Legs d’un Terton free-lance
2010… Le Vol du Cygne Noir.
Ce flux de perle au travers du ciel de minuit
est une radiance qui ne projette nulle ombre là où le Mystère
refit le temps et retourne vers le monde pour s’en émerveiller.
Le frisson de guérison reposant en la sensation,
l’extase de connaître comment cela se fait: tout ce que le mental peut être
tout en étant mentalement lucide de ses soubassements.
Ansité, au contact seulement,
immensité et porosité
chaque organe et chaque sens
en suspense rayonnant, l’immanence de pierre.
Dernière stanza du poème “Dans la Lumière Organique”.
Conversion du poème « All Soul’s Night » by W. B. Yeats
Ces vers peuvent capturer, tout aussi bien que tout ce que j’ai écrit à ce jour, la substantialité laiteuse et effervescente de la Lumière Organique. Cette luminosité vivante de la Terre imprègne le monde naturel de sa présence non-localisée. Dans son immanence, la Pierre des Sages infuse et imprègne toutes les formes matérielles. Elle est pure légèreté, l’effervescence d’un rayonnement dépourvu de masse mais infiniment dense avec la consistance de la guimauve. Et elle ne projette aucune ombre. C’est la luminosité vivante de la Terre telle que vous pouvez la rencontrer et la contempler – en connexion directe. Ne me croyez pas sur paroles et ne vous fiez pas à mes descriptions. Vous pouvez vous-mêmes valider tout ce que je dis par vos propres expériences – directes et personnelles.
Miriam (Marie-Magdeleine) dans le traité des Codex de Nag Hammadi, “Le Dialogue du Sauveur”: «Sur cette vérité [des Mystères] nous nous fondons et nous sommes transparents au monde».
Gaia au Coeur de l’Orgasme
Que puis-je dire d’autre? Ah oui. Ai-je parlé de la Beauté? Gentils amis, ne faites pas d’erreur à ce sujet: si vous pensez que vous avez contemplé la Beauté dans votre vie, réfléchissez-y mieux. Quelle que soit la beauté que vous ayez perçue dans les animaux humains et non humains, dans les paysages, dans le visage humain ou dans l’âme humaine… et je ne me permettrais pas de dévaloriser les nombreuses expériences de beauté, que vous avez contemplées, mais je vais vous poser la question suivante. Avez-vous été contemplés par cette Beauté?
La Lumière Organique contemple ceux qui la contemplent. Gaïa est la plus accueillante des Hôtesses: c’est notre mère divine, la source et l’origine de toute subsistance ici sur Terre – nous contemplant. Sophia est la Putain de Sagesse, la catin outrancière qui batifole avec les éléments et qui s’offre, sans vergogne, dans un déploiement voluptueux des charmes les plus intimes de son anatomie – en contemplant ceux qu’elle favorise de la révélation de ses plaisirs érotiques. A l’aube du 21 ème siècle, l’exploit ultime du shamanisme tellurique, à mon humble avis, est de farfouiller dans les dessous de Gaïa. Dans les ondulations des froufrous blancs de ses jupons. Dans les grottes monumentales de sa Lumière Organique.
En interaction avec le témoin humain, la Luminosité de la Terre se comporte comme un animal sauvage, prudent mais câlin. Dans la Lumière Organique, la présence planétaire divine vient à vous telle une immense bête vivante, un lion en traque sur des pattes de la taille d’une coccinelle VW. Vroum, vroum, vroum. La Mère Animale Planétaire s’approche, à pas de loup, et se penche pour vous lécher le visage. La beauté immédiate de cette immense luminosité vivante est oblitérante. Totalement et strictement oblitérante. Elle oblitère votre existence corporelle jusque dans les trabécules cristallines de la moelle de vos os. Elle oblitère votre ego, ainsi que votre sens de l’identité de soi unique, et elle vous remaille pour accueillir la puissance de guérison de l’immersion corporelle intégrale dans la matrice planétaire. Elle scelle vos sens dans le chrisme Pléromique, la transpiration d’amour des divinités. Elle bat en crème vos ribosomes telle la vague parfaite de surf Hawaïen. Elle déchaîne l’hilarité en votre mental. Elle vous baptise dans l’immortalité.
La première sensation que vous éprouvez, lorsque vous rencontrez la Lumière Organique, est un doux abandon. Une fusion orgasmique dans tout votre corps; et votre mental est entraîné dans cette virée. Un bel échange sexuel peut être ainsi – c’est vrai. Et rencontrer la Lumière Organique est extrêmement sexy mais sans la moindre pression de passer à l’acte. Elle vous positionne à l’avant-dernier étage de l’orgasme que vous chercheriez à atteindre dans une expression sexuelle – et elle vous y maintient. Le mycélium massif crémeux et poreux de la Lumière Organique est l’orgasme de Gaïa déployé, sensuellement révélé.
Les Dakinis de l’escorte de Gaia-Sophia posent toujours la même question à tous les néophytes qui s’approchent de la radiance mystico-érotique du corps de substance primordiale de la Déesse de la Terre: combien de Beauté peux-tu contempler?
Lorsque nous étions, avec Jonas, sur la crête, au solstice d’hiver de 2009, nous vîmes le soleil se transformer en un immense globule d’ambre similaire à un jaune d’oeuf aplati. L’Ambre est une couleur manifestée par la Lumière Organique lorsque Gaïa-Sophia exprime son plaisir – en accomplissant la connexion humaine qu’elle cherche pour sa Correction. Castañeda souligna que cette nuance d’ambre est la couleur spécifique indiquant la présence de la vie organique dans les nombreuses “grandes bandes d’émanation” qui constituent l’infrastructure du cosmos. On pourrait appeler l’ambre la couleur de la sélection – mais ce n’est pas une sélection naturelle, c’est une sélection surnaturelle. La Mère Animale Planétaire est intégralement, et à chaque moment, dans les cycles à long terme de son corps, en communion intime avec la diversité immense des formes de vie qu’elle génère. Elle peut ressusciter n’importe quelle espèce à volonté (voir l’Explosion Cambrienne) mais, de manière exceptionnelle, elle sélectionne à partir de ces animaux humains, qui contemplent sereinement sa Lumière, les nuances d’intensité qui définissent l’expérience de cette personne particulière, de ce témoin. Elle métamorphose, ensuite, ces nuances afin d’élaborer la formule de base, ou le code de base, d’une espèce à venir – tout comme elle le fit avec Dennis McKenna dans l’Expérience de La Chorrera.
Lors de sa Correction, Gaïa-Sophia transforme des individus en une espèce, un renversement de la formule “l’ontogénie récapitule la phylogénie” (dont Ernst Haeckel est à l’origine). C’est le secret de sa sélection surnaturelle – en complicité avec l’humanité. C’est la connexion cruciale avec l’espèce humaine qui facilite sa Correction. C’est l’accomplissement de son expérimentation avec l’espèce humaine, son rêve de l’Anthropos, mais aussi sa complétude, son Telos, son objectif final.
Gaïa peut préparer une nouvelle expérimentation avec notre espèce à partir des intensités sélectionnées dans la vie d’une personne individuelle. Pour être plus précis, elle formule le code phylogénétique d’une espèce future à partir d’un jeu sélectionné d’intensités émanant de l’expérience d’une personne.
