Vers 1997, lorsque j’entrepris de rédiger un ouvrage sur les Mystères du Paganisme pré-Chrétien, je dus faire face à un formidable challenge. Les principaux, et rares, vestiges textuels qui aient survécu des Mystères sont appelés “les Codex de Nag Hammadi”. Et ils sont problématiques à bien des égards. Tout d’abord parce que ces écrits (d’origine inconnue) sont, quant à leur contenu, fragmentaires, chaotiques et contradictoires. La plupart des documents sont des pastiches absurdes, quant à leur matière, et effarants de discontinuité de par le fait qu’ils sont criblés de manques. Problématiques, de plus, parce que cette drôle de soupe nous est servie dans une sténographie de scribes, appelée le Copte, à savoir un langage tarabiscoté perclus d’erreurs grammaticales, de fautes d’orthographe, d’incohérences syntaxiques et d’ambiguïtés contextuelles (par exemple, les pronoms possessifs “leur” et “nôtre” n’ont pas de référents déterminés). Pour ne pas mentionner que le Copte est strictement inadapté à une sophistication très évoluée de syntaxe métaphysique et cosmologique, à savoir la signature des enseignements des Mystères. Je le compare à des chaussures de montagne sur une ballerine. Et des chaussures toutes boueuses. Lire plus