’ils étaient des consorts: SOPHIA-RHOME. Il existe un arrangement de partage de pouvoir, pour l’auto-maîtrise, impliquant Sophia et le principal sujet de son expérimentation, l’humanité. On peut dire, ainsi, que le pacte de partage de pouvoir du Tantra Planétaire – la magie interactive avec Gaïa-Sophia – est préfiguré dans ce passage des écrits Gnostiques.
Je requiers des anciens étudiants, tout comme des nouveaux-arrivants, de prêter bien attention à la manière dont je développe la matière Gnostique. A chaque fois que je propose un élément qui n’est pas littéralement énoncé dans les textes qui ont survécu, j’affirme ouvertement que je le fais et que c’est à partir des textes existant que je déduis, développe ou extrapole cet élément. Par exemple, je fonde “la magie interactive avec Gaïa Sophia” – la définition du Tantra Planétaire – sur des passages existant dans l’Epître d’Eugnoste et dans la Sagesse de Jésus-Christ ainsi que dans d’autres traités indiquant que Sa Correction (diorthosis) sera accomplie par les actions de “cet enfant lumineux”, sa progéniture, l’espèce humaine.
Le mot “majesté” provient de la racine PIE magh- signifiant “grand, en pouvoir”. C’est cette racine PIE qui est à la source de nombreux mots: mage, magie, mécanique, magistrat, magicien, maître, magnifique, magnitude, etc.
Les fondateurs du mouvement Gnostique étaient les shamans de l’Ordre des Mages de la Perse antique. La définition de la racine magh-, “être capable, posséder du pouvoir”, est identique à la définition standardisée de la racine Sanskrite shak-, la base de “shakti”, la racine des mots sacré, sacrifice, etc. Ce qui est sacré possède une grande puissance et la capacité de l’utiliser. Le Tantra Planétaire est un Shaktisme réinventé et amélioré, le culte de la puissance dans la reconnaissance de la présence vivante et tangible de la Terre Mère.
Dans mon ouvrage La Passion de la Terre, j’ai écrit: « Les expressions composées Gaïa-Shakti et Shakti-Sophia peuvent être utiles afin de décliner les parallèles clairs et cohérents entre le mysticisme de la Déesse en Occident et en Asie ». Un tel référencement croisé m’a permis de réaliser la Conversion Tantrique durant l’automne 2008, huit années avant d’écrire ce présent essai. A ma connaissance, aucun érudit de la religion Occidentale, ou du Bouddhisme, n’a tenté de réaliser un parallélisme aussi détaillé et élaboré entre la Gnose et le Tantra.
Types d’Interventions
Maintenant, afin d’explorer l’innovation de l’intervention Sophianique, considérons ces six termes que l’on peut appliquer car possédant différentes visions de dieu, et par conséquent, différentes conceptions de l’intervention divine:
déiste: il croit en un dieu créateur qui n’intervient pas dans le monde
théiste*: il croit en un dieu créateur qui intervient dans le monde
panthéiste*: il croit en la présence constante et active de la divinité au travers de la Nature. Synonyme d’immanentiste: il croit qu’une divinité suprahumaine imprègne le monde naturel et y compris la psyché humaine. Synonyme avec panenthéiste.
animiste*: il croit ou, plus correctement, il perçoit le monde naturel comme étant imprégné et animé par des agences divines ou des esprits qui peuvent faire du mal, ou du bien, aux êtres humains. Un cas spécial: l’animisme Sophianique.
athée: il croit qu’aucun dieu créateur n’existe en premier lieu.
agnostique: il croît qu’il est impossible de savoir si dieu, la divinité, existe ou non.
Gnostique*: il connaît directement la réalité des agences divines.
onirique*: ressemblant à un rêve, de la nature du rêve; considère la vie comme un état de rêve.
Les termes marqués d’un * dénotent des systèmes de croyances, ou des paradigmes, qui permettraient quelque type de scénario d’intervention. Le déisme et l’athéisme l’excluent strictement tandis que l’agnosticisme exclue toute possibilité de connaissance de l’intervention – si tant est qu’elle soit possible. Les Juifs religieux, les Chrétiens et les Musulmans sont tous théistes. Les religions Abrahamiques sont fondamentalement théistes et elles adhèrent à la croyance selon laquelle un dieu créateur suprême intervient dans le monde humain. Ces trois religions ont, toutes, leurs propres versions des messies- des agents ou des instruments de l’intervention.
Dans le Christianisme, le messie est la divinité incarnée, Jésus-Christ, qui est supposé avoir vécu durant les temps historiques et qui pourrait revenir pour une seconde venue – le Jésus Maranatha. Dans l’Islam, Mohammed est la figure messianique suprême et le messie à venir est appelé Madhi. Ces variations, du scénario messie/interventionniste, décrivent des agents actifs qui peuvent réellement impacter les événements du monde. Ils peuvent changer le cours de l’Histoire et déterminer la destinée de l’espèce humaine. Des milliards d’animaux humains croient que cela est vrai. Des milliards d’entre eux.
L’Hindouisme est animiste et panthéiste, acceptant l’intervention des divinités au travers du rôle de l’avatar. Il est également onirique car présentant le dieu Vishnou comme le rêveur du monde qui peut, à l’occasion, descendre sous la forme d’un avatar dans le rêve qu’il vit – et changer le cours des événements des rêves d’une manière salvatrice. La tradition Hindoue affirme que neuf interventions de l’avatar Vishnou se sont déjà manifestées et qu’une dixième est attendue durant le Kali Yuga – le soi-disant Avatar Kalki. Mon long essai, “Déesse à la Rescousse”, présente une interprétation de l’Avatar Kalki dans le cadre du Scénario de la Déesse Déchue. Cet essai est surchargé, de matières externes, et confus mais il est, cependant, important – et sans doute promu à une révision durant le développement de la Mythophrénie en action.
Le Bouddhisme et le Taoïsme sont athées, excluant le concept d’un dieu créateur, et très proches de l’agnosticisme: ils n’admettent aucun scénario d’intervention. Le Taoïsme est, plus ou moins, animiste dans sa vision de la Nature et est dépourvu de concepts interventionnistes. Le Bouddhisme permet un concept édulcoré d’intervention, en quelque sorte, dans la figure du futur Bouddha, le Maitreya. Le Maitreya peut être identifié avec l’Instructeur Planétaire – pour emprunter un terme à la Théosophie. En tant que tel, il/elle se positionne en distinction du messie Abrahamique qui est une figure d’autorité – pour ne pas mentionner un instrument du courroux divin. Dans le Bouddhisme Tibétain, tel qu’il survit de nos jours, le rôle du tulku, ou lama incarné, est une approximation d’une figure avatarique, ou messianique, conçue, nonobstant, comme un instructeur du Dharma – plutôt qu’un agent actif d’événements dans le monde.
Le rafistolage Judéo-Islamique
Le concept d’un messie envoyé par dieu dans le monde humain, sur une mission de rédemption, assuma une forme bizarre et anormale dans le Judaïsme (ainsi que je l’ai expliqué dans La Passion de la Terre – dans le chapitre 4 concernant la théocratie Juive). On retrouve un précédent, du complexe du messie Juif, dans le Zoroastrisme avec le concept de Shaoshant, un agent divin qui amène le Frashokereti, à savoir la rénovation ultime du monde. Dans le Judaïsme, le thème de la rénovation, dérivée du mythe Perse, se transforme en “tikkun olam”, “la réparation du monde”. Il contient un concept extrêmement problématique d’intervention divine – en fait, une perspective démente – qui requiert une analyse et une déconstruction précises si l’on veut, réellement, éclaircir le champ du mental afin qu’il puisse imaginer des alternatives saines potentielles.
L’anomalie de l’intervention divine opérant, à ce jour, dans le paradigme Juif, possède deux facteurs essentiels: le dualisme de source unique combiné avec la théorie de la race maîtresse. Ainsi que je l’ai expliqué dans la Passion de la Terre:
« La cosmologie Gnostique est dualiste mais pas de la même manière que la cosmologie de Zoroastre – le dualisme Perse discuté ci-dessus en connexion avec l’essor de la théocratie Juive. Rappelons-nous que la doctrine religieuse du dualisme Perse, absorbée par les Hébreux durant la Captivité Babylonienne, affirma l’opposition entre le Bien (Ahura Mazda) et le Mal (Ahriman) au niveau cosmique. C’est un dualisme absolu. Il implique une division au sein de la Divinité suprême, dans le royaume divin, dans la source unique de tout ce qui existe. On peut donc l’appeler un dualisme de source divisée. On peut aussi l’appeler un dualisme de source unique puisqu’il assume que le bien et le mal participent de la même origine, en raison d’une division à la source, dans la Divinité suprême – une notion réfutée purement et simplement par les Gnostiques. Dans leur contestation du Christianisme, les Gnostiques s’opposèrent à la théologie Chrétienne et aux éthiques dualistes fondées sur la notion Juive d’un dieu paternel vengeur qui était aussi, que vous le croyez ou non, la source de l’amour divin ».
Par contraste, les enseignants Gnostiques avaient adopté le paradigme du dualisme à deux sources: un concept cosmologique Gnostique affirmant que le bien et le mal n’émanent pas de la même source – le mal entrant en jeu dans l’expérience humaine en raison de la superposition de deux systèmes perceptuels différents. Ce dualisme est illustré par l’analogie de l’hologramme à deux sources dans les écrits de l’auteur de science-fiction, Philip K. Dick.
Le dualisme Perse affirme qu’il existe une bataille entre le bien cosmique et le mal cosmique – Ahura Mazda et Ahriman – mais les deux puissances opposées sont, ultimement, et de façon énigmatique, enracinées dans la même source. Les anciens Hébreux adoptèrent cette notion du bien versus le mal en tant que système de détermination cosmique et l’associèrent avec le second élément fondamental de leur paradigme: l’idéologie de la race maîtresse dont ils sont une manifestation en tant que Peuple Élu. Ils conçurent leur divinité tribale, Yahvé/Jéhovah, comme la source à la fois du bien et du mal; c’est ainsi que la divinité extra-terrestre récompense et punit, à la fois. Pour les Juifs (et pour les Musulmans, pourrait-on ajouter), Satan même n’est qu’un adversaire envoyé par la divinité suprême pour tester l’obéissance humaine. Le diable Juif est l’avocat de Yahvé.
L’anomalie bizarre, de la théocratie Juive, a continué à muter et à se transformer au fil des siècles – soutenue par les “opérations clandestines” des fanatiques Talmudiques et rabbiniques qui l’entortillèrent dans des contorsions dignes d’un poulet en caoutchouc s’ébattant dans une centrifugeuse. Eventuellement, ils imposèrent le Peuple Élu en tant que race maîtresse dont les membres se considèrent comme des dieux sur Terre – gouvernant tous les non-Juifs (les Goyim, les Gentils, “les nations”). En raison de cette bizarrerie, la majorité des rabbins de synagogues, aujourd’hui, déclarent qu’ils sont athées. Il arrive parfois à quelques Juifs orthodoxes, sentimentalistes, de citer la notion évanescente de la volonté de dieu prévalant dans le monde. Cependant, la vérité brutale est que les Juifs – ceux qui savent – refusent une quelconque notion d’une puissance supérieure intervenant dans les affaires du monde: il leur est indifférent que Dieu existe ou n’existe pas. Le Judaïsme athée s’aligne donc avec le Judaïsme orthodoxe dans son objectif de domination Juive du monde – incluant la mission vertueuse et juste de réparer le monde.
Le “rafistolage”, proposé par ce système déviant de croyances, a été défini – en tant qu’impératif programmé pour opérer dans les événements du monde – depuis l’émancipation des Juifs en Europe en 1849. Dans ce programme, la prétention Juive de réparer le monde – en langage clair: l’imposition à tout un chacun, par les Justes Juifs, d’un certain mode de vie – occulte l’objectif de dominer tous les peuples non-Juifs et de centraliser toute les richesses et toute la puissance mondiales sous contrôle Juif. Tout en détruisant la culture, l’histoire et l’identité des Goyims. Ce programme d’intervention, par la race qui s’est auto-proclamée maîtresse et divine, se présente sous le nom de communisme – bien qu’il ne soit presque jamais défini comme tel. C’est un fait attristant et choquant: la plupart des gens dans le monde d’aujourd’hui, y compris des gens intelligents, n’ont aucune idée de la nature réelle du communisme.
Au travers d’un développement parallèle et complémentaire dans le paradigme Musulman, l’Islam offre aussi un rafistolage afin de réparer ce qui n’est pas correct dans le monde: la loi de la shariah. L’Islam et le communisme Judéo-Marxiste cherchent à centraliser toute la puissance et toute la richesse dans les mains de l’élite théocratique – avec des combines différentes.
Détruisez le rafistolage/shoot Judéo-Islamique
Un mensonge à la fois
En commençant par le mensonge fondamental
Les Musulmans doivent continuer de croire dans l’intervention d’une divinité qui est représentée par les théocrates de l’Islam – le clergé, les imams, etc. Les Juifs, qui sont dans le secret, ridiculisent cette naïveté et se considèrent, eux-mêmes, comme agissant à la place de la divinité. Ils déifient la race Juive comme une souche ethnique supérieure au reste de l’espèce humaine – en fait, ils la déifient en tant que race angélique, celle des Elohim, et strictement non humaine.
Lorsque l’on comprend cette anomalie, il est alors clair que le scénario Juif d’intervention est un événement existentiel qui doit culminer en un moment historique dans le temps linéaire. Ce moment arrive lorsque le communisme triomphe globalement et que la loi de la sharia peut être imposée à tous les infidèles. La domination sur les événements du monde serait l’accomplissement d’une “cabale satanique” – pour emprunter une expression utilisée par Adolf Hitler. A savoir, une toute petite fraction de la population mondiale, en laquelle tout le pouvoir est centralisé, s’opposerait à tout le reste de l’humanité – agissant dans la posture satanique de l’adversaire, de l’ennemi.
La Perception de l’Ennemi
Maintenant, en supposant qu’il existe d’autres scénarios d’intervention divine qui pourraient réellement se manifester – tels qu’ils sont présentés dans diverses visions théistes, panthéistes, animistes et Gnostiques – il faut fondamentalement mettre en exergue que de tels scénarios sont en compétition directe avec le shoot Judéo-Islamiste.
En d’autres mots, quiconque cherche à reconnaître un autre scénario d’intervention divine – et à s’y impliquer – doit confronter et anéantir le paradigme Judéo-Islamiste qui opère ouvertement et activement au travers d’un programme géo-politique de duplicité et de domination. La responsabilité de dénoncer, de défier et de détruire ce programme extrêmement maléfique est indissociable de la perspective de vivre une vie différente, fertile et harmonieuse.
S’impliquer dans la Correction de Sophia, en tant que singularité, requiert une compréhension claire et sobre de ses éléments exceptionnels: son innovation, ses caractéristiques interactives (développées dans le Tantra Planétaire) et en dernier, et non des moindres, sa propension au combat – un appel à la guerre.
Le “réveil” de l’humanité, si souvent évoqué de nos jours, ne peut pas être un événement collectif – seulement un événement sélectif. Il se peut que le collectif ensommeillé soit guidé par l’avant-garde qui s’est réveillée. Le réveil est dépendant de l’information concernant le shoot satanique, bien sûr. Il vous faut percevoir comment la théocratie Juive, le Marxisme, et l’Islam, oeuvrent en collusion satanique contre l’expérimentation divine sur Terre. Mais, qui plus est, il est dépendant de l’activation de la conscience afin de complémenter la vérité qui éclate chez ceux qui s’éveillent à la réalité du programme globaliste de domination, de division et de duplicité – le mal social en 3 D. Le “réveil” de l’humanité dépend de sa capacité à percevoir l’identité réelle son ennemi – et de l’ennemi de la Vie elle-même – et de percevoir ce que son ennemi cherche à réaliser et comment.
Ces réflexions sont profondes, et troublantes, mais absolument impératives pour un futur meilleur sur cette planète. Et elles sont fondamentales à la détection de l’innovation de l’intervention divines telle qu’elles pourraient se dérouler dans la perspective de la Correction de Sophia. Toutes ces considérations, ci-dessus, soulignent le défi historique de l’intervention Sophianique: le rôle de l’humanité dans l’annihilation du rafistolage Judéo-Islamiste et dans la correction de sa propre histoire. La Correction est, et doit être, un événement historique. Si elle est réellement un événement planétaire, et pas simplement une fantaisie ou un jeu de prétention du nouvel-âge (“Ascension”), l’intervention de Sophia doit mettre en exergue le rôle interactif d’un portion de l’humanité faisant ce que seules des créatures humaines peuvent faire: corriger le cours historique.
J’ai commencé à mettre en lumière l’aspect historique de la Correction durant l’Expérimentation de Navigation Gaïenne – de 2011 à 2014. A cette époque, j’étais terrassé par la prise de conscience qu’aucune société – dans n’importe quelle période des temps anciens – n’avait jamais confronté le défi de corriger son histoire. Veuillez prendre un moment pour évaluer cette opportunité – qui, en soi, constitue déjà une immense innovation.
La Correction est une singularité historique qui implique la destruction des mensonges de l’histoire officielle – et plus particulièrement et fondamentalement, le mensonge concernant l’Allemagne, le Peuple Allemand et le traitement des Juifs par le Troisième Reich. La correction de notre propre histoire est la contribution de l’humanité à l’intervention de la Mère Eonique. Je ne pense pas que l’on puisse trop accentuer ce point – ou l’accentuer trop souvent.
La section ci-dessus, concernant le shoot, ou rafistolage, Judéo-Islamique, pourrait sembler une digression mais loin s’en faut. Personne, en vie aujourd’hui, ne peut comprendre comment l’intervention divine pourrait se manifester sans élucider comment ces Juifs particuliers, qui mettent en place le shoot, veulent le voir arriver – dans leur démence totale. La responsabilité accompagne le défi de découvrir une manière de solutionner ce qui est erroné dans le monde, dans l’ordre social.
Tout un chacun, souhaitant entretenir le concept d’intervention divine, peut faire un tour des variations mentionnées ci-dessus – impliquant une longue période d’étude et de spéculations pour ne pas mentionner la traversée d’un champ de mines de divagations théologiques et d’absurdités de théodicée – des apologies au nom de Dieu. Toutes ces stupidités sont externes aux deux cas uniques que je suis en train de décliner. Le premier vient juste d’être décrit: le cas unique de la menace communiste Judéo-Islamiste – carrément appelée “le Nouvel Ordre Mondial” ou “L’Ordre Juif Mondial”. (Rappelons que les Juifs et les Arabes descendent du même patriarche, Abraham, les premiers au travers de sa femme Sarah et les seconds au travers de sa concubine Hagar. C’est du moins ce que prétend la Bible). A l’encontre de ce programme – qui est la quintessence du mal humain – se présente, et déjà bien en cours, un autre cas unique d’intervention: l’intervention de l’Eon Sophia.
Avertissement Gnostique
Comment l’intervention Sophianique se manifeste-t-elle? Et en quoi est-elle différente d’un autre scénario d’intervention? C’est la grande question du moment – cette année, en 2016, dans le temps historique. La compréhension du “comment” dépend de deux contingences: le première est de définir les conditions requises pour cette intervention; la seconde est d’en déterminer la base instrumentale, à savoir la manière dont cela se module en fonction de la méthode, du modus operandi, de la Mère Animale Planétaire.
La version Gnostique du scénario d’intervention est la Correction de l’Eon Sophia. Ce scénario est une singularité historique, ainsi qu’expliqué ci-avant, mais également une singularité narrative. La description de son fonctionnement – développée par l’Instructeur Gnostique de notre époque – met en exergue les propriétés uniques et incomparables avec les autres scénarios qui ont été propagés amplement pendant des millénaires. La conception Gnostique de l’intervention est théiste, panthéiste, animiste et onirique. L’Instructeur Gnostique, aujourd’hui, insisterait sur le fait que cette intervention est un événement que l’on ne peut découvrir que lorsqu’il est en cours, plutôt que prédit tel un acte de volonté divine – ou tout simplement observé, tel un spectacle, qui ne requiert aucune implication humaine. Les conditions précédant l’intervention – tout autant que les conditions par lesquelles elle est orchestrée ou manifestée – doivent être déterminées par l’imagination et l’intelligence critique humaines, et non par foi aveugle.
L’assertion selon laquelle “son nom est Silence” présente un indice pointant vers la manière dont Sophia intervient dans les événements du monde. Il est instructif d’associer cet indice avec un autre passage-clé du texte cosmologique “Sur l’Origine du Monde” (II, 5.25):
« Lorsque Pistis vit l’impiété du Seigneur des Archontes, elle en fut emplie de colère. Agissant dans sa forme invisible, elle dit ainsi: “Tu te trompes Samaël”, ce qui signifie “dieu aveugle”. Il existe un enfant immortel de lumière, l’Anthropos, qui vint à l’existence avant toi et qui se manifestera parmi tes formes spectrales [plasmata], qui te piétinera de ridicule tout comme l’argile du potier est pilée. Et tu replongeras dans ton propre domaine, l’abysse [de la pesanteur], avec tous ceux de ta légion. Car lors de la complétude de tes oeuvres, l’anomalie intégrale [de l’illusion Archontique], que la vérité a mise en lumière, sera abolie et [cette illusion] sera telle qu’elle n’aura jamais existé ».
Dans cette scène, située de nombreux éons avant l’émergence de la planète Terre, l’Eon Sophia (appelée Pistis) confronte les adversaires extra-terrestres de l’humanité, les Archontes. Le Seigneur de la horde des Archontes se nomme Yahvé: c’est le dieu créateur mâle des religions Abrahamiques. Longtemps avant que l’humanité n’émergeât sur Terre, les Archontes avaient adopté une position d’ennemi envers l’Anthropos. En raison d’une intervention qui arriva dans les temps historiques, les Archontes achevèrent finalement de mettre en place un piratage neuronal – un neuro-hacking – au sein du mental humain. Ce faisant, ils purent utiliser les anciens Hébreux comme vecteur pour leur intrusion au sein de l’expérimentation divine se développant sur Terre – avec l’humanité comme sujet central. L’avertissement Gnostique est très clair:
« Yaldabaoth choisit lui-même un certain homme parmi les nations, appelé Abraham, et contracta avec lui une alliance selon laquelle si sa semence continuait de le servir, les Archontes lui donneraient la Terre pour héritage. Ensuite, par l’entremise de Moïse, Yaldabaoth amena les descendants d’Abraham hors d’Egypte et il leur donna la loi et il fit d’eux des Juifs ». Irénée. Contre les Hérésies. Année 180. Livre 1. Chapitre 30, section 10.
Ce qui fait des Juifs la souche unique et exceptionnelle qu’ils constituent est le paradigme mental extra-terrestre qui les caractérise en raison de l’infection archontique – le neuro-hacking. Ils ne se considèrent pas comme faisant partie d’une nation ou d’un pays mais ils se tiennent à part, et au-dessus, du reste de la race humaine. Il est clair que ce ne sont pas tous les Juifs qui adoptent cette position, délibérément et consciemment – mais tous ceux qui assument une identité Juive y sont impliqués.
Ces Juifs particuliers, qui maintiennent et promulguent le programme communiste de domination mondiale, n’interagissent pas avec dieu et n’agissent pas au nom de dieu. Ils se complaisent, plutôt, dans l’étrange psychose de se situer au niveau des dieux. Nous avons, de nouveau ici, une caractéristique qui situe la narration d’intervention Juive à part des autres. Elle se distingue comme la plus dangereuse et la plus maléfique de toutes – et notons, une nouvelle fois, que son caractère opérationnel historique peut être mis en exergue. Et c’est le scénario Gnostique d’intervention divine, la Correction de Sophia, qui le confronte. Ce n’est pas une bagatelle qu’un bref paragraphe, chez Irénée, préserve l’avertissement Gnostique concernant les Juifs en tant qu’instruments des Archontes – des parasites mentaux extra-terrestres. Cet unique paragraphe possède l’information permettant de sauver l’intégralité de l’humanité, tous les peuples non-Juifs – les Goyims ou Gentils.
Une rencontre avec Sophie
Pour l’instant, j’ai spécifié trois éléments dans l’intervention Sophianique: l’innovation, l’interactivité (à savoir, le partage de pouvoir avec la Déesse: le Tantra Planétaire) et le défi de confronter le mensonge en contrôle et de corriger les archives historiques. Pour conclure cet exposé, concentrons-nous donc sur la nouveauté de son intervention afin de pouvoir percevoir comment elle l’accomplit réellement d’une manière directe et intime que vous pouvez vérifier. Ce faisant, rappelez-vous du passage cité au début de cet essai:
Sophia est appelée Silence parce que, par pur reflet mental sans parole, sans aucune élocution, elle accomplit la maîtrise [de ses propres pouvoirs].
Selon mon interprétation, ce passage affirme que Sophia accomplit la maîtrise de ses propres pouvoirs “par pur reflet mental sans parole, sans aucune élocution” et c’est pourquoi son nom est Silence. Afin de faire l’exégèse de cette proposition étonnante, nous allons ressortir à un petit exercice en création d’histoire – en imagination guidée pour emprunter un terme Jungien. Je souhaite vous inclure dans une histoire et vous faire faire des observations et vous faire tirer des conclusions par vous-mêmes plutôt que de vous faire la leçon et de les insérer en vos esprits. C’est ainsi que vous pourrez développer un sens de la Correction et, peut-être, découvrir la nature intrinsèque de l’auto-maîtrise de Sophia, accomplie “par pur reflet mental sans parole”. L’histoire que je propose est fondée sur un événement de vie réel.
Un jour que j’étais sur le vol Malaga-Bruxelles, j’étais assis à côté d’une fillette de 4 ans. J’étais à la fenêtre et elle était assise à ma droite, avec son frère d’une dizaine d’années à sa droite et les parents de l’autre côté de l’allée centrale. C’était une famille Belge Flamande. Le nom de la fillette était Sophie car sa mère l’appela ainsi. Sophie passa une grande partie du voyage à dessiner des lettres et des icônes énigmatiques sur de petits carrés de papier. Elle m’en offrit un ainsi qu’un collier de fleurs en papier multicolore – qui maintenant décore l’autel de l’Anthropos dans ma résidence partielle en Espagne.
Je vais développer un exercice participatoire en utilisant cette rencontre comme modèle. Mais je vais changer l’environnement et vous y placer.
Imaginez que vous soyez dans un café, joli et tranquille, savourant un verre de vin. Vous êtes seul à votre table mais, à une table à votre droite, est assise, seule, une fillette de quatre ou cinq ans. Elle boit un chocolat chaud et s’amuse avec un grand cahier à spirale, qui est un cahier de feuilles blanches pour dessins. Elle possède plusieurs crayons de couleur qu’elle choisit avec soin pour écrire et dessiner dans son cahier. De temps en temps, elle consulte un livre qu’elle a placé à portée de regard, comme pour s’en inspirer. Et vous remarquez que c’est l’ouvrage d’E. B. White, Charlotte’s Web – Le petit monde de Charlotte.
Maintenant, supposons que les gens, dans le café, soient polis et parlent à voix basse; il n’y a pas de musique et vous pouvez entendre les conversations. Vous ne connaissez rien de tous ces gens mais vous déduisez, tout d’abord, que la fillette à sa table, près de vous, est avec ses parent qui sont assis à une table à sa droite. Votre supposition est confirmée lorsque vous entendez la maman s’adresser à la fillette: « Bois ton chocolat quand il est chaud, ma chérie ». C’est tout ce que vous savez, pour l’instant.
Maintenant, notez comment la fillette prend attention à vous en vous jetant, tout d’abord, des regards rapides et timides. Et puis, à un moment, elle vous fixe avec un regard rêveur et ses yeux se rétrécissent quelque peu, comme pour mieux vous examiner ou vous évaluer. Etes-vous digne de son intérêt? Quelque chose vous dit que oui et son comportement semble inviter votre attention pour ce qu’elle est en train de réaliser avec son cahier de dessin et ses crayons de couleur. Vous vous penchez légèrement vers elle pour mieux observer.
Vous voyez qu’elle a couvert une page du cahier de dessins, de large format, avec des symboles étranges et des lettres alphabétiques, ainsi qu’avec des petits icônes de formes circulaires et triangulaires, rappelant des logos commerciaux. Vous avez la forte impression qu’elle pourrait être en train d’écrire dans son propre langage – en l’inventant au fil des lettres. C’est ce que font souvent les enfants. Mais certains des signes sont des lettres reconnaissables, et parfois même des mots, ici ou là. Vous en déduisez que cette fillette peut écrire ou qu’elle est en cours d’apprentissage de l’écriture.
Soudainement, elle saisit le livre et l’ouvre en le feuilletant rapidement avec une expression perplexe. Elle se concentre ensuite, d’une façon plus spécifique, et vous voyez qu’elle lit le texte – bien qu’elle paraisse un peu trop jeune pour être capable de lire. Elle est, peut-être donc, juste en train de scanner les lignes sans les lire, mot à mot. A ce moment là, son visage s’illumine lorsqu’elle tombe sur l’illustration en page 74, montrant la toile que Charlotte a tissée avec les mots “SOME PIG” qu’elle y a insérés. Elle caresse gentiment l’image de sa main et se mord les lèvres délicatement, comme si plongée dans ses pensées ou imaginant une espièglerie. Et elle se remet ensuite à dessiner et à écrire pour s’amuser.
Au bout d’un moment, sa mère, lui parlant de la table proche, lui dit quelque chose en Flamand, se terminant par le nom Sophie, avec le S prononcé proche du Z. La fillette lève les yeux et hoche de la tête; elle réagit à ce nom.
Sophie se replonge dans son cahier de dessins, en prenant un air concentré. Elle écrit des lettres au hasard, et puis ensuite ce qui semble être une phrase complète en Flamand. Mais le livre sur la table est écrit en anglais, ne l’oublions pas. On en déduit que Sophia connait ces deux langues, l’Anglais et le Flamand. Sophie est bilingue. Sophia peut écrire. Et Sophie peut aussi lire.
Cette fois, sa mère lui parle en Anglais: «Tu pourras finir de lire ton nouveau livre quand nous serons en vacances ». Sophie acquiesce avec un sourire satisfait. Elle reprend le livre et observe attentivement l’illustration accompagnant le message dans la toile de Charlotte. Vous la voyez prendre un crayon et ajouter un mot en marge du livre, à gauche de la toile d’araignée avec les mots insérés “SOME PIG”. Le mot qu’elle ajoute est DUG. Donc, on lit maintenant “DUG SOME PIG”. Elle écrit les trois lettres, parfaitement proportionnées, avec une attention et un plaisir évidents. Une fois cela fait, elle vous regarde et vous sourit malicieusement. Elle se replonge de nouveau dans son carnet de dessins qui se remplit rapidement de lettres et de symboles.
A ce point, aucune parole n’a encore été échangée avec Sophie mais, cependant, elle vous a initié dans son monde secret – dont il vous faut encore apprendre le secret le plus profond. Vous savez qu’elle lit et qu’elle écrit, qu’elle comprend deux langages, et peut-être plus, qu’elle invente des figures alphabétiques, qu’elle joue avec des icônes d’étranges petits symboles de toutes sortes et qu’elle peut, même, transformer un texte.
Les parents payent alors la note et se préparent à partir. La maman apporte un lainage à sa fille en lui disant en anglais: « couvre-toi car il fait un peu froid dehors ». Vous vous demandez si elle va répondre en Anglais ou en Flamand et vous êtes curieux d’entendre le son de sa voix. Une fillette tellement posée et calme. Mais Sophie se faufile dans son lainage sans dire un mot et rassemble ses affaires sur la table de manière très posée. Son père arrive pour l’accompagner hors du café et lui parle, d’une voix basse, en Flamand. Soudainement, des sirènes résonnent dans la rue. Sophie s’arrête pour les écouter et en levant le regard vers son père, élabore une courte volée de gestes étranges de ses mains. Son père acquiesce et lui prend la main et tous les trois quittent le café.
Vous êtes encore assis et vous comprenez. Vous venez de rencontrer une fillette qui répond au nom de Sophie, qui lit et qui écrit, qui parle plus d’un langage, qui réalise des transformations dans un livre, qui écoute attentivement tout ce que ses parents lui disent – tel un enfant bien éduqué – mais qui ne leur répond rien en retour. Il vous vient alors à l’esprit que Sophie ne peut pas parler. Elle peut faire de nombreuses choses – et parmi les plus importantes, lire et écrire – et elle peut entendre parfaitement mais elle ne peut pas parler. Sophie, l’enfant doué, est muette.
Dans sa Correction, Sophia ne peut pas parler à haute voix, bien qu’elle le pourrait. Par “pur reflet mental sans parole”, elle manifeste à ses témoins la maîtrise de ses pouvoirs. Elle communique télépathiquement et au travers de signes, des sceaux, des orthographes. En reconnaissance de son choix de ne pas parler à haute voix à l’Anthropos, elle est appelée “Silence”, “Sige”. C’est l’instruction initiée de l’Epître d’Eugnoste.
4 au 11 Octobre 2016. Andalucia – Revu le 28 janvier 2017. Flandres