Appelez-moi Otis
Durant les années 1980, j’avais l’habitude de signer mes écrits , John OTLS: John Of The Lash Species. Je ne pris conscience de ce que je faisais qu’en février 2000 – alors que je grimpais dans les Pyrénées près d’Arques. J’étais en compagnie d’une espèce géniale, Panaeolus cyanescens. Au contraire d’autres espèces géniales, telle que Psilocybe cubensis et Psilocybe mexicana, Panaeolus cyanescens est strict et formel, requérant des protocoles d’entrée pour certaines banques de données de la matrice planétaire. A un moment-clé, quatre membres de l’espèce m’approchèrent, habillés avec des cravates très mode anti-mode et des costumes en peau de requin marbrée. La peau de requin luisait d’un brillant reptilien et les cravates scintillaient d’une tonalité métallique – comme les marteaux des cloches de cristal. C’étaient des costumes que l’on ne voit jamais sur Wall Street ou Madison Avenue. Les Panaeolus siégeaient à la tête d’une table de conseil étincelante, d’un kilomètre de long. Mon petit moi était à l’autre extrémité. L’une de ces estafettes de mycélium mafieux s’adressa à moi de manière sobre mais polie: «Nous avons le plaisir de nous adresser à M. Otis?».
Pour accéder aux données que je souhaitais consulter, je devais fournir “la bonne clé” en maintenant mon attention sur une fréquence non-ordinaire et en faisant un signe ou en produisant un son, sub-vocalement ou à voix haute. Tels sont les protocoles pour cet émissaire. La “touche Alt + Maj droite” – qui pourrait être comparée au click droit d’une souris – est un indice subliminal présenté dans un mot ou dans un regard, nécessaire pour pénétrer dans certaines banques de données véticulaires – les “conacles” de la matrice de mémoire planétaire.
Panaeolus cyanescens demande de tels indices alors que la plupart des autres espèces de champignons géniaux ne le font pas. Je fronçai les sourcils pendant un moment et puis je gloussai. Le document qu’il citait – un contrat que je signai en Perse, il y la bagatelle de 5 ou 6000 ans, en m’engageant à pratiquer la transe visionnaire sans hallucinations – le fourvoya. Le contrat révélait l’identité qui serait couramment connue des alliés végétaux et fongiques de Gaïa, bien naturellement, plutôt que celle que j’utilisais alors. Mêmes les guides mycéliens peuvent faire des erreurs, de temps en temps: il avait lu OTLS pour OTIS. Et il s’adressa à moi en tant que M. Otis.
La meilleure façon de se comporter, lors d’une situation délicate dans le Nagual, c’est de vous blaguer un chemin de sortie. Je répondis: «Ouais, allons y pour Otis. Prêtez-moi donc un lotus». En argot surnaturel, un lotus désigne une femme-fée, une fée/melle, une catin, une parèdre, une Dakini d’accompagnement. J’informai les désagréables, et cyanescents, gardiens du seuil que j’avais besoin d’une telle guide pour explorer les galeries mnémoniques dont je cherchais l’accès – obsédé que j’étais d’élucider le problème Aztèque. Je n’aurais jamais présumé maîtriser de telles recherches par moi-même. De plus, en cet espace-temps, j’avais vraiment besoin d’un lotus, et sous tous aspects. Cela urgeait. Tous les quatre se pelotonnèrent ensemble, avec des mines sombres, offensés par ma suggestion qu’ils m’entremettent un lotus… Tentez-moi du Tantra. Je dus m’exprimer gauchement. Tout comme à mon habitude. Ils requirent alors un “touche Alt + Maj droite” encore plus exigeant. Ces costumes trois-pièces étincelants!
Je n’étais pas d’humeur à relever ce défi. Je pissai longuement et je suis retourné à la maison. Je me suis demandé si j’allais boire mon urine pour reposer la question mais le jour commençait à faner et la lumière oblique dans les grands pins, sur la colline, était trop faible pour soutenir le regard en fil de rasoir requis pour une investigation des complexités intimidantes de l’Enigme Aztèque.
Pris dans le Nagual
Sur la Crête au crépuscule, cette soirée de décembre, Jonas et moi-même étions fascinés par le jaune d’oeuf doux du soleil couchant. Ensuite, la température redescendit de cinq degrés Celsius en l’espace de quelques minutes. La Crête est à environ 700 mètres d’altitude. Nous étions sur Eagle Knoll, pas loin de l’Arbre Devi, lorsque l’obscurité commença à tomber. En jetant un regard par-dessus mon épaule droite, je vis que le ciel de l’est était devenu marbré de mauve et qu’un énorme rang de brouillard gris argenté étincelant descendait sur l’Autel des Vautours. «Holy fucking harlot of heaven, vois-tu cela?» murmurais-je doucement. Le brouillard gris étincelant se déplaçait comme un parachute amibien, roulant et cascadant d’un mouvement lent, dans notre direction. «On dirait que cela déboule pour nous avaler» dit Jonas. «Vrai», répondis-je. La base de l’Autel des Vautours se situe à deux cent mètres environ de la Crête. Nous devions aller dans cette direction, en laissant l’Autel sur notre gauche, pour retrouver le chemin de descente. Le soleil s’était couché et il faisait totalement sombre.

Je jetai un regard inquisiteur à Jonas et baissai mon regard vers ses pieds. Il regarda vers le bas en éprouvant les mêmes sensations que moi-même: le Crête nous tirait vers le bas comme si une colle était en train de fixer nos pieds au sol. En l’espace de quelques secondes, non pas de quelques minutes, il serait impossible de mettre un pied devant l’autre. «Nous ferions mieux de courir» dis-je. Jonas répondit par un long hurlement, comm un chien aboyant à la lune. Je hurlai à mon tour et fit une embardée pour me tirer du sol où je m’enracinais. Nous courûmes le long de la Crête alors que le brouillard glacial et argenté déboulait de l’Autel dans notre direction. Afin d’atteindre le chemin en bas, nous devions y courir mais courir semblait inconcevable. Nous hurlâmes ensemble et, étrangement, les bruits étouffés de chien, que notre gorge proféra involontairement, nous propulsèrent vers l’avant. Comme si les hurlements étranges que nous poussions nous soulevaient les pieds du géomagnétisme collant de la Crête, Infinity Ridge.
Nous dépassâmes les chênes nains et nous descendîmes le chemin le long des Plumes de Dragon. Le brouillard était maintenant quasiment au niveau du sol et il se précipitait vers nous, à l’horizontale. Le spectacle de ce brouillard étincelant était si incroyablement magnifique en-dessous du ciel nocturne, marbré de violet, qu’on n’avait qu’une envie: s’arrêter et mourir sur place. Il n’y aurait plus rien à voir dans ce monde, rien de plus naturellement mystique, rien de plus intrinsèquement beau que cette vision et il n’y aurait plus aucun désir de survivre à cette beauté spectaculaire. C’est la sensation d’être piégé dans le Nagual.
Rigolant comme des fous insouciants, sur le point de se faire engloutir par une cascade, nous hurlâmes ensemble encore plus fort que jamais et nous nous mîmes à courir encore plus vite, la tête baissée. «Ne regarde pas», hurlais-je en courant à l’aveuglette, incapable de voir la piste. «Il nous faut arriver à la piste du bas sinon cela va nous dévorer vivants». L’attraction du flux magnétique de la Crête était gigantesque. Le froid surnaturel du banc de brouillard précéda la brouillard, nous engouffrant d’un seul jet, tel le souffle d’un dragon incorporel. Stopper, ou même hésiter, nous aurait condamné à l’immobilisation. Le désir de s’arrêter net, et de mourir, était infiniment délicieux. Notre hurlement étrange nous propulsa de l’avant comme si les sons que nous produisions nous donnaient une longueur d’avance sur la gueule affamée de ce brouillard frigide qui nous coursait.
Cette nuit-là, nous descendîmes de la Crête, pas une seconde trop tôt. Une heure plus tard, nous étions encore en hyperventilation de par l’euphorie générée par notre échappée de justesse.
Sacré et Profane
Donc, pour en revenir au rêve, la Dakini sur le toit. Où tout commença. Et quelle est, après tout, la signification de ce rêve? Comment pouvons-nous interpréter l’image de la rose coupée? Comment l’interprétais-je moi-même dans la perspective résultant de toutes ces années?
Après avoir vécu le rêve durant six décennies, je peux dire que c’est vraiment élémentaire. La coupure de la rose pointe vers une simple distinction: entre le sacré et le profane.
Plus grand monde n’évoque cette distinction, de nos jours, et cela dure depuis un temps. Elle fut introduite par Emile Durkheim (1858 – 1917), un sociologue Français connu pour ses observations quant au fonctionnement de la religion comme un système de contrôle social, en premier lieu. Je n’ai pas cité Durkheim dans La Passion de la Terre mais mon assertion selon laquelle l’éthique Chrétienne, dans le Nouveau Testament, n’est rien d’autre qu’un programme vicieux de contrôle psychologique s’harmonise parfaitement avec ses vues. Durkheim n’émit aucun jugement de valeur sur le sacré et le profane en ce qui concerne les catégories du bien et du mal. Par contre, il insista sur le fait que la socialisation requiert une stricte division entre les deux – sinon, la société s’écroule. Une société viable va intégrer ces deux éléments et les maintenir au sein de leurs limites respectives.
Je ne sais pas si Durkheim a travaillé sur des études anthropologiques, ou ethnographiques, du shamanisme mais la division entre le sacré et le profane est, à mes yeux, un reflet clair de la fonction d’un shaman dans la société. Ainsi que Terence McKenna le fait remarquer avec justesse: «un shaman est un individu qui a la permission d’une culture pour en transgresser les frontières». (In conversation with Wade Davis, Visionary Plant Consciousness, publié par J. P. Harpignies, Park Street Press, 2007, page 70). En sortant de la culture, la sphère du profane, le shaman rencontre et explore le sacré. Je suggère que ce que Durkheim appelait le profane, nous l’appelons aujourd’hui le mondain, c’est à dire le mode de vie conventionnel et ordinaire. La vie normale. Business as usual.
La rose coupée l’est de la tige. Elle a été radicalement et même brutalement tranchée de sa “branche” et du corps de la plante où elle croissait. Elle n’a pas été déracinée de la terre mais elle a été tranchée du buisson qu’elle aurait pu partager avec d’autres fleurs, en existant normalement, en faisant partie d’un groupe, en croissant avec les membres du même groupe. Elle a été coupée de la norme, du conventionnel, du mondain. La rose coupée représente un potentiel d’épanouissement qui a été mis de côté en prévision d’un développement non-ordinaire.
Voilà ce qui est drôle dans la vie humaine: vous acceptez le fait de vivre sans savoir comment vous en êtes arrivés là. C’est la même situation pour tout un chacun. Personne ne demande de venir à la vie, cela est juste conféré. Et l’inclination normale est d’aller avec l’expérience donnée plutôt que d’aller vers ce qui présente cette expérience, en premier lieu. Tout comme chacun, j’ai reçu l’opportunité de vivre la vie comme un don miraculeux d’un donnateur inconnu. Certains disent que Dieu est celui qui donne la vie. D’autres affirment que nous arrivons par hasard dans la nature, des bulles dans la soupe génétique. Quel que soit le cas, la vie d’un individu assume, généralement, une trajectoire – de la source de l’opportunité vers son accomplissement, sa jouissance. Quoi que vous pensiez quant à la source de ce don de vie, quel que soit le système de croyance religieuse ou spirituelle auquel vous adhériez pour en expliquer l’origine, le tendance, qui opère au coeur de la vie-même, est d’accomplir le potentiel donné par la source, quelle que soit la source.
Dans ce rêve lucide, je vis une rose unique pendue à une longue branche épineuse – un détail peu naturel. Elle se tenait seule face au ciel turbulent de la nuit, se débattant dans le vent. La fleur n’était pas rassemblée avec d’autres dans un buisson épineux. C’est comme si la branche en épée projetait la fleur vers le ciel de sorte que coupée, elle s’envole en tournoyant plutôt que de retomber au sol. Cette action brutale fixa la direction de ma vie à l’âge de 4 ans et 10 mois: elle me positionna sur une quête pour la source qui confère la vie, la source réelle de la force, le Sacré. A partir de ce moment, je fus destiné à vivre pour cette puissance sacrée qui donne la vie – et non pas pour les opportunités mondaines qui viennent avec le fait d’être en vie. Je fus lancé pour vivre pour des opportunités différentes, coupé de la vie ordinaire, coupé de tout ce qui est normal et conventionnel, brouillé avec le mondain.
Maintenant que je peux finalement la formuler, la proposition qui a guidé ma vie parait vraiment très simple: je ne suis pas ici pour profiter le plus possible de l’opportunité d’être vivant, je suis ici pour participer à une opportunité spécifique d’être vivant. C’est en cette distinction que repose la vérité sublime de la rose coupée.
Bien sûr, développer des opportunités du fait d’être vivant, et offrir ces opportunités à d’autres sous la forme d’activités et de resources, est une motivation qui vit dans de nombreux coeurs humains. Telle est la disposition naturelle de la générosité et de l’amour humains, de la bonté sociale, de l’altruisme, de la philanthropie, etc. Mais l’opportunité conférée dans la vie mondaine, conventionnelle, le Profane, et l’opportunité qui reconnecte à la source de la vie, le Sacré, constituent deux aventures très différentes. Le rêve de la rose coupée illustre le fait que ma vie serait consacrée à la seconde opportunité, celle qui ramène vers le Sacré. Sur ce chemin, vous renoncez au bénéfice de la vie, tel qu’il est donné, afin de découvrir la source du don. Dans la tradition Asiatique, cette voie de réunion avec la puissance mère qui confère et soutient la vie est appelé “Shaktisme” – de Shakti, la puissance féminine.
Le rêve de la rose coupée était un augure de Dakini pour le retour du Shaktisme – la régénération du Shaktisme. Et cet augure fut une action qui a ricoché dans tous les moments et événements, toutes les rencontres de ma vie mortelle – et qui ricoche encore, aujourd’hui, alors que j’écris ces mots.
Avec la révélation de la Lumière Organique maintenant explicitée, ouverte au monde, l’expérience d’un individu peut en guider d’autres, non pas le long du chemin qu’il emprunte, car c’est le sien propre, mais le long du chemin qui ramène vers la source du pouvoir. Vers le secret des Mystères. Vers l’accomplissement du Graal. Vers l’union mystico-érotique avec la Déesse. Vers la Beauté oblitérante de l’étreinte de Gaïa. Vers le dard de la Mère Scorpion, une destinée plus valeureuse que la mort.

L’Evangile de Thomas: «Que devons-nous faire pour garantir que l’oeuvre soit complété?» Le maître répondit: «Sois prêt à faire face à tout ce qui arrive. Béni soit celui a découvert la vérité dans le combat avec ses propres yeux».
Mes amis, soyez clairs sur ce point: je ne me perçois pas comme un modèle de rôle dévoué, de façon désintéressée, à une mission sacrée. Je suis dédié au Sacré, oui, parce qu’il est délicieusement beau et qu’il satisfait mon plus haut désir. Le plaisir, et non pas le sacrifice, est l’essence de ma voie. L’extase, pas le service. Je ne sers pas Gaïa. L’une des premières choses que j’ai apprises, en conversation avec la Mère Animale Planétaire, sur la crête d’Infinity Ridge, est que le concept de service ne fait pas partie de sa syntaxe. Elle ne souhaite pas être servie et elle ne requiert aucun sacrifice personnel de quelque sorte que ce soit. Je ne pourrais jamais me présenter comme une personne ayant sacrifié quoi que ce soit afin de générer les “accomplissements” déclinés dans la récapitulation. Je suis égoïste et arrogant, sur un mode immodéré. Et selon ce qu’en pensent certains, sur un mode intolérant. Je maintiens mon désir extravagant au-delà de toute commande ou obligation ou loyauté à une quelconque personne ou cause. Mais j’ai toujours été surnaturellement enclin, pourrait-on dire, à fonctionner sur un mode extrêmement inhabituel et à l’inverse de la pensée unique: je vis sans un soupçon de souci quant à savoir si ce que je fais possède une quelconque valeur dans le jeu mondain de la vie. Je m’en moque éperdument et à jamais.
Je conçois, aujourd’hui, que la beauté de ce rêve d’enfance demeure dans la simplicité de sa signification. Nous recevons, tous, le cadeau d’être en vie et, caché en ce don mondain, profane, il en émerge un autre cadeau: une opportunité de découvrir le Sacré. La rose, coupée de l’arbuste, signifie le don de vivre ancré dans la source – caché au coeur du cadeau que constitue le simple fait de vivre. Cette proposition s’applique-t-elle à vous également? Je suis sûr que cela doit s’appliquer à d’autres que moi-même. Et si c’est le cas, comment le saurez-vous? Un augure vous en informera peut-être mais, dans le cas contraire, je vous propose ce teste décisif: si vous êtes destiné à vivre ancré dans la source, vous découvrirez, dans votre moelle, les trois signatures caractéristiques du Sacré:
– Sa splendeur est générosité comme le rire d’un enfant.
– Son propos est la jouissance prodigieuse, une cascade explosant en sa propre effervescence.
– Son talent secret est la puissance de la découverte, appelée amour.
Et c’est ainsi.
Et sa beauté est la Lumière Organique, la luminosité vivante de la Terre. Notre Pierre est une et multiple – mais authentiquement et suprêmement une seule chose, ainsi qu’insistèrent les Alchimistes. Alors que je conclus cette biographie, je me demande si je suis jamais parvenu à m’extraire du regard fusionnel de cette fillette Cambodgienne que je rencontrai lorsque je vagabondai parmi les Bodhisattvas d’Angkor Thom.
Ondulations de Nagas
Je souhaite être connu pour ne pas avoir été reconnu. Ce sont les règles du jeu. La rose coupée fut propulsée dans un ciel turbulent. Souhaitez-vous l’y retrouver? La rose, tranchée de son arbuste est, aujourd’hui, un vortex dans le ciel turbulent – dans le Temps de Dakinis. Cette fleur, d’un rose pâle et profond, qui caracole dans le ciel de Dakinis, c’est le Nexus des Shaktis.
Au fil des années, je me suis demandé pourquoi personne ne s’est accroché à John Lash pour se faire un drôle de magot. Au risque de paraître arrogant, ce que j’ai à dire: vous pourriez mener dix carrières à partir de tout ce que j’ai généré. Je pourrais organiser des tournées de première classe et des documentaires sur Discovery Channel, juste sur le thème du Zodiaque de Dendéra. J’aurais pu, aisément, me faire un nom rien que sur cela. Ou sur la réinvention de l’alchimie. Ou sur la matière du Graal. Ou sur mon astrologie Sidérale, le code cosmique au-delà de l’astrologie… Et ainsi de suite. Si j’étais à l’image de mes anciens collègues, de l’époque de Hancock et de Bauval, je me serais gavé avec le cinquième axe du Zodiaque de Dendéra – jusqu’à la fin de mes jours. C’est votre chance à vous tous, là-bas, que jai horreur de me répéter.
La dernière fois que j’ai évalué mon site metahistory.org, en 2009, il présentait l’équivalent d’une vingtaine d’ouvrages. A une époque, je rédigeais l’équivalent de trois ouvrages par an pour mon site internet. Cette présente biographie, agrémentée de quelques détails biographiques complémentaires, pourrait constituer un petit ouvrage. Blake a dit: «La citerne contient et la fontaine déborde». Et voilà. Mais la citerne (Blake faisait référence à la cuve septique) aussi peut déborder quand elle est pleine de merde. Un jour, une dévote de la fondation, qui soutenait financièrement metahistory.org, exprima son désaccord tonitruant face à une impression massive du contenu du site en le qualifiant de “diarrhée verbale”. On appelle cela de la logorrhée, ma petite Dame, et merci, pour votre geste aimable de reconnaissance, ma petite Dame. Ouais, la citerne déborde parfois – quand elle est pleine de merde. Je ne m’excuse pas pour le verbiage prodigieux de metahistory.org. Pressez moi et c’est le jus qui en sort. Ne me pressez pas, si vous n’en maîtrisez pas le jus!!
Je suspecte que certaines personnes, que j’ai connues dans cette vie, supposent que je n’ai jamais réalisé de carrière en raison de problèmes de personnalité, de gaucheries, d’incapacité à me mêler aux foules. Je suis trop compliqué à gérer, je suis agressif, insupportable; je prends des libertés outrancières avec les autres; ou je sexualise toute relation, etc, etc… C’est peut-être vrai, mais ce n’est pas obligé que cela aille, tout le temps, dans ces voies. Je peux accepter une direction avec beauté quand elle est offerte avec beauté. Je peux charmer socialement la plupart de ceux que je rencontre, si j’ai envie ou si cela m’amuse. Ou si cela va m’amener quelque chose. La plupart du temps, cela m’amuse beaucoup plus de frimer de prétentions. J’adhère à la règle sociale de Socrate: quiconque peut être offensé, mérite de l’être.

Je présume que j’ai tout autant de self-contrôle que n’importe quel gars gentil et décent que vous pourriez connaître. Mais je vis, en permanence, dans un état d’ambiguïté métaphysique: le déchirement délicieux de la tension mythophrénique. Par moments, je suis quelqu’un appelé John Lash, un homme avec des traits prévisibles. Cet homme eût pu connaître une bonne carrière, en termes d’entreprise. A d’autres moments, je suis une force sans nom qui ne peut être réprimée, restreinte ou maîtrisée par une quelconque tactique comportementale, émotionnelle ou mentale. Je suis une convulsion dansante de Nagas ondulant. Je ne contrôle pas le passage entre les deux: le Naga/Nagual et le marcel ordinaire. Et je peux vous dire que c’est “quelque chose d’autre” que de gérer l’interface entre ces deux états.
Ils ne fusionnent pas – à propos. J’en aurai toujours deux autour de moi. Lorsque l’un s’en va, l’autre prend la relève. Cela s’appelle jongler avec les trois moitiés du Nagual. La mort n’est qu’une nouvelle jonglerie. Une Métamorphose isomorphique.
Un jour, j’ai dit à Jan Kerouac, alors que j’étais authentiquement troublé: «Je ne suis pas sûr d’être réellement un être humain. Je me sens plus comme un creuset destiné à bouillir de violents acides». Lors des rares occasions où Jan et moi allions socialiser, elle revêtait son allure perplexe et cachotière pour mettre en garde les gens quant à “mon regard astringent”. Il se manifeste encore, de temps en temps, mais je ris et je souris aujourd’hui plus que jamais auparavant. Contempler l’humanité se faire happer par les égouts peut s’avérer assez divertissant lorsque vous n’êtes plus du tout prisonnier du paradigme dominant. La société du 21 ème siècle sur Terre est le dernier acte d’une expérimentation divine qui a déraillé dans la ruine et la tourmente.
“Voir la Lumière”
En conclusion, je devrais aborder une problématique évoquée par certaines personnes qui m’écrivent ou que, plus rarement, je rencontre sur mon chemin: à part moi-même, comment chacun peut-il contempler la Lumière Organique?
C’est une bonne question: s’il n’existe pas de voie d’accès, quel est l’objectif de ma révélation? Pourquoi décrire une expérience que les autres ne peuvent pas vivre? N’est-ce que pour taquiner?
Je considère que ce que j’ai communiqué au sujet de la Lumière Organique constitue mon suprême trésor de sagesse, complémentaire au Terma de l’Eveil de Gaïa et au Nexus des Shaktis – l’outil pour la pratique du Tantra Planétaire.
En fonction d’un engagement sacré honoré par les participants aux Mystères, personne ne décrivit jamais – dans des écrits adressés au grand public – la nature spécifique et le comportement de la Lumière Organique comme je l’ai fait ici, dans ma biographie en cinq épisodes, et partout ailleurs dans mes essais et principalement dans mon ouvrage, La Passion de la Terre. Ce Terton a émané l’expression “Lumière Organique”. Le Nagual d’Infinity Ridge constitue la source unique de cette information sur la planète – à ce jour. Mais ce n’est que le début. Je suis l’initiateur du Terma de l’Eveil de Gaïa qui est un terma séquentiel, d’orientation de groupe, avec une amplitude chronologique de 208 années à partir d’octobre 2008. Juste l’initiateur. Dans ce rôle, je suggère trois approches, permettant de rencontrer la Lumière Organique, à ceux qui sont intéressés par cette option:
Tout d’abord, prenez en considération que vous avez peut-être déjà rencontré la Lumière Organique sans reconnaître ce que vous aviez vu. Avec les descriptions fournies, vous pouvez évaluer votre expérience. Si vous avez vraiment rencontré la Lumière Organique, vous découvrirez qu’à partir de ce moment précis, une instruction de quelque sorte a émergée en votre vie. Formulez, raffinez et communiquez cette instruction. En incarnant, en conscience, ce que vous avez reçu par l’entremise de l’Instruction par la Lumière – même si, à l’époque, vous n’avez pas pris conscience de ce qui vous arrivait – vous vous préparez à accueillir des rencontres futures. Vous invitez une contemplation permanente. Cette rencontre constitue le trésor des trésors dans les accomplissements spirituels de l’espèce humaine. Désirez-la autant que vous désirez vivre – et même plus encore.
Secondement, prenez le Voeu Tantrique Gaïen et lorsque vous appelez V.V., soutenez l’intention qu’elle vous révèle sa luminosité vivante. Demandez. Ensuite, allez dans la Nature sauvage et rendez votre mental réceptif pour que les visions puissent émerger. Réalisez cela en couple, en utilisant le système Tantrique de bons amis.
Troisièmement. Il existe toujours l’approche classique. Durant les Mystères, le hiérophante guidait les néophytes vers la contemplation de la Lumière Organique:
«Les grands Mystères étaient observés à l’automne, au moment des récoltes. Ils étaient célébrés durant la nuit parce qu’il était plus aisé d’amener les néophytes dans la présence de la Lumière Organique lorsque leur perception sensorielle normale était mise en veilleuse sous l’effet de l’obscurité. Les célébrants n’étaient pas éblouis par un déploiement carnavalesque de torches enflammées ou par un éclat aveuglant mystérieux comme certains récits le prétendent. Dans le telesterion, (le sanctuaire intérieur), ils étaient soigneusement et sélectivement guidés parce que la Lumière des Mystères devait être observée et absorbée en petites doses douces. Un célébrant était, par exemple, guidé devant l’une des colonnes de marbre afin d’observer comment il était imprégné par la douce luminosité de la Lumière. Les initiés voyaient non seulement la colonne mais la substance douce et lumineuse dont la colonne – et qui plus est, le processus même de contemplation – étaient imprégnés.
L’epopteia, la contemplation guidée par le hiérophante, était soigneusement calibrée afin de correspondre aux capacités du postulant. L’autopsia, la vision directe et indépendante de la Lumière Organique, se produisait, en temps voulu, chez ceux qui avaient aiguisé leur faculté d’attention pour cela. L’épiphanie de la Lumière Organique induisait un doux jaillissement d’intensité somatique qui saturait le célébrant d’extase et amenait l’attention à un seuil de lucidité parfaite. Dans les Mystères, les mystae qui avaient contemplé la Lumière, de façon régulière, étaient accueillis dans la communauté des initiés avec cette formule de bénédiction «chevreau, tu es tombé dans le lait»156. Les Gnostiques se nommaient eux-mêmes “la race qui se tient debout” parce qu’ils étaient capables de contempler le rayonnement divin en se tenant droits, et d’absorber la force des courants telluriques massifs qui passaient entre la Terre et le Ciel. Debout au sein de ces courants, ils recevaient un flux d’instructions de l’intelligence planétaire, la déesse Sophia – dans l’idiome d’aujourd’hui, l’entéléchie Gaïenne.
Ils apprenaient les secrets de la vie à partir de la source de la vie, la planète-mère». La Passion de la Terre. Chapitre 9.
L’antique méthode fonctionne encore: vous pouvez être introduit à la Lumière par quelqu’un qui sait comment la détecter. Pour ce faire, il vous faut demeurer en un état altéré par l’ingestion d’une médecine d’alliés – plante ou champignon – ou de LSD de très grande pureté (qui sert de vélo d’entrainement pour la vision époptique).
Et d’ailleurs: tout un chacun a le privilège de voir la Lumière Organique au moment où il trépasse: «L’âme, au moment de la mort, passe par la même expérience que ceux qui sont initiés dans les Mystères. Elle rencontre une lumière magnifique». Ainsi s’exprime l’un des plus célèbres vestiges d’un ancien témoignage sur les Mystères, ce que l’on appelle le fragment de Themistios. Donc, si vous ne la percevez pas de votre vivant, vous en aurez éventuellement l’opportunité, lors du passage de la mort.
Donc, il en existe trois approches mais je suis sûr que d’autres vont être découvertes. De par la révélation au monde entier, sans précédent, de la Lumière Organique, les choses vont éventuellement changer, les conditions antérieures ne sont plus prévalentes… J’ai pris grand soin de faciliter l’approche, pour un observateur sobre, d’une détection subtile et graduelle de la Lumière et de rendre ses effets et propriétés extrêmement clairs. Lorsque vous accédez à ce phénomène, vous ne pouvez pas le méprendre pour un autre. Vous savez que c’est la Lumière Organique, et rien d’autre, lorsque vous confirmez qu’elle est conforme à la description que j’ai pourvue. Laissez tomber les illusions et les fantasmagories. Faites confiance à la puissance de votre propre perception pour vous guider vers cette expérience. Souvenez-vous que la Lumière Organique ne présente pas d’hallucinations géométriques, comme fossilisées, mais des cônes, des volutes massifs organiques et spiralant. Cela ne perturbe pas votre perception ordinaire du monde naturel: c’est plutôt que les sens physiques en sont infusés. En rencontre rapprochée, vous avez une goutte nasale unique. Lorsque vous pouvez confirmer tous les détails dans ma description, vous savez que vous faites l’expérience d’un phénomène, et d’un phénomène unique: le corps de substance fondamentale de Sophia – sa radiance Pléromique.
C’est la source de la vie sur Terre et de la Terre elle-même. Je vous conseille de vous engager à la connaître et à en pratiquer de multiples rencontres avant d’envisager de vous aventurer dans d’autres secteurs de la galaxie. Dans sa Correction, l’Eon Sophia connecte l’humanité au Plérome, le coeur galactique. Je ne sais pas s’il serait, réellement, possible d’accéder au coeur Pléromique en en contournant sa connexion. De toutes façons, pourquoi contourner une telle rencontre magnifique, belle et instructive?
Cascadeur
“Voir la Lumière” constitue, naturellement, un grand privilège. Je suppose que je devrais, également, répondre à une autre question qui va être soulevée par cet essai. Combien souvent puis-je jouir de ce privilège? J’ai dit qu’une fois que vous avez perçu cette Beauté, vous ne voulez plus voir rien d’autre. Par moment, vous souhaiteriez mourir sur place et ne plus jamais contempler rien d’autre. Cela étant, vous pourriez penser que je saute sur toute occasion de rencontrer la Lumière Organique. Et bien, ce n’est pas vraiment le cas.
Souvenez-vous de ce que Terence McKenna disait: «un shaman est un individu qui a la permission d’une culture pour en transgresser les frontières». Cette sorte de permission pourrait s’appliquer dans toute société observant une distinction claire entre le sacré et le profane. La société d’aujourd’hui ne le peut pas. Personne, dans les cercles sociaux où j’ai circulé, ne me donne cette permission d’explorer en dehors de ma culture. J’y vais de toutes façons et cela ne regarde personne – si ce n’est moi-même. Attention, par contre, quand je reviens.
Un shaman qui explore le Nagual, le Surnaturel, et qui revient ensuite dans le monde profane, la vie mondaine, est tel un cascadeur. Un acteur, dans une scène, doit peut-être sauter d’un building à huit étages. La magie du cinéma prétend que c’est l’acteur qui saute – alors que c’est le cascadeur. Pour sauter d’un building de huit étages, en survivant, il vous faut atterrir sur un gigantesque coussin gonflé d’air. L’un de mes films favoris, avec Peter O’Toole, en fait une démonstration. Vous voyez le cascadeur atterrir, sur le dos, sur le matelas qui a été soigneusement préparé par une équipe – accompagnée d’une assistance médicale et autres. Chaque acte du cascadeur requiert un travail de groupe avec une préparation méticuleuse – afin que le cascadeur atterrisse sain et sauf.
Il existe, aujourd’hui, un certain nombre d’acteurs, sur la scène du monde, qui parlent de matières mystiques et surnaturelles – en fonction de leur film – mais je suis un cascadeur et c’est bien moi qui saute. A chaque fois que je contacte la Lumière Organique, je pénètre réellement dans le monde du Nagual, du Surnaturel – et cela se fait en douceur. C’est lorsque je retourne dans le monde ordinaire que j’effectue mon saut. C’est à ce moment là que le passage est délicat – parce qu’il n’existe pas d’équipe de soutien pour m’accompagner dans un retour harmonieux. A de nombreuses occasions, John Lash est revenu du Nagual en sautant, directement, dans la vie ordinaire, dans une situation sociale ordinaire. C’est à ce moment-là que cela peut devenir extrêmement chaotique pour tous ceux qui sont proches car l’élan du Surnaturel possède un impact gigantesque et irrésistible sur les gens – qu’ils l’apprécient ou non. Et le Nagual – tout frais de son aventure sur le côté gauche – va agir sur un mode relativement inhabituel en se comportant, vraisemblablement, de manière outrancière et inacceptable. Et c’est un euphémisme.
Vous voyez ce que je veux dire… et je ne vais pas m’étendre. Un autre énorme problème vient du fait qu’un sorcier authentique lutte toujours avec l’orchestration. C’est un immense péril de la pratique shamanique. La puissance de l’imagination est potentialisée par l’entrée dans le Nagual et tend à résonner, de façon disproportionnée, dans la vie ordinaire, en faisant tout péter et en altérant les situations et les relations.
“The Stunt Man” est un film humoristique et sexy avec un message fort au sujet d’un homme changeant le script de sa vie “a fuckin’ rewrite” – comme le héros (Steven Railsback) l’annonce en jubilant. C’est magnifique de pouvoir changer le script de votre vie. Ce qui est plus alarmant, c’est de tomber sur un Nagual fou qui s’est mis en tête de le faire pour vous. L’orchestration (en jargon commun, la gestion de l’environnement) constitue le risque primordial que tout un chacun, expérimentant avec des plantes, des champignons et autres substances psychoactives, doit confronter. Je suis surpris qu’il n’y ait pas plus de débats à ce sujet.
Le risque, lié à l’orchestration, est à ce point puissant et attractif parce que la réalité perçue par le Nagual est esthétiquement et créativement supérieure, plus excitante et plus véridique, que la vie ordinaire. C’est la vie imaginée à son potentiel optimum de découverte, de jeu et d’engagement interpersonnel.
Je ne vais pas à la rencontre de la Lumière Organique aussi souvent que je le souhaiterais parce que je possède pas de matelas d’atterrissage. Dans le Shamanisme Télestique, c’est un énorme handicap d’oeuvrer presque totalement seul. Généralement, cela peut me prendre de quelques semaines à deux mois pour processer une salve d’Instruction par la Lumière Organique. Auparavant, cela me demandait des années. Mais j’ai presque toujours été seul. Dans les cellules des Mystères, les initiés oeuvraient en équipe en recevant des consignes avant une session d’Instruction par la Lumière et, ensuite, en échangeant. La cellule fonctionnait comme un matelas d’atterrissage pour les membres individuels. Aujourd’hui, je jouis du privilège de pouvoir rencontrer la Lumière Organique lorsque je le désire mais je n’ai pas les systèmes de soutien et d’accompagnement me permettant de processer ces rencontres de la manière adéquate. Lâchez moi tout seul dans le monde à la suite d’une exploration dans le Nagual et vous pouvez être sûrs que des dommages collatéraux vont altérer mes relations et mes situations de la vie conventionnelle. Le fait est que j’ai éjecté quasiment tout le monde de mon entourage, au fil des dernières années, de cette manière.
Je dois dire que, ce faisant, j’ai passé du bon temps et je ne regrette pas un seul instant d’outrage social ni un iota de casse personnelle. Quiconque se tenant en sa propre vérité ne froncerait aucun sourcil devant mes excès. Au contraire, cela pourrait même les amuser. Les gens que j’ai offensés sont si faux-jetons et si angoissés qu’ils n’ont pas même la présence d’esprit de me demander d’arrêter. Ce que je ferais instantanément, si on me le demandait. Du moins, dans la plupart des cas. Dans les cas où je pensais que je devais m’excuser, je l’ai fait. Je sais comment faire cela et même le faire bien – car j’ai reçu une formation dans les processus d’accompagnement des thérapies de groupe. Cela fait du bien quand cela est fait correctement. Personne, je répète PERSONNE, ne s’est jamais excusé pour m’avoir maltraité ou leurré. Je dois en conclure que ceux que j’ai offensés sont parfaits et sans défauts sous tous aspects, des personnes exemplaires guidées par l’amour parfait et adhérant aux standards éthiques les plus élevés – donc, je ne retiens pas ma respiration.
Le Tantra Planétaire est une pratique de piste rapide et de haut voltage qui s’avère extrêmement téméraire pour les gens ordinaires. Cela peut susciter de la terreur pure chez les bourgeois. Ajoutez à ces considérations mon mépris pour les mondanités sans parler de mon manque, presque total, de respect pour les limites humaines, en synergie avec mon inclination cavalière à la transgression et à l’appât tabou et vous pouvez alors, peut-être, apprécier que je puisse éprouver quelques restreintes dans l’exercice de mon privilège de rencontrer la Lumière Organique.
Coeur Prodigue
Maintenant, veuillez prendre en considération ce dilemme: je peux accéder au Sacré, je peux entrer dans le Surnaturel presqu’à chaque fois que je le souhaite; ce que je ne peux pas faire, par contre, c’est atteindre un seul être humain dans l’honnêteté et la vérité nue – et y demeurer avec lui ou elle. Tous les jours de ma vie, maintenant, je relève ce défi: comment atteindre un autre être humain dans la vérité nue. Dans l’honnêteté et l’ouverture complètes. C’est presqu’impossible. Tendresse, compassion, patience, gentillesse, considération, rien n’y fait. De plus en plus, j’ai recours à la brutalité, une technique de Kali. J’ai recours à la brutalité dans l’application de la compassion pour atteindre les gens lorsque rien d’autre ne fonctionne. tratégie du choc. C’est mon style maintenant. Son style. Fondamentalement, m’avoir c’est quasiment l’avoir. Ou vice-versa. J’oublie comment cela marche, exactement.
Mon observation quant à la race humaine: personne n’est jamais prêt pour la vérité. JAMAIS. Les êtres humains peuvent tout prendre sauf la vérité. Il faut donc leur faire avaler. La vérité ne se contente pas d’euphémismes. La plupart du temps, c’est brutal. La vérité est parfois tendre et dès que je peux, j’y vais. J’aime la tendresse, donner et recevoir, tout comme cet animal à fourrure, solitaire. Mais c’est un dessert de palais comparé au plat principal.
Lydia dit: «La vérité, en termes humains, possède une demie-vie d’environ cinq secondes». C’est tellement vrai. J’en fais l’expérience sans cesse: accédez à un moment de vérité avec quelques individus, un moment de contact réel honnête, d’authenticité, de reconnaissance complète à coeur ouvert et, cinq secondes plus tard, ils sont hors d’accès, ils ont dérivé. Ils ne peuvent pas y rester, si tant est qu’ils puissent y accéder pour une seule seconde. Ils sombrent dans les prétentions et les faux-fuyants. Ils se cachent derrière des réactions d’indifférence et des positionnements égoïstes. Et c’est la vie routinière, le profane de la condition humaine. On me dit qu’il faut insister avec les gens, leur donner du temps, être patient et tendre, les inonder d’amour, et, éventuellement, ils s’ouvriront. Et bien, je n’ai pas de temps pour cela. Si c’est comme cela que l’amour fonctionne, je ne suis pas un être aimant. Mon amour est immédiat et outrancier, intrépide, extravagant. Mais je n’oserais jamais le qualifier d’amour.
Dans le Tantra, tout est instantané. Dans d’autres pratiques, vous commencez petit et vous progressez vers le point culminant, vers l’illumination, vers l’expertise optimale, etc. Vous vous développez sur un mode progressif. Le Tantra n’est pas comme cela du tout. Dans le Tantra, vous prenez tout de front et d’un seul coup, en toute amplitude et intensité – et la pratique consiste à savoir comment y rester. Un sorcier Gaïen sera enclin à vivre ainsi, parmi les gens ordinaires, par choix, ou bien il sera condamné à vivre comme un reclus – et considéré comme fou, extrême, offensif, “difficile”. Durant une époque, je pensais même imprimer des cartes avec une paraphrase de l’affirmation de Miranda: «Vous avez le droit de fuir, juste maintenant; vous avez le droit de refuser tout contact et de résister à plus d’interaction. Mais si vous ne refusez pas tout contact et si vous ne résistez pas à plus d’interaction, votre sens de la réalité peut être – et sera certainement – éprouvé au maximum». Je pensais distribuer cette carte dans les situations sociales – juste pour être prévenant. Mais je ne suis pas vraiment prévenant.
Certains m’ont demandé si la rencontre avec la Lumière Organique inspire ou engendre un sentiment d’amour. Oui, l’amour pour la Terre et l’amour pour sa Beauté et l’amour pour votre propre corps – l’instrument exquis de votre soi incarné. Mais pas l’amour pour l’humanité. Aucune rencontre avec la Lumière Organique ne m’a jamais plongé dans un sentiment d’amour universel pour l’espèce humaine. Les sensations de beauté et de liberté sont immenses. Rencontrée dans le Nagual, la présence vivante de cette planète est une beauté oblitérante qui vous dévore vivant. Si vous bénéficiez d’une pratique avancée, ou si vous avez, tout simplement, de la chance, vous avez le traitement de la mante: la beauté tout d’abord vous baise et ensuite elle vous dévore tout cru. Ce soir-là, sur la crête, Jonas et moi-même, nous avons eu un goût du traitement de la mante. Mais l’amour… et bien, non. Si vous avez besoin de la rencontre avec la Lumière Organique pour vous infuser l’amour pour l’humanité, vous n’êtes pas qualifié pour cette expérience, en premier lieu, dirais-je.
La sorcellerie, par définition, est un départ (en Français, sortir) de la condition humaine. Pour le Nagual, le comportement humain est un jeu ennuyeux que je veux exploser de temps en temps. L’amour est insensé sans liberté. Et, qui plus est, totale: une liberté inconditionnelle d’expression, pas une liberté abstraite. La liberté de s’exprimer dans l’honnêteté la plus intégrale et de dire exactement ce que vous voyez, pensez et ressentez. Lorsque le sorcier revient du Nagual, le sorcier possède un vision scannante du comportement humain. Vous percevez les formes squeletiques du comportement comme si vous observiez un scan du corps humain. Personne ne peut cacher quoi que ce soit. Vous voyez au travers de tous les déguisements et échappatoires, instantanément. Imaginez donc. Et la puissance pour démasquer, émanant du Nagual, ne peut pas être contenue. Elle est impitoyable et implacable. Une partie de plaisir malicieux.
«La liberté est telle une maladie contagieuse» dit-il. «Elle est transmise; son vecteur est un nagual impeccable. Il se peut que les gens n’apprécient pas cela mais c’est parce qu’ils ne veulent pas être libres. La liberté fait peur. Souviens-toi de cela. Mais pas pour nous.» Castañeda, Le Feu du Dedans.
Kali enseigne à son couvain de guerriers «Soyez impitoyables dans l’amour de vous-mêmes». Vous ne risquez pas vous faire inonder d’encouragements en choisissant l’option de la liberté dans le soap opéra de la condition humaine. Le coeur ouvert est un prodige de la Nature, tout autant généreux qu’un vol de papillons monarques. Celui dont le coeur est ouvert est un enfant prodige qui doit fuir la condition humaine, la famille dysfonctionnelle de l’humanité.
C’est maintenant l’Annonciation de mon coeur prégnant de sorcellerie. Le triomphe de ma mission, et le frisson de la revanche de la Déesse, résident dans le timing de bon augure de la destinée du terton: mon moment fugitif, dans le Crépuscule des Poissons, est le moment où la mythophrénie émerge. Et ce moment, mes lointains amis, c’est aussi votre moment. Et, suprêmement, le moment de Sophia. Si vous désirez connaître son histoire et rencontrer ce torrent de luminosité vivante, c’est votre moment aussi. Mais votre désir de demeurer dans la présence de la planète vivante doit être tout aussi intense que votre désir de vivre en plénitude la vie qu’elle vous confère sur cette planète. C’est la leçon de la rose coupée. Une leçon tenue dans l’équilibre exquis entre le maintenant et le jamais.
Le Ciel de Mahamudra
Janvier à mai 2010 : Sessions d’Ayahuasca avec la Mermaid à Casares, Andalucia.
Mai 2010 : “DR SAX” (complétude d’une version de 2004): script complet rédigé avec ma collègue d’écriture et ma publiciste, Madonna McManus.
Mai 2010: Gaïa-Sophia: un Mythos de Co-Evolution, publié en Français.
Juillet/Août 2010: rituel de guérison du coeur et veille de mort du terton, divination de la lune balsamique sous la Constellation d’Auriga.
Août 2010: “AMERICAN GRAIL”- processing pour film (révision de la version 2006).
Août 2010: conférence au Boom Festival sur le Tantra Planétaire et la Fin du Kali-Yuga.
Septembre 2010: Début de traduction de Not is His Image, en Roumain.
30 septembre 2010: ma bibliothèque est transférée de Belgique à Korashan, une communauté émergente au Portugal.
Novembre 2010: clôture d’écriture des Episodes du Terton à la Rose Coupée.
La seconde série des Conversions de Yeats possède pour titre “Tantra Outbound”. Le dernier poème de la séquence est une conversion de “The Circus Animals’ Desertion” écrit par Yeats en 1934. Le poème de conversion contient un mot obscur, strickle. C’est le nom d’une barre de métal ou de bois qui était utilisée pour araser le grain dans des récipients afin de garantir une mesure uniforme des contenus.
Ce poème fait allusion à un incident de ma vie à Santa Fé au début des années 80: mon unique audience avec un maître Tibétain gradé. Le Fou et le Sage sont des archétypes qui n’apparaissent pas dans les constellations étoilées avec le Taureau, l’Archer, la Vierge et d’autres. La liberté ne possède pas d’archétype ni de contrepartie symbolique. C’est la présence obsédante de l’intention sans nom.
De la rose coupée, une énigme. De cette énigme, une vie. De cette vie, la propagation d’un mystère. De ce mystère, une autre énigme, sur laquelle, je m’en vais:
Lorsque le cygne noir vole dans les ténèbres totales des cieux, comment pouvez vous connaître la direction de son vol? Ecoutez attentivement.
Le Ciel de Mahamudra
Conversion du poème de Yeats: The Circus Animals’s Desertion
I. Une pléthore de thèmes s’en fut me quérir
Afin de coopter mon âme, durant soixante ans
Ou plus, l’imagination fit résonner
La harpe brisée de toutes mes peurs
Et m’incita à continuer, me gardant le coeur sain
Au fil des saisons, sous les acrobaties de cirque
Des constellations en manèges, la paraphernalie
Des animations étoilées – Déesse sait quoi!
II. Que puis-je dire d’autre si ce n’est: “Régénérez”
Réanimez les antiques thèmes, retracez le parcours des héros
Et des héroïnes, encore plus braves encore, qui invitent
Au respect et à la révérence – ainsi va l’histoire.
Le coeur est un chasseur solitaire, pour sûr,
Et quelle que soit la nature du protocole d’appât
Pour que la passion s’embarque dans la création de fresques,
Ces images sont bien là pour s’en saisir.
Il n’existe pas de contre-mythe à l’innovation exaltée
Leur meilleur des mondes ne peut que la simuler pour prévaloir.
Quel chagrin et quelle désolation humaine
Vont plomber cette espèce si elle faillit
A incarner ce génie, un privilège de naissance divin?
L’intervention, maintenant, ne peut tergiverser
Et elle doit être nôtre – aucun sauveur là-haut
Aucune rédemption qui soit juste présumée par amour.
Lorsque le Fou et le Sage conversaient
Qui des deux en était le plus authentiquement instruit?
Aucun de ces personnages n’est doté d’animation
Parmi les hôtes célestes radieux.
Cette énigme est restée invaincue,
Ce Terma, puisse-t-il jouir de la complétude.
Lors de l’éclatement final de cette plaisanterie
Son coeur s’effondra en une seule attaque.
III. Ces formes monumentales miroitantes, sur le retour
A visualiser, de quelle vie unique émergèrent-elles?
C’était un p’tit gars de la campagne qui se demandait comment
La destinée pourrait être lue, et lorsque sa vie jaillit
Ricochant sur sa source; son corps de même
Explosa en débris cosmiques, une coquille d’haliotide
Un archet détendu, une corde lâche, et une baguette, mesure
De grains empilés sur lui en ces décombres – votre trésor.