L’Impulsion de la Terre

Instructions de Navigation N° 96

«Allons nous promener sur la route d’Oaxaca, me dit don Juan. Genaro nous attend quelque part en chemin». Sa demande me prit au dépourvu. J’avais attendu toute la journée qu’il poursuive son explication. Nous quittâmes sa maison et traversâmes la ville à pied, en silence, jusqu’à la grand route non pavée. Nous marchâmes tranquillement pendant longtemps. Soudain, don Juan se mit à parler. «Je t’ai parlé sans cesse des grandes découvertes faites par les anciens voyants, me dit-il. De même qu’ils ont découvert que la vie organique n’est pas la seule vie existant sur Terre, ils ont découvert que la Terre elle-même est un être vivant.» Il fit une pause avant de poursuivre. Il me sourit, en ayant l’air de m’inviter à faire un commentaire. Je ne pus rien trouver à dire. «Les anciens voyants virent que la Terre est pourvue d’un cocon. Ils virent que la Terre est enveloppée par une boule, un cocon lumineux qui emprisonne les émanations de l’Aigle. La Terre est un être sensible gigantesque soumis aux mêmes forces que nous.»

Il m’expliqua qu’après cette découverte les anciens voyants s’intéressèrent immédiatement aux utilisations pratiques de ce savoir. La conséquence de cet intérêt fut que les catégories les plus approfondies de leur sorcellerie se rapportèrent à la Terre. Ils considéraient la Terre comme la source ultime de tout ce que nous sommes. Don Juan affirma à nouveau que les anciens voyants ne se trompaient pas à cet égard, parce que la Terre est bien notre origine première. Il ne dit rien de plus avant que nous ne rencontrions Don Genaro à environ un kilomètre et demi de route. Il nous attendait, assis sur un rocher, au bord de la route.

Alors que la conversation continuait, Don Juan m’expliqua que ce qu’il appelait la clé universelle consistait à savoir, de première main, que la Terre est un être sensible et peut, en tant que telle, donner aux guerriers un élan extraordinaire ; c’est une impulsion qui vient de la conscience même de la Terre, à l’instant où les émanations intérieures du cocon des guerriers s’alignent avec les émanations intérieures du cocon de la Terre qui leur sont appropriées. La Terre et l’homme étant des êtres sensibles, leurs émanations coïncident, ou, plus exactement, la Terre contient toutes les émanations présentes chez l’homme et toutes les émanations présentes chez tous les êtres sensibles, organiques aussi bien que non organiques. Quand survient le moment d’un alignement, les êtres sensibles utilisent cet alignement sur un mode restreint et perçoivent leur monde. Les guerriers peuvent utiliser cet alignement soit pour percevoir, comme tout un chacun, soit à la façon d’une impulsion qui leur permet de pénétrer dans des mondes inimaginables.

Tel est le passage d’ouverture du chapitre 13, “L’Impulsion de la Terre”, de l’ouvrage de Carlos Castañeda, “Le Feu du Dedans”.

Bienvenue à l’équipage de l’Expérimentation de Navigation Gaïenne, bienvenue aux amis étudiants et aux alliés éparpillés sur toute la planète et à tous ceux qui souhaitent, ou osent, écouter. Ici John Lamb Lash, votre Navigateur, s’exprimant aux premières heures de la matinée du 28 November 2013. Ce sont les Instructions de Navigation 96: “L’Impulsion de la Terre”. Je suis assis dans mon petit quartier de navigation avec ma chatte Nikita, qui prend son petit déjeuner. C’est juste avant l’aube et, bientôt, le dernier croissant de la Lune – connu sous le nom de croissant de lune de soleil levant – va se lever vers l’est au-dessus des montagnes. Nous sommes maintenant dans la phase de complétude du cycle de Kamala et le croissant de lune de soleil levant sera un croissant très fin lorsqu’il va s’élever dans le ciel, avec la forme d’une main gauche – lorsque vous vous tournez vers l’est.

Comme vous le savez, nous observons ces cycles lunaires d’énergies, ou humeurs, des Dakinis dans le cadre du Tantra Planétaire et nous en sommes venus à intégrer, également, ces observations à l’Expérimentation de Navigation Gaïenne. En étudiant, récemment, les éphémérides, je me suis aperçu que je suis né dans la phase de complétion de Kamala de 1945. La séparation entre le Soleil et la Lune, au moment de ma naissance, était d’environ 9 degrés – environ 18 heures. Ainsi, en ce jour-là, il y aurait eu un très fin croissant de lune, à peine perceptible, se levant à l’horizon. Rappelons que la phase de complétude définit une situation au travers de laquelle la Sagesse de Dakini, jaillissant de la Mère Animale Planétaire, est téléchargée dans notre corps et dans notre conscience cellulaire – dans la connaissance somatique que nous possédons tous en tant qu’animaux humains.

Au début de chaque cycle de Dakini, il se manifeste, typiquement, un éclair ou une séquence d’éclairs  d’intuition conative, d’illumination conative. Il arrive, souvent, que les observateurs bénéficient de réalisations et de définitions brillantes de syntaxe dans les toute premières heures de l’initiation d’un cycle de Dakini. J’ai, par ailleurs, décrit ces expériences avec moult détails. Ensuite, durant le premier quartier de lune, à savoir durant la première semaine du cycle, cette instruction subliminale de la Dakini en action s’étoffe en définition. Ainsi, le premier quartier de  lune, que l’on perçoit dans le ciel de l’ouest après le coucher de soleil, représente la définition de la Sagesse de Dakini qui va se manifester dans un langage, qui va se manifester par une syntaxe – ou dans quelque autre forme d’expression qui ne soit pas forcément verbale. En effet, elle peut se manifester de nombreuses manières mais elle doit se manifester au travers d’une expression et d’une définition conscientes.

Ensuite, durant les deux semaines précédant et suivant la pleine lune, le processus consiste à incarner cette Sagesse de Dakini, à la contempler et à en percevoir les manifestations et les applications – à la fois dans le monde extérieur et dans la psyché. Finalement, durant le dernier quartier de cette lunaison, il se manifeste souvent une solution à des questions, des défis, des problèmes et des énigmes, qui se présentent durant le cours du cycle lunaire, et cette solution se définit par l’entremise de l’idiome ou de l’énergie de la dakini en cycle. Durant les 7 derniers jours, et plus particulièrement les 3/5 derniers jours de la lunaison, cette sagesse distillée, qui s’est accumulée au fil du cycle, change quelque peu de modulation ou de fréquence et c’est au travers de cette métamorphose que la complétude s’effectue: à savoir, la Sagesse de Dakini de cette lunaison est intégrée sous forme de sagesse du corps.

Cela m’a vivement intéressé de découvrir qu’au moment où je vivais l’expérience de la naissance, en sortant du corps de ma mère, en ce jour du mois de décembre 1945, la sagesse de Kamala était dans sa phase de complétude. Et je pense que je peux vraiment affirmer que j’ai incarné la sagesse de Kamala durant toute ma vie. Kamala n’est pas ma gardienne. Kali est ma gardienne. Mais il doit exister une relation spéciale pour chacune d’entre nous, en fait, avec la Dakini en charge de la lunaison durant laquelle nous sommes nés. Cela constitue surement un sujet d’intérêt et d’investigations.

J’ai toujours été très réticent à parler de l’amour, au fil des années, mais j’ai parfois surpassé cette réticence, n’est-ce-pas? Et j’ai, ainsi, proféré des choses au sujet de l’amour, l’amour transpersonnel, l’amour personnel. Il est certain que Kamala se distingue par une instruction spécifique au sujet de l’amour. En particulier, quelle est la nature de l’amour de la Mère Scorpion? Comment un scorpion peut-il aimer? Vous savez, lorsque vous êtes piqués par un scorpion, c’est comme être piqué par l’amour. Le scorpion saisit sa proie dans ses pinces. Vous pouvez, ainsi, considérer que ces pinces, sur le plan personnel, représentent les pinces du désir.

Ainsi, avant que vous n’aimiez une personne, le désir vous en saisit, le désir pour cette personne, le désir d’être aimé par cette personne et le désir d’aimer cette personne. Ce sont les pinces du scorpion imaginées sur le plan personnel. C’est alors que la queue se lève et le dard se situe dans la queue. Bien sûr, la morsure vient de la queue et que constitue la queue? Et bien, la queue est le réceptacle de Shakti dans le corps humain et donc la morsure émane du pelvis. Le signe astrologique Scorpio est toujours associé avec la sexualité, avec les mystères de la mort et de la sexualité. Le dard/morsure est la consommation de l’amour dans son expression sexuelle. La raison pour laquelle la fusion sexuelle et l’orgasme sont associés avec la mort – et c’est une association de très longue date – vient du fait que l’individu meurt réellement à lui-même durant la fusion sexuelle. L’orgasme signifie l’abandon de l’ego et c’est une effusion dans un état de béatitude dépourvu d’ego – et cela, aussi, est une expression d’amour. L’amour implique l’abandon et l’abandon à l’amour pourrait être considéré comme un thème de Kamala. Mais l’ego ne se rend jamais à l’amour et donc, ultimement, l’ego doit mourir pour que l’amour puisse survivre.

J’ai affirmé, récemment, que l’amour est rationnel et beaucoup pourrait être fait de cette proposition. Cela vaudrait la peine de l’examiner et d’en débattre. Mais je ne souhaite pas m’étendre, juste maintenant, sur le thème de l’amour: je ne suis tout simplement pas dans l’humeur. J’ai d’autres problématiques importantes à discuter dans ces Instructions de Navigation. Il suffit de dire que, à ce jour, je suis convaincu que la nature authentique de l’amour, dans l’animal humain, est pratiquement inconnue. Bien qu’il existe beaucoup de palabres au sujet de l’amour, ainsi que Rajneesh l’observa, c’est tout le prêchi-prêcha sur l’amour qui a détruit l’amour. J’en conclus qu’il est extrêmement rare de rencontrer, parmi les animaux humains, une compréhension de l’amour, une reconnaissance de sa nature authentique. J’aimerais aussi ajouter quelque chose au sujet de la manière dont j’aime, à savoir que c’est avec la réalisation que tout est toujours en jeu – et que rien n’est en jeu. C’est mon mode d’amour. Cela m’attriste lorsque l’amour est utilisé comme une excuse pour un comportement destructeur et hystérique – mais c’est plus souvent le cas.

L’une des grandes difficultés de l’amour, c’est de vaincre le désir d’exclusion. Si vous arrivez à aimer une seule personne en votre vie, c’est un énorme triomphe. Allez-vous vous arrêter là ou aller en aimer une  autre? La jalousie peut être considérée comme le paroxysme de l’émotion qui émerge lorsque vous êtes saisi par les pinces du scorpion. La jalousie est telle une paire de pinces et ce qu’elle ne peut pas saisir et garder pour elle seule, elle va le mettre en morceaux. La jalousie est méprisable. Je ne sais pas si Kamala enseigne comment vaincre la jalousie. Il semble que je n’ai pas requis cette leçon. Je ne suis pas un animal jaloux.

Il existe un aphorisme merveilleux que je souhaiterais conférer aux membres de l’équipage en tant que portion de la tradition orale du Tantra Planétaire: le désir ardent naturel de l’animal humain est poly-amoureux. Donc, ce que je peux vous dire, dans cette introduction, en ce qui concerne ce moment, maintenant, en complétude avec Kamala, ce que je peux vous donner est une simple preuve d’amour: si vous avez jamais aimé une personne, vous pouvez aisément continuer et en aimer une autre. L’amour d’une personne n’exclut pas d’en aimer d’autres et lorsque l’être aimé fait cette requête, il introduit un poison dans la dynamique de l’amour. L’inclination naturelle de l’animal humain est poly-amoureuse.

Si vous avez eu la grande chance, dans cette vie, d’aimer quelqu’un, vous pouvez prouver que c’est véritablement de l’amour en allant aimer quelqu’un d’autre. L’affection d’un coeur ouvert est naturelle et spontanée et le coeur, qui est authentiquement ouvert, ne se ferme jamais. Il est toujours assez vide pour ne pas avoir à se fermer. Donc, si vous avez l’immense fortune d’aimer une personne et que vous partiez en aimer une autre, je peux témoigner que cela devient plus facile. L’amour est aisé et simple et il est évident – et c’est pour cela qu’il n’est requis aucun appel à l’amour. Dire “je l’ai fait par amour” est déjà un mensonge. Il n’est pas nécessaire de le dire. L’amour se manifeste lui-même tel qu’il est magnifiquement décrit dans le poème de Guido Cavalcanti, “Donna Me Prega”. L’amour se révèle par son accidente, par ses péripéties et ses hasards. Je n’ai jamais prétendu être une personne aimante.

Voilà donc quelques pensées sur l’amour et je vais en rester là pour le moment. Je vais donc, maintenant, présenter le thème primordial de cette causerie: l’Impulsion de la Terre. Je me rappelle fort bien lorsque je lus “Le Feu du Dedans”, de Carlos Castañeda, j’étais à Amsterdam, à l’époque, et c’était en mai 1986. Je suis convaincu que de nombreuses parties de cet ouvrage de Castañeda ont été profondément imprimées dans mon psychisme à l’époque et, très certainement, le passage d’ouverture que je viens de vous lire. Vous vous rappelez que j’ai affirmé que l’oeuvre de Carlos Castañeda – son l’héritage, sa méthode et sa mystique de sorcellerie néo-Toltèque – constitue l’exercice d’échauffement du Tantra Planétaire. Et, plus les années s’écoulent, plus je suis persuadé qu’il en est ainsi. Ceux d’entre vous qui sont impliqués dans l’Expérimentation de Navigation Gaïenne et dans le Tantra Planétaire, vous aurez surement la même impression que moi-même à l’écoute de ces mots. Comment cela pourrait-il être plus clair? Comment cela pourrait-il être plus brillant que la manière dont cela est évoqué dans ces deux pages d’ouverture du chapitre 13 de l’ouvrage “Le Feu du Dedans”?

Je vais maintenant évoquer quelques aspects de cette citation. En premier lieu, il semble un peu étrange que Don Juan déclare à Carlos que les anciens sorciers découvrirent que la Terre elle-même est un être vivant. Pourrait-on en déduire que les anciens sorciers possédaient quelque secret auquel les gens ordinaires n’auraient pas d’accès? Je ne pense pas. Je rappelle ce que j’ai écrit dans mon ouvrage La Passion de la Terre que l’animisme n’est pas la croyance selon laquelle le monde naturel est vivant et animé, mais il en est la perception directe. L’animisme est la norme pour l’animal humain. L’animisme est la condition innée et naturelle de la conscience humaine. Toutes les sociétés Indigènes anciennes – pour autant qu’elles étaient saines, pour autant qu’elles représentaient le potentiel authentique de notre espèce et pour autant qu’elles reflétaient la vraie nature de cette Expérimentation – étaient animistes. C’est aussi simple que cela.

Donc, à la fin du 19 ème siècle, lorsque l’anthropologue Edward Burnett Tylor intégra le terme animisme dans le discours de l’époque, il décrivait quelque chose d’endémique à l’animal humain, d’endémique à la conscience humaine, qui n’avait jamais été définie auparavant. Et comme il arrive souvent dans ces cas-là, l’élément essentiel de l’expérience humaine en vint à être défini au moment même où il était en risque de disparition. C’est, bien sûr, la révolution industrielle, en Europe, qui a impacté les capacités animistes de l’animal humain et qui a détruit les conditions grâce auxquelles l’animisme pouvait être maintenu en tant que prédisposition naturelle de notre conscience. Ainsi, Edward Burnett Tylor était Européen et il écrivait du point de vue d’un intellect Européen ou Eurocentrique. Et à l’époque où Tyler définit l’animisme, il ne constitue plus la caractéristique générique et universelle de la société humaine mais il n’appartient plus qu’à ce qui est dénommé la société sauvage ou primitive. Cependant, même encore à cette époque, l’animisme représente encore les conditions de vie naturelle d’une partie de la population humaine. En Australie, en Afrique, en Amérique du sud, dans les confins de la Sibérie, dans les iles du Pacifique, l’animisme fut un concept pour Tylor et les anthropologues de salons de cette époque, tels que Sir James Frazer, mais il constituait encore une réalité vivante pour une bonne partie de la population humaine.

Donc, pour mettre des fioritures sur le langage de Castañeda, je dirais que les sorciers de l’ancien temps ne découvrirent pas vraiment que la Terre elle-même est un être vivant: c’était un fait évident, pour quiconque vivait sur la Terre, pendant des millénaires. Ce qu’ils découvrirent, c’est que la Terre, dans son intégralité, peut être considérée comme un être vivant accessible à l’interactivité. La Terre, dans son intégralité. Les instructions du Terma de l’Eveil de Gaïa émanent de la Terre elle-même – et j’aurai des choses à rajouter, quant à cette assertion, très prochainement. Ainsi, afin de concevoir la notion grandiose du Terma de l’Eveil de Gaïa, il vous faut imaginer la Terre – en tant que totalité agissant comme un seul être – pourrait instruire l’espèce humaine quant aux modes de communication et d’interaction avec elle-même, la Terre. C’est le fondement du Terma de l’Eveil de Gaïa. Cette proposition est clairement la continuité et l’élaboration, directes et cohérentes, de ce que Castañeda affirme dans cet étonnant passage du Feu du Dedans. Il dit que la Terre est un gigantesque être sensible. Il faut préciser, à ce point qu’en 1987, la théorie Gaïa (de James Lovelock et de Lynn Margulis) commençait juste à percer après avoir été débattue depuis une dizaine d’années. Il était donc commun, à l’époque, d’entendre cette proposition: Gaïa, la Terre vivante, est un super-organisme géant, un gigantesque être sensible… à savoir, deux façons de dire la même chose.

Maintenant, qu’en est-il de ce concept mystérieux du cocon? Don Juan affirme que les anciens sorciers percevaient un cocon recouvrant la Terre. Pensez-vous que cela pourrait être une évocation de la Lumière Organique? C’est ce que je pense certainement. Dans la syntaxe caractéristique de la sorcellerie de Castañeda, ce cocon de lumière, qui entoure la Terre, qui enchâsse la Terre, est comparable, bien sûr, à l’oeuf lumineux qui enrobe et qui enchâsse chaque animal humain. Le langage de sorcellerie, émanant de Castañeda, met clairement en exergue que ces deux cocons sont tous deux constitués d’une abondance de filaments. Je préfère le terme “filament” au terme “émanation”. La perception directe de la Lumière Organique témoigne de sa nature mycélienne. Elle est vibrante de filaments intensément compactés. Vous pouvez concrètement voir ces filaments et les sentir, les toucher.

Nous pouvons, de nouveau, voir que le Tantra Planétaire constitue le développement de l’oeuvre de Castañeda. C’est un développement de syntaxe, parmi d’autres choses. C’est certainement aussi une avancée de méthode, une énorme avancée de méthode. Mais la méthode est dépendant d’une syntaxe claire. Cela reste toujours quelque peu impalpable et abstrait de parler d’émanations et de grandes bandes d’émanation. L’émanation est un terme utilisé, bien sûr, dans la cosmologie Gnostique. C’est un synonyme du rêve, de la puissance rêvante. Ainsi, pour de nouveau enjoliver la syntaxe de Castañeda, je dirais que le cocon lumineux de la Terre – qui est constitué de Lumière Organique – est plein de filaments qui constituent le mycélium vivant de la puissance de rêve de la Déesse de la Terre. Sa puissance de rêve est matérielle: tout est matériel. Sa puissance de rêve se manifeste dans les filaments de la Lumière Organique. Ces filaments interpénètrent l’intégralité du monde matériel et ils imprègnent et font vibrer tous les règnes de la Nature, organiques et non organiques. Ces filaments de Lumière Organique assument une configuration particulière au sein de l’oeuf lumineux de chaque être individuel.

Vous vous rappelez, peut-être, que j’ai écrit un essai, pour Metahistory, “Le Coeur du Sujet”, décrivant quelque treize parallèles entre, d’une part, l’oeuvre de Carlos Castañeda – à savoir les enseignements de Don Juan – et, d’autre part, les enseignements Gnostiques. Je vais m’aventurer à affirmer que tous ces parallèles sont, réellement, remarquables mais il en est un qui sort du lot. J’ai dans les mains un petit livre intitulé “The Doctrine of the Subtle Body in the Western Tradition” de G. R. S. Mead. Ce fut un érudit de la Théosophie tout autant que l’un des premiers érudits et chercheurs dans la sphère du Gnosticisme. Et nous sommes au tournant du siècle, donc avant la découverte des Codex de Nag Hammadi en 1945. G. R. S. Mead fut étroitement associé à Madame Blavatsky, dont il fut le secrétaire, et au Mouvement Théosophique. Il était le co-éditeur de la revue Lucifer Gnosis.

G. R. S. Mead est l’auteur d’une compilation magnifique sur le Gnosticisme intitulé “Fragments of a Faith Forgotten”. Dans ce petit ouvrage sur le corps subtil, il a recouvré l’ancien terme, utilisé pour désigner l’oeuf lumineux, tel qu’il était connu dans les Mystères Païens. Donc, ce que Carlos Castañeda appele l’oeuf lumineux, le cocon lumineux de l’animal humain, était dénommé en Grec, dans les temps anciens, “l’augoeides”. Ce mot, augoeides, qui peut paraître étrange, suggère un cocon, ou une enveloppe, constituée de rayons – des émanations ou des filaments. Ainsi, Mead écrit que l’âme peut devenir complètement de la nature de ces filaments et il utilise le mot augoeides en parenthèses. Que cela signifie-t-il que l’âme soit filamenteuse? Cela signifie que ce que vous appelez votre âme n’est pas quelque chose d’immatériel mais elle est, en fait, constituée de l’ensemble de ces filaments.

Bien sûr, Carlos Castañeda parle énormément de l’agglomération de ces filaments. Il va jusqu’à dire que les sorciers d’antan percevaient qu’à l’échelle macro, l’agglomération des filaments engendre différents mondes et par la modulation du point d’assemblage, le sorcier est capable d’aller et venir dans ces mondes. L’un des enseignements exceptionnels de Carlos Castañeda concerne notre mode d’organisation de la réalité perceptuelle de notre monde. Pour expliquer comment cela fonctionne, il dit tout simplement que vous percevez le monde tel qu’il est. Les animaux humains tendent à le percevoir d’une manière similaire en raison du fait que les émanations, qui nous entourent, sont assemblées et fixées à un certain point. Il appelle ce point, le “point d’assemblage.

Si vous allez plus loin dans l’ouvrage de Mead, il invoque, à la page 60, les noms d’un certain nombre d’instructeurs célèbres des Mystères, à savoir Isidorus, mais aussi Hypathia. Et il cite un passage, en fait, trouvé dans une reconstruction de quelque écrit Gnostique perdu. Le passage est le suivant: «L’âme possède un certain véhicule lumineux, appelé augoeides shama, à l’image des étoiles (astroeides) et éternel. Et ce véhicule est solidement amarré au corps physique, selon certains, dans la tête et, selon d’autres, dans l’épaule droite – une affirmation que personne d’autre, il semblerait, n’ait faite auparavant.» Carlos Castañeda a écrit que le point d’assemblage se trouve derrière le dos, à 30 cm du corps, au niveau de l’épaule droite. Même cet ancien écrivain, à qui nous devons ce fragment d’intel Gnostique, dut remarquer que le détail concernant l’épaule droite, la localisation de l’augoeides – à savoir l’amarrage de l’enveloppe intégrale des fibres lumineuses en un point de l’épaule droite – semble avoir été mis en exergue uniquement par Isidorus d’Alexandrie – qui faisait partie de la même école Néo-Platonicienne qu’Hypathia. Et voilà, faut-il vous l’envelopper? Que pensez-vous de tout cela, mes amis?

Je vais maintenant proposer deux brefs commentaires en relation avec le passage suivant que je cite de nouveau: «Les catégories les plus approfondies de leur sorcellerie se rapportent à la Terre». Que faut-il ajouter? La sorcellerie de l’amour et de l’intention – qui est une phrase pour décrire le Tantra Planétaire – est le jeu de stratégies pour aujourd’hui et en temps réel. C’est, en temps réel, la méthodologie de la sorcellerie qui est connectée à la Terre et qui, en fait, est interactive avec la Terre. Et, ainsi que je l’ai déjà dit, les cordings, les enchantements, les exercices de sorcellerie et le Tantra Planétaire fonctionnent parce qu’ils sont assistés par l’Impulsion de la Terre; ils n’agissent pas indépendamment. Cette proposition, cette condition est absolument impérative si l’on souhaite réellement percevoir le caractère distinct et exceptionnel du Tantra Planétaire.

Vous savez qu’il existe un énorme attrait pour la magie sur cette planète. Il existe aussi – et cela a toujours existé et existera toujours – de nombreuses tentatives de satisfaire ce besoin avec du junk et des illusions. Donc, en ce qui concerne le phénomène Harry Potter, on peut le considérer de deux manières. Vous pourriez dire que tous ces livres mirent en exergue ce besoin immense de magie – plus particulièrement chez les jeunes gens et chez les adolescents. Mais ensuite, il faut poser la question suivante: a-t-il libéré de la magie? La magie de Harry Potter est-elle pratiquée de nos jours? De même pour “Buffy the Vampire Slayer” et de même pour “Charmed” qui était une série de TV US mettant en scène trois sorcières. Je pense que “The Craft” est également une telle série TV.

La magie, et l’énorme attirance pour tout ce qui appartient à ce monde de la sorcellerie, palpitent dans l’endopsyché humaine. Cela palpite comme des tambours dans la jungle et comme les convulsions des prêtresses hurlantes de Cybèle dans les collines de l’Anatolie. Mais qui peut répondre à cette requête et quelle est la méthodologie pour une sorcellerie correspondant à notre époque? La méthodologie, pour une sorcellerie de notre époque, dépend de ce que Carlos Castañeda indiqua dans ce passage de son ouvrage. Cela dépend, totalement, de l’Impulsion de la Terre. Tous ceux qui pensent pouvoir pratiquer la magie ou la Wicca ou le néopaganisme sans une méthode claire, spécifique et rigoureuse, pour inviter l’Impulsion de la Terre, sont en pleine illusion et ils n’en tireront que de cruels désappointements. La Magie interactive avec Gaïa, à savoir le Tantra Planétaire, est le prolongement direct de l’oeuvre de Castañeda – et c’est le principal acte proposé au monde, à la suite de Castañeda.   

Finalement, il met en lumière que les anciens sorciers perçurent la Terre comme la source ultime de toute chose. Et bien, cela fait un bon moment que je vous en parle. Et l’objection à cela, naturellement, s’exprime comme suit: «Comment la Terre peut-elle être la source quand elle fut, elle-même, créée? John, vous avez dit que la Terre prend son origine dans le Coeur Pléromique parce que c’est une métamorphose des massifs courants de Lumière Organique de l’Eon Sophia. Ce n’est donc pas la Terre qui est la source ultime, c’est le Plérome de notre galaxie qui est la source ultime de la Terre. Mais, de plus, quelle est la source ultime du Plérome de notre galaxie et des milliards et des milliards d’autres galaxies. Ne serait-il pas plus correct de dire que la source ultime est quelque part par là-bas, au fin fond de l’infini, l’origine de l’univers entier composé d’un nombre incalculable de galaxies, plutôt que de dire que c’est juste là sous vos pieds, sous vos ongles, en face de vos yeux et que vous êtes assis dessus, que vous la respirez et qu’elle vous respire?»

Que préféreriez-vous?

Mes amis, laissez-moi vous dire que les Gnostiques étaient très clairs quant à la nature de la source ultime: la source ultime cosmique est l’Origine. Et la source immanente et immédiate de la vie est la planète Terre sur laquelle nous vivons. Voulez-vous faire l’impasse sur la source immédiate pour partir en quête de l’Origine? Libre à vous mais je peux vous affirmer que c’est une aventure ennuyeuse et plus vous vous approchez de l’Origine, plus vous devenez catatonique. Je l’ai déjà dit: au niveau du fondement de Shiva, Parasamvita, le fondement ultime de la conscience de l’univers entier, rien ne se passe! Tout ce qui se passe dans l’univers, se passe juste devant vos yeux. Ce qui est ici est là. Ce qui n’est pas ici n’est nulle part. L’action est ici. C’est pourquoi, dans le Tantra Planétaire, vous pouvez révérer la Terre pour toute sa beauté et sa magnificence et pour tout ce qu’elle est et, simultanément, reconnaître, en toute humilité, qu’elle est la source immédiate de votre vie.

Je l’ai déjà dit mais je vais le répéter. Si vous êtes aujourd’hui vivant, juste maintenant, à écouter mes paroles, à écouter l’enregistrement de ma voix, ce n’est pas parce que vous auriez reçu, lorsque vous êtres nés, une certaine quantité de vie – comme une batterie qui possède une certaine durée de vie, une certaine quantité d’énergie et quand l’énergie se tarit, la batterie est morte. Vous n’êtes pas une batterie.  Votre corps n’est pas une batterie. Il ne vous a pas été donné une certaine quantité de vie aux moments de votre conception et ensuite au moment de votre naissance dans l’atmosphère physique. La vie vous est conférée à chaque seconde. Vous êtes vivant, juste maintenant, parce qu’Elle soutient votre vie dans son Rêve et si elle vous retire son attention, pendant une micro-seconde, vous mourez.

Donc, quelle est la source ultime et immédiate? La Terre. Quelle est la source ultime non-immédiate? L’Origine. C’est toute la métaphysique dont vous avez besoin. Il n’est nul besoin d’élaborer des constructions autour de cette proposition métaphysique simple et évidente. C’est cette proposition que les Gnostiques enseignaient dans les Ecoles des Mystères et c’était le fondement de leur cosmologie.

Finalement, sur le plan des commentaires concernant le passage d’introduction extrait du “Feu du Dedans”, vous y trouvez un thème souvent répété et élaboré dans les ouvrages de Carlos Castañeda: l’alignement des grandes émanations du cosmos extérieur avec l’alignement des émanations au sein de l’oeuf lumineux de l’animal humain. Comment, donc, pourrait-on traduire ce concept qui est, très certainement, l’un des quatre ou cinq concept fondamentaux de la sorcellerie Néo-Toltèque de Carlos Castañeda? Comment pourrait-on le traduire dans la syntaxe du Tantra Planétaire? En fait, c’est assez simple. La sorcellerie de l’amour et de l’intention est une méthode d’alignement. L’alignement entre la Terre et l’animal humain est une matière simple: en fait, l’intention constitue une force et un instrument d’alignement. Plus spécifiquement, pour parler des dynamiques d’alignement – disons des dynamiques rituell – un cording est un instrument d’alignement. Un cording est constitué de filaments, n’est-ce pas? Ce sont des cordelettes attachées entre les branches d’un arbre. Un cording est un instrument de rituel: c’est un mode d’aligner votre intention avec l’intention de la Mère Animale Planétaire afin qu’elle confère l’Impulsion de la Terre  à votre intention. Cela peut-il être plus simple?

L’alignement de l’intention humaine avec le Rêve de l’Eon Sophia est, bien sûr, l’objectif du Tantra Planétaire. C’est, également, ce que vous apprenez dans l’Expérimentation de Navigation Gaïenne. Il y a beaucoup à apprendre et donc soyez patient et doux avec vous-mêmes. Nous sommes, en fait, sur une voie rapide d’instruction. Trois années, ou dix secondes de Son temps, constituent la période de temps pour apprendre l’essentiel. Lorsque l’alignement entre l’Eon Sophia et chacun d’entre vous s’enclenche, que se passe-t-il donc? La question avec laquelle nous vivons tous – alors que nous arrivons à la dernière seconde des trois années de l’initialisation de la Correction – est de savoir quand Elle nous impulse hors du cauchemar et en alignement parfait avec Son rêve? Souvenez-vous que les conditions initiales de l’Eon Sophia, dans cette période de trois années, sont parfaites. Elle est un Eon. Elle ne peut mettre en place que des conditions parfaites.

Ce sont de grandes propositions mais elles sont relativement indéfinissables. En fin de compte, ce qu’Elle réalise est assez insaisissable et on peut se demander, et nous nous le demandons tous parfois, pourquoi tout cela n’est pas plus évident et pourquoi les manifestations n’en sont pas plus flagrantes ou spectaculaires? Et bien, vous êtes un animal humain et, en fait, vous êtes incapable de concevoir la perfection sur le plan Eonique. Je ne peux pas concevoir la perfection de Son Rêve. Je peux la conceptualiser mais je ne peux pas l’imaginer. La perfection de Son Rêve n’est pas à la portée de la conscience humaine mais, malgré cela, nous sommes profondément impliqués dans cette perfection. D’où la subtile finesse à observer lorsque vous suivez sa Correction. Il vous faut prendre conscience que vous suivez un processus qui est, exponentiellement parlant, un nombre incalculable de fois plus vaste que tout ce qui se passe dans l’Océan Pacifique, juste maintenant. L’animal humain n’est pas capable d’appréhender une telle immensité. Donc Sa perfection pour les conditions initiales, qu’elle met en place durant ces trois années, nous échappe.

La seule façon dont vous ou moi puissions être capables de faire l’expérience de cette perfection est lorsqu’elle se présente à vous dans ses plus infimes détails. Vous pouvez en faire l’expérience dans ses détails les plus intimes mais vous devez être présent à un niveau de conscience, de lucidité, de sobriété et d’équilibre tel que vous puissiez en observer les moindres détails. Je sais que la passion de l’Eon Sophia est devenue votre passion et Celle qui est Prunicos, et l’Outrancière, a pris possession de vos vies, dans certains cas. Il n’est pas de meilleur chemin à prendre parce que, quoi que le futur ait en réserve, si vous fusionnez, en conscience, votre vie personnelle avec la vie de la Terre, alors vous partagez un futur avec la Terre. Et, ultimement, c’est Elle qui décide des contours de ce futur. Je sais, cependant, que certains d’entre vous rêvent quant à la manière dont la Correction pourrait se manifester et quant à ce que pourrait être, disons, la démonstration flagrante et extravagante de sa Correction. L’un des membres de l’équipage m’écrivit, récemment, à ce sujet. Son nom est Nestor. Son mail arriva le 27 novembre et je souhaiterais vous le lire dans son entièreté.

«J’ai récemment révisé les thèmes du Scénario de la Déesse Déchue et de la Correction de Sophia et j’aimerais en partager quelques commentaires. Vivant en cette époque où les systèmes Archontiques ont atteint un niveau d’intrusion dans la vie qui est sans précédent, je ressens une inspiration impérieuse à imaginer et à anticiper une voie d’issue hors de ce fatras. Les thèmes du Mythos de Sophia me confèrent une clarté mentale et un sens d’exultation quant aux potentialités de participation dans sa Correction et de découverte de solutions. L’insatisfaction de l’humanité avec sa spiritualité émaciée, et sa déconnexion de la Source même qui émane l’Anthropos, a atteint un niveau intolérable.

L’humanité ne peut plus tolérer la répression de son enjouement inné, de sa créativité imaginative et de ses puissances érotiques et hédonistes. Cette répression est reflétée par une pression et une inflammation croissantes au sein de la Terre induites par le blocage de son énergie tellurique. Mantis est agitée et se débat violemment dans sa chambre cristalline. Les cristaux vibrent et la Terre craque et vibre en-dessous de nos pieds. C’est à ce moment d’intense agitation que nous commandons Sophia selon Son désir d’assister à en finir avec cette situation critique. Dans un état de magie interactive, nous engageons nos puissances hédonistes avec la libido de la Déesse de Sagesse. Le Plérome est alerté à la situation et pourvoit un jaillissement cosmique de Shakti. Le jaillissement est dirigé vers les Pléiades, et ensuite vers Sabbaoth, par l’entremise du Relais Pléromique. Sabbaoth module l’intensité brûlante de cette vague d’énergie avec l’aide de Jupiter. Ils modulent l’émanation de douce vagues qui touchent et caressent Gaïa, réchauffant Son corps d’une énergie érogène. Gaïa se dévêt complètement de Son champ magnétique et embrasse le Plérome. Son énergie et celle du Plérome dansent et tourbillonnent dans l’atmosphère en un déploiement éblouissant d’amour.

Dans un crescendo de libération extatique, elle déchaîne une pulsation massive et orgasmique d’énergie électro-magnétique. En l’espace d’un moment, l’intégralité de la nasse de construction Archontique se dissout. Tous les circuits électriques sont grillés par la puissance Shakti de la Déesse de Sagesse. Lorsque le blocage de Son énergie tellurique, et de l’énergie de l’Anthropos, se désagrège, Mantis suit le chemin d’énergie des tuyaux arborés et elle jaillit de sa prison cristalline vers la liberté. La Terre frissonne et gémit en une apothéose orgasmique – l’atmosphère s’embrasant de l’énergie de plasma érotique de la Déesse de Sagesse. Sa libido sensuelle ne peut être réfutée. L’humanité contemple les effets directs de cet événement – et y participe. L’émerveillement et la beauté arrêtent le monde. La tromperie Archontique s’effrite et les rouages de la technologie se grippent. Tous les systèmes de domination s’effondrent – privés de leurs réseaux de contrôle – et les communautés d’animaux humains sont laissées à leur ingénuité et créativité. L’environnement est pourvu pour un niveau sublime d’instruction, d’instruction provenant de la source qui émane toute vie sur Terre. Durant une période, l’atmosphère enveloppant la Terre reste extrêmement chargée. Des arc électriques peuvent être observés sur les atours et les édifices du passé. Des instruments simples, mais innovants, peuvent être élaborés afin de recueillir toute cette énergie libre. L’énergie devient distribuée, conférant ainsi à l’humanité le temps nécessaire pour ralentir et retourner vers le flux du Rêve de Gaïa. Merci John de nous donner la narration de Son Histoire. Cela convie beaucoup d’espoir et d’inspiration. Déeesse, accordes-moi ce que les faits de l’amour désirent de l’amour.» Nestor

C’est une magnifique vision de l’Impulsion de la Terre manifestant sa beauté et sa puissance nues sur toute la planète. Le dernière phrase du mail est une citation de Parzival. Vous vous rappelez que j’ai lu, récemment, un vers de Parzival «L’ancre est l’emblème des chevaliers errants». Et nous avons également, dans le même paragraphe, le passage cité par Nestor: «Accordes-moi ce que les faits de l’amour désirent de l’amour». Lorsque je contemple cette remarque – et c’est une affirmation remarquable – mon mental retourne vers le moment et mon regard se dirige vers le ciel; il fait très sombre ici et c’est 7 h du matin. Le croissant de lune de soleil levant est au-dessus de la maison lorsque je regarde vers le sud-est. C’est le croissant de lune de Kamala en complétude.

Kamala est celle qui instruit sur les mystères de l’amour et de la mort. Ses instructions sont intimement entrelacées avec celles de Vishvamata. Souvenez-vous que la Balance est tenue dans les pinces du Scorpion. Tout ce panorama de réinitialisation, sur fond de scène des Constellations de la Balance et du Scorpion, est une facette du Rêve de Gaïa émergeant et irruptant dans votre propre imagination. Pensez juste à ce que vous avez avec l’Expérimentation de Navigation Gaïenne. Ce que vous avez, c’est le langage de la connaissance ce qui érupte en votre imagination d’animal humain. C’est le scénario de réinitialisation décrit ici, sur un mode tellement spectaculaire, par un membre de l’équipage. Cet événement est si immense qu’aucun animal humain ne peut en générer une conceptualisation – mais, cependant, vous y êtes impliqués intimement. Vous et moi sommes impliqués dans ce processus de réinitialisation.

En réfléchissant ce matin sur Kamala, en tant que déesse de l’amour, je suppose que je pourrais poser la question qui, finalement, me vient à l’esprit. Je pourrais me poser cette question et vous pouvez écouter aux portes. Quel est le rôle de l’amour, entre un être humain et un autre un être humain, dans la réinitialisation de la Déesse de Sagesse? Comment la dynamique de l’amour humain se factorise-t-elle dans la réinitialisation de cette Expérimentation? Dans l’Expérimentation de Navigation Gaïenne, nous avons la syntaxe et la méthode pour suivre la réinitialisation pour autant que les êtres humains puissent faire une telle chose. Nous avons, donc, accès à cette puissance, au sein de l’imagination humaine, qui est aussi vaste que les constellations elles-mêmes. Les constellations ne sont qu’un déploiement de cristal liquide du jeu de l’imagination humaine qui se tisse dans le Rêve de Gaïa. Les constellations sont un système de feedback pour lire, enregistrer et guider votre propre puissance de rêve. Quelle est donc la relation entre l’imagination et l’amour? Quelle est la relation entre la puissance de rêve, dans chaque animal humain, et notre simple capacité à aimer? Je pense que c’est quelque chose qu’il nous faut découvrir maintenant. Je pense que c’est une révélation précieuse à venir du cycle de Kamala, de ce moment décisif. Je pense que c’est une révélation que chacun de nous peut recevoir, d’une manière ou d’une autre, émanant de l’endopsyché de l’Anthropos lui-même.

J’ai dit, durant l’été de 2012, à une certaine femme de mes connaissances à cette époque: «Sophia a besoin de notre amour pour compléter sa correction». Cette affirmation est typique de la générosité outrancière, pour ne pas dire folle, du Nagual et du Terton du Maine. Il est fort possible que j’accorde une partie de ma générosité à des individus qui ne le méritent pas. C’est un schéma dans ma vie personnelle, pour autant que vous puissiez dire que je possède une vie personnelle, mais, nonobstant, la proposition reste valide. Le fait que l’individu, auquel cette générosité est conférée, soit capable, ou non, de le gérer n’est pas mon problème. Sophia a besoin de notre amour pour compléter sa Correction. Mais comment? Il doit être éminemment clair pour les guerriers et guerrières Kalikas que l’amour ne constitue pas la solution pour la pathologie de la race humaine. L’amour ne fait rien pour les psychopathes. Ce n’est pas une solution d’aimer et de pardonner les génocideurs et les marchands de mort qui cherchent à détruire l’Anthropos et la Terre. Ce n’est pas la solution. L’amour opérant sur ce mode n’est pas la solution. Mais l’amour entre nous, ceux qui partagent cette vision du Tantra Planétaire, est une synergie très puissante sur cette planète et l’amitié des inconnus est nécessaire pour sa correction.

Si je parle pour moi-même, je vais dire que j’aime la Terre plus que tout autre chose d’autre. Mais sachant que l’Anthropos est le sujet de Son Expérimentation et qu’elle est devenue, non intentionnellement, la scène de cette expérimentation… et bien, cette prise de conscience est accompagnée d’un certain pathos. Et, à cet égard, j’aime tout autant l’Anthropos. Mais cela ne veut pas dire que j’aime chaque être humain cheminant sur deux jambes – parce que l’Anthropos n’est pas présent dans chaque animal humain. Assumer que chaque être humain possède une humanité est une très grande illusion. Nous ne serions pas dans ce fatras si cela était vrai. L’Anthropos, qui sera peut-être le sujet de prochaines Instructions de Navigation, n’est pas un donné dans l’identité humaine. L’Anthropos est une solidarité de reconnaissance. L’Anthropos est sobernast, pour utiliser le terme Russe qui était très populaire parmi les mystiques Sophianiques du temps de Soloviev, Bailey et Block. La solidarité, sobernast, émerge dans l’Anthropos; elle émerge dans un accord quant à la nature de l’humanité. Ainsi, notre rôle, en tant que complices dans la Correction de Sophia, requiert que nous définissions et maintenions cette identité. L’identité de l’Anthropos est une reconnaissance mutuelle. Ce n’est pas un acquis automatique de par le fait d’être né comme un animal humain.

Vous incarnez l’Anthropos en incarnant la reconnaissance du sujet de l’Expérimentation, en sachant que vous en êtes le sujet, et en partageant cette même reconnaissance avec tous ceux qui, de même, savent qu’ils en sont les sujets. Ceux d’entre nous qui savent, ensemble, que nous sommes les sujets de cette Expérimentation – et que le génome humain trouva son origine dans le coeur galactique – possèdent la solidarité de l’Anthropos et nous l’apprécions. Nous l’adorons! Nous l’aimons à la mort! Et dans cet amour pour l’Anthropos vit une dynamique sacrée de fomenter notre amour mutuellement. Et, en ce qui me concerne, tout amour mutuel qui n’est pas enraciné dans cette solidarité ne compte pour rien. Cela ne compte pas parce que cette proposition planétaire, cette Expérimentation planétaire est unique à cette planète. Et cette Expérimentation tourne autour de l’identité d’une seule espèce.

Toutes les créatures de l’anatomie de Gaïa, de Son anatomie – j’aime bien cette expression – toutes les créatures de Sa ménagerie, même les créatures microbiennes et microscopiques, peuvent célébrer Sa Correction. Toutes les espèces sont impliquées mais la nature de cette Expérimentation dépend, de manière critique, du sujet principal. N’est-ce pas? Et toutes les créatures peuvent revenir… les abeilles, les baleines… Elles sont revenues, plusieurs fois, déjà. Toutes les espèces en voie d’extinction peuvent être régénérées – comme elles le furent durant l’Explosion Cambrienne – et elles vont toutes participer et prendre plaisir et prospérité au succès de Sa Correction. Mais aucune autre espèce, si ce n’est l’espèce humaine, n’est complice, de manière fondamentale et intime, dans cette Correction. Et l’amour est le facteur qui soutient cette complicité ultime. L’amour.

L’amour constitue ce qui vous maintient vivant, authentiquement vivant. Vous pouvez exister sans être vivant. L’amour vous maintient vivant. L’amour est la fondation de cette complicité divine dans le Rêve de Sophia. Il n’existe pas d’obligation dans l’amour, vous savez, personne ne vous oblige à aimer une autre personne. Et si vous le faites, c’est par pur plaisir. Et la faim naturelle de l’animal humain est poly-amoureuse. Je vais donc conclure cette causerie en vous invitant à m’accompagner sous le croissant de coucher de soleil de Kamala et à entrer dans une méditation sur l’amour et de rester au sein de cette méditation jusqu’en mars 2014.

Et comme gage de cette méditation, comme une sorte de rituel d’initiation, un rituel d’ouverture de cette initiation, je vous invite à écouter “Dona Mi Prega” de Guido Cavalcante